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juil. 1276.

fut placé sur le trône, et Mo'yin-ud-din resta à la tête de l'administration du Roum (1)..

Le jeune Ghiath règnait de nom depuis mohar. neuf ans, lorsque des troubles éclatèrent dans 675. le Roum. Beaucoup de Beys se retirèrent avec leurs familles en Syrie. On rapporte qu'ayant formé, de concert avec le Pervané, le projet de se soumettre au sultan d'Égypte, ils avaient ensuite été trahis par le vézir, et obligés de chercher leur salut dans la fuite; de ce nombre étaient Seïf-ud-din Haïder-Bey, seigneur d'Aboulistaïn, et le général Mobarizud-din. Beïbars les reçut à Damas. Pressé par ces officiers émigrés de tenter la conquête du Roum, il écrivit aux chefs militaires en Égypte pour les consulter, ordonnant que les généraux Beïsseri et Accousch vinssent lui apporter le résultat de leurs délibérations. Après l'avoir reçu il partit pour l'Égypte, et ordonna, dès 26 août. son arrivée, de mettre l'armée sur le pied de guerre. Lorsqu'elle fut prête, il passa en re5 dj.-I. vue toutes ses troupes le même jour, afin que les chefs de corps ne pussent pas emprunter l'un de l'autre ce qui leur aurait manqué. Cette armée, supérieurement équipée, préluda aux

14 r.-I.

15 oct.

(2) Tarikh Monédjim Baschi.

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Novaïri.

Macrizi.

combats par des jeux militaires et par un simulacre, où Beïbars fit admirer sa force et son adresse; ce prince récompensa généreusement les militaires qui s'y étaient distingués.

Il partit du Caire à la tête de son armée, après avoir nommé son lieutenant en Égypte le général Acsoncor, auquel il laissa cinq mille hommes de cavalerie pour la défense du pays, lui confiant la personne de son fils Sa'ïd Bercaï Khan, qu'il avait fait reconnaître, neuf ans auparavant, pour son successeur au trône, et qui, dans les absences de son père, exerçait l'autorité royale en Égypte. Beïbars étant arrivé, en trente - huit jours, à Alep, ordonna au gouverneur de cette ville de se porter, avec les troupes sous ses ordres, par Sadjour, sur la rive de l'Euphrate, pour garder les gués de ce fleuve, et empêcher que des troupes mongoles ne fissent des courses en Syrie. Ce général, qui fut joint par l'émir arabe Schéref-uddin Yssa, fils de Mohna, battit un corps d'Arabes Khafadjé, envoyés contre lui par les Mongols, et leur prit douze cents chameaux.

D'Alep le sultan suivit la route d'Aïntab, Dolouc, Kinouc, passa le défilé d'Actcha, dont il fit garder les issues, et détacha en avant

22 ram.

27 févr.

er I Z. C.

7 avr.

7 zoulc.

13 avr.

9 zoulc.

15 avr.

13 z. c.

675.

le général Soncor le roux, qui rencontra bientôt un corps mongol de trois mille hommes et le mit en déroute. Le sultan se dirigea vers la rive du Sihoun, où s'était concentrée l'armée combinée des Mongols et des Turcs roumiens. Après avoir traversé une chaîne de montagnes il aperçut l'ennemi rangé en bataille dans la plaine d'Aboulistin (1). La cavalerie mongole était divisée en onze corps, de mille hommes, et commandée par trois chefs de Touman: Toucouz, fils du noyan Ilga, son frère Ourougtbu et Toudoun, frère de Sougoundjac, qui avaient leurs cantonnements sur cette frontière du Roum (2). Les troupes turques étaient séparées des troupes mongoles, auxquelles elles n'inspiraient peut-être pas grande confiance dans un combat contre des Musulmans (3). On y voyait aussi un corps de trois mille géorgiens (4). Au commencement de l'action, qui eut lieu le vendredi 16 avril 1277, par un temps très-froid (5), l'aile gauche des Mongols chargea le centre où flottait

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l'étendard du sultan, et le jeta sur l'aile droite; l'aile gauche des Égyptiens fut aussi mise en désordre; Beïbars la fit soutenir, rétablit le combat et chargea avec toute sa ligne. Les Mongols mirent pied à terre pour arrêter la cavalerie ennemie par une grêle de traits; mais leur valeur désespérée ne put tenir contre les efforts des Égyptiens, animés par l'exemple du sultan, qui s'enfonçait dans les rangs ennemis, en vantant aux siens la mort dans une guerre sainte; ils les rompirent, en firent un grand carnage, et poursuivirent les fuyards dans les montagnes (1). Les généraux mongols Toucouz et Toudoun furent tués. Les Géorgiens, qui firent des prodiges de valeur, laissèrent deux mille hommes sur le champ de bataille (2). Beïbars alla camper à l'endroit où était le camp ennemi; on lui amena les prisonniers mongols, qu'il fit tuer, à l'exception de quelques officiers supérieurs. Il épargna aussi la vie des officiers roumiens; mais il leur reprocha vivement de l'avoir combattu avec les infidèles; au nombre de ces prisonniers se trouvaient un fils et un neveu du

(1) Ben Tagri-birdi. Macrizi.

(2) Bar Hebræus, p. 556.

Pervané (1). La mère de ce ministre tomba également en son pouvoir.

Le général Soncor le roux reçut l'ordre d'aller à Césarée, et de remettre aux magistrats de cette ville, un rescrit dans lequel Beïbars rassurait les habitants. Ce prince le suivit, à travers un pays dépeuplé et ruiné. Sur cette route, il reçut les soumissions des commandants de trois places fortes: Semendou, Darenda et Devaloua. La population de Césarée, hommes, femmes et enfants, sortit à sa rencontre, et marcha devant lui jusqu'au lieu nommé Keï-Cobad, où la ville lui avait fait dresser des tentes royales, près d'une maison de plaisance des sultans de Roum. Lorsque Beïbars y mit pied à terre, l'air retentit de la profession de foi et du nom de Dieu, proférés par la multitude. Des musiciens se présentèrent; ils furent renvoyés.

17 7. C. Le vendredi suivant, 23 avril, Beïbars fit son entrée dans Césarée, à cheval et en grand cortège. On portait au-dessus de sa tête un dais semblable à ceux qui servaient aux sultans Seldjoukides. Il descendit au

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