contraignit, à force de persécutions, Isocrate, prince chrétien de Tiflis, à se déclarer sectateur de Mahomet, avec la majeure partie de ses sujets. Les chrétiens qui essayèrent de résister, il les extermina; les églises furent renversées et tous les objets ayant rapport au culte livrés aux flammes. Dans les contrées où il voulut se montrer plus tolérant, dans la Natolie, par exemple, il se contenta de réduire tous les chrétiens en servitude. Tamerlan passa comme un fléau dévastateur. D'une cruauté froide, imperturbable, il ne se laissa jamais émouvoir par aucun sentiment de commisération et de pitié. Après avoir renversé de fond en comble des milliers de villes, il fit périr une multitude innombrable d'hommes, laissa l'Asie en qe lque sorte déserte, remplie seulement d'ossements humains et de ruines ensanglantées. Par suite du bouleversement universel occasionné dans l'extrême Orient par les guerres de Tamerlan et par le renversement de la dynastie mongole en Chine, le catholicisme marchait rapidement vers son déclin. Il ne restait plus, surtout parmi les Tartares, que peu de chrétiens. Quelques missionnaires franciscains qui avaient survécu à tant de massacres essayaient de conserver une étincelle de foi qui vivait encore au milieu des cendres et des ruines; ils espéraient même la ranimer à force de zèle et de sollicitude. En 1391, ils députèrent Royer d'Angleterre et Ambroise de Sienne au souverain pontife pour le supplier d'envoyer en Tartarie des prédicateurs de l'Évangile. Ils obtinrent la permission d'emmener avec eux vingt-quatre franciscains, mais on ne sait pas quel fut le sort de ces nouveaux apôtres; on ignore même s'ils purent par venir jusqu'à leur mission. En 1414, une fille d'un certain prince tartare, qui avait été conduite en Occident, fut, dit-on, élevée chrétiennement par Jeanne, reine de Naples. On prétend qu'elle prit le voile de religieuse et passa sa vie dans un monastère (1). L'histoire ne dit pas autre chose sur les affaires du christianisme de la haute Asie à cette époque. Les communications si fréquentes qui avaient existé durant le moyen âge entre l'Orient et l'Occident, furent longtemps interrompues. Il y eut une sorte d'assoupissement et de torpeur, après cet étrange mouvement qui avait rapproché et mêlé tant de peuples. Le goût des longs voyages finit pourtant par se ranimer, mais il eut un autre caractère. La navigation avait fait des progrès, on sillonnait hardiment les grandes mers, et après avoir parcouru dans les siècles précédents l'intérieur des terres, on en visitait les côtes. La religion et la politique n'étaient pour rien encore dans le but de ces nouveaux explorateurs de pays inconnus. Le commerce était l'unique mobile de leurs longues et périlleuses navigations. Aussi leurs relations se bornaient-elles au tarif des marchandises d'importation et d'exportation, matière intéressante sans doute pour des marchands, mais peu capable de donner du charme et de la variété à une histoire. (1) Bergeron, Traité des Tartares, p. 65. FIN DU TOME PREMIER. CHAPITRE III. I. Tolérance et - Mouvement religieux dans l'empire chinois. scepticisme des Chinois. - II. Propagateurs du christianisme en Chine. - Premiers métropolitains. · Progrès du prosélytisme. III. Renseignements puisés dans la littérature arabe. Curieux passage du livre intitulé: « La Chaîne des chroniques. » - IV. Révolution en Chine. Massacre des chrétiens. Les écrivains arabes et Marco Polo. Missionnaires envoyés en Chine dans le dixième siècle. V. Notice sur le prêtre Jean. - Lettre de ce curieux personnage à l'empereur de Constantinople. - Lettre du pape Alexandre III au prêtre Jean. VI. Conversion du khan et de la tribu des Kéraïtes au commencement du onzième siècle. Nombreuses conquêtes de cette tribu mongole. Origine de la légende du prêtre Jean. - UngKhan dernier souverain des Kéraïtes.... - CHAPITRE IV. Pages. 94 Tartares en Géorgie. En Arménie. Russie. Blanche. Ses croyances re III. Invasion des Grégoire IX et la reine Ravages des Mong ols en Pologne et en de Varadin. Tartares. Béla IV, roi de Hongrie. - Aventures du chanoine Grégoire IX fait prêcher la croisade contre les Grégoire IX et Frédéric Barber ousse. V. Religion des Tartares mongols. Innocent IV au concile général de Lyon. On décrète qu'il sera envoyé aux Tartares des ambasdeurs missionnaires.... I. Ambassade de Jean de Plan-Carpin. Arrivée au campement pereur tartare au pape. Retour de Plan-Carpin en Europe. Innocent IV le nomme archevêque d'Antivari. — IV. Ambassade de frère Anselme au campement des Tartares en Perse. Entrevue des missionnaires franciscains avec les officiers tartares. On veut écorcher et empailler les envoyés du pape. Discussion sur la suprématie du pape et du khan. Réputation de la valeur française parmi les Tartares. - Départ des religieux. Lettre du lieutenant tartare. Manifeste du grand khan. — V. Saint Louis reçoit en Chypre deux envoyés d'Iltchikadaï. - Lettre de ce prince tartare. Relation du connétable d'Arménie. VI. Saint Louis fait partir une ambassade pour répondre à la démarche d'Iltchikadaï. et retour de l'ambassade..... Pages Mauvais succès 181 CHAPITRE VI. Rubruk nouvel am- 1. État du christianisme chez les Mongols. bassadeur de saint Louis en Tartarie. Leur portrait. II. Première entrevue de Rubruk avec les Tartares. Misères et tribulations de la route. - Camp de Sartak. III. Les religieux à la cour de Batou. - Ils se rendent à la cour impériale de Mangou-Khan. IV. Le grand khan Mangou donne audience aux - Singulier mélange de religions chez les Tartares. Aspect de Kara-Koroum. - V. Discussion solennelle entre les musulmans, les bouddhistes et les chrétiens. VI. Les missionnaires franciscains quittent la cour de l'empereur tartare. Lettre de Mangou-Khan à saint Louis. tour de Rubruk en France... I. Institution de la « Société des frères voyageurs pour JésusChrist. » - Voyage du roi Hayton en Tartarie. Ses négociations. Houlagou conduit son armée vers Jérusalem. Destruction de l'ordre des Assassins. Fin du khalifat de Bagdad. II. Les Tartares se rapprochent des chrétiens. Alexandre III détourne Béla, roi de Hongrie, d'une alliance avec les Mongols. Les quarante-neuf martyrs de Sandomir. — III. Houlagou et Nassir.- Houlagou et Alexandre IV. — Rixe entre les Mongols et les chrétiens de Sidon. Défaite des Tartares en Egypte. - IV. Koubilay, grand khan des Tartares. Chan gement de politique. Mort de Houlagou. Mariage de Abaga son fils Abaga avec la fille de Michel Paléologue. et Clément IV. - V. Ambassadeurs tartares à vont en Angleterre. - Mission des deux Vassalli. Pages. envoie des missionnaires et des lettres en Chine et en Tartarie. 272 CAAPITRE VIII. med. 1 I. Propagande nestorienne dans la haute Asie. L'apostat Ah- Chine. du pape à Gazan, fils d'Argoun. condamnés à être brûlés vifs. Tartares et les chrétiens. IV. Empire de Koubilaï. Religions de la Chine. Confucius. Lao-tze. Bouddha.. 324 I. Koubilaï-Khan favorise les chrétiens. Il envoie les Vénitiens Séjour de Marco-Polo en Chine. Son retour à Venise. II. Coup d'œil sur la relation de Marco-Polo. Ses renseignements sur le christianisme en Chine. III. Apostolat de Jean de Monte-Corvino. Ses lettres aux religieux de son ordre. Persécutions qu'on lui suscite. -- IV. Clément V envoie sept évêques en Chine. Ils sacrent Monte-Corvino archevêque de Péking. Une dame arménienne fait construire une belle église à Han Tcheou-Fou. Lettre d'André de Pérouse. -V. Nombreux missionnaires en Chine. apostolat en Chine. En Tartarie. tour à Pise. Récit de sa mort. 1. Le christianisme chez les Tartares de la Perse. 367 |