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BRETONNE

RECUEIL DE NOTICES SUR TOUS LES BRETONS

QUI SE SONT FAIT UN NOM,

SOIT PAR LEURS VERTUS OU LEURS CRIMES, SOIT DANS LES ARTS, DANS LES SCIENCES, DANS
LES LETTRES, DANS LA MAGISTRATURE, DANS LA POLITIQUE, DANS LA GUERRE, ETC.,
DEPUIS LE COMMENCEMENT DE L'ÈRE CHRÉTIENNE JUSQU'A NOS JOURS,

PAR P. LEVOT,

Conservateur de la Bibliothèque du port de Brest, correspondant du Ministère de l'Instruction publique
pour les travaux historiques, membre de l'Institut des provinces, l'un des

rédacteurs de la Biographie universelle, etc.,

AVEC LA COLLABORATION

de MM. Bizeul, Aymar de Blois, Aug. Burnel, Cayot-Délandre, Pol de Courcy,
Ch. Cunat, Eug. Carissan, de Rostaing de Rivas, Du Chatellier, Dugast-Matifeux,
A. Guéraud, Th. Hersart de la Villemarqué, R. Kerambrun, J.-A. de Ker-
garadec, Ch. Laënnec, Lecourt de la Villethassetz, G. Le Jean, Lemoyne

de la Borderie, Marteville, Léon Maupillé, L“ Roumain de la Ral-
laye, H. de Saint-Georges, F. Saulnier, E. Talbot, etc., etc.

TOME II.

VANNES,

CAUDERAN, LIBRAIRE -ÉDITEUR;

PARIS,

DUMOULIN, LIBRAIRE, QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 9,

ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES DE BRETAGNE.

1857.

SIGNATURE DES AUTEURS.

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MM. BURNEL (Aug.), de Rennes.

DU CHATELLIER (Armand), de Quimper.
DE BLOIS (Aymar), de Quimper.

LA BORDERIE (Arthur LEMOYNE DE), de Vitré.
MARTEVILLE (A.), de Rennes.

GUERAUD (Armand), de Nantes.

BIZEUL, de Blain.

CAYOT-DELANDRE, de Vannes.

DUGAST-MATIFEUX (Ch.), de Nantes.
CUNAT (Charles), de Saint-Malo.
LAENNEC (Ch.), de Nantes.

DE ROSTAINg de Rivas.

CARISSAN (Eugène), de Nantes.
TALBOT (Eugène), de Nantes.
SAULNIER (Frédéric), de Rennes.
LE JEAN (G.), de Morlaix.

De Saint-GeorGES (H.).

De KergaradeC (J.-A.).

Lecourt de la VillethasSETZ.

MAUPILLĖ (Léon).

ROUMAIN DE LA RALLAYE (Léonce), de Rennes.

LEVOT (Prosper), de Brest.

POL DE COURCY.

KERAMBRUN (René), de Lannion.

HERSART DE LA VILLEMARQUÉE (Th.).
Anonyme.

BIOGRAPHIE

BRETONNE.

K

L'ainé, qui servait dans le régiment d'Aquitaine, fut tué à Philipsbourg en 1734, par le premier coup de canon tiré de la forteresse. Il était né vers 1715.

KAERDANIEL (GÉDÉON DU PRÉ LE JAY DE), | règne de Louis XV, et obtinrent tous la croix que l'on croit né en Bretagne, est auteur de: de Saint-Louis. I. Projet d'histoire généalogique de Bretagne ancienne et moderne, in-4°. M. de Kerdanet, auquel nous empruntons cette indication bibliographique, ne nous fait pas connaître si cet ouvrage a été publié. II. Abrégé généalogique Celui qui devint l'aîné par suite de cette de la maison d'Espinay, contenant sa directe et mort, et qui, plus tard, fut, comme le préles cinq cent douze cartiers de feu monsieur le cédent, colonel de son régiment, était distinmarquis d'Espinay de Broon, in-folio de 11 gué dans sa famille par le nom de Keralio du feuillets ou 22 pages, dont 21 sont numérotées; Luxembourg. Il fut chargé de diverses misla dernière, qui est blanche et forme le verso sions diplomatiques près des cours du Nord. de la 24°, ne l'est pas. L'exemplaire que pos- Ayant été envoyé avec le comte de Gisors, fils sède M. de Wismes de ce livre peu commun, du maréchal de Belle-Ile, à la cour du grand n'a pas d'autre titre que celui ci-dessus, qui est Frédéric, il eut occasion, pendant un séjour en haut de la première page, et au-dessous du- de trois mois qu'il y fit, de donner à ce prince quel commence immédiatement la généalogie. une preuve de la franchise de son caractère. Elle renferme peu de détails historiques, mais Le roi l'avait invité à une revue. « Comment, une prodigieuse quantité de noms, d'alliances,» lui dit-il, votre petit régiment d'Aquitaine etc., ce qui la rend curieuse. Malheureuse-» s'en tirerait-il devant ces troupes-lå? » ment, et chose bien bizarre, il n'y a pas dix « Sire, il s'en tirerait avec l'estime de V. M., et dates au milieu de ces cinq cent douze quar- l'honneur du nom français. » — Il fut aussi tiers. Les fautes d'orthographe, tant dans la chargé de missions importantes auprès de la rédaction que dans les noms propres, sont in-cour d'Espagne, où il séjourna, à diverses renombrables. En voici une pour exemple: Ri-prises, environ une vingtaine d'années. Ce fut chard, sire d'Espinay, et seigneur d'Esterres lui et non son frère Louis-Félix, comme on le (des terres), possédées par son père, etc.

M. de Kerdanet ajoute qu'il a laissé un manuscrit en 2 vol. in-fo, intitulé Généalogies des plus illustres maisons de France. Ce recueil étail, en 1719, dans la bibliothèque du prince Eugène de Savoie, et, en 1772, dans celle de l'empereur d'Autriche.

P. L...t.

KÉRALIO (GUYNEMENT DE). — Cinq frères de ce nom, nés en Bretagne, servirent sous le

croit généralement, qui fut chargé, en qualité de gouverneur, de l'éducation de l'infant Ferdinand, duc de Parme, petit-fils de Louis XV, et ce fut lui aussi qui choisit Condillac pour précepteur du jeune prince. Lorsqu'il rentra en France, comblé des témoignages de reconnaissance de la cour d'Espagne, il acheta de Louis XVI, frère de Monsieur, la jouissance viagère du petit Luxembourg, dépendant du palais de ce nom. Mais la Révolution de 1789

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le chassa de cette demeure pour le jeter dans à Louis XV un militaire savant et capable de la prison des Carmes, avec son ami intime le faire l'éducation du prince des Deux-Ponts, son duc de Nivernais. On prétend qu'au moyen fils (celui qui a régné depuis sous le nom de d'une somme assez élevée, payée chaque Maximilien-Joseph et est mort en 1824, adoré mois à Fouquier-Tinville, les deux amis pu- des Bavarois), le roi désigna Agathon de Kérent prolonger leur vie jusqu'au 9 thermidor. ralio. Le gouverneur, afin de remplir digneQuoique Kéralio du Luxembourg n'ait rien ment le mandat qui lui était confié, composa écrit, c'était pourtant un homme d'un grand pour l'éducation du jeune prince un certain mérite. Mathematicien profond et versé dans nombre d'ouvrages traitant des finances, de presque toutes les langues vivantes, il s'était l'état militaire, des fortifications, de la maforme une bibliothèque considérable, compo-rine, ouvrages dont quelques-uns sont encore sée aux trois quarts de livres en langues étran- dans sa famille, mais dont la plus grande pargères et de manuscrits précieux. Possesseur tie est déposée à la bibliothèque publique de Muavant la Révolution d'une belle fortune, et nich. L'éducation du prince terminée, l'électeur jouissant de pensions élevées pour prix de ses conféra à Kéralio le grade de lieutenant-général services en France et en Espagne, il avait dans l'armée de Bavière et le décora du grand consacré cinquante mille écus à l'achat de cordon de l'ordre de Saint-Hubert. Ce fut à son cette bibliothèque. Il s'était fait aussi une belle retour en France que Kéralio fut nommé comgalerie de tableaux, dont quelques-uns, no-mandeur de l'ordre de Saint-Michel et inspectamment les portraits du duc et de la duchesse teur des écoles militaires. Après une inspection de Parme, sont encore conservés dans sa fa- de celle de Brienne, il avait rendu un compte mille. Quand il eut perdu son ami le duc de Nivernais, il ne conserva que ses livres de mathématiques, pour lesquels il avait une prédilection marquée et qui devinrent désormais son unique étude.

favorable de Bonaparte, à qui il prêta même plus tard de l'argent. Dans le rapport d'inspection, adressé à M. de Marbeuf, Kéralio désigna, dit-on, le futur empereur comme devant être un jour un homme extraordinaire et le Lorsqu'il avait été incarcéré, on s'était em- Brienne fut assis sur le trône de France. il se nota pour la marine. Quand le jeune élève de paré de tous ses papiers, parmi lesquels figurait une généalogie de sa famille, faite par lui- rappela les bontés de Kéralio, et en témoignamême avec beaucoup de soin; ils furent bruge de la vénération qu'il professait pour sa mélés sur la place Vendôme, à l'exception de quatre lettres de l'Infant de Parme à son ancien gouverneur, lettres encore en la possession de Me la comtesse de la Belinaye, petitenièce de ce dernier.

Ayant perdu son petit Luxembourg avec sa fortune et ses pensions, il avait loué, rue de Condé, un hôtel où il mourut, âgé d'environ quatre-vingt-dix ans, à la fin de 1805, sans avoir perdu aucune de ses facultés. P. L....t.

KÉRALIO (AGATHON-GUYNEMENT de), né vers 1734, entra au service à l'âge de quatorze ans, dans le régiment d'Aquitaine, servit ensuite dans les grenadiers de France, fut un des quatre majors-généraux de l'armée jusqu'en 1760. et fit toutes les campagnes d'Allemagne et de Bohême. Devenu colonel à la suite des grenadiers de France et nommé inspecteur des treize écoles royales militaires, créées en 1775 par Louis XVI, il fut promu maréchalde-camp le 1er avril 1780 et continua son service d'inspecteur des écoles jusqu'en 1783, époque ou il fut obligé de résigner ces fonctions, les nombreuses blessures qu'il avait reçues à l'armée ne lui permettant plus de faire mille lieues par an, ainsi que le commandaient les exigences de son inspection.

Les Kéralio étaient prédestinés à faire l'éducation des princes de leur temps. CharlesThéodore, électeur de Bavière, ayant demandé

moire, il accorda spontanément à sa veuve une pension de trois mille francs,

Lorsqu'il mourut à Paris, en 1788, on célébra en son honneur, par ordre de Louis XVI, un service solennel à l'Ecole militaire, service auquel assistèrent tous les élèves, le crêpe au bras. Parmi eux se trouvaient deux des petitsenfants du défunt, déjà orphelins de père et de leur mère, fille unique d'Agathon de Kéralio.

P. L...t.

KÉRALIO (ALEXIS - CÉLESTIN GUYNEMENT DE), servait dans le régiment d'Aquitaine, lorsqu'à l'une des plus sanglantes batailles de la guerre de Sept-Ans un événement malheureux vint briser sa carrière. Ayant eu un bras cassé d'une telle manière que l'enflure fit céder la couture de son habit, il tomba au pouvoir des Prussiens. Frédéric se faisait ordinairement représenter la liste des officiers prisonniers. Ayant remarqué le nom de Kéralio, il demanda des renseignements qui eurent pour résultat de lui apprendre qu'il était le frère de celui qui avait passé trois mois à sa cour. Le roi signa aussitôt l'ordre de le mettre en liberté et de lui restituer tout ce qui pouvait lui appartenir. Kéralio étant mort à Rennes, le 14 novembre 1782, pendant la tenue des Etats, l'Assemblée décida qu'il serait inhumé à ses frais, suivant l'usage pratiqué quand un de ses membres mourait dans le cours d'une tenue, et elle assista en corps, le lendemain, à ses funérail

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