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BIBLIOTHÉQUe choisie

DES LIVRES DE DROIT

QU'IL EST LE PLUS UTILE D'ACQUÉRIR ET DE CONNAÎTRE;

PAR M. CAMUS;

CINQUIÈME ÉDITION,

REVUE ET AUGMENTÉE D'UN GRAND NOMBRE D'ARTICLES ET DE NOTICES BIOGRAPHIQUES.

Dédié au
Pooi,

PAR M. DUPIN, AÎNÉ,

ANCIEN BATONNIER DE L'ORDRE DES AVOCATS,
MEMBRE DE L'INSTITUT ( AGADÉMIE FRANÇAISE).

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XY 939

AVERTISSEMENT.

Lorsque Camus publia, en 1772, ses Lettres sur la profession d'avocat, la partie de son ouvrage consacrée à la Bibliothèque des livres de Droit fut accueillie avec une grande faveur.

Avant lui beaucoup d'érudits s'étaient occupés de la Bibliographie; mais presque tous s'étaient attachés à répandre le goût des livres rares bien plus que la connaissance des livres utiles.

Lipenius, Draudius, Struve, Nettelbladt étaient les seuls qui, en Allemagne, eussent songé à former un Catalogue spécial des livres de Droit. Mais, quel que fût l'érudition de ces hommes laborieux, ce qu'ils avaient produit était de peu d'utilité pour la France, parce qu'ils s'étaient exclusivement attachés soit aux livres de Droit romain, soit au Droit de leur patrie.

Lipenius et surtout ses continuateurs ont, il est vrai, compris le Droit français dans leurs indications; mais le titre de la plupart des ouvrages qu'ils annoncent est souvent défiguré, défaut presque inévitable dans les ouvrages bibliographiques qui sont faits sans avoir les livres qu'on indique à sa disposition.

Aussi l'avantage de posséder un catalogue des ouvra

ges de notre Droit, dressé par un jurisconsulte français, fut vivement apprécié, et trois éditions successives furent épuisées en peu de temps.

Et pourtant ce premier jet de Camus était loin de constituer un ouvrage complet; il entrait à peu près le premier dans la carrière, et n'avait guères pour s'aider dans ses indications que le catalogue de la bibliothèque publique d'Orléans, et celui de la bibliothéque de l'Ordre des avocats de Paris.

Tel qu'il était, cet ouvrage pouvait à peine suffire pour l'ancien droit; mais bientôt la révolution éclata, la jurisprudence changea sur presque tous les points; de nouvelles lois prirent la place des anciennes, et appelèrent de nouveaux commentaires destinés aussi à remplacer les anciens.

Le Code civil venait d'être promulgué, lorsque la mort enleva Camus à la science, avant qu'il eût pu terminer sa troisième édition, qui le fut par les soins de feu M. Boulard, plus connu par son amour pour toute espèce de livres que pour sa sévérité et son discernement dans leur choix. Cette édition comprenait 1753 articles.

Depuis, cinq nouveaux Codes ont été promulgués; une foule d'ouvrages ont été publiés sur toutes les parties de la jurisprudence; et la Bibliothèque de Droit avait besoin, non plus seulement d'être complétée, mais d'être refaite entièrement, surtout pour ce qui concerne le nouveau droit.

J'entrepris ce travail, et, en 1818, je publiai une nouvelle édition augmentée de plus d'un tiers (le nombre des articles est de 2348).

Cette quatrième édition, précédée d'ailleurs de plusieurs pièces intéressant la profession d'avocat, fut ac

cueillie favorablement du barreau, et son épuisement me fit sentir le besoin de travailler à celle que je donne

maintenant.

Avant de faire connaître les améliorations considérables que je me suis efforcé d'apporter à celle-ci, je dois répondre à un reproche adressé à Camus et au nouvel éditeur par un écrivain dont la censure est d'autant moins à dédaigner que ses travaux littéraires attestent de vastes connaissances bibliographiques.

M. Barbier, dans son Dictionnaire des Anonymes, après avoir cité la première édition de l'ouvrage de Camus imprimée sans nom d'auteur, s'exprime ainsi : « Une quatrième édition de cet ouvrage parut à Paris en » 1818. On la doit à M. Dupin, qui a fait à la bibliothéque de droit d'utiles améliorations, mais qui n'a » pas corrigé les principales fautes échappées à Ca

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» mus. »

Averti par cette grave critique, j'ai mis tous mes soins à rechercher ces principales fautes échappées à Camus et que je n'avais pas d'abord relevées; mais, à part quelques erreurs typographiques, dont malgré la plus scrupuleuse attention cette édition ne sera peutêtre pas exempte, j'avoue qu'il m'a été impossible de trouver de quoi justifier la censure de M. Barbier.

Cependant, il faut le dire, Camus a eu un grand tort aux yeux de M. Barbier, c'est qu'il a négligé, dans sa Bibliothèque de Droit, de révéler les noms des auteurs qui ont écrit sous le voile de l'anonyme! C'est là, je crois, ce que l'auteur du Dictionnaire des Anonymes a entendu par fautes graves, comme si c'était un crime de lèze-bibliographie!

Mais Camus, quelque capable qu'il fût par son érudition de se livrer à ces minutieuses recherches, a

a.

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