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pecté. C'est ce texte qui a été suivi depuis dans les réimpressions faites, soit séparément, soit dans les différents recueils de Mémoires relatifs à l'histoire de France' publiées par Roucher, par Buchon, et par Michaud et Poujoulat '.

Une traduction anglaise par Th. Jones parut à Londres en 1807, 2 vol. grand in-4°. Le traducteur annonce qu'il a cru devoir préférer le texte de l'édition de du Cange à celui de Capperonnier, attendu, dit-il, que la première jouit d'une plus grande réputation et que le style est d'une lecture beaucoup plus facile que l'autre, qu'il déclare presque inintelligible. En ajouté à la fin du texte sont les passages qui ne se trouvent point dans l'édition de du Cange. Cette édition, qui n'offre aucune nouvelle recherche, est une simple traduction des Mémoires de Joinville, des dissertations de du Cange, des extraits des manuscrits arabes que Cardonne a donnés dans l'édition de 1761, des mémoires de Bimard de la Bastie et de ceux de Levesque de la Ravalière.

La statue de Joinville couchée sur son tombeau y est figurée conformément au dessin livré postérieurement à la Bibliothèque impériale par M. Champollion-Figeac, qui en a aussi donné une représentation dans ses dissertations sur Joinville.

M. Petitot « tout en étant convaincu que le texte donné par MM. Melot, Sallier et Capperonnier se rapproche le plus de l'original, » a cru cependant devoir préférer le texte donné par du Cange comme étant d'une lecture plus facile.

2 Il convient de signaler, comme addition à l'errata de cette édition, une lacune à la page 231, colonne 1e, afin d'éviter qu'elle ne soit reproduite dans d'autres réimpressions. Au lieu de : « eschappa le sire de « Crancion (sic). En perdi douze » etc., il faut lire : « eschapa le sire de Brancion du meschief de celle journée ; que de XX chevaliers que il avoit entour li, il en perdi douze » etc.

En 1830, M. Francisque Michel avait commencé une édition critique de Joinville; elle resta inachevée '.

En 1840, les savants éditeurs du Recueil des Historiens des Gaules et de la France, tout en suivant avec la même exactitude que l'avait fait Jean Capperonnier, le manuscrit n° 2016, y ont joint en note un plus grand nombre de variantes extraites du manuscrit no 206. Ils en ont même introduit quelques-unes dans leur texte, lorsqu'elles leur ont paru offrir la véritable leçon; mais alors ils ont eu soin de consigner en note la leçon du manuscrit 2016, qu'ils avaient rejetée de leur texte.

'M. Francisque Michel, dont chacun connaît le savoir, le zèle et l'exactitude, a bien voulu donner le texte de cette nouvelle édition qu'il a revue sur le manuscrit 2016. Les notes et les explications qu'il y a jointes rendront la lecture des Mémoires de Joinville aussi facile qu'instructive.

VIII.

SOURCES A CONSULTER.

Après avoir indiqué les diverses éditions des Mémoires de Joinville publiées jusqu'à ce jour, il peut être utile de faire connaître les sources et les principales dissertations historiques et littéraires qui se rattachent à Joinville et à son histoire.

I. Vie de saint Louis, par le Confesseur de la reine Marguerite.

La Bibliothèque impériale de Paris possède deux manuscrits de cette vie, écrite par le Confesseur de la reine Marguerite, à la demande de Blanche, fille de saint Louis.

Le manuscrit n° 351, disent les éditeurs du tome XX du Recueil des Historiens des Gaules (MM. Daunou et Naudet), peut remonter aux années 1310 à 1320; et en effet le style des deux miniatures, l'écriture et l'orthographe, confirment cette opinion'.

D'après ce document, dont l'authenticité est incontestable, je crois devoir reproduire les passages qui concernent Joinville, d'abord comme preuve sur laquelle s'appuye avec raison Bimard de la Bastie pour réfuter le paradoxe du P. Hardouin, et aussi comme exemple du style et de l'orthographe de cette époque, puisque ce manuscrit (no 351) remonte au temps où vivait

⚫ Il porte maintenant le n° 10,311 A; l'autre manuscrit, moins ancien, quoique cependant antérieur à l'an 1400, est coté 10,309.

XCVIII

Joinville. On pourra donc établir une comparaison, pour le style et l'orthographe, entre ce manuscrit de la Vie de saint Louis et le manuscrit n° 2016 des Mémoires de Joinville, qui, s'il n'est pas l'original, ne saurait être postérieur à Joinville que d'un demi-siècle ou un siècle, au plus.

A l'occasion de la canonisation de saint Louis, le Confesseur de la reine Marguerite qualifie ainsi Joinville, qui comparut comme témoin dans l'enquête faite alors :

«

<< Monseigneur Jehan, seigneur de Jeenville, chevalier du « dyocese de Chaalons, home d'avisé aage et mout riche, sénes«< chal de Champaigne, de cinquante ans ou environ 1. »

Ce qui suit est conforme en grande partie à ce qu'on lit dans les Mémoires de Joinville.

«

« Et aussi il enseigna à noble chevalier monseigneur Jehan « de Joinville, séneschal de Champaigne, mout de bons essamples, qui fu avecques lui en sa court assez priveement et de << son hostel par vingt-quatre anz et plus 2, et il enseignoit « mout sovent les bons essamples, si com il est desus dit. Et une « fois avint einsi que li sainz rois demanda audit chevalier lequel il vodroit miex, ou avoir fait un péchié mortel ou estre « mesel (lépreux ); et li chevaliers respondi que il vodroit miex « avoir fet trente pechiez mortex, que ce que il fust mesel. Et, donques li sainz rois le blasma mout, et li dist et moustra « que miex vaudroit estre mesel; car péchié mortel est mese

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Recueil des Histor. des Gaules, t. XX, p. 62, A.

2 Les Acta Sanctorum, des Bollandistes, t. V, d'août, p. 591, 592, fixent également à vingt-quatre ans la durée de ces rapports familiers, tandis que le récit de Joinville les limite à vingt-deux ans. C'est ce que constate le commentaire des Acta, qui font commencer cette intimité à l'arrivée de Joinville en Chypre, en 1248, et la font cesser au départ de saint Louis pour sa dernière croisade, en £270. Si en 1241 Joinville servit le roi à table à Saumur, c'est seulement en Chypre que ses rapports d'amitié commencèrent avec le roi.

K

«lerie (la lèpre) de l'ame; de laquele home ne set comment «< il en puist estre guéri, car il ne set quant il doit mourir; et <«< se il muert sans droite contricion et sans vraie confession. << que il ne set se il porra avoir, comme cele chose depende et viegne de la grâce Dieu, l'ame remaindra touzjors mesele « se il muert en péchié mortel, et semblable au deable; mès ⚫ de la meselerie du cors doit estre chascun certain que il en « doit estre guéri par la mort corporele : pourquoi li sainz rois << disoit que de trop loing il valt miex à homme estre mesel, << que ce que il soit en péchié mortel. Et aucunes foiz avec ce « li benoiez rois dist audit chevalier ces paroles: Voudriez-vos « avoir enseignement tel, par quoi vos eussiez enneur en ce « monde et pleussiez as hommes, et eussiez la grâce de Dieu << et si eussiez gloire en tens avenir? Et li chevaliers respondi « que il vodroit bien avoir tel enseignement; et lors li dist « li benoiez rois: Ne fetes chose ne ne dites que, se tout li « mondes savoit ce, nonporquant vos ne le leriez mie a fere 1. « Et avecques tout ce li benoiez rois entroduisoit (disposait) « le chevalier à ce que il hantast l'église, meesmement ès festes << des sainz sollempnex, et à ennorer les sainz; et li disoit que <«< il est einsi, par similitude, des sainz en paradis, com il est des << conseilliers des rois en terre; car qui a afere devant un roi terrien, il demande qui est bien de lui (en faveur auprès « de lui) et qui le puet prier seurement, et lequel li rois doit oir; et lors quant il set liquex ce est, il va à lui et le prie que «< il prit (prie) pour lui envers le roi : aussi est-il des sainz de << paradis, qui sont privez de Nostre-Seigneur et ses familiers, << et le pueent seurement prier, car il les oy. Et por ce devez« vous venir à l'église as jours de leurs festes, et ennorer-les «<et prier que il prient pour nous envers Nostre-Seigneur. De rechief, li sainz rois disoit au chevalier que aucuns nobles << hommes sont qui ont vergoigne de bien fere, c'est à savoir,

"

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'Que vous ne laisseriez pas de faire, quand tout le monde devrait en avoir connaissance.

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