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celui de Meyafarkin, s'avança jusqu'à Rees-aïn et Suroudj, et tua dans cette expédition plus de dix mille individus. Une caravane, partie de Harran pour Bagdad, fut attaquée par ces troupes et massacrée. Les Mongols firent un butin considérable; ils prirent entre autres marchandises, six cent charges de sucre et de fil de coton d'Égypte, outre six cents mille dinars. Après cette capture, ils retournèrent à Khelatt (1).

Cette même année, un corps mongol, commandé par le noyan Yassaour, qui avait déjà, huit ans auparavant, menacé Malattiya, s'approcha de cette ville, ravagea ses environs, et tua tous les habitants qu'il trouva sur sa route (2).

A la mort du sultan Ghiath-ud-din KeïKhosrou, les Grands de l'État avaient mis sur le trône, en 1245, son fils aîné Yzz-uddin Keï-Kavous, en lui associant ses deux frères Rokn-ud-din Kelidj-Arslan et Alaï-uddin Keï-Cobad. Les noms de ces trois princes furent gravés sur les monnaies et insérés dans le Khoutbé.

(1) Novaïri.

(2) Bar Hebræus, pag. 516, texte.

Des seigneurs avaient voulu élever au trône Rokn-ud-din. Le grand vézir Schems-ud-din, d'Ispahan, fit périr les partisans de ce prince. Il épousa la mère du sultan Yzz-ud-din, et désirant éloigner Rokn-ud-din, il le fit partir pour la cour de l'empereur Couyouc, avec le tribut et les présents stipulés par le traité de soumission récemment conclu. Dès que Rokn-ud-din fut arrivé à la résidence du grand Khan, l'un des officiers de sa suite, Behaï-ud-din Terdjuman, accusa le vézir d'avoir fait tuer arbitrairement les seigneurs dévoués à ce prince, d'avoir épousé la veuve du dernier souverain, et placé un sultan sur le trône de Roum sans les ordres de l'empereur. Alors le suzerain mongol décrêta la déposition d'Yzz-ud-din Keï-Kavous, l'élévation au trône de Rokn-ud-din, et la nomination de Behaï-ud-din Terdjuman à la charge de grand vézir, en remplacement de Schemsud-din.

Informé de cette ordonnance, celui-ci fit partir pour la cour du grand Khan, Reschidud-din, préfet de Malattiya, avec une forte somme en or et beaucoup de pierreries, dans l'espoir d'obtenir la révocation de l'ordre fatal; mais cet émissaire apprenant, près d'Erzendjan, que Rokn-ud-din et son nouveau

ministre allaient arriver, effrayé de la commission dont il s'était chargé, s'était chargé, déposa dans le château fort de Kemasch le trésor qui lui 1249. était confié, et se sauva à Alep. Peu après Behaï-ud-din parut, escorté de deux mille Mongols, et fit proclamer Rokn-ud-din, dont l'absence avait duré trois ans.

Schems-ud-din voulut emmener de Conia le sultan Yzz-ud-din, et le conduire vers la côte maritime; mais il fut arrêté par des seigneurs, qui le livrèrent à son ennemi. Behaïud-din envoya à Conia quelques Mongols, qui le mirent d'abord à la torture, pour lui faire déclarer où étaient ses richesses, et qui lui donnèrent ensuite la mort.

Il fut cependant convenu que le royaume serait partagé entre les deux frères; que le pays à l'ouest de la rivière de Sivas serait laissé à Yzz-ud-din, et le reste appartiendrait à Rokn-ud-din; mais les officiers de ce dernier prince voulaient qu'il règnât seul sur tout le royaume, conformément à l'ordre impérial qu'ils avaient apporté. Les partisans d'Yzz-ud-din, usant alors de perfidie, mandèrent à ceux de son rival que Yzz-ud-din était résigné aux volontés du grand Khan, et proposèrent une entrevue des deux princes à Caïssariyé, où Yzz-ud-din accepterait

l'apanage que son frère voudrait lui don

ner. Comme Rokn-ud-din se rendait au lieu
convenu, il fut enlevé avec son vézir et
conduit à Conia; toutefois, loin de lui faire
du mal, Yzz-ud-din l'associa, ainsi
troisième frère, à la dignité suprême.

que son

1254.

Deux ans après l'avénement au trône de 652. Mangou, le sultan Yzz-ud-din fut appelé à la cour impériale. Ce prince craignait de s'éloigner, sachant que son frère Rokn-ud-din avait un grand parti; il se décida à envoyer en Tartarie son troisième frère Alaï-ud-din Keï-Cobad, qui partit, avec beaucoup de présents, par la Mer Noire et la steppe des Kiptchacs, accompagné de Seïf-ud-din Tarenttaï, l'un des premiers généraux, et de Schudja-ud-din, gouverneur des districts maritimes. Yzz-ud-din s'excusa, dans une lettre à l'empereur, où il annonçait qu'il envoyait à sa cour son frère cadet, comme lui sultan ; qu'il regrettait de ne pouvoir lui-même entreprendre ce voyage, ayant à garder son pays contre les attaques de ses ennemis, les Grecs et les Arméniens; mais qu'il espérait aller incessamment rendre hommage à l'empereur (1).

(1) Bar Hebræus, pag. 506, texte.

Les partisans de Rokn-ud-din avisèrent au moyen de défendre les droits de leur maître à la cour impériale. Ils forgèrent une lettre du sultan Yzz-ud-din à Tarenttaï et son collègue, où il leur mandait de confier la personne du jeune prince Alaï-ud-din, et de remettre les présents dont ils étaient chargés, au chancelier Schems-ud-din et à l'Émir Seïfud-din Djalisch, porteurs de la présente, lesquels accompagneraient le prince à la cour impériale, et il était ordonné à Tarenttaï et à son collègue de revenir à Conia. Les deux personnages partirent avec cette lettre supposée, et atteignirent Rokn-ud-din à l'ordou de Batou. Ils obtinrent une audience de ce prince et lui exposèrent que le sultan Yzz-uddin avait appris, depuis le départ de Tarenttaï et de son collègue, auxquels il avait confié son jeune frère, qu'ils avaient de mauvais desseins; que d'ailleurs Tarenttaï ayant été anciennement frappé de la foudre, ne pouvait pas se présenter devant le grand Khan, que son collègue Schodja-ud-din était un médecin habile dans l'art des sortilèges, qui avait emporté du poison pour attenter aux jours du Caan; qu'en conséquence le sultan les avait envoyés pour remplacer ces deux officiers qui avaient l'ordre de retourner à Conia. Batou

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