DES PRÉSIDENTS HONORAIRES DE LA SOCIÉTÉ (1).

M. le marquis DE CHASSELOUP-LAUBAT.

M. MEURAND, directeur au Ministère des affaires étrangères.
M. JULES DUVAL.

TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ :

M. MEIGNEN, notaire, rue Saint-Honoré, 370.

Au siége de la Société, rue Christine, 3.

M. N. NOIROT, agent.

M. CH. AUBRY, agent adjoint.

(1) La Société a perdu tous les Présidents dont les noms sont précédés d'un *.

ET DES SECTIONS DE LA COMMISSION CENTRALE

POUR 1870.

Président...

Vice-présidents

BUREAU.

M. DE QUATREFAGES, de l'Institut.
M. D'AVEZAC, de l'Institut.

M. Eugène CORTAMBERT.

Secrétaire général... M. Charles MAUNOIR.
Secrétaires adjoints.. M. Richard CORTAMBERT.

M. Casimir DELAMARRE.

Secrétaire général honoraire... M. V. A. Malte-Brun.
Archiviste-bibliothécaire..... M. V. A. BARBIE DU BOCAGE.

Section de correspondance.

MM. Antoine d'Abbadie, de l'Institut. MM. Victor Guérin.

Delesse.

Alfred Demersay.

Ernest Desjardins.

Adjoint: M. Lucien Dubois.

Ernest Morin.

Guillaume Rey.

Vivien de Saint-Martin.

DE LA

SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE

Mémoires, Notices, etc.

ITINÉRAIRE DE IUZGAT A KAISARIEH (CAPPADOCE)

PAR GUILLAUME LEJEAN

J'arrivai à Iuzgat au commencement de décembre 1865. Je passai quelques jours dans cette petite ville assez agréablement située dans un bas-fond entre des collines presque nues, que couvrait alors une épaisse couche de neige. J'y trouvai un kaïmakan tout jeune avec lequel je m'entendis aisément, car je le trouvai,beaucoup meilleur que la plupart de ses confrères. Il s'appelait, je crois, Rustem-bey, et était très-populaire dans le pays par sa justice envers tous, chrétiens et autres. Je sus plus tard qu'il avait été gouverneur de Kaïsarieh et qu'il en avait été déplacé par le fait des intrigues des fanatiques, mécontents de ses bons procédés envers les chrétiens. Un zaptié (gendarme) de Kaïsarieh me disait naïvement : « Croyezvous, monsieur, que cet homme-là allait lui-même faire la ronde dans les bazars et s'assurer que tout s'y passait avec ordre! Et nous étions obligés d'être actifs à son exemple. Heureusement qu'on l'a renvoyé. Celui d'aujourd'hui boit et dort, et au moins un pauvre zaptié, sous lui, a du repos et fait quelques petits profits! >>

Mon aimable effendi me donna les chiffres officiels du dernier dénombrement de la province, par cantons et par nationalités (Osmanlis, Arméniens). Je publierai quelque

jour cet état que je n'ai pas en ce moment sous la main.

Iuzgat était, il y a un demi-siècle, la capitale d'un seigneur féodal très-puissant, Tchapan-Oglou, qui résista à la réforme de Mahmoud et se fit tuer dans sa petite capitale. Il n'était pas aussi tyran qu'on l'a dit, car tout le monde dans le pays regrette son gouvernement, sorte de despotisme paternel assez habile, favorable au commerce et à l'agriculture, qui dépérissent sous le régime actuel.

Je dirai incidemment que de Iuzgat j'eus la curiosité d'aller au N. O. voir les fameuses antiquités de Boghazkezi, dont M. Ch. Texier a tiré si grand parti dans son Asie Mineure. Barth et autres avaient accusé M. Texier d'avoir fait une partie des dessins de fantaisie. M. Perrot avait passé là un peu avant moi et a publié un travail complet sur ce lieu : j'y renvoie mes lecteurs. Je dus constater que les reproches faits à M. Texier n'étaient que trop fondés, notamment à propos de la prétendue chasse du rocher écrit (Iazili--Kaïa).

Je voulais aller de Iuzgat à Sivas, mais la rigueur de la saison me força à me rabattre sur Kaïsarieh. Je fis d'autant plus volontiers cette route, que le pays qu'elle parcourt avait été assez mal figuré jusque-là sur les cartes. On peut voir d'ailleurs par le petit croquis d'ensemble annexé à la mienne, que mon itinéraire diffère de chacun de ceux des voyageurs qui m'avaient précédé. Comme je voyageais très-rapidement, je me bornais à faire de la topographie avec un peu d'hypsométrie, et de l'ethnographie par occasion (il y a un certain nombre de villages arméniens à l'est de la route, surtout vers les monts AkTagh). Une ruade violente que je reçus de mon cheval près d'Indjirli contribua, avec la saison désagréable, à diminuer mon activité au travail. Si j'avais voyagé en été, je me serais peut-être arrêté çà et là pour faire un peu d'archéologie, car le pays n'est pas absolument stérile en fait d'antiquités.