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Mémoires, Notices, etc.

RÉSULTATS SCIENTIFIQUES DE L'EXPÉDITION ALLEMANDE

DANS L'OCÉAN GLACIAL EN 1868

PAR CHARLES GRAD

C'est au zèle ardent, infatigable du docteur Augustus Petermann que sont dues les expéditions allemandes envoyées à la découverte du pôle pendant les deux dernières années. Non content de contribuer au développement de la science du globe par tant de belles publications, l'éminent directeur de l'Institut géographique de Gotha apporte à ce développement un concours plus efficace encore, par des explorations directes suscitées à son initiative. Après une première mission envoyée, en 1861, à la recherche de Vogel dans l'intérieur de l'Afrique (1), il a soutenu tour à tour M. Gerard Rohlfs, puis le docteur Karl Mauch, pendant leurs longs voyages l'un dans le nord, l'autre dans les parties méridionales du même continent. Tout récemment enfin, deux expéditions nouvelles ont pu prendre le chemin de la mer Glaciale en 1868 et 1869, grâce à des souscriptions publiques ouvertes en Allemagne sous son impulsion, souscriptions aussitôt remplies que proposées, et où l'obole du pauvre et celle de l'artisan sont venues se déposer à côté d'offrandes royales. La plus récente de ces expéditions se trouve en ce moment même dans les parages du pôle arctique, après un hivernage sur la côte du Groenland. La première n'a été qu'une recon

(1) Voyez le rapport de M. Charles Grad sur les résultats scientifiques de la mission allemande envoyée au Soudan oriental en 1861 (Bulletin de la Société de géographie, janvier 1868).

SOC. DE GÉOGR

SEPTEMBRE-OCTOBRE 1870.

XX. 7

naissance préliminaire entreprise afin d'examiner la voie, mais qui a permis de faire néanmoins des observations importantes pour la physique générale du globe, et dont je me suis proposé d'exposer ici les principaux résultats.

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Voyons d'abord l'itinéraire. La première expédition allemande dans l'océan Glacial, placée sous le commandement du capitaine Koldewey, devait s'approcher, selon ses instructions, aussi près que possible du pôle, en se dirigeant le long des côtes occidentales du Groenland, à partir de 74° ou 75o de latitude, ou bien en passant au sud ou au nord des îles Spitzbergen pour se porter du côté de la terre de Gillis. Elle quitta Bergen, en Norvége, le 24 mai, à bord de la Germania, petit navire de 80 tonneaux, avec dix hommes d'équipage, et se trouva de retour le 30 septembre suivant, après une absence de quatre mois à peine. On avança vite, tout en faisant de nombreux sondages et des observations météorologiques régulières, répétées de quatre en quatre heures. Une tempête qui survint le 30 mai empêcha l'expédition de voir la cime pittoresque de l'île Jan Mayen. Les premiers bois flottants se montrèrent le 1er juin ; les premiers glaçons quatre jours plus tard, par 74° 52' de latitude nord et 2° 27' de longitude à l'ouest du méridien de Paris. Du côté du Groenland, les glaces ne tardèrent pas à devenir plus compactes, au point d'enfermer le navire du 9 au 22 juin. Enchaînée au milieu des bancs flottants, la Germania dériva avec eux du 9 au 22 juin, suivant la direction du courant polaire, de 75° 20′ nord et 15° de longitude ouest, à 73° de latitude et 18° de longitude ouest, toujours à égale distance du littoral. Les matelots tuèrent plusieurs ours blancs sur les glaçons, ils prirent des phoques et un gros requin. Le commandant faisait des sondages ou des observations ma

gnétiques toutes les fois que l'occasion s'y prêtait. Dans la nuit du 16, on aperçut la côte du Groenland, depuis l'île Pendulum jusqu'à Hudson hold with Hope.

La mer étant redevenue libre, l'expédition, après avoir louvoyé pendant quatre jours, reprit la direction du nord en se tenant à quelques milles de la lisière des glaces fixes. Par malheur, il était impossible de pénétrer à l'intérieur de ces glaces adossées contre le Groenland. Quatre navires baleiniers que l'on rencontra successivement se plaignirent tous du mauvais état des glaces qui n'avaient été « jamais aussi abondantes». Quelques jours auparavant, les brouillards avaient amené la Germania en face d'un bâtiment anglais entraîné comme elle par les glaces en dérive. Ce bâtiment semblait abandonné. Déjà les marins allemands montaient à son bord pour en prendre possession, lorsque, à leur vif étonnement, plusieurs têtes d'hommes sortirent une à une des cabines: c'était l'équipage du navire anglais qui venait souhaiter la bienvenue aux Allemands, dont, sans doute, il ne soupçonnait pas les velléités de capture. Déçus dans leur attente comme dans leur tentative de toucher au Groenland, ils se dirigèrent vers les Spitzbergen. Le point atteint le 20 juin était par 75° 10' nord et 14° de longitude ouest. On passa dans une eau plus tiède, de nuance bleue, remplie de fruits, de bois flottants, d'herbes marines. On vit aussi parmi ces débris une courge. Quant aux bois, ils consistaient particulièrement en mélèzes venus de Sibérie et qui abondent surtout sur les plages orientales des Spitzbergen. Certains troncs mesuraient 40 centimètres d'épaisseur.

Dans la matinée du 3 juillet, l'expédition prit terre aux Spitzbergen, près du cap Sud, où elle rencontra une flottille de pêcheurs norvégiens. Après un arrêt très-court, la Germania se dirigea à l'est jusqu'au 6, entre de grands icebergs. Les sondages ne donnaient pas plus de 20 brasses de profondeur sur quelques points, entre le cap Look-out

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