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aux deux dernières années du XVIa siècle, relation dont une copie se trouve à la Bibliothèque impériale, où elle a pour titre : « Relation d'un voyage fait en Perse par un Français qui était à la suite d'un ambassadeur d'Angleterre. » Cette relation paraît présenter quelque importance à cause des nombreux noms de lieux cités et des descriptions qui sont données de restes de constructions existant dans la plupart d'entre eux, et des distances indiquées comme séparant un point d'un autre. Divers renseignements généraux sur l'état de la Perse à cette époque complètent le récit. Les diverses questions que se pose M. Demarsy, et pour la solution desquelles il s'adresse à la Société, sont les suivantes: 1° Quel était ce Français qui ne se nomme jamais, et qui jouait pourtant un rôle important dans l'ambassade dont le chef était sir Antoine Sherley, appelé dans le manuscrit M. de Scierley. En effet, on voit qu'à diverses reprises, dans des réceptions faites par le souverain ou par de grands personnages, ainsi que dans les énumérations de cadeaux qui leur sont offerts, il se cite seul avec l'ambassadeur et le frère de ce dernier, sir Robert Sherley. 2o Sa relation, qui doit différer essentiellement de celle qui a été publiée au retour de sir Antoine Sherley, et plusieurs fois réimprimée sous ce titre, qui est celui de la première édition (1601): A new Discourse of sir Antoine Sherley's travels to the Persian empire, written by Will Parry, London, 1601, in-4°, 22 fol. (voy. Brunet, Manuel du libraire, v Sherley), est-elle inédite, ou doit-elle être la même que celle qui a été imprimée à Paris en 1651, in-4°, sous le titre de Voyage fait en Perse en 1599, relation qui ne se trouve dans aucune des bibliothèques que M. Demarsy a été à même de compiler, et qui est seulement mentionnée dans l'Universal Catalogue of books on art, comme existant à la bibliothèque Bodleienne d'Oxford.

M. Francis Garnier, d'après une lettre dernièrement reçue, donne des nouvelles de M. l'abbé Desgodins. Il apprend que le missionnaire continue ses recherches scientifiques au Tibet et s'occupe de la mesure de l'altitude des cours d'eau ; ses observations seront faites désormais à l'aide du baromètre anéroïde. La Société récevra prochainement, sans doute, communication des résultats obtenus. La séance est levée à dix heures.

Séance du 17 juin 1870.

PRÉSIDENCE DE M. DE QUATREFAGES.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. Le secrétaire général donne lecture de la correspondance. M. J. Gozzadini, président du Congrès international d'anthropologie et d'archéologie préhistoriques, qui tiendra sa prochaine session à Bologne, au mois d'octobre 1870, fait parvenir le programme du comité d'organisation du congrès.

L'Académie royale des sciences de Lisbonne et l'Académie royale des sciences, belles-lettres et beaux-arts de Belgique, font parvenir leurs dernières publications.

M. Alexandre de La Roquette adresse des remercîments à la Société, qui, sur la proposition de M. d'Avezac, l'a admis au nombre de ses membres donateurs.

M. Meurand, vice-président de la Société, transmet un travail de M. Saint-Chaffray, gérant du consulat de France à la Canée et membre de la Société de géographie, sur les principales routes nouvellement tracées en Crète.

Il est reçu par l'entremise de M. Élisée Reclus un mémoire manuscrit, par M. Ch. Wrotchkowski, ingénieur. Ce travail, accompagné d'une carte, a spécialement trait aux embouchures du Volga.

M. E. Testarode, capitaine adjudant-major au 2o tirailleurs algériens, adresse, sur la plante nommée alfa, un mémoire accompagné d'échantillons recueillis sur les hauts plateaux, à moitié chemin de Saïda à Géryville.

Au sujet de cet envoi, une discussion, à laquelle prennent surtout part MM. le marquis de Chasseloup-Laubat, Jules Duval et Desgrand, s'engage sur la nature des transactions établies entre le Sahara et l'Algérie, et sur les avantages que pourra offrir un jour, comme plante textile, l'alfa, qui croît en abondance dans les plaines sahariennes.

M. Jules Duval fait remarquer que, sans contester au commerce anglais le mérite de son intervention dans l'achat de l'alfa (Stipa tenacissima), on ne peut, comme semble le croire l'auteur de la notice, lui attribuer l'initiative de l'emploi industriel de cette plante, dont les propriétés et l'application à la sparterie et à la papeterie étaient connues depuis bien des années. On peut voir, dans les vitrines de l'Exposition permanente des produits

algériens, au palais de l'Industrie, des spécimens multiples de ce double emploi, pour lesquels divers brevets ont même été pris par des Français et des compagnies formées (la Stipasienne). Des séries de préparations industrielles ont figuré aux expositions universelles de 1851, 1855, 1862. Des notices ont été publiées, et une notamment fort complète, par M. Jules Barse, dans la Revue algérienne et coloniale, livraison de juin 1860 (pages 560 à 575). M. Duval lui-même a signalé la valeur industrielle de l'alfa, soit dans le Catalogue explicatif et raisonné des produits algériens, soit dans les Annales de la colonisation algérienne de M. Hippolyte Peut; il lui est même arrivé de conduire un fabricant de pâte de papier d'alfa chez M. Firmin Didot, qui lui en a fait une commande illimitée au prix demandé. En Algérie, des journaux ont été imprimés sur du papier d'alfa fabriqué par une papeterie jadis installée dans la Metidja. En un mot, l'importance du rôle industriel de l'alfa était depuis longtemps de notoriété publique, et les Anglais n'ont que le mérite, — fort recommandable du reste, — d'avoir, en cette affaire comme en bien d'autres, mis à profit l'initiative des Français.

Dans une lettre adressée à M. le marquis de Chasseloup-Laubat, M. Henry de Bizemont, lieutenant de vaisseau, annonce son arrivée à Korosko, le 13 mai dernier, et communique quelques observations de latitude et de longitude relevées par ses soins. (Renvoi au Bulletin.),

De retour en Europe depuis quelques jours, M. Jules Poncet fait connaître la mort d'un de nos compatriotes, M. Ferdinand Lafargue, qui a longtemps séjourné dans le bassin du Nil Blanc, et qui, consul de France à Berber pendant environ trente années, a contribué à l'extension des connaissances géographiques de l'Afrique intérieure.

En réponse à la notification qui lui avait été faite d'une démarche de la Société auprès du Ministre de la guerre, pour en obtenir des documents sur la région de l'Ouad-Ghir, le général de Wimpffen adresse une notice pleine d'intérêt sur cette région et l'expédition qu'il vient d'y mener à bonne fin.

M. le général Duchaussoy donne lecture de l'extrait d'une lettre que lui a adressée le général de Wimpffen, et qui complète sur certains points les renseignements contenus dans le rapport précédent,

L'importance et le haut intérêt du mémoire qui vient d'être envoyé à la Société engage plusieurs membres, notamment le secrétaire général, à souhaiter qu'il soit imprimé dans le plus bref délai, et qu'accompagné d'une carte, il soit tiré à un grand nombre d'exemplaires, pour être répandu dans le public.

Cette proposition est adoptée.

M. le marquis de Chasseloup-Laubat et M. Jules Duval prennent la parole, et, dans des considérations générales, font comprendre quelle est actuellement la situation commerciale de l'Algérie vis-à-vis des contrées voisines, et particulièrement du Maroc et de la régence de Tunis.

M. Jules Duval est étonné d'apprendre que, même dans le sud de l'Algérie, les douanes entravent les relatious commerciales avec le Sahara et le Maroc. Depuis la loi du 10 juillet 1867, la franchise d'entrée sur les frontières de terre est accordée aux produits naturels ou fabriqués originaires de ces contrées, et la douane n'a rien à leur demander. Elle n'existerait donc qu'en vue des produits étrangers que l'on imaginerait assez malavisés pour aller prendre un immense, coûteux et périlleux détour, afin de pénétrer dans l'Algérie par le sud ou le sud-ouest. En de telles conditions, la douane, manquant d'une fonction utile, ne peut que devenir un obstacle et une vexation. Lors de la discussion de la loi de 1867, il fut expliqué qu'elle ne serait conservée que sur la ligne du Sahel, voisine de la mer, par où l'infiltration des produits étrangers serait possible; loin de la mer, elle devait disparaître.

M. Ramel expose, d'après les dernières nouvelles de Melbourne, le projet d'une exploration australienne entreprise par M. Forrest à l'instigation du docteur Müller.

« Le 29 mars, est partie de Perth (West-Australia) une expédition d'exploration vers la frontière de South-Australia.

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Elle se compose de M. Forrest, trois hommes blancs, deux natifs, avec seize chevaux. >>

Voici les instructions données à M. Forrest.

« Il doit se diriger vers Esperance-Bay, sur la côte sud. Il y sera rejoint par un navire qui lui apportera des approvisionne

ments.

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De là il gagnera le havre d'Eucla, en faisant dans l'intérieur une pointe aussi avancée que possible.

» Ravitaillé à Eucla, M. Forrest consacrera deux mois à explo

rer les environs au nord et au nord-ouest, et rentrera ensuite à Adélaïde. »

M. Ramel ajoute que c'est la réalisation d'un système d'exploration préconisé et organisé par M. Ferdinand Müller, qui, n'ayant pas trouvé d'écho à l'appel qu'il a fait à plusieurs reprises pour une grande exploration, a regardé comme une bonne fortune pour la science de rencontrer M. Forrest, plein de talents et joignant à la rare aptitude de véritable bushman l'énergique volonté de chef d'exploration.

M. Forrest s'est pris d'un véritable enthousiasme pour ceule affaire, que l'on peut considérer comme le déchirement du voile couvrant un des points encore inconnus du globe.

M. Raynal, récemment revenu d'Italie, rappelle qu'il a été assez heureux pour assister à l'une des séances de la Société de géographie de Florence, et que le président, M. Negri, lui a de nouveau exprimé le désir que des relations scientifiques s'établissent de plus en plus entre la compagnie qu'il dirige et la Société de Paris.

M. d'Avezac présente à l'assemblée M. Desimoni, savant génois, qui a attaché son nom à plusieurs publications relatives à la géographie du moyen âge.

M, Richard Cortambert annonce, d'après un journal de Londres, que le gouvernement anglais se propose de faire parvenir à Livingstone de nouveaux subsides. Sir Roderick Murchison persiste à croire que les bruits qui ont circulé sur la mort du voyageur sont faux, et qu'après avoir parcouru les parages du Tanganyika, Livingstone s'efforcera de suivre la route de l'ouest et de gagner un port sur le littoral de l'Atlantique,

Lecture est donnée de la liste des ouvrages offerts.

Est admis pour faire partie de la Société M. Émile Louis Duchêne,

Sont inscrits sur le tableau de présentation; MM. Abder-Rahman Rouschdy-bey, présenté par MM. Henri Duveyrier et Charles Maunoir; Léon Guillaume Chauvain, homme de lettres, négociant, présenté par MM. Jäger et Malte-Brun; le général John Meredith Read, consul général des États-Unis, présenté par MM. Charles Maunoir et de Quatrefages,

M. Eugène Simon, consul de France, lit sur la géographie agricole de la Chine un mémoire qu'accompagne une carte, et qui est

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