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great merit; fome of them not inferior to thofe of Racine himfelf: His comedies poffefs a vein of true humour. As to his Henriade, that poem, great as its reputation has been in France, is little read, and would not alone have fecured its author's fame. The abbé Trublet thinks it would have fucceeded better in profe; his observations are worth tranfcribing:

Le Télémaque eft encore plus lu que la Henriade; non qu'il vaille mieux, mais il est en profe. La Henriade en est plus belle, plus admirable, plus etonnapte d'être en vers; le Télémaque en est plus agréable d'être en prose. On a ofé dire de la Henriade, & on l'a dit fans malignité: Je ne fais pourquoi je báille en la lifant. On a encore appliqué à ce 'poëme le mot de La Bruyere fur l'Opéra:

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Je ne fais pas comment l'Opéra avec une mufique fi parfaite & une dépenfe

toute

"toute royale, a pu réuffir à m'ennuyer. Et l'on a dit: Je ne fais pas comment la Henriade avec une poëfie & une verfification fi parfaites, a pu réussir à m'ennuyer. Ce n'eft pas le poëte qui ennuye & fait bailler dans la Henriade, c'eft la poëfie, ou plutôt les vers. Ce ne font pas les François qui n'ont point la tête epique, comme le difait M. de Malezieu à M. de Voltaire; c'est notre verfification qui n'eft point épique, parcequ'étant d'une part très dif ficile, & de l'autre ennuyeufe à la longue par l'uniformité de la mefure & le retour des mêmes rimes, elle n'eft pas propre aux longs ouvrages.

J'oferai donc en faire l'aveu, au ha zard de révolter la plupart de mes lecteurs. Je voudrois que M. de Voltaire eût compofé la Henriade en profe. Jamais perfonne ne fut plus capable que

lui de la forte de profe convenable à un pareil ouvrage, d'une profe qui auroit toutes les beautés de celle de M. de Fenelon, fans en avoir le défauts; auffi coulante, auffi gracieufe, & auffi harmonieufe, mais plus rapide, plus ferrée, plus forte, plus fine, plus penfée, plus travaillée. J'ajoute que comme un peu mettre dans un poëme en profe toute ce qu'on pourroit mettre dans un poëme en vers, mais non réciproquement, on auroit eu dans la Henriade en profe, tout ce qu'on aime & tout ce qu'on admire dans la Henriade verfifiée, & mille chofes qui n'y font pas, qu'on y defire, que M. de Voltaire lui-même auroit voulu pou voir y faire entrer, & qu'il a peut-être effayé de rendre, mais qu'il a abandonnées, ou par impuiffance d'y réuffir, ou par trop de déférence aux ideés communes fur la nature du poëme épique. A-la

vérité

vérité l'ouvrage, quoique plus beau en foi, auroit fait moins d'honneur à l'auteur, auprès de la plus grande partie du public. Il ne lui eût pas procuré la gloire à la quelle il aspiroit & qu'il a obtenuë, la gloire d'avoir enfin donné à fa nation, un beau poëme épique en vers, & j'avoue qu'elle eft bien flatteufe.

Depuis que j'ai écrit ceci, j'ai revu lä Henriade dans l'édition de Geneve, 1756, ou l'auteur a encore perfectionné fon ouvrage ; & cette nouvelle lecture, bien loin de me faire abandonner mon sentiment, m'y a encore confirmé. Si j'ai tort, mon tort en eft plus grand *.

Monf.

*Effais fur divers Sujets de Litterature, &c. to n. iv. p. 187.

This effayift was lately admitted a member of the French Academy: there was an old difference between him and Voltaire; but on that occafion

he

Monf. de Voltaire's hiftorical pieces have often been attacked on the fide of

truth

he fent him his fpeech; and Monf. Voltaire returned him the following anfwer.

Ferney.

SIR, Your letter and generous procedure prove you not to be my enemy, whatever grounds of fufpicion of it your book feemed to afford: 1 chufe much rather to believe your letter than your book. You had faid in print, that I made you yawn; and I declared in print, that you made me laugh: The refult of which is, that you are not eafily tickled, and that humour is not my talent. However, between yawning and laughing, you are become my dear brother; fo, like good Chriftians and good Academicians, we must forget and forgive.

I like your speech very well, Sir; and am ftill better pleafed with your goodness in favouring me with a copy. As to your letter,

Nardi parvus onyx eliciet cadum.

You will excufe my quoting Horace; your heroes Meff. de Fontenelle and de la Motte, I think, were not fond of him. I must plainly tell you, that I was born with as little alloy of ill-nature as yourfelf; and am, at the bottom, a good kind VOL. III. M

of

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