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que

cette place importante, considérée comme la clef de la Syrie; les assiégés pratiquèrent un chemin souterrain, et mirent le feu au bois qui fut consumé. Les Mongols firent jouer dix sept catapultes; mais ils trouvèrent une résistance vigoureuse; les femmes montrèrent encore plus de courage que les hommes.‹ Beïbars, qui avait reçu, peu auparavant, l'avis les Francs avaient écrit aux Mongols de profiter, pour faire une invasion en Syrie, de la saison du printemps, où les troupes syriennes étaient dispersées dans leurs fiefs, et leurs chevaux mis au vert, fit partir d'Égypte, dès qu'il eut appris l'apparition de l'ennemi devant Biret, un corps de quatre mille cavaliers, sous les ordres de l'émir Yzzud-din Aïgan, et quatre jours après, un second corps de la même force, commandé par l'émir Djémal-ud-din Aïdogdi, lesquels devaient s'avancer à marches forcées sur ElBiret. Le sultan partit lui-même, le 27 jan- 7 rabi-2. vier 1265; il arriva à Gazat le 9 février, et y apprit six jours après la retraite précipitée de l'ennemi. En effet, à l'approche de l'émir Aïgan, auquel s'était joint Al-Manssour, prince de Hamat, les Mongols avaient renversé leurs catapultes, coulé à fond leurs bâteaux et pris la fuite. Beïbars donna l'ordre de munir

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El-Biret d'armes, de vivres et de tout ce qu'il fallait pour soutenir un siége de dix ans. II envoya deux cent mille drachmes et trois cents robes d'honneur pour être distribuées aux défenseurs de cette place (1).

Houlagou mourut dans son quartier d'hiver sur le bord du Tchogatou (2), la nuit du dimanche 8 février 1265, âgé de 48 ans (3). Il fut enseveli sur le sommet de l'île montagneuse de Tala, située au milieu du lac d'Ormia, où il avait fait bâtir une forteresse, qui recélait ses trésors (4). Selon

(1) Vie de Beibars, par Schafi.

Novaïri.

(2) C'est, dit Raschid, le Zerriné roud, appelé en mongol, Tchogatou-Bagatouï. >>> La rivière Tchogatou prend sa source dans les monts qui séparent le Curdustan de l'Azerbaïdjan, et va directement au nord se jeter dans le lac d'Ourmia, au midi de Méraga.

(3) Raschid n'indique pas la maladie dont mourut ce prince. L'historien égyptien Ben Tagri-birdi rapporte (3 partie) que Houlagou était sujet à l'épilepsie; que les attaques de ce mal devinrent de plus en plus fréquentes, au point qu'elles se renouvellèrent, dans un jour, deux et trois fois; qu'enfin il tomba malade, et languit pendant environ deux mois, au bout desquels il mourut. (4) Raschid. Cet historien désigne aussi ce lieu sous

l'usage mongol, on jeta dans sa tombe beaucoup d'or et de pierreries, et l'on y enterra toutes vives des filles richement parées et brillantes de jeunesse et de beauté; puis on y porta, plusieurs jours de suite, des mets pour ses mânes (1).

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Quatre mois et onze jours après Houlagou, mourut Docouz-Khatoun, qui avait tenu le premier rang parmi ses femmes. « Cette prin«< cesse, dit Raschid, née dans le christianisme, << que professe la nation Keraïte à laquelle «< elle appartenait, protégeait constamment ses coreligionnaires, et par égard pour elle Houlagou favorisait, distinguait les Chrétiens, << qui profitant de cette époque de prospérité, «< bâtirent des églises dans toutes les provin« ces de sa domination. A l'entrée de l'Ordou << de Tocouz-Khatoun, il y avait toujours une église, de laquelle retentissait le son des «< cloches. » Aussi la mort de Houlagou et celle de son épouse furent déplorées par les Chrétiens d'Asie (2).

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le nom de Schahou-tala et celui de mont Schahou, en face de Sakhvarekan.

(1) Vassaf.

(2)

« En 1576 (1265), au commencement du carême,

« mourut Houlagou, dont la sagesse, la magnanimité et

Houlagou eut de ses cinq femmes et de ses concubines, treize fils et sept filles (1).

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a les hauts faits, ne souffrent point de parallèles. L'été « suivant, la reine très-fidèle, Tocouz Khatoun, quitta ce « monde. Par la disparition de ces deux grands astres, qui étaient les protecteurs de la foi chrétienne, les Chrétiens, sur toute la terre, furent plongés dans le deuil. (Bar Hebræus, Dyn. XI, p. 542). Le grand et pieux roi, le maître du monde, l'espoir des Chrétiens, « Houlagou-khan, mourut en l'an 1265. Il fut bientôt « suivi de sa respectable épouse, Doghouz Khatoun. Ils << furent tous deux empoisonnés par l'artificieux Sahib «Khodjea, (le vézir Schems-ud-din Mohammed de Djouvein). Le Seigneur sait qu'ils n'étaient guère inférieurs << en bienfaisance, à Constantin et à sa mère Héléne. « Comme Houlagou aimait beaucoup les Chrétiens, toutes «<les nations qui font profession de la vraie foi, lui << obéirent volontairement et lui furent d'un très-grand « secours. (Ét. Orpélian, Hist. des Orpélians, dans les « Mémoires sur l'Arménie de M. St. Martin, tom. II, «< p. 123 et 152). — Houlagou, (après la prise de Bagdad) << ordonna que l'on traitât partout les Chrétiens avec « douceur, et qu'on leur donnât la garde des villes et « des châteaux, et il fit mettre tous les Sarazins en ser« vitude. Il avait une femme chrétienne nommée Doucoz « Caton. Cette dame était une très-dévote chrétienne; «<elle employait toute son attention à détruire les temples « des Sarazins, qu'elle fit détruire de fond en comble, et ré« duisit les Sarazins dans une si grande servitude, qu'ils n'o« sèrent plus montrer le nez.» (Haïton, Hist. orient., ch. 27). (1) Raschid.

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Un historien égyptien rapporte de singuliers jugements qu'aurait rendus. Houlagou. Plusieurs individus vinrent un jour implorer sa justice contre un fabricant de limes qui avait tué un de leurs parents; ils demandaient que le coupable leur fut. livré, afin qu'ils pussent lui faire subir la loi du talion. Houlagou voulut savoir s'il y avait beaucoup de fabricants de limes dans pays. On lui dit qu'ils étaient en petit nombre. Il réfléchit un instant; puis, levant la tête, il prononça que les plaignants n'avaient qu'à venger leur parent sur un fabricant de bâts, pensant qu'on pouvait plutôt se passer d'un de ces artisans qui étaient nombreux. Mais les parents de l'homicide ayant déclaré qu'ils n'en voulaient qu'à la vie du coupable même, Houlagou crut les contenter en leur faisant livrer une vache comme satisfaction. Un homme à qui un tisserand de drap d'or avait crevé un œil, dans une querelle, vint demander justice à Houlagou. Ce prince fit crever un œil à un fabricant de flèches. Quelqu'un prit la liberté de lui en demander la raison. « Le passementier, répondit il, a besoin de ses << deux yeux, au lieu que l'ouvrier en flèches << n'a besoin que d'un œil, puisqu'il ferme

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