» de Cypre. Straton ayant donc ren- »contré Alexandre, lui donna une cou- » ronne d'or, & lui livra l'Ile d'Arade, » Marathe, Ville grande & riche, fițuée » fur le Continent vis-à-vis d'Arade, la Vil- »le de Mariamme, & en un mot tout ce » qui étoit de fes Etats (1). .
Ciceron en parle auffi. M. l'Abbé d'Oli- vet dit, dans fon Index fur cet Auteur, que c'eft une Ville de Phénicie. S'il n'eût point eftropié les Index qu'il a copiés du savant M. Ernesti, en retranchant fouvent ce qui s'y trouve de plus effentiel; il au- roit mis que c'eft une Ile de la Phénicie. Quand même M. Ernefti ne le lui auroit point appris il n'avoit qu'à confulter les Auteurs que je viens de citer; ou s'il n'en- tendoit point le Grec, les Traductions La- tines, quelque défectueufes qu'elles foient, auroient pû lui fervir. Quinte-Curce, Tite- Live en parlent auffi; que ne les lifoit-il? : Aradus quoque Infula deditur Regi. Ma- ritimam tum oram & pleraque longius etiam à Mari recedentia Rex ejus Infulæ Strato poffidebat ; quo in fidem accepto, caftra mo- vit ad Urbem Marathon.
(1) Artian. de Expedit. Alexand. Lib. 2. Cap. 113. §. 10. & 11, pag. 144. Amftelod. Weftein 1757*
Tite-Live parle auffi des Aradiens com- me d'une Puiffance maritime. Lib. 35. §. 48. Navalium verò copiarum, quas nulli portus capere in Gracia poffent, dextrum cornu Sido- nios & Tyrios, finiftrum Aradios & ex Pam- phylia Sidetas tenere ; quas Gentes nullæ un- quam nec arte nec virtute navali aquaffent.
Tit. Liv. ex Edit. Crevier, in-4°.
3o. vol. pag. 246.
Pag. 72.
Combien de tems encore voulez-vous me faire la guerre?] Voici une Epigramme que rapporte M. d'Orville.
» Jufqu'à quand, cher Cyrus, voulez- » vous me faire la guerre ? Que faites vous? » N'avez-vous point pitié de votre Cambyfe? »Ne devenez point pour moi un Mede; car dans peu vous ferez un Sacas, & vos » cheveux vous rendront un Aftyage.
Cette Epigramme ne vaut abfolument rien. Elle roule fur un jeu de mots. Mede, nom d'un peuple, fignifie auffi en Grec, lorfqu'il eft féparé, ne donnez point. Sacas étoit un Echanfon d'Aftyage Roi des Medes, grand Pere de Cyrus. Camby fe éroit Fils d'Aftyage & Oncle de Cyrus. Le prétendu Cambyfe fait donc fon poffible pour en- gager le feint Cyrus à répondre à fa paf- fion. Ne me refusez point, lui dit-il; dans
peu votre beauté difparoîtra ; l'on vous fert vous fervirez à votre tour.
Refufe de venir.] Il y a dans le Greco βούλεται ἐλθεῖν ne veut point venir. Le Tra- ducteur Latin a rendu mecum ad te negat ire. Il est très vrai que c'eft-là ce qu'entend le Soldat. La Traduction ne laiffe pas d'être vicieuse en ce que le Soldat n'ayant ex- primé que la moitié de fa pensée, Chereas s'imagine que le Soldat vient fe plaindre de ce que cette femme refufe de l'accompa- gner. La réponse de Chereas ne feroit point jufte file Soldat fe fût exprimé cominė le Traducteur Latin le fait parler.
Ils renouvellerent avec plaifir. ] Vers 296 du vingt-troifieme Livre de l'Odyffée. C'est ainfi qu'Homere exprime les plaisirs que prit Ulyffe avec fa chere Pénélope après une auffi longue abfence que la fienne.
Et ayant raffemblé beaucoup de victimes.] J'ai traduit ainsi pea à caufe du Sacrifice qui fuit. Car je n'ignore point que ce mot fignifie en général des animaux. D'Ablancourt traduit dans la (1) Retraite des Dix mille ispea, des victimes au lieu qu'il auroit dû mettre du bétail. D'Ablancourt ne favoit pas le (1) Liv. Iv. pag. 147 de fa Trad. Amft. 1745.
Grec. Mais que dire de Charpentier, qui a paflé pour le bien_favoir. Pag. 38 ligne 9. de la Cyropædie Edit. de Paris 1749. Il a traduit καὶ ἱερείων πολλὴν ἀφθονίαν ένόμιζε γένια Voestaι Il en emmeneroit un plus grand nom- bre de victimes pour facrifier quand il feroir de retour. Je voudrois bien favoir où font dans l'Original les mots qui répondent à ceux-ci pour facrifier quand il feroit de re- tour. Il y a feulement dans le Grec, IL penfa qu'il y trouveroit une plus grande quan- tité de gibier. Car il s'agit ici de chaffe. Les Grecs ne tuoient jamais d'animaux qu'ils n'en brûlaffent quelque partie en l'honneur des Dieux. De-là vint cette façon de s'exprimer. Pag. 107.
Il y avoit parmi les Egyptiens un certain Philofophe nommé Démetrius. ] Cela eft con- forme à l'Hiftoire. Il étoit d'Alexandrie. Il cétoit furnommé Chytras. Voyez les Re- marques de M. d'Orville.
Les Camarades de Chereas, &c. Voyez les Remarques de Mrs. Reiske & d'Orville, & les Acta Eruditorum, A. 1751. pag. 100. Pag. 137.
Polycharme... vint à prononcer mon nom, ] C'étoit celui de Callirhoë. La mémoire manque à Chariton.
'AI lû, par ordre de Monfeigneur le Chancelier, un Ouvrage intitulé, les Amours de Chereas & de Callirrhoë: je n'y ai rien trouvé qui en doive empêcher l'impreffion. A Paris, ce 4 Décembre 1762.
OUIS, par la grace de Dieu, Roi de France & de Navarre: A nos amés & féaux Confeillers les Gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand Confeil, Prevôt de Paris, Baillifs, Senéchaux, leurs Lieutenans Civils, & autres nos Jufticiers qu'il appartiendra, SALUT. Notre amé Louis-Etienne Ganeau Libraire à Paris, Nous a fait expofer qu'il défireroit faire imprimer, & donner au Public un Ouvrage qui a pour titre Hiftoire des Amours de Chereas & de Callirrhoë, traduite du Grec, s'il Nous plaifoit lui accorder nos Lettres de Privilége pour ce néceffaires. A CES CAUSES, voulant favorablement traiter
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