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¡BRIN.

qui en ont trois diffèrent des bâtiments ordinaires en ce qu'ils n'ont point d'artimon, et que leur grande voile, dite brigantine, qui a la forme d'un quadrilatère, s'envergue sur un pic ou sur un gui.

BRIGANTINE (Mar.). Voile aurique, quelquefois volante, le plus souvent à poste fixe, que l'on installe sous la corne et contre le mât d'artimon. Elle se borde sur le bout de la bôme. C'est à la corne de la brigantine que les bricks arborent leur pavillon.

BRIGANTINE, HUGUE DE BRIGANDINE ou BRUGNE. Espèce de corselet composé de petites lames

métalliques articulées disposées les unes sur les autres, comme des écailles de poisson, et fixées avec de petits clous rivés sur une étoffe solide ou sur du cuir. Les brigantines les plus légères s'appelaient animes. Les brigantines étaient parfois recouvertes d'une étoffe légère et flottante; d'autres fois, quand elles étaient portées par des chefs, elles étaient recouvertes d'une toile résistante qui servait elle-même de doublure à une étoffe de velours ou de soie. Cette armure était trèsusitée au quinzième siècle; elle était celle de l'archer à cheval des compagnies d'ordonnance.

Soldat revêtu de la brigantine

(d'après le P. Daniel).

BRIGANTINIER. Fantassin qui était revêtu d'une brigantine; et sans doute aussi l'artisan qui fabriquait les brigantines.

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BRIGNAIS. Priscinniacum. Ancienne forteresse du département du Rhône, qui, en 1361, tomba au pouvoir des bandes militaires connues sous le nom de Grandes Compagnies. Le prince Jacques de Bourbon, ayant voulu les en déloger, leur livra une bataille, mais il fut défait complétement par ces aventuriers, et mourut de ses blessures.

BRIHNEGA. Ville de la province de Guadalaxara, en Espagne. Elle est située sur la rive droite de la Tajuna. C'est à cet endroit qu'en 1710 le duc de Vendôme fit prisonniers ford Stanhope et l'arrière-garde de l'armée des alliés.

BRILLE (LA). Voy. BRIELLE.

BRIN. Du celt. brin, petite chose. Se disait autrefois du bois dont on faisait des lances pour jouter. On appelait brin d'estoc, une demi-lance ou un javelot à courte hampe, dont le fer était plus long que celui de la pique.

BRIN (Mar.). Mot qui sert à distinguer les qua

BRISÉE.

lités du chanvre d'un cordage. Il est de premier brin, lorsqu'il n'y entre que les filaments les plus longs et les plus propres ; ce qui reste sur la carde est appelé séran, et peigné une seconde fois il fournit le second brin; puis le surplus constitue l'étoupe.

BRINDES. Brundusium. Ville de la province d'Otrante, dans le royaume de Naples. Elle est située sur l'Adriatique. César en fit le siége durant la guerre civile, l'an 49 av. J.-C., parce que Pompée s'y était retiré, et celui-ci, n'osant se défendre contre son terrible adversaire, prit honteusement la fuite et se retira en Égypte.

BRINGUEBALE ou BRINBALE (Mar.). Levier qui sert à mouvoir la tige et le piston de certaines pompes. On agit dessus à bras, et à l'aide de bouts de cordage.

BRINN ou BRÜNN. Ville frontière de la Moravie, empire d'Autriche. Elle est située au confluent de la Schwarza et de la Zwittawa. Les Français l'occupèrent en 1805 et 1809.

BRION (Mar.). Pièce de construction qui lie l'étrave avec la quille.

BRIQUE PILÉE. On emploie cette poudre, humectée d'huile, pour le nettoyage des armes qui ne sont attaquées que de petites taches de rouille. BRIQUET. Voy. SABRE-BRIQUET.

BRIS (Mar.). Se disait autrefois pour naufrage. BRISACH ou VIEUX-BRISACH. Ville du grand-duché de Bade, en Allemagne. Elle est située sur la rive droite du Rhin, en face de Neuf-Brisach, appartenant à la France, sur la rive gauche; et fut célèbre autrefois par ses fortifications, détruites en 1741. Cette ville fut prise par le duc de Saxe-Weimar, en 1638; reprise par l'empereur, en 1641; brûlée par les Français, en 1693, et occupée par eux en 1703.

BRISANTS (Mar.). On donne à la fois ce nom aux bancs de sable, de roche ou de coraux, sur lesquels se brisent les lames de la mer, et à ces mêmes lames. Lorsque le matelot placé en vigie au haut d'un mât aperçoit des brisants, il en donne aussitôt avis en criant: « Brisants devant nous! Brisants à tribord! » ou « Brisants à bâbord! >>

BRISE (Mar.). Nom générique qu'on donne au vent lorsqu'il ne souffle pas avec trop de violence. On dit petite brise, jolie brise, faible brise, bonne brise, etc. On appelle brise de terre, celle qui souffle du côté de la terre, et brise de mer ou brise de large, celle qui vient du côté de la mer. La brise carabinée se dit d'un vent très-violent qui est dangereux pour les petits bâtiments et fort incommode pour les grands.

BRISÉ (Mar.). Un mantelet brisé est composé de deux parties liées ensemble par des charnières.

BRISÉE. On appelle arme à feu brisée, le fusil coupé en deux, et qu'on assemble par le moyen d'une vis. Cette arme est prohibée par la loi sur la chasse.

BRISSAC.

BRISE-GLACE (Mar.). Sorte d'éperon fait avec des pièces de la drome, que l'on fixe au moyen de cordages et de clous, et que l'on établit sur l'avant, pour rejeter les blocs de glace quand on est au mouillage dans une rivière ou un fleuve qui charrie.

BRISE-LAMES (Mar.). Ouvrage isolé établi en dehors d'un port ou d'une rade, et qui consiste dans un amas de pierres ou une chaussée élevée, ayant pour destination de briser la lame, c'est-à-dire d'empêcher la mer d'être poussée avec violence dans ce port ou cette rade par les vents du large. En France, il existe de ces brise-lames entre autres à Cette, Cherbourg, La Ciotat, Marseille et Sauzon. On cite en Angleterre le brise-lames ou barrage de Portland, qui réunit cette île à la terre ferme et forme ainsi un port excellent qui peut mettre à l'abri une flotte considérable. L'idée de cet ouvrage remonte à 1794, mais ce n'est qu'en 1847 que le parlement vota les fonds pour son exécution. La première pierre en fut posée en 1849, et il fut achevé en 1861, après douze années de travail. La longueur de ce barrage est d'un mille et demi; la hauteur de 100 pieds anglais; l'épaisseur à la base de 300 pieds, et de 100 pieds à niveau d'eau. Cinq millions de tonnes de pierres ont été employés à la construction de ce briselames. Il est question actuellement de construire à son extrémité un fort qui serait tout en granit, armé de plaques de fer de la plus forte épaisseur, et pourvu en outre de 60 canons Armstrong, qui pourraient, dans l'opinion des Anglais, lancer des boulets de 300 kilogrammes.

BRISE-MUR. Nom que portaient des bouches à feu à tir direct, dont on faisait usage au quinzième siècle pour abattre les murs. On les appelait aussi réveille-matin.

BRISER (Mar.). La mer brise, lorsque le vent l'agite et la fait écumer.

BRISSAC (CHARLES DE COSSÉ DE). Maréchal de France, né en 1506, mort en 1563. Il se distingua dans les guerres de Piémont et de Naples, sous François Ier, et, au siége de Perpignan, en 1541, il reprit, lui septième, l'artillerie dont l'ennemi s'était emparé. « Si je n'étais dauphin de France, dit le fils du roi, témoin de cet exploit, je voudrais être le colonel de Brissac. » Partout où il se trouva depuis lors, sa conduite fut toujours aussi brillante. Après la paix du Cateau-Cambrésis, en 1559, on réforma les troupes que le maréchal de Brissac commandait depuis dix ans dans le Piémont; mais on n'acquitta point les dettes contractées dans le pays pour l'entretien des troupes. Les soldats, presque en sédition, demandèrent à leur général où ils trouveraient du pain? « Chez moi, tant qu'il y en aura!» leur répondit Brissac avec calme. Vinrent ensuite les marchands, qui prétendaient n'avoir fait des avances que sur la parole du maréchal. Celui-ci leur donna d'abord tout ce qu'il possédait ; puis, n'ayant pu les faire

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payer par la cour, il les emmena chez sa femme et dit à celle-ci : « Voilà des gens, madame, qui ont hasardé leur fortune sur mes promesses; le ministère ne veut pas les payer, et ce sont des gens perdus. Remettons à un autre temps le mariage de mademoiselle de Brissac, que nous nous disposions à faire, et donnons à ces gens l'argent destiné pour sa dot. » La maréchale, aussi généreuse que son époux, consentit, sans rien objecter, au sacrifice qu'il lui proposait.

BRISSAC (JEAN-PIERRE-TIMÓLÉON de Cossé de). Maréchal de France. Il servit d'abord dans la marine, et combattit contre les Turcs au siége de Corfou, en 1716. Il mourut en 1784.

BRISSAC (LOUIS-HERCULE-TIMOLÉON DE COSSÉ, duc DE). Fils du précédent, né en 1734. Il était, sous Louis XVI, gouverneur de Paris, colonel des cent-suisses, commandant général de la garde constitutionnelle du roi, et fut massacré en septembre 1792.

BRISSARTHE. Bourg de l'arrondissement de Segré, dans le département de Maine-et-Loire. Robert le Fort y battit les Normands en 886, mais il y perdit la vie.

BRISURE. On nomme brisure de la courtine, le prolongement de la ligne de défense dans le renfoncement d'un bastion à orillons.

BRISURE (Mar.). Se dit de la disposition des mâts formés de plusieurs pièces guindées audessus les unes des autres.

BRITESTE. Petite ville de Guienne, que le duc de Vendôme vint assiéger en 1622. Cette place était faible, dominée de toutes parts, et n'avait qu'une garnison de 500 hommes, sous les ordres d'un officier nommé Faucon. Cependant, le duc ne put s'en emparer, et il se mit en retraite après avoir tiré 2000 coups de canon, donné cinq assauts et perdu 1 500 hommes.

BRIXHAM. Ville d'Angleterre, située sur la baie de Torbay, C'est là que débarqua Guillaume d'Orange en 1688.

BROCE. Aiguillon d'éperon. On distinguait autrefois les éperons à rosettes et les éperons à broces.

BROCHE. Du celt. broc, pointe. Petite verge de fer ou de bois qui tient au culot du moule d'une pièce d'artillerie. On donne aussi ce nom au moule d'un canon de fusil.

BROCHES OU BROCHETTES (Mar.). Baguettes représentant les divers diamètres que doivent avoir les mâts d'assemblage, et que l'on donne aux ouvriers pour les guider.-On désigne aussi sous ce nom les baguettes numérotées avec lesquelles on perce la ration de viande ou de poisson salé de chaque plat de matelots. Un bout de lignerolle attache cette ration à la broche, et le numéro fait connaître à quel plat il appartient.

BROD. Ville située sur la rive gauche de la Save, en Esclavonie, empire d'Autriche. Ziska y battit l'empereur Sigismond en 1422.

BROGLIE (VICTOR-MAURICE, Comte DE). Maré

BRUAT.

chal de France, né en 1639, mort en 1727. Il fit la guerre sous Louis XIV et se distingua particulièrement à Seneff et à Mulhausen.

BROGLIE (FRANÇOIS-MARIE, duc DE). Maréchal de France, troisième fils du précédent, né en 1671, mort en 1745. Il servit sous Boufflers, Vendôme et Villars, et se signala surtout à Denain et à Fribourg. Il commanda ensuite en Italie et remporta, avec le maréchal de Coigny, les batailles de Parme et de Guastalla. Envoyé en Bohême en 1741, il ramena de Prague, avec Belle-Isle, une armée regardée comme à peu près perdue.

BROGLIE (VICTOR-FRANÇOIS, duc DE). Maréchal de France, né en 1718, mort en 1804. Il fit toutes les campagnes de 1733 à 1762, et gagna tous ses grades sur les champs de bataille. Lors de l'assemblée des états généraux, il ne partagea point les illusions de la cour sur la situation du pays, et à la première insurrection parisienne il dit à Louis XVI: « que, ne pouvant compter sur la fidélité et l'obéissance des trou-pes, il aimait mieux aller se faire tuer à la tête d'une armée que d'attendre qu'on vînt l'assassiner dans son hôtel. » Il devint l'un des chefs les plus actifs et les plus dévoués de l'émigration; et lorsque les émigrés furent entièrement réduits à l'impuissance, il servit tour à tour l'Angleterre et la Russie.

BRONDOLO. Bourgade située au sud de Venise, au milieu des lagunes formées par la Brenta. C'était au moyen âge une ville populeuse que détruisirent les Génois en 1380.

BRONNITSY. Ville du gouvernement de Novogorod, en Russie. Elle est située sur la Nista. Les Suédois y battirent les Russes en 1614.

BRONQUIER. Se disait autrefois pour bouclier. BROOKLYN.Ville du New-York, aux États-Unis. Elle est située dans l'île Long-Island. Les Américains y furent vaincus par les Anglais en 1776. BROUGNÉE (Péche). Espèce de longue nasse employée dans diverses localités.

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BROUGTHON (GUILLAUME-ROBERT). Navigateur anglais, né dans le Glocester, et mort à Florence en 1821. Vancouver, dans sa célèbre expédition, lui confia le brick le Chatam. Un groupe d'îles par lui découvert, en 1790, porte son nom. Il reconnut les États du Japon, la côte orientale de l'Asie et une partie de l'Océanie. En 1797, il était commodore, et concourut à la prise de Java.

BROUILLER. En termes de manége, on entend par brouiller un cheval, le conduire maladroitement, avec incertitude.

BROUSSE. Prusa. Ville située sur le flanc du mont Olympe, dans l'Anatolie, Turquie asiatique. Elle fut brûlée par Timour ou Tamerlan en 1377; et prise et incendiée une seconde fois par Soliman.

BRUAT (ARMAND-JOSEPH). Amiral, né à Colmar en 1796, mort en 1855. Il entra au service en 1811, à bord du vaisseau-école de Brest, et, en 1815, il prit la mer à bord de la Bellone, sous

BRUEYS.

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brick le Silene,
et, à la suite
d'un naufrage
sur les côtes d'Algérie, il fut retenu prison-
nier pendant deux années à Alger. Nommé en
1830 au commandement du brick le Palinure,
il passa, en 1832, sur le Grenadier, et, en 1835,
sur le Ducouèdic. En 1838, il fut nommé capi-
taine de vaisseau et attaché à la station de Lis-
bonne. Il passa de là sur le vaisseau l'Iéna;
puis entra, en 1841, au conseil des travaux de la
marine; en 1843, il fut appelé au gouvernement
des îles Marquises et des établissements français
dans l'Océanie. Il fit alors accepter à la reine
Pomaré, et en dépit de la résistance de l'Angle-
terre, le protectorat de la France; au re-
tour de cette mission, en 1849, il fut nommé
contre-amiral et gouverneur des Antilles. En
1854, il remplaça l'amiral Hamelin dans le
commandement en chef de la flotte française en
Crimée; se distingua par son expédition dans
la mer d'Azow et la prise de Kinburn, ce qui lui
valut le grade d'amiral; mais il mourut sur le
vaisseau qui le ramenait en France.

L'amiral Bruat
(d'après le cabinet des Estampes).

BRUESME D'AUFFE (Mar.). Cordage de sparterie qui sert à garnir la chute de la voile. BRUEYS (FRANÇOIS-PAUL DE). Contre-amiral,

né à Uzès en 1760, mort en 1798. Il commandait la flotte qui conduisit en Égypte l'expédition française. Les troupes une fois débarquées, il tarda trop à quitter la rade d'Aboukir, ce qui permit à Nelson d'attaquer la flotte française et de la détruire. Il montait l'Orient, vaisseau de 120. Attaqué par le vaisseau anglais

Le contre-amiral Brueys

(d'après le cabinet des Estampes).

BRUME.

le Bellerophon, il l'écrasa de son feu et l'eût coulé bas si celui-ci fût resté engagé quelques minutes de plus. Blessé dès le commencement du combat, un boulet vint, au bout de trois heures de lutte, le couper presque en deux. Il ne voulut point permettre qu'on l'emportât: «Laissez-moi, disait-il à ceux qui le suppliaient de quitter le pont, un amiral français doit mourir sur son banc de quart. >>

BRUIX (ECSTACHE). Amiral, né à Saint-Domingue en 1759, mort en 1805. Il fit la campagne d'Amérique, et devint, en 1794, major général de la marine à Brest, puis contre-amiral et ministre de la marine. Il réussit, avec autant de bonheur que de hardiesse, à faire sortir de Brest la flotte qu'y bloquaient les Anglais, et gagna la Méditerranée, où il rendit de nombreux services. I mourut après avoir été nommé au commandement de la flottille destinée par Napoléon à opérer une descente en Angleterre.

BRÛLE-AMORCE (Mar.). Petit instrument de bois, garni de cuivre en quelques-unes de ses parties, et que l'on tire comme un fusil pour brûler les amorces des signaux.

BRÛLOT (Mar.). Petit bâtiment rempli de matières inflammables, et destiné à incendier les vaisseaux sur lesquels on le dirige. Il s'y accroche au moyen de grappins et de chaînes de fer dont on garnit ses vergues et son beaupré. Toutefois, comme la marche des brûlots retarde les escadres, et qu'ils sont difficiles à diriger en mer contre le bord ennemi, on n'en fait guère usage que sur les côtes où l'on cherche à détruire les navires qui se trouvent en rade. Les barils ardents et foudroyants, les fascines goudronnées, l'huile de térébenthine, les lances à feu, les panaches, les pelotes, les pots à feu et à grenades, les projectiles creux, les roches à feu, les saucissons, les tourteaux goudronnés, les chemises à feu, etc., sont les artifices qu'on emploie pour charger les brûlots. On profite ordinairement pour les lancer du vent et de la marée. L'officier qui les dirige ne doit en abandonner le bord qu'après que ses grappins ont solidement accroché, et que le feu mis aux artifices s'est développé suffisainment. Les Grecs ont fait un grand usage des brûlots dans leur guerre de l'indépendance, et l'on sait que l'intrépide Canaris se rendit très-redoutable dans ce genre d'attaque.

BRÛLOTIER (Mar.). Marin qui dirige un brûlot. BRÛLURE DU MÉTAL (Mar. à vap.). On nomme ainsi les sédiments qui se déposent et se durcissent contre la paroi inférieure et intérieure des chaudières des machines. On peut les prévenir en partie par un nettoyage fréquent de ces chaudières.

BRUME (Mar.). Du lat. bruma, brouillard. Sorte de vapeur qui, par un temps calme, s'élève près de l'horizon de la mer, et y obscur

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cit l'atmosphère. Ce mot s'emploie aussi pour désigner toute espèce de brouillard.

BRUNE (GUSTAVE-MARIE-ANNE). Maréchal de France, né à Brives-la-Gaillarde en 1763, mort en 1815. Engagé volontaire en

1793, dans les
armées de la
république,
dont il était
le chaleureux
partisan,il de-
vint bientôt
général de bri-
gade, et se dis-
tingua à la ba-
taille d'Arco-
le. Appelé au
commande-
ment de l'ar-
mée de Hollande, il battit les Anglais à Alkmaër;
il servit dans la Vendée en 1800; retourna
comme général en chef en Italie; fut nommé
ambassadeur à Constantinople en 1803, et fut
chargé, en 1807, du gouvernement des villes
hanséatiques. Tombé en disgrâce auprès de l'em-
pereur, il ne fut rappelé au service que pendant
les cent-jours, et eut un commandement dans
le Midi. Au retour des Bourbons, il fut assassiné
par la populace, à Avignon, victime des divi-
sions politiques.

Le maréchal Brune
(d'après le cabinet des Estampes).

BRUNET (JEAN-ANDRÉ-LOUIS). Général de division, né en 1803, mort en Crimée en 1855. Entré à l'école de Saint-Cyr en 1819, il en sortit en 1821 pour passer comme sous-lieutenant au 51 de ligne. Il fut promu lieutenant en 1825, capitaine en 1832, chef de bataillon en 1840, lieutenant-colonel en 1842, colonel en 1845, général de brigade en 1851, général de division en 1854, et périt à l'attaque de la tour Malakoff, devant Sébastopol, le 18 juin.

BRUNETTE (LA). Ancienne forteresse du Piémont. Elle fut démantelée par les Français en 1798.

BRUNSWICK. Capitale du duché de ce nom, située sur l'Ocker. Elle fut assiégée en 1761, un combat eut lieu sous ses murs en 1813.

et

BRUNSWICK (FERdinand, duc de). Né en 1721, mort en 1792. Il servit d'abord sous Frédéric le Grand, roi de Prusse; commanda ensuite, pour George II, les troupes anglaises et hanovriennes durant la guerre de Sept ans; s'empara de Minden, et chassa les Français de la Hesse en 1762.

BRUNSWICK (CHARLES-GUILLAUME-FERDINAND, duc DE). Général prussien, né en 1735, mort en 1806. Il fit ses premières armes pendant la guerre de Sept ans, sous les ordres de son oncle, Ferdinand. Dans la campagne contre la Hollande, en 1787, il se fit une telle réputation, que lors de la coalition de la Prusse et de l'Autriche contre la France, en 1792, on n'hésita pas à lui

BUCENTAURE.

confier le commandement en chef des deux armées. Il entra en Champagne précédé par le manifeste le plus menaçant. Cependant, il n'osa rien entreprendre de décisif contre la république et traita même avec le général Dumouriez. Il fut blessé mortellement à Aüerstadt quelques années plus tard.

BRUSQUER (Mar.). Chauffer un navire pour le caréner.

BRUX. Ville de Bohême, empire d'Autriche. Les Prussiens y vainquirent les Autrichiens en 1759.

BRUXELLES. Capitale du royaume de Belgique, située sur la Senne. Elle fut assiégée par Ferrand, comte de Flandre, en 1216; bombardée et prise par le maréchal de Villars en 1695; occupée par le maréchal de Saxe en 1746; et par le général Dumouriez en 1793.

BRUYÈRES-SOUS-LAON. Ville du département de l'Aisne. Elle fut prise par les Normands, mais après une vigoureuse résistance, en 882, et les vainqueurs y continuèrent le pillage, l'incendie et le massacre, durant sept jours entiers. Les Anglais la saccagèrent à leur tour en 1358 et 1373; Jean de Luxembourg s'en rendit maître en 1433; les calvinistes en 1567; et les seigneurs en 1589. Cette petite ville est, selon quelques auteurs, le Bibrax des Commentaires de César.

BRYENNE (NICEPHORE). Général de l'empereur Michel Parapinace. S'étant révolté et fait proclamer empereur à Dyrrachium, il fut poursuivi, vaincu, et eut les yeux crevés, en 1079.

BRZESCIE OU BREST-LITEWSKY. Ville du gouvernement de Grodno, en Russie. Les Russes y battirent les Polonais en 1794.

BUBNA (Le comte DE), Général autrichien, né en Bohême vers 1770, mort en 1825. Après avoir été chargé, en 1812 et 1813, de diverses missions diplomatiques auprès de Napoléon, il reçut le commandement du corps d'armée qui pénétra en France par Genève en 1813; il dirigea, en 1815, un autre corps qui opéra en Savoie, et fut repoussé par le maréchal Suchet. Il mourut gouverneur de Lombardie.

BUCCINA. Sorte de coquille en forme de trompe, dont on faisait usage, comme instrument à vent, dans les armées anciennes, pour commander aux troupes ou leur faire des signaux. Celui qui sonnait de cet instrument était appelé bucinator ou buccinator, fuxants (bukanêtês) ou fuzaVOT (bukanistês).

BUCCINATEUR. Buccinator. Homme qui, chez les Romains, sonnait de la trompette appelée buccina. (Voy. ARMÉE BYZANTINE.)

BUCCULA. пαρиуżę (paragnathis). Les anciens nommaient ainsi la mentonnière du casque, c'est-à-dire les bandes de cuir qui tombaient des deux côtés pour venir s'attacher sous le menton, comme les jugulaires actuelles.

BUCENTAURE (Mar.). Du grec feus (bous), bœuf,

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(d'après une estampe italienne.]

une galère, sans voiles, et portant à la poupe la figure d'où lui venait son nom; une tente magnifiquement ornée s'élevait sur le pont. Le doge siégeait à la poupe, et c'était de là qu'il jetait un anneau dans la mer pour marquer qu'il épousait celle-ci. Lorsque le pontife Alexandre avait remis un anneau, à Ancône, au trente-huitième doge, Sebastiano Ziani, en reconnaissance du secours qui lui avait été prêté contre Frédéric Ier, surnommé Barberousse, il lui avait dit : « Recevez-le de moi, comme une marque de l'empire de la mer. Vous et vos successeurs, épousez-la tous les ans, afin que la postérité sache que la mer vous appartient par le droit de la victoire, et doit être soumise à votre république, comme l'épouse l'est à son époux. » Ce mariage symbolique du doge et de la mer, qui s'accomplissait au milieu d'une pompe extraordinaire, après les cérémonies religieuses et au bruit de l'artillerie et de la musique, attirait un nombre immense de spectateurs.

BUCÉPHALE. Du grec Bous (bous), bœuf, et et xapa (cephale), tète. Nom du cheval d'Alexandre le Grand. Ce nom, qui signifie tête de bœuf, pourquoi fut-il donné à ce cheval? On n'en sait rien au juste. Les uns ont dit que c'est qu'il avait effectivement la tête d'un bœuf, ce qui en aurait fait un animal fort peu gracieux; d'autres ont prétendu qu'il portait simplement la figure d'une tête de taureau sur l'épaule ou sur la croupe; quelques-uns enfin ont avancé qu'il était le produit d'un taureau et d'une jument. Quoi qu'il en soit à ce sujet, Alexandre acheta Bucéphale 16 talents (88 014 fr. 40 c.) d'un Thessalien renommé pour les coursiers qu'il élevait dans les plaines de Pharsale, et, après l'avoir dompté avec une habileté dont l'histoire n'a pas dédaigné de nous conserver le souvenir, il le réserva pour ne s'en servir qu'aux jours

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