QUATRIÈME ARRONDISSEMENT. Le IVe arrondissement est un de ceux qui ont subi le plus de métamorphoses depuis que le gouvernement et la municipalité parisienne ont entrepris la réforme de la capitale. Divisé en deux parties distinctes par la Seine, il comprend à la fois un territoire continental, plus de la moitié de l'ile de la Cité, et l'ile Saint-Louis tout entière. La ligne qui lui sert de frontière part du milieu du pont Saint-Michel, et suit l'axe du boulevard Sébastopol jusqu'à la rue Rambuteau; elle revient ensuite jusqu'à la Seine par les rues de Rambuteau, de Paradis, des Francs-Bourgeois, de l'Écharpe, du Pas-de-la-Mule, le boulevard Beaumarchais et le boulevard Bourdon. Nous étudierons d'abord la partie du IVe arrondissement qui longe la rive droite de la Seine; puis nous pénétrerons dans l'antique Cité, où s'élève basilique de Notre-Dame de Paris. Nous finirons notre examen par une visite à l'ile Saint-Louis, sorte de province dont les mœurs sont à part, et qui vit paisiblement à l'abri du tumulte et de l'agitation du centre. L'Hôtel de Ville devait être le siége d'un arrondissement. N'estcé pas, en effet, le centre de la puissance populaire, et à toutes les époques de révolution, le succès n'a-t-il pas dépendu de la conquête du vieil édifice municipal ? Et pourtant, chose digne de remarque, Paris n'a jamais eu de charte communale; l'autorité de ses magistrats électifs s'est formée par la suite des âges, favorisée par les rois, sans que les habitants, comme en d'autres localités, aient recours à l'insurrection pour s'affranchir des exigences de leurs seigneurs. En 1711, on trouva sous le choeur de Notre-Dame de Paris, où l'on creusait un caveau pour la sépulture des archevêques, une pierre sur laquelle on lisait : TIB. CESARE AUG. JOVI OPTIMO MAXIMO NAUTAE PARISIACI PUBLICE POSUERUNT. Tous les historiens s'accordent à penser que les mariniers parisiens qui élevèrent un autel à Jupiter, sous le règne de Tibère, étaient organisés en corporation, et que ce sont eux qu'on retrouve dans les documents postérieurs sous la dénomination de marchands de l'eau (mercatores aquæ parisiensis). Personne ne pouvait commercer sur la rivière sans leur autorisation, et lorsque naquit le blason, ils choisirent pour emblème un vaisseau d'argent sur un champ de gueules. C'étaient eux qui conféraient le droit de bourgeoisie, et qui répartissaient les impôts entre les habitants. On distinguait les bourgeois jurés qui, d'après leur affirmation, payaient un droit de six deniers pour livre sur leurs meubles et de deux deniers sur leurs immeubles; Imprimerie de J. Claye, rue Saint-Benoît, 7. |