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et Fakhr-ud-din de Damégan, celle de Sahib Divan. Ahmed ben A'mran reçut la préfecture des districts à l'est de Bagdad (1), et Nizam-ud

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(1) L'histoire de ce Ben A'mran, dit Mirkhond, mé«rite d'être rapportée. Homme du commun, il servait « le gouverneur de Ya'couba, lorsque, environ un an « avant l'arrivée de Houlagou, grattant la plante des pieds de son maître, pour l'endormir, selon la coutume «< du pays, il fut lui-même surpris par le sommeil. Ré« veillé par un mouvement de son patron, il lui dit qu'il venait de faire un singulier songe, et le gouver<«<neur lui ayant demandé ce qu'il avait vu: J'ai révé, reprit-il, qu'il n'était plus question ni du Khalifat, « ni de Mosta'ssim, et que j'étais gouverneur de Baga dad. Ce songe parut si ridicule à son maître, qu'il lui « donna un coup de pied dans la poitrine, et le fit << tomber à la renverse. Cependant, ce Ben A'mran, ayant su pendant le siége de Bagdad, que l'armée mongole commençait à manquer de vivres, fit connaître aux assiégeants par un billet attaché à une flèche, que si Houlagou voulait demander un certain A'mran, celui« ci pourrait lui être de quelque utilité. Des soldats mon« gols ramassèrent la flèche; Houlagou eut connaissance « du billet, et fit prier le Khalife de lui envoyer ce << Ben A'mran; le Khalife ne fit aucune difficulté. Arrivé « au camp, cet homme dit à Houlagou que s'il l'ordon« nait, il lui procurerait une grande quantité de vivres. Quoique le prince mongol ne se fiât guère à ses pro« messes, il le fit accompagner d'un officier. Ibn A'mran « le conduisit à un endroit près de Ya'couba, où il y

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din Abd-oul Mouémin fut nommé Grand-juge. Le noyan Ilga et Cara Boca restèrent avec trois mille cavaliers mongols dans la ville, pour y rétablir l'ordre, exercer la police et faire enterrer les morts.

Ainsi Bagdad, qui avait été pendant cinq siècles la métropole du monde mahométan, ruinée, dépeuplée, était réduite au rang d'un chef-lieu de province. Cette ville avait été fondée, dans l'année 762, par Al Manssour, le deuxième Khalife de la dynastie Abbasside, qui résidait précédemment à Anbar. Il en posa la première brique sur la rive occidentale du Tigre, au jour et à l'heure indiqués par les astrologues; mais quelques années après, on commença à bâtir sur la rive opposée, où s'éleva la vaste cité de Bagdad; les Khalifes y transférèrent leur résidence, et l'ancienne ville ne fut plus considérée que

« avait des magasins de blé souterrains. Ces provisions,

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qui vinrent fort à propos, suffirent à l'entretien de

« l'armée pendant quinze jours, et mirent les Mongols

<< en état de continuer le siége. Après la prise de Bagdad, Houlagou réalisa le songe de Ben A'mran, en lui don<< nant le gouvernement de Bagdad.

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Ibn A'mran

ne fut pas gouverneur de Bagdad, mais de quelques districts à l'est de cette ville.

comme un faubourg. Heureusement située, elle recevait de Bassora les productions de l'Inde et de la Chine, et celles du Nord lui arrivaient en descendant le Tigre et l'Euphrate (1). Cette ville avait beaucoup souffert, à la fin de l'été de 1256 (654), d'une inondation qui dura cinquante jours; on parcourait alors ses rues en bateau. Les eaux du Tigre, à cette époque, firent également de grands dégâts dans le plat pays (2).

Le vézir Ibn Alcamiyi fut généralement accusé de trahison, avant et après la prise de Bagdad. Long-temps on mit cette inscription sur les livres à l'usage des collèges et des couvents : « Maudit soit de Dieu celui qui ne maudit pas Ibn-ul-Alcamiyi. » A la vérité sa conduite semble justifier cette opinion. Il mourut trois mois après le sac de Bagdad, et son fils Schéréf-ud-din fut nommé pour le remplacer (3).

(1) Cazvini, Kitab Assar-ul-bilad, iclim IV. —Novaïri, livre 4 du Cassm V du Fen. V, chapitre Fi Akhbar iddevlet il-Abbassiyet.

(2) Raschid. (3) Raschid.

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- Zéhébi.

Cet historien ne dément point l'opinion répandue sur Ibn-Alcamiyi. Vassaf la confirme; mais un

Le vendredi suivant, le prêtre qui récitait le Khoutbet, au lieu de la prière d'usage

auteur contemporain défend ce ministre et en fait même un grand éloge; c'est l'auteur de l'ouvrage arabe sous le titre: Fi adab is-Soltaniyet ou Des qualités du souverain. Voici ce qu'il dit de ce personnage, dans divers endroits de son livre :

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« Le vézir Ibn-ul-Alcamiyi étudia, dans sa jeunesse, << les belles-lettres et y excella. Il avait une belle écri<< ture; il s'énoncait avec élégance et possédait une excel<< lente mémoire; c'était un homme distingué, accompli; spirituel, généreux, imposant le respect, propre à l'exer« cice de l'autorité, connaissant l'art de gouverner, habile à manier les affaires (feuillet 306), désintéressé, ne s'avantageant ni aux dépens du fisc, ni aux dépens des sujets; car il avait une probité sévère et des sentiments « élevés (feuillet 305). Il aimait les hommes de lettres et << attirait les savants (feuillet 306); dans ses entretiens « avec eux, il montrait beaucoup d'esprit, de jugement « et de désir de s'instruire; mais il n'était pas versé dans << les sciences (feuillet 14). Il avait acquis un grand nom«bre de livres précieux. Son fils Schéréf-ud-din Aboul « Cassim Ali m'a dit que la bibliothèque de son père «< contenait dix mille volumes d'ouvrages de prix, dont plusieurs lui avaient été dédiés. »

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<< Tous les officiers de la maison du Khalife le haïs<< saient et lui portaient envie; mais le Khalife l'aimait <«<et lui accordait toute sa confiance. Cependant ses en<< nemis firent tant, qu'il n'eut plus que peu d'influence « dans les affaires. La voix publique l'accusa de trahison,

pour le Khalife règnant, prononca ces mots lugubres: Louanges à Dieu qui a détruit, par

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« mais à faux; la plus forte preuve qu'il ne fut pas un « traître, c'est la manière dont le traita Houlagou, qui, après la prise de Bagdad et la mort violente du Kha« life, lui conféra la préfecture de cette ville, en preuve « de sa bienveillance; car si Alcamiyi eut trahi le Khalife, «< il n'aurait inspiré aucune confiance à Houlagou.

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« Voici ce que m'a raconté Kémal-ud-din Ahmed, fils « de Zahhak, neveu par sa mère du vézir Ben ul-Al« camiyi: Lorsque le sultan Houlagou eut posé son camp « devant Bagdad, il fit demander à voir le vézir. Le Khalife manda Ibn-Alcamiyi; je l'accompagnai au palais. « Le Khan, lui dit le Khalife, a envoyé un ambassadeur « pour te demander; il faut que tu te rendes auprès de « lui. Affligé de cet ordre, le vézir lui répondit: Mais seigneur, si je m'absente, qui veillera aux affaires de « l'État. Il faut absolument que tu ailles. J'obéirai « dit le vézir. Il retourna à son hôtel et fit ses préparaa tifs de départ. Lorsqu'il parut devant Houlagou, il lui plut par ses discours, et d'ailleurs il fut protégé par

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« le vézir Nassir-ud-din Mohammed de Thous.

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«< conquête de Bagdad, la préfecture de cette ville lui << fut confiée conjointement avec Ali Bahadour; mais il << mourut au bout de trois mois, en djomada-l-ewel (mai). «< [feuillet 306].

« Ce vézir était originaire des rives du Nil; son grand père avait pris le surnom d'Alcamiyin, parce qu'il avait << fait faire le canal nommé Alcami, qui a été creusé de

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