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ACCORE.

d'hui, on nomme cette partie gaillard d'arrière et gaillard d'avant. Anciennement, l'accastillage était un double retranchement dans lequel se barricadaient les soldats et les matelots d'un vaisseau abordé; actuellement, ce n'est plus qu'un ornement bordé en bois de sapin.

ACCASTILLER (Mar.). Travailler à la construction de l'accastillage.

ACCÉLÉRATION (Mar. à vap.). Cette expression s'applique au piston d'une machine à vapeur. Dire qu'il y a accélération dans la marche d'une machine, locomotive ou locomobile, c'est exprimer l'accroissement du mouvement que le piston reçoit à chaque impulsion de la vapeur; mouvement qui se manifeste quand le piston est arrivé à l'extrémité de sa course.

ACCENSES. Sorte d'adjoints aux décurions des milices romaines et byzantines.

ACCINTUS. Mot qui signifiait, chez les anciens, l'armement complet dont un soldat se trouvait ceint, muni.

ACCLAMPER. Voy. JUMELER.

ACCOLADE. Du lat. ad collum, au cou. Cérémonie par laquelle on conférait autrefois la chevalerie, et qui était ainsi appelée parce que la principale formalité consistait à embrasser le

Réception d'un chevalier.

nouveau chevalier, en lui passant les bras autour du cou. L'accolade était précédée d'un coup de plat d'épée, frappé en forme de croix sur les deux épaules, et qu'accompagnaient quelques paroles sacramentelles.

ACCOLURE (Nav. fluv.). Assemblage des premières mises de bûches d'un train à flotter ou radeau.

ACCORAGE (Mar.). Ensemble des pièces de bois qui servent à maintenir d'aplomb un navire ou une embarcation, pour qu'on les répare.

ACCORE (Mar.). Poutre qui fait partie d'un système d'accorage, ou qui sert seule à appuyer ou maintenir un objet. Les accores sont des étançons ou fortes pièces de bois qui servent à

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ACCOSTER (Mar.). Approcher, toucher par le côté. On accoste la terre, l'embarcadère, etc.

ACCOTAR (Mar.). On nommait ainsi, dans l'ancienne marine, une pièce de bordage que l'on chassait entre les couples, à la hauteur des varangues, pour arrêter les ordures qui pouvaient passer dans les mailles. Aujourd'hui, on remplace les accotars par des clefs introduites entre les membres et le plat-bord d'un vaisseau, et cette méthode est préférable, parce qu'elle laisse circuler plus d'air entre les couples.

ACCOURCIE ou ACCOURSE (Mar.). Passage ménagé dans le fond de cale et des deux côtés, pour aller de la poupe à la proue, le long d'un bâtiment.

ACCROCHER (Mar.). Aborder un vaisseau en jetant à son bord des grappins d'abordage.

ACCUEILLIR (Mar.). Se dit de l'action de sauver des naufragés en les recevant à bord. ACCUL (Mar.). Petite crique bien fermée.

ACCULÉ (Mar.). Se dit en parlant de la courbure des varangues. Il y a des varangues acculées, demi-acculées, très-acculées, par opposition aux varangues aplaties, droites, etc.

ACCULÉE (Mar.). Espace que parcourt un navire qui va de l'arrière, ou bien qui marche dans le sens de la poupe.

ACCULEMENT (Mar.). Courbure des varangues ou premières pièces de bois qui composent le squelette d'un bâtiment. L'acculement détermine le plus ou le moins de finesse des fonds d'un navire.

ACCULER (Mar.). Plonger par l'arrière. Lorsqu'il y a de forts mouvements de tangage, un navire qui a ses fonds très-évidés, trop fins, enfonce alors beaucoup l'arrière dans la mer, et reçoit des secousses plus ou moins sensibles. C'est ce qu'on appelle acculer.

ACCUMULATION (Mar. à vap.). L'accumulation de la vapeur dans une machine est le résultat soit d'une augmentation de feu, soit d'une consommation inégale de vapeur, soit enfin d'un abaissement et d'une élévation successifs de l'eau dans la chaudière. On prévient cet inconvénient en alimentant le feu peu à peu, et en veillant au manomètre; en fermant le cendrier; puis en donnant, à l'aide d'un robinet, une issue suffisante à la vapeur. Il faut se garder de compter entièrement sur l'office des soupapes de sûreté, qui sont bien loin de remplir toujours l'effet qu'on attend d'elles.

ACERRA. Ville de la terre de Labour, dans le

ACOLOUTHOS.

royaume de Naples. C'était l'une des principales cités de la Campanie. Prise et incendiée par Annibal, durant la deuxième guerre punique, elle fut rebâtie par les Romains, qui, plus tard, l'an 90 av. J.-C., battirent sous ses murs les alliés rebelles que commandait Papius. Cette ville fut détruite une seconde fois par un duc de Naples, après la chute de l'empire, et relevée derechef.

ACERRE. Aujourd'hui Pizzighettone. C'était une ville de la Gaule cisalpine, dans la Transpadane, au pays des Insubres. Elle fut prise par Marcellus, l'an 222 av. J.-C.

ACHERN. Ville du grand-duché de Bade, en Allemagne. Les entrailles de Turenne y furent déposées dans l'église Saint-Nicolas.

ACHERON. Petit fleuve de l'ancien Brutium. Il porte aujourd'hui le nom de Crisaora. L'an 330 av. J.-C., Alexandre, roi d'Épire, fut tué au passage de ce fleuve.

ACHILLAS. Général de Ptolémée-Denys, roi d'Égypte. Cet officier conseilla au prince le meurtre de Pompée, et le fit exécuter par l'eumuque Pottin. Mais Achillas n'en fut pas moins mis à mort par César, l'an 40 av. J.-C.

ACINACE, ACINACÈS. ¿zván. Poignard droit et court dont faisaient usage les Perses, les Mèdes et les Scythes. Ils le portaient suspendu à un baudrier formant ceinturon, et l'arme pendait sur la cuisse droite.

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Les Scythes l'éle

(d'après un bas-relief de Persépolis). vaient sur une quille de bois pour représenter le dieu Mars, et lui immolaient tous les ans des chevaux.

ACLIDE, ACLIS ou ACLYS. Arme massive qu'employaient les anciens et particulièrement les Osques. Elle était composée d'un bâton court

Aclyde

(d'après les armures conservées).

et gros, hérissé de pointes et attaché à une corde, ce qui permettait de le retirer à soi après l'avoir lancé contre l'ennemi.

ACOLOUTHOS. Nom que portait anciennement, à Constantinople, un officier de haut rang, chargé de commander la garde particulière du lais.

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d'un va-et-vient, sert à se rendre de terre à un navire, ou à l'autre bord d'une rivière.

ACONIT. Aconitum. Plusieurs peuples de l'antiquité empoisonnaient leurs flèches avec l'aconit napel, aconitum napellus, plante vénéneuse, que les poëtes grecs et latins prétendaient avoir pris naissance de Cerbère, lorsque Hercule l'étreignit dans les enfers.

A-CONTRE (Mar.). Un navire abat ȧ-contre, lorsque les dispositions étant prises pour abattre sur un bord, il vient au contraire abattre sur l'autre. Une voile est ȧ-contre, quand elle est disposée de manière à produire un effet contraire à celui des autres voiles.

ACOTER. Voy. Accorer.

ACQUÉRAUX. Machine de guerre qu'on employait au moyen âge, pour lancer des boulets de pierre.

ACQUI. Ville située sur la Borméda, dans la division d'Alexandrie, du ci-devant royaume sarde. Elle fut prise par les Espagnols en 1745, par les Piémontais en 1746, et les Français y battirent les Autrichiens et les Piémontais en 1794.

ACRE. L'ancienne Ptolemais. Ville fortifiée de la Syrie, dans la Turquie asiatique. Elle fut prise par les croisés en 1104 et 1191; par les Sarrasins en 1291; inutilement assiégée par le général Bonaparte en 1799; puis occupée, en 1832, par les Egyptiens, auxquels les Anglais la reprirent. Elle a été rendue au sultan en 1840.

ACROBALISTES. Les anciens appelaient ainsi les gens de traits qui, comme les Arméniens et les Parthes, lançaient des flèches et des dards à distance.

ACROCORINTHE. Célèbre citadelle de la ville de Corinthe. Elle était située sur la partie la plus élevée de la cité.

ACROPOLE. άxрónoli, haute ville du grec ❝xpov, sommet, et moi, ville. Nom sous lequel on désignait, chez les anciens, une forteresse ou citadelle placée sur la partie élevée d'une ville.

ACROPOLIS. On appelait ainsi la partie la plus élevée de la ville d'Athènes. C'était là que se trouvaient la citadelle, les Propylées et le Parthénon.

ACTION. Se dit pour combat.

ACTIUM. Aujourd'hui Azio. Promontoire sur la côte occidentale de l'ancienne Épire, actuellement l'Acarnanie, en Grèce. La bataille de ce nom fut livrée sur mer et sur terre, le 2 septembre et jours suivants de l'an 31 av. J.-C., entre les armées d'Octave et d'Antoine. La première comptait 80 000 légionnaires, 12 000 hommes de cavalerie et 220 vaisseaux; la flotte

ACTUAIRE.

d'Antoine était de 500 bâtiments de guerre, et son armée de 150 000 hommes d'infanterie et 12 000 chevaux. Les troupes de celui-ci lançaient, au moyen de catapultes, des torches enflammées et des flèches, tandis que les soldats d'Octave accrochaient les vaisseaux ennemis avec des grappins pour monter à l'abordage. Antoine fut vaincu. Lorsque la défaite commença pour lui, la reine d'Égypte, Cléopâtre, prit la fuite avec 50 galères qu'elle avait amenées, et Antoine, qu'aucune considération ne retint plus alors, la suivit. Durant l'engagement des flottes, la majeure partie des troupes de terre resta simple spectatrice du combat, rangée sur les rivages; celles d'Antoine commandées par Canidius, celles d'Octave, par Statilius Taurus, ou, selon d'autres, par Agrippa; leur action vint ensuite et eut le même résultat pour Auguste. On rapporte qu'au moment où Antoine faisait ses dispositions pour livrer bataille, un vieux centurion, effrayé de monter sur des vaisseaux, dit à son général « Quoi! seigneur, vous voulez confier vos espérances à un bois fragile! Vous voulez exposer à la merci des flots des soldats accoutumés à combattre sur terre! Vous défiezvous de cette épée qui, tant de fois, vous a si bien servi? Doutez-vous de l'affection de vos troupes qui, si souvent, ont bravé la mort pour votre gloire? Ah! mon général, laissez, laissez les Égyptiens et les Phéniciens se battre sur mer; la terre est notre élément : donnez-nous la terre, et nous vous assurons une victoire complète. »

ACTIVITÉ. Position du militaire qui compte dans la force numérique d'une armée. L'état de non-activité provient de licenciement de corps, suppression d'emploi, rentrée de captivité à l'ennemi, ou d'infirmités temporaires. L'officier en non-activité pour l'une des trois premières causes a droit à la moitié des emplois de son grade vacants dans l'arme à laquelle il appartient. Celui qui est atteint d'une infirmité temporaire est susceptible d'être rappelé à l'activité, et le temps qu'il a passé hors du service lui est compté comme effectif pour la réforme ou la retraite.

ACTUAIRE (Mar.). Actuarium. Navire découvert qui se manœuvrait à l'aviron et à la voile.'

Actuaire

(d'après une peinture du musée de Naples). On l'employait particulièrement pour les transports en temps de guerre, Les actuaria diffé

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raient des oneraria, vaisseaux marchands, en ce que ces derniers ne naviguaient qu'à la voile. Sous l'empire romain, on donnait aussi le nom d'actuaires, actuarii (greffiers militaires), aux officiers chargés de l'approvisionnement et de la distribution des vivres aux troupes, lesquels officiers enregistraient en outre les opérations de la campagne.

ACTUARIOLE (Mar.). Actuariolum, diminutif de actuarium. Sorte de petite galère manœuvrée au

Actuariole

(d'après un bas-relief de Pompéia). moyen de rames dont le nombre ne dépassait jamais dix-huit.

ADDA. Fleuve d'Italie. En l'an 223 av. J.-C., les Romains défirent les Gaulois sur ses bords. Au même lieu, en l'an 490 de notre ère, Théodoric, roi des Goths, remporta une victoire signalée sur Odoacre, qui lui disputait l'empire d'Italie. Ce fut d'un commun accord que les deux chefs de barbares remirent au sort des armes de décider celui qui ceindrait la couronne. Le combat fut opiniâtre et offrit un affreux carnage; mais enfin les bataillons d'Odoacre, enfoncés de toutes parts, durent subir la loi du vainqueur.

ADEN. Ville importante de l'Yémen ou Arabie Heureuse, au fond du golfe d'Aden, près du détroit de Bab-el-Mandeb, à l'entrée de la mer Rouge. Elle fut occupée par les Turcs en 1539. Les Anglais se sont emparés de son port en 1839.

ADENT (Mur.). Entaille en forme de dent. On distingue les adents à croc et à contre, dans les pièces faisant fonctions de tirant; les adents carrés, qui joignent les pièces formant les bas mâts; les adents à crémaillère, qui réunissent les deux pièces d'une vergue d'assemblage, et sont saillants sur une pièce puis rentrants dans l'autre; et les adents à queue d'aronde, qui sont les plus solides et ont la forme trapézoïdale.

ADERBAÏDJAN. Province montagneuse de la Perse. Elle renferme des vallées très-fertiles où l'on élève les plus beaux chevaux que possède le royaume et qui fournissent à l'armée une magnifique remonte.

ADHERBAL. Général carthaginois. Il remporta près des côtes de Sicile, l'an 249 av. J.-C., une grande bataille navale sur le consul romain Claudius Pulcher.

ADHÉRENCE (Mar. à vap.). Action par laquelle il peut arriver que les soupapes de sûreté des machines à vapeur s'attachent, soit aux collerettes, soit aux rondelles de fer qui les sou

ADMINISTRATION DE LA GUERRE.

tiennent. Il est convenable, afin de s'assurer que leurs fonctions sont libres, de les soulever de temps en temps.

A-DIEU-VA! ou A-DIEU-VAT! (Mar.). Commandement à la suite duquel on met la barre dessous, puis, peu après, on file les écoutes de foc pour virer en avant.

ADIGE. Athesis. Fleuve d'Italie. Il prend sa source dans les Alpes, traverse le Tyrol et le royaume Lombard-Vénitien, et va se jeter dans la mer Adriatique, à Porto-Fossone, près des bouches du Pô. En 563, les Romains, aux ordres de Narsès, défirent sur ses bords les Goths et les Francs, que commandaient Widin et Amingh. Le général Masséna le franchit le 29 octobre 1806. Voy. ITALIE.

ADIS. Ville d'Afrique, célèbre par la victoire que Xantippe, chef des Carthaginois, remporta, non loin de ses murs, l'an 256 av. J.-C., sur l'armée romaine commandée par Régulus. L'infanterie de celui-ci fut enfoncée par les éléphants de Xantippe, et, après avoir laissé 30000 hommes sur le champ de bataille, le général romain fut fait prisonnier.

ADISCOMBE. Lieu du comté de Surrey, en Angleterre. On y a fondé une école militaire où l'on formait des officiers du génie et d'artillerie, pour la ci-devant compagnie des Indes.

ADJUDANT. Du lat. ad, auprès, et juvans, aidant. Officier subordonné à un autre pour l'aider dans ses fonctions.

ADJUDANT DE PLACE. Officier qui remplace le major en cas d'absence.

ADJUDANT GÉNÉRAL ou ADJUDANT COMMANDANT. Grade créé en 1790. Il était intermédiaire entre celui de général de brigade et celui de colonel. Plus tard, les adjudants généraux furent classés parmi les colonels d'état-major.

ADJUDANT-MAJOR. Grade créé en 1790. Il est au choix du ministre parmi les capitaines. L'adjudant-major est chargé de tous les détails du service de son bataillon, ainsi que de l'instruction des sous-officiers et caporaux.

ADJUDANT SOUS-OFFICIER. Ce grade, créé en 1776, est le premier parmi les sous-officiers, et celui qui en est revêtu exerce une inspection immédiate sur les sous-officiers et les caporaux.

ADMINISTRATION DE LA GUERRE. Ce n'est que sous le règne du roi Jean, de 1350 à 1364, qu'on rencontre les premières traces de la création de commissaires des guerres. En 1355, ils portaient le titre de conducteurs de gens de guerre. En 1373, les connétables, les maréchaux de France et les chefs des arbalétriers furent autorisés à nommer des commis pour les monstres des gens de guerre sous leurs ordres, et une ordonnance de 1413 confirme cette première disposition. En 1445, on désigna aussi des employés pour examiner l'habillement et l'équipement des troupes; en 1514, ces employés com

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mencèrent à être qualifiés de commissaires des guerres ordinaires; et leur réunion en un corps spécial eut lieu en 1553. Sous Henri III, c'està-dire de 1574 à 4589, il fut créé deux charges de commissaires généraux des vivres, ayant sous leurs ordres des commissaires temporaires.

L'administration de la guerre ne commença néanmoins à prendre une certaine consistance et des formes régulières que sous la direction de Sully. Avant cette époque, en effet, les régiments institués sous Henri II vivaient aux dépens d'une province, et n'avaient point, pour ainsi dire, de relation avec le pouvoir suprême, si ce n'est lorsqu'il s'agissait de marcher. Quoique Henri IV n'eût guère que 14000 hommes de troupes permanentes, il n'en avait pas moins dans son trésor, pour leur entretien, 35 millions, en représentant 80 d'aujourd'hui; le matériel de son artillerie se composait de 400 pièces de canon, de quatre calibres différents, de 200000 boulets et de 4 millions de livres de poudre; enfin, il possédait 60 000 armes de toute espèce, à l'usage de l'infanterie, et 16000 pour la cavalerie.

En 1627, les charges de commissaires généraux des vivres furent remplacées par six intendants généraux, et, peu après, on institua des trésoriers généraux des armées. En 1614, on avait créé un commissaire général, ayant sous ses ordres des commissaires des guerres, lequel commissaire fut remplacé, en 1635, par des commissaires ordonnateurs. En 1668, on nomma deux inspecteurs généraux, l'un pour l'infanterie, l'autre pour la cavalerie; puis, en 1687, on institua des contrôleurs des guerres, et, en 1704, des commissaires ordonnateurs provinciaux des guerres. Sous le ministère du comte de SaintGermain, l'effectif des commissaires des guerres, alors très-considérable, fut d'abord réduit à 160, puis reporté à 176. En 1783, cet effectif était de 180; en 1788, de 150 seulement; et un décret du 17 janvier 1795 le porta à 600. Par arrêté du 29 janvier 1800, ces fonctionnaires furent partagés en deux corps distincts: les inspecteurs aux revues et les commissaires des guerres. En 1817, une ordonnance du 19 juillet remplaça le corps des commissaires des guerres par celui de l'intendance militaire, et, en 1820, l'effectif de ce corps fut porté à 295 fonctionnaires, effectif qui depuis a reçu plusieurs modifications.

L'administration de la guerre a offert parfois d'étranges anomalies. Ainsi le cardinal de la Valette commanda une armée, ayant Turenne sous ses ordres; un archevêque de Bordeaux fut amiral, et le cardinal de Richelieu était grand maître de l'artillerie.

Cette administration n'a pas non plus témoigné, en toutes circonstances, les égards qu'elle doit à ceux qui versent leur sang pour le pays en lui donnant de l'illustration, et entre autres exemples qui sont rappelés contre elle à ce sujet, nous citerons le suivant: Catinat étant allé pour affaires chez un pre

ÆGOLÉTHRON.

mier commis, les valets le firent attendre longtemps dans l'antichambre. Un officier le reconnut et en donna avis au commis. Celui-ci sortit alors pour faire des excuses au maréchal. «< Ce n'est pas ma personne, lui répondit Catinat, que vous avez tort de laisser dans votre antichambre, mais un officier. Quels qu'ils soient, les officiers sont tous également au service du roi, et vous êtes payé par lui pour les recevoir. »>

ADONI ou ADONANI. Ville de l'Hindoustan, dans la présidence de Madras. Autrefois très-forte, elle fut prise par Tippoo-Saeb en 1787, et vendue aux Anglais après sa mort, en 1800.

ADONNER (Mar.). Se dit du vent, lorsque sa direction est devenue plus favorable d'un certain nombre de degrés. On dit aussi d'un cordage qui s'allonge par le travail, qu'il s'adonne.

ADOUBER (Mar.). Réparer, mettre en état.

ADRANA. Aujourd'hui l'Éder, rivière d'Allemagne. En l'an 15 de notre ère, Germanicus battit les Germains sur les bords de ce fleuve.

ADRETS (FRANÇOIS DE BEAUMONT, baron DES). Né dans le Dauphiné en 1513, mort en 1586. Quoique très-vaillant capitaine, il était sans foi ni loi, comme tant d'autres hommes de ces tristes temps, et, guidé par son seul intérêt ou ses passions brutales, il servit tour à tour les huguenots et les catholiques. Sa bravoure et ses cruautés inouïes

Adrets (Baron Des).

envers les vaincus le rendirent également célèbre et odieux dans les deux partis.

ADRIANI. Voy. MUR D'ADRIEN.

ADRUMENTUM ou ADRUMETUM. Ville d'Afrique, aujourd'hui ruinée. Elle était située sur la Méditerranée, au sud-est de Carthage. C'était la métropole de la Byzacène. Les Maures l'enlevèrent, en 549, aux Romains, qui la possédaient depuis l'an 47 av. J.-C.; mais elle fut reconquise presque immédiatement par un prêtre du nom de Paul. ADUATICA. Voy. TONGRES.

EGIS. aiyis, de ai, aiyós, chèvre. Nom que quelques nations de l'antiquité donnaient à une sorte de cuirasse faite en peau de chèvre. Les rois de Macédoine et plusieurs empereurs romains portèrent cette cuirasse ornée d'une tête de gorgone.

EGOLETHRON. De αξ, αιγός, chèvre, et ὄλεθρος, mort. Plante citée par Pline. Elle croissait dans la Colchide. On prétendait qu'elle faisait mourir les chèvres, et que le miel préparé par les abeil

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les avec le suc de ses fleurs rendait furieux ou ivres ceux qui en mangeaient. Xénophon rapporte que des soldats de l'armée des Dix Mille, ayant goûté de ce miel dans les environs de Trébisonde, furent saisis d'évacuations, d'hallucinations et d'aberrations, comme s'ils étaient devenus fous.

ÆGOS-POTAMOS. aiyós, de chèvre, et noraμós, fleuve; mot à mot, fleuve de la chèvre. Aujourd'hui Indjé-limen. Petite rivière de la Chersonèse de Thrace. Elle se jetait dans l'Hellespont, au nord de Lesbos. Le Spartiate Lysandre gagna à cette embouchure, sur les Athéniens, l'an 405 av. J.-C., une bataille navale qui fut suivie de la prise d'Athènes et mit fin à la guerre du Péloponèse.

ENEATEUR. Æneator. Nom sous lequel les Romains désignaient les musiciens qui, à l'armée, faisaient usage d'instruments de cuivre. On comprenait, sous cette dénomination, les buccinatores, les cornicines, les tubicines, etc.

ÆRARIUM MILITARE. Trésor, épargne militaire: caisse de l'armée. Nom sous lequel on désignait un trésor distinct qu'Auguste avait établi le premier, pour subvenir aux dépenses des troupes.

ERO. Sorte de panier arrondi dont le soldat romain faisait usage pour transporter de la terre dans les travaux de fortifications. Il était tressé d'osier ou de jonc.

AÉROSTATS. Du grec anp, air, et orάw, je me tiens. Lors de notre première république, un nommé Thilorier offrit de construire un camp portatif et une montgolfière d'une telle dimension, qu'elle aurait transporté le camp et l'armée dans les plaines de l'Angleterre. Le Moniteur annonça gravement cette invention, mais

elle n'excita nul intérêt. Toutefois, on pensa qu'il pouvait être utile de recourir à l'emploi du ballon pour examiner les mouvements de l'ennemi, et ce fut à l'armée de Sambre-et-Meuse, commandée par le général Jourdan, qu'on fit les premiers essais. On organisa à cet effet une compagnie de 30 hommes placés sous la direction d'un cer

tain Coutelle, laquelle compagnie, nommée des aérostatiers, fut attachée au corps de l'artillerie. Les ballons étaient maintenus à une certaine hauteur, au moyen de cordes que dirigeaient à terre des conducteurs, comme cela se pratique pour les cerfs-volants, et des petits drapeaux, de diverses couleurs, tenus par les

Aérostat militaire (d'après Duplessis-Berteaux).

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