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l'aviez jamais vu que quatre ou cinq fois, et que vous vous étiez intéressé à son avancement sur les comptes avantageux que vous avaient rendus plusieurs officiers généraux, et particulièrement M. Hallot, maréchal-de-camp, sous lequel eet officier servait à Givet. M. de Goguelat se persuade, Monsieur le marquis, que cette déclaration de votre part peut lui être d'une grande utilité dans sa défense; je m'empresse de vous la faire parvenir mot à mot, comme il me l'a fait remettre. L'intérêt que vous devez prendre à lui ne me laisse aucun doute que vous saisirez tous les moyens qui seront en votre pouvoir de soustraire cette victime de son amour pour son roi et de son zèle pour seconder vos projets au malheureux sort qu'indubitablement on lui destine, s'il ne reste aucun moyen de le sauver. Personne mieux que vous ne peut apprécier ce qu'il a fait. Je le recommande donc à votre cœur sensible et généreux. Ne tardez pas un moment à écrire la lettre qu'il vous demande, puisqu'il paraît la désirer vivement, et que d'un instant à l'autre il peut être transféré à Orléans. En attendant, son procès s'instruit à Mézières par le tribunal du district.

Il est inutile sans doute, Monsieur, de vous recommander de ne pas me faire l'honneur de me répondre : je m'expose déjà beaucoup en vous écrivant. Je fais passer ma lettre furtivement et à travers tous les postes de nos geôliers nationaux, pour être mise à la posté de Luxembourg par une de mes connaissances dans cette province. Cependant si vous aviez quelque chose d'une importance majeure à faire passer au malheureux Goguelat, vous pourriez l'adresser sous enveloppe à M. le curé de Bohan, village de la province de Luxembourg, à quatre lieues de Charleville. Je courrais une seconde fois les risques et le danger de faire entrer en France ce que vous m'enverriez.

J'ai l'honneur d'être avec la considération la plus distinguée, Monsieur le marquis, votre très-humble et très-obéissante servante,

COMTESSE DE HAUGERT,

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N° 8.

Etat des sommes reçues du roi par M. le marquis de Bouillé, remis par celui-ci aux princes, frères de Sa Majesté, et revétu de leur décharge.

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J'ai reçu du roi, en assignats, la somme de. Je les ai confiées, pour la facilité du change, à différentes personnes sûres et chefs des corps, et je les ai réparties de la manière suivante. Les reçus sont ci-joints.

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SAVOIR:

993,000 liv.

M. de Tschoudy, lieutenant au régiment de Castella-suisse, a été chargé d'aller à Francfort et à Paris pour échanger la somme de.

Il a reçu pour frais de voyage et gratifications.

NOTA: Les 150,000 livres en assignats ont produit comme on le verra par les pièces 4,843 liv. sterl. dont on a retiré 950 liv. sterl. faisant la somme de 23,512 livres de France

MM. le duc de Choiseul et le comte Charles de Damas ont reçu.

M. le duc de Choiseul, à son départ pour Paris, le 9 juin, s'est chargé d'une somme de 17,000 livres que je n'avais pu échanger.

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600,000

1,000

80,000

17,000

698,000

De l'autre part.

liv.

698,000

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Les 62,000 liv. qui me restaient entre les mains, en

assignats, ont produit.

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3,000

50,000

Qui ont été employés,

SAVOIR :

A MM. d'Hoffelize, de Klinglin, de Heyman, et quelques officiers, tant pour leurs différens préparatifs, que pour leur procurer les moyens. de se sauver en cas d'événemens malheureux.

Aux officiers et détachemens employés à préparer et assurer le passage du roi.

Pour acheter aux fournisseurs des approvisionnemens préparés pour le rassemblement des troupes.

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16,000

26,000

8,000

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NOTA. On a des reçus pour la somme de 931,000 liv. On ne peut en avoir pour celle de 62,000 liv. qui ont été données de la main à la main et dans un moment fort pressé.

A Luxembourg, le 29 juillet 1791.

Signé BOUILLE.

Nous, princes et frères du roi de France, déclarons que le sieur marquis de Bouillé nous a remis copie du présent état de lui certifié véritable dont nous le déchargeons. A Schombornlust, le deux octobre mil sept cent quatre-vingt-onze.

LOUIS-STANISLAS-XAVIER.
CHARLES-PHILIPPE.

N° 9.

Lettre de M. le duc de Choiseul à M. le marquis de Bouillé.

Paris, 4 novembre 1791.

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Les divers événemens qui se sont succédés m'ont privé ď’avoir avec vous des relations qu'il me sera toujours bien doux de conserver, mon cher général. J'avais chargé le comte Charles de Damas de vous renouveler l'expression de tous mes sentimens attachés, et de vous dire combien j'enviais le plaisir qu'il aurait de vous revoir, plaisir qu'il ne m'est pas permis de partager, mais dont je sentirais tout le prix. Je sais le vif intérêt que vous avez témoigné pour moi lors de mon arrestation et pendant tout le temps de ma prison; j'en conserverai à jamais une vraie reconnaissance, et j'espère pouvoir enfin un jour vous l'exprimer moi-même. Jamais événement plus extraordinaire et plus désastreux n'aura influé sur la situation de la France, et sa non réussite est le malheur le plus affreux pour la chose publique, et le regret le plus éternel pour ceux qui y coopéraient.

Je suis chargé par le roi de vous demander différentes choses

relatives aux sommes d'argent destinées à son voyage à l'époque du mois de juin. Il a fait prendre des informations sur cet objet, et il lui a été rendu compte que M. de S...., officier suisse, avait porté à échanger six cent mille livres à Francfort, et qu'une partie de l'argent comptant échangé à Metz et dans les environs avait été déposée, dans la caisse du régiment de Nassau-infanterie, par M. Hamilton. On est instruit aussi que lorsque ce régiment revint à Metz après l'arrestation du roi, cet argent fut réuni à la masse du régiment par M. de Montesquiou, envoyé alors comme commissaire de l'Assemblée. Il serait nécessaire, afin que le roi pût faire retirer cette somme de cette caisse, que vous envoyassiez la note de l'argent qui y était déposé avec une déclaration de vous, par laquelle vous certifiez que cet argent appartient au roi. Je suis chargé de vous la demander, et en même temps de vous demander les moyens de faire rentrer dans les mains du roi l'argent qui n'aura pas été dépensé à cette époque. Il sait que M. de Tsch.... avait tiré à Francfort des lettres de change pour six cent mille francs, en défalquant le change ; que M. de Tsch.... les a passées à votre ordre à son retour à Metz, et, d'après tous ces renseignemens, il désire que vous fassiez ce qui est nécessaire pour les lui faire rentrer, et pour avoir le compte de ces différentes sommes. Je viens de lui rendre le mien sur l'argent que vous m'aviez remis. En voici un double que je joins à ma lettre, et comme vous avez mes billets pour la somme de quatre-vingt-seize mille cinq cents livres, je les échangerai contre une décharge, lorsque je serai à portée de les ravoir. Si, dans les comptes que vous rendrez au roi sur ces objets, il y a des choses particulières, et sur lesquelles vous ne voulez pas que personne ne connaisse, adressez-les directement au roi sous votre cachet et sous mon enveloppe ; je les remettrai fidèlement et vous ferai passer la réponse. Ne m'écrivez jamais par la poste, mais servez-vous, pour votre réponse, d'une occasion sûre : vous sentez les inconvéniens de la publicité, et d'ailleurs j'ai ordre de traiter cette affaire secrète

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