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pes allemandes au service du roi, du côté de la Hesse, il les conduisit à l'armée de Champagne, commandée par le duc d'Enghien, et y servit comme maréchal-de-camp. Il fut admis, le 16 juillet 1645, dans le corps de la noblesse du pays de Liége et du comté de Loos. Il combattit, la même année, à la bataille de Nordlingue, et y fut blessé. Il servit, en 1646, à l'armée de Flandre, sous le duc d'Enghien, et concourut à la prise de Furnes et de Dunkerque. Créé lieutenantgénéral, le 20 janvier 1647, il alla servir en cette qualité à l'armée de Catalogue, et se trouva au siége de Lérida, par M. le prince de Condé. La valeur qu'il déploya au siége de Tortose, en 1648, lui valut le gouvernement de cette place, que le maréchal de Schomberg lui donna, le 25 juillet. En 1649, il commanda en chef l'armée de Catalogne, en l'absence du même maréchal. Les Espagnols menaçant Barcelonne, il y fit entrer un puissant secours, et prépara de tels moyens de défense, que les ennemis n'osèrent entreprendre le siége de cette place. Le duc de Mercœur ayant eu, par pouvoir du 5 novembre, le commandement de l'armée de Catalogne, il fit arrêter, au mois de février 1650, le comte de Marchin, à cause des liaisons que celui-ci entretenait avec le prince de Condé, alors en état de révolte contre le roi. Marchin, fut conduit à la citadelle de Perpignan, et on lui ôta, par ordre du 1o mars, ses régiments d'infanterie et de cavalerie. Rendu à la liberté en même temps que le prince de Condé, au mois de mars 1651, il fut fait mestre-de-camp d'un régiment de cavalerie. Nommé lieutenant et capitaine-général des armées du roi en Catalogne, par pouvoir du 6 avril de la même année, il se jeta de nouveau dans le parti du prince de Condé, auquel il conduisit une portion des troupes qu'il commandait, et qui lui confia ses intérêts secrets dans la Guienne, avec mission d'y activer les opérations de la guerre. Il passa avec ce prince au service d'Espagne, en 1653, et y fut fait capitaine-général des armées, par décret du 13 juin de la même année. Après la soumission de Bordeaux aux armées du roi, le comte de Marchin quitta cette ville, avec la permission de se retirer en Flan

dre auprès du prince de Condé, et d'emmener les régiments, les gardes et les gendarmes qui appartenaient à ce prince et au duc d'Enghien. Il secourut Valenciennes, au mois de septembre 1656. Il fut nommé commandant de toutes les forces, tant de terre que de mer, de Charles II, roi d'Angleterre, sous les ordres des ducs d'York et de Glocester, par pouvoir donné à Bruges, le 10 mars 1657. Il reçut l'ordre de la Jarretière, au mois de février 1658, et fut créé comte de l'empire, par diplôme de l'empereur Léopold, donné à Francfort, au mois d'août de la même année. Il ne fut point compris dans l'amnistie accordée par le traité des Pyrénées aux adhérents du prince de Condé. Il fut nommé général des armées du roi d'Espagne, aux Pays-Bas, au mois de février 1667, et devint conseiller de ce prince, au conseil suprême de la guerre. Il tenta inutilement de secourir la ville de Lille, assiégée par les troupes du roi, et fut battu devant cette place, sur le canal de Bruges, le 31 août, par le marquis de Créquy. Marchin commandait à cette affaire un corps de 6000 chevaux espagnols, sur lequel Créquy fit 3000 prisonniers. Le comte de Marchin fut obligé de se sauver à pied, et se retira derrière Gand. Il mourut le 9 mars 1673. (Chronologie militaire, tom. I, pag. 524; Mémoires du Père d'Avrigny, le continuateur du Père Daniel, le président Hénault, Larrey, Histoire militaire de M. de Quincy, Gazette de France, Histoire de France, par Anquetil.)

DE MARCHIN ou MARSIN (Ferdinand, comte), maréchal de France, et fils du précédent, naquit à Malines, le 10 février 1656. Il passa au service de France aussitôt après la mort de son père, et fut pourvu de la compagnie des gendarmes de Flandre à sa création, par provisions du 12 avril 1673. Il servit à la tête de cette compagnie, pendant les campagnes de Flandre, en 1673, 1674, 1676 et 1677, et s'y trouva à plusieurs batailles, siéges et prises de places. Créé brigadier des armées du roi, par brevet du 24 août 1688, il commanda la gendarmerie, en 1689, à l'armée d'Allemagne. Il servit, en 1690, en Flandre, sous

le duc de Luxembourg, à la bataille de Fteurus, le 1er juil let, et y fut blessé. En 1691, il se tronva au siege de Mons, d'où il alla servir à l'armée de la Moselle, sous le maréchal de Boufflers. Employé à l'armée de Flandre, en 1692, il combattit à Steinkerque, le 3 août. Promu au grade de maréchal-de-camp, par brevet du 30 mars 1693, il servit à la bataille de Neerwinde, le 29 juillet; au siége et à la prise de Charleroi, le 11 obtobre. En 1694, il se trouva à la célèbre marche de l'armée française de Vignamont au pont d'Espierre, le 22 août et les jours suivants. Employé à l'armée de la Meuse, sous le maréchal de Boufflers, en 1695, il observa les ennemis. Créé directeur-général de la cavalerie, par ordre du 14 novembre, il passa en Italie. Il y servit, en 1696, au siége de Valence, qui finit par la paix que l'empereur et le roi d'Espagne acceptèrent, le 7 octobre. Il servit, en 1697, sous le maréchal de Catinat, an siége d'Ath, qui fut pris le 5 juin. La paix se conclut à Riswick. Au mois de février 1698, il se démit de la compagnie des gendarmes de Flandre, et servit au camp de Coudun près de Compiègne. Il passa dans le Milanais, et y fut employé, par lettres du 26 décembre 1700. Il obtint le grade dé lieutenant-général des armées du roi, par pou voir du 28 juin 1701. Nommé ambassadeur extraordinaire auprès de Philippe V, il arriva à la cour de ce prince, au mois d'août, et l'accompagna à Naples. Il eut sa première audience, au mois d'avril 1702; et, le 22 mai, il reçut un pouvoir pour commander à Naples. Il en partit avec le roi d'Espagne, au mois de juillet, et combattit aux côtés de ce prince à la journée de Luzzara, où il eut deux chevaux tués sous lui. Rappelé en France, au mois de décembre, le roi le fit chevalier de ses Ordres, le 2 février 1703. Il servit dans l'armée d'Allemagne, sous M. le duc de Bourgogne et le maréchal de Tallart, au siége et à la prise de Brisack, qui capitula le 6 septembre. Nommé maréchal de France, par état donné à Fontainebleau, le 12 octobre, qui fut adressé par le roi à l'Électeur de Bavière, et pour commander l'armée sous l'Électeur, par pouvoir du 13, il combattit à la bataille de Spire, le 14 novembre, eut part

à la prise de Landau, le 16, et partit pour prendre la place du maréchal de Villars. Avant son départ, il apprit de la bouche de l'Électeur de Bavière que le roi l'avait déclaré maréchal de France (1). Il en fit les premières fonctions au siége d'Augsbourg qu'entreprit l'Électeur : cette place se rendit, le 14 décembre. Il y commanda pendant l'hiver. Il continua de commander l'armée en Bavière, en 1704. Il commanda la droite de l'armée, le 13 août, à la bataille d'Hochstedt, où il fat blessé; conserva pendant toute l'action l'avantage sur les ennemis, et fit sa retraite en bon ordre. Il commanda l'armée du Rhin, par pouvoir du 4 avril 1705. Il obtint le gouvernement de Valenciennes, par provisions du 26; s'empara des postes de Seltz, Werdt, où il prit 400 hommes, et s'empara ensuite de Weissembourg et des lignes ennemies. Pendant l'hiver, il commanda en Alsace. Commandant sur le Rhin, en 1706, avec le maréchal de Villars, et sur la Moselle, par pouvoir du 27 avril, il passa la Moutre, après que son avantgarde eut défait 800 chevaux qui lui en disputaient le passage, et entra, le 1 mai, dans les retranchements de Drusenheim, que le prince de Bade abandonna avec tant de désordre, qu'on y trouva les tentes de ses troupes encore tendues, avec une grande partie des munitions et du bagage. Cette retraite dégagea le fort Louis du Rhin, qui avait été bloqué pendant tout l'hiver. Il passa au commandement de l'armée d'Italie, sous M. le duc d'Orléans, par pouvoir du 3 juillet. Blessé à l'attaque des retranchements devant Turin, le 7 septembre, et fait prisonnier, il mourut, le 9 septembre 1706, des suites de ses blessures. (Chronologie militaire, tom. III, pag. 167; Mémoires du Père d'Avrigny, Journal du Père Griffet, Histoire militaire de M. de Quincy, l'abbé le Pipre de Noufville, le prési→ dent Hénault, Bauclas, Gazette de France.)

(1) Bauclas, tom. II, pag. 365, fixe la date de sa promotion au mois de novembre: elle est du 12 du mois précédent.

ce,

DE LA MARCK (Robert, III du nom), maréchal de Frandescendait d'une ancienne et illustre maison de la Westphalie, qui, chassée de ses possessions, vint chercher un asile à la cour de Louis XI. Il fut connu sous le nom de seigneur de Fleuranges, jusqu'à sa promotion à l'état de maréchal de France. En 1513, il se trouva, avec le seigneur de Sédan, son père, et le seigneur de Jamets, son frère, à la bataille de Novarre, perdue le 6 juin, par la Trimouille. A cette affaire, les Suisses, maîtres de l'artillerie française, l'avaient tournée contre l'infanterie de Franee, et les gendarmes, se trouvant alors arrêtés par des fossés, ne purent soutenir cette infanterie, qui plia. Le seigneur de Sédan apprenant que ses deux fils ne combattent plus, et les croyant morts, prend 100 hommes d'armes, s'avance malgré les fossés, perce le gros des Suisses victorieux, les écarte, trouve ses deux fils étendus par terre, et les fait emporter le seigneur de Fleuranges avait reçu 46 blessures. Fleuranges montra la même fermeté à la bataille de Marignan, les 13 et 14 septembre 1515. Les Suisses avaient espéré pouvoir, sous l'ombre d'un traité, surprendre François Ier; mais Fleuranges découvrit leur marche, et vint aussitôt en instruire le roi. A la première journée de Marignan, le roi, averti du désordre de son avant-garde, se détacha du corps de bataille, avec 4000 lansquenets, qu'on appelait les bandes noires, et qui étaient commandés par Robert II, comte de la Marck, et par Fleuranges, son fils. Les lansquenets forcèrent les Suisses de repasser le fossé, et d'abandonner 4 pièces d'artillerie qu'ils avaient prises. Fleuranges fut chargé de bloquer le château de Crémone, qui se rendit au roi, le 4 octobre. A la mort de Guillaume de la Marck, seigneur de Montbazon, son grand-oncle, le roi lui donna la compagnie des Cent-Suisses de sa garde, par provisions expédiées à la Tour-du-Pin, le 9 juin 1516. Il reçut le collier de l'Ordre du roi, en 1518. L'empereur Charles V, mécontent du duc de Bouillon, s'empara, en 1522, du duché de Bouillon, et fit prisonnier Jamets, second fils du duc. Fleuranges s'enferma dans le château de Jamets, et conserva cette place à son père. Prisonnier à la

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