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adopté, mais auquel il fut question de revenir, quelques années plus tard, quand on en eut reconnu les avantages comparatifs. Quoique le Conseil supérieur des ponts-et-chaussées eût, depuis trois ans, prononcé l'ajournement indéfini de ce projet, Rochon revint à la charge en 1809, et, dans un mémoire du 19 mars, il renouvela, mais sans succès, sa proposition d'ouvrir un canal de Quimper à Brest, en employant les plans inclinés et les écluses à flotteur de M. de Bettancourt.

teur de l'Observatoire du port de Brest, créé de Brest, il proposa un plan qui ne fut pas par ses soins, il revint à Paris, ou le ministre l'avait autorisé à résider, pour qu'il pût participer plus efficacement aux travaux de l'Institut, dont il venait d'être nommé membre. Le titre d'académicien ne fit que stimuler son zèle, car, dès le 4 ventôse an VI, il lut son Mémoire sur l'astronomie nautique, et particulièrement sur l'utilité des méthodes graphiques pour le calcul de la longitude à la mer, par les distances de la lune au soleil et aux étoiles. Paris, Prault (s. d.), in-4o de 20 pages et deux tableaux. A ce mémoire, le même, probablement, L'Empereur, qui, comme nous le verrons, que celui auquel les bibliographes donnent le avait eu personnellement occasion d'apprécier titre d'Exposition d'une méthode facile, et à les travaux de Rochon, lui avait permis, en portée des navigateurs, pour résoudre les utiles 1805, de continuer à résider à Paris, tout en problèmes de la latitude et de la longitude, in-4°, conservant son titre et son traitement de direcen succédèrent d'autres, que nous mentionne- teur de l'Observatoire au port de Brest, et il rons plus loin, et dans l'intervalle desquels Ro- lui avait même accordé un logement au Louvre, chon, avec ce zèle opiniâtre qu'il mettait à tout pour qu'il pùt y travailler au perfectionnement ce qu'il entreprenait, s'attacha à faire réaliser de la loupe qu'il avait expérimentée devant lui, la partie la plus urgente du projet de canalisa-loupe dont les premiers essais remontaient à tion dont nous avons précédemment parlé. 1778, alors qu'il avait recherché avec Buffon Lorsque l'amiral Bruix était venu prendre, les moyens de concentrer la lumière avec des à Brest, en 1799, le commandement de la flotte verres d'une grande surface, ayant des zones armée à cette époque, les croisières anglaises de différents rayons, et nommés loupes ou bloquaient nos ports, capturaient nos convois; verres lenticulaires à échelons. ce qui obligeait les arsenaux à s'approvisionner,

refroidir son zèle scientifique; aussi, nonobstant son âge avancé, ne cessa-t-il de s'occuper des progrès des sciences jusqu'à sa mort, qui eut lieu à Paris, le 5 avril 1847.

Membre de la Légion-d'Honneur depuis 1804, à grands frais et au prix d'une grande perte de Rochon, malgré le grand nombre de ses tratemps, par la voie de terre, des matières pre-vaux, malgré l'utilité réelle de plusieurs d'entre mières, telles que bois, toiles, vivres, etc. Re-eux, n'avait pu se faire admettre au bureau doutant, avec trop de raison, le retour de faits des longitudes, où il s'était plusieurs fois présemblables à ceux qui avaient failli empêcher senté. Quoique blessé de ces échecs et du sile dernier armement, il publia, à Brest, un lence gardé sur ses travaux dans le rapport sur mémoire où, après s'être livré à de hautes con- les prix décennaux, il ne crut pas que cette sidérations d'économie politique sur la canali-double exclusion, systématique à ses yeux, dùt sation générale de la France, il demanda qu'on opérât immédiatement la jonction de la Loire à la Vilaine, de l'Oust au Blavet et du Blavet à la rivière de Châteaulin. Il eut un auxiliaire actif dans Rochon, qui adressa, de son côté, << Rochon travaillait sans cesse à perfectionaux ministres de l'intérieur et de la marine,» ner ses idées et celles des autres, dit Delamainsi qu'à l'Institut, un mémoire sommaire (1),» bre dans son éloge de cet académicien, lu qu'il développa ultérieurement, et qui fut vi- » à l'Institut le 16 mars 1818). Il employait vement appuyé par l'inspecteur-général Bes-» son temps en recherches utiles, et une partie nard. Voy. ce nom ). Modifiant les projets de» de son revenu en essais dispendieux, sans les4786, et les restreignant à ce qu'il y avait de quels on ne peut prétendre à perfectionner un plus urgent, la construction d un canal exclu- » art tel que l'optique. Son chef-d'œuvre, la sivement destiné à l'approvisionnement du port » découverte la plus importante qu'il ait faite. >> et qui suffirait pour faire vivre sa mémoire. >> est, sans contredit, son micromètre de cristal (1) Sur la navigation intérieure, mémoire lu à l'Institut de roche, qu'il inventa en 1777. On ne fit pas en 1803, et publié ensuite sous ce titre : Projet d'un canal de navigation intérieure entre le port de Brest et la Loire à» alors à cette invention tout l'accueil qu'elle Nantes, pour l'approvisionnement de la marine en temps de» méritait; mais, long-temps après, cette idée guerre, et pour l'avitaillement des armées navales. Paris,» heureuse acquit une importance toute nouPrault, an XI (1805), in 8°. Nouvelle édition, augmentée des » velle entre les mains de M. Arago, son conrapports des commissaires de l'Académie des sciences sur les » frère, qui s'en est servi avec succès pour éclaicanaux de Bretagne, de la Haute-Loire à la Seine, avec quelques observations nouvelles sur le projet de navigation » rer un des points les plus difficiles et les plus de Quimper à Brest (2 cartes). Paris, Courcier, an XIII,» contestés de l'astronomie moderne. » Ami des in 4o de 78 p. Ces mémoires, dit M. l'ingénieur en chef artistes, il n'éprouvait pas de plus grande joie Girard, avaient le mérite rare d'indiquer à la fois, à côté des avantages, les difficultés à vaincre, et les que de leur venir en aide, et les jeunes gens qui voulaient se livrer à l'étude des sciences

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étaient assurés de trouver en lui, non seulement appui et conseil, mais encore une assistance matérielle dont la délicatesse de ses procédés rehaussait le prix.

au moyen des lentilles à échelons. II. Mémoire sur les verres achromatiques adaptés à la mesure des angles, et sur les avantages que l'on peut retirer de la double réfraction pour la mesure Indépendamment des ouvrages cités dans le des petits angles, Paris, Peronneau, 1801, in-4°. cours de cette notice, on doit à Rochon: I. Nou- Ce mémoire est une reproduction, avec addiveau voyage à la mer du Sud, commencé sous tions, de celui qu'il avait lu en novembre 1788, les ordres de M. Marion, etc., et achevé sous à l'Académie des sciences et qu'il avait inséré, ceux de M. le chevalier Duclesmeur (7 pl.). Paris, p. 246-260 du Voyage à Madagascar. Ces augBarrois l'aîné, 1783, in-8°. Cette relation, ré-mentations détaillent les perfectionnements apdigée par Rochon, sur les plans et journaux de portés depuis à son micromètre. III. Expériences Crozet, commandant du Mascarin, faisant par- sur une lunette faile avec un prisme de cristal tie de l'expédition, est suivie d'un Extrait du de roche, lu à l'Institut en 1803. De la propiété voyage de M. de Surville dans les mêmes pa- de double réfraction inhérente au cristal de rages. Elle a été rééditée sous ce titre Rela-roche, Rochon avait tiré le parti le plus ingétion d'un voyage à la mer du Sud, en 1774 et nieux. Un prisme de ce cristal, place dans l'in1772, par le capitaine Marion; extrait du térieur d'une lunette, y faisait paraître deux voyage du capitaine Surville dans les mêmes pa- images de l'objet observé, images qui s'approrages, en 1769 et 1770, nouvelle édition, aug- chaient ou s'éloignaient l'une de l'autre, suimentée de l'extrait des deux voyages d'Alvares vant que le prisme était plus ou moins rapprode Mendāna aux iles de Salomon, en 1567 et ché. Si l'on mettait les deux images en contact, 1595, et de celui du voyage de Fernand de Quiros une échelle, gravée à l'extérieur de la lunette, aux iles Quiros et à la terre du Saint-Esprit indiquait à l'observateur combien de fois la disen 1605 et 1606 (3 cartes et 4 gravures). Paris, tance de la lunette à l'objet observé contenait Barrois l'aîné, an VIII, in-8°. II. Voyage à Ma- le diamètre de cet objet. Ainsi, connaissant la dagascar et aux Indes-Orientales. Paris, Prault, distance, on avait la grandeur du diamètre, et 1791 ou 1793, in-8°. Cet ouvrage a eu deux le diamètre bien connu donnait de la distance rééditions sous les titres suivants: Voyages à Ma- une idée suffisante pour qu'on pût se servir de dagascar, à Maroc et aux Indes-Orientales, cet instrument pour apprécier, à la mer, l'éloiouvrage accompagné d'une carte de Madagascar, gnement d'un navire, ses dimensions, celle de d'une carte de l'Inde-Orientale, d'un vocabu-sa mâture, etc., et, à terre, les positions d'un laire madégasse, de tables astronomiques, et d'une table générale des matières. Paris, Prault, an X, 3 vol. in-8°. Rochon n'a jamais visité la Cochinchine, dont il donne une description dans ce voyage. On croit qu'il l'a tirée d'un manuscrit du du cabinet Muséum de Paris, attribué à un missionnaire français.- Voyages aux IndesOrientales et en Afrique, pour l'observation des longitudes en mer, avec une dissertation sur les iles de Salomon, et sur les voyages de Marion, de Surville, de Lapérouse et de d'Entrecasteaux, avec une carte et plusieurs tableaux. Paris, L'Huillier, 1807, in-8°. On a retranché de cette dernière édition tout ce qui concerne Madagascar. Ces voyages, où les matières sont disposées assez confusément, et dont la rédaction n'est pas toujours correcte, ont été traduits deux fois en allemand et en anglais. (Berlin et Londres, 1792 et 1793, in-8°).

corps de troupes. Le Premier Consul, qui avait assisté aux expériences de cet instrument, faites à Saint-Cloud, le 11 prairial an XI, et les avait répétées lui-même, le fit exécuter par l'opticien Joecker pour plusieurs états-majors. Ce mémoire fut reproduit par Rochon, à l'Institut, en 4812, sous le titre de: Procédé pour connaître, par la hauteur moyenne de l'homme, la distance à laquelle cet homme se trouve de l'œil de l'obserteur. IV. (Avec MM. Laplace et Levêque.) Sur les observations qu'il est important de faire sur les marées dans les différents ports de la République (Moniteur des 20 et 23 août 1803). V. (Avec MM. Prony et Guyton.) Rapport sur le cristal de roche destiné à la fabrication des lunettes achromatiques, présenté à l'Institut par M. Dufougerais (Moniteur du 13 avril 1809). VI: Expériences sur la formation de la double image et sur sa disparition dans le spath d'IsA ces divers ouvrages, dont le premier con- lande et dans le cristal de roche, appliquées au tient les principaux mémoires soumis par Ro- perfectionnement de tous les micromètres comchon à l'Académie des sciences et à l'Acadé-posés de ces deux substances. (Moniteur du mie de la marine, il faut ajouter les suivants 10 avril 1844.) Dans ce mémoire, complément qu'il lut ou communiqua à l'Institut I. Mé- de l'article III ci-dessus, Rochon indique commoire sur la construction des verres lenticu- ment il était parvenu à porter à son maximum la laires, lu à l'Institut en janvier 1800, et avec des développements, en avril et mai 1804, sous ce titre Des miroirs et des verres ardents. Paris, Peronneau, in-4°. Rochon y passe en revue et les expériences de Buffon, et les siennes propres sur la concentration de la lumière

double réfraction. VII. Sur la construction d'un micromètre prismatique. (Moniteur du 16 avril 1812.) Nouveau perfectionnement consistant sommairement en ce que l'objectif de la lunette, au lieu d'être composé de flint-glass et de crown, ou de glace de Saint-Gobin, était un parralléli

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pomède formé par deux prismes opposés de cris- mené, et éteinte au XIXe siècle; 5o la branche tal de roche, taillés, l'un dans le sens du ca- des ducs, rameau de celle de Gié, tombée en non, l'autre, dans celui de la pyramide. VIII. quenouille dans la personne de Marguerite de Sur l'art de multiplier les copies, détail des Rohan, fille de Henri II et de Marguerite de Bénouvelles expériences de Rochon sur ce sujet. thune; 6 la branche de Rohan-Chabot, sortie IX. Théorie générale des instruments servant à du mariage de Marguerite de Rohan avec Henri la mesure des angles, soit par les miroirs, soit de Chabot, et à laquelle sont encore attachés par les prismes de verre ou de cristal de roche. aujourd'hui les titres de duc de Rohan et de X. Sur l'emploi des gazes métalliques pour ren-prince de Léon. Don Morice et La Chesnaye des dre les édifices incombustibles. Rochon rapporte Bois mentionnent encore deux branches, celle un essai fait par M. Dyle, qui avait revêtu de des seigneurs du Gué de l'Isle, sortie d'Euson ciment impénétrable à l'eau six mètres car- don VI, fils d'Alain VI, branche fondue dans rés de ces gazes dans la couverture de la Halle-celle des seigneurs de Pouldic, et dont les deraux-Blés de Paris. XI. De l'emploi du mica, ouniers membres connus vivaient à la fin du verre de Moscovie, pour l'éclairage. XII. Sur le XVIIIe siècle; enfin la branche des seigneurs de moyen de rendre l'eau de mer potable. Ce moyen Montauban (4). consistait dans l'emploi d'un alambic propre Les vicomtés de Rohan, créés princes de à faire le vide en grand, mais non dans une Léon en 1572, s'armaient de gueules à neuf grande perfection. XIII. Dissertations qui peu- (aliàs sept) mâcles d'or, et portaient pour devent être utiles ou nécessaires aux navigateurs vises Plaisance ou A plus. Non contente de (Voyage à Madagascar, etc., p. 192-211). XIV. jouir à la cour de France des prérogatives de Sur le nouvel art de naviguer sans voiles et sans princes de naissance et de princes étrangers, rames, au moyen de la force expansive de l'eau cette maison, dont l'orgueil se traduisait par réduite en vapeur. XV. Recherches sur un nou- cette réponse de l'un de ses membres à Henveau moyen de remonter les fleuves et les rivières ri IV: Roi ne puis, duc ne daigne, Rohan suis, par des roues de moulin mises en mouvement prétendait, comme princes de Bretagne, despar la vapeur de l'eau bouillante. XVI. Sur la cendre de Conan-Mériadec, et s'appuyait, pour tourbe carbonisée, mêlée au charbon de landes, prouver cette origine, sur une charte de 4088, pour suppléer au charbon de terre, Paris, 25 flo-attribuée à Alain-Fergent, charte dont elle ne réal an XII. XVII. Sur les moulins à blé. XVIII. se dissimulait pas la fausseté, comme le déObservations faites à MM. les commissaires montrent suffisamment les moyens employés chargés d'examiner la partie du rapport du jury pour que D. Lobineau et D. Morice (voyez ces sur les prix décennaux, qui concerne la physi-noms) la présentassent comme authentique. Deque, adressées à l'Académie des sciences de Suint-Pétersbourg, dont Rochon était membre depuis 4785; il s'y plaint du complet oubli dans lequel le jury a laissé l'optique. P. L...t.

puis long-temps, il a été fait trop bonne justice des étranges prétentions des Rohan, et des moyens non moins étranges auxquels ils en demandaient le triomphe, pour que nous ayons besoin de nous arrêter à discuter les prétendus ROHAN.-Juveigneurie ou apanage des ca- témoignages ou preuves qu'ils ont accumulés dets de la maison de Bretagne, démembrée au dans le Dictionnaire de la Noblesse de La ChesXIe siècle, du Porhoët (voy. ce nom) le Rohan, naye Desbois, t. XII. p. 246-250, et dans les qui avait pour ville principale Josselin, était autres généalogistes Nous n'en tiendrons done une vicomté d'une si grande étendue territo- aucun compte, pas plus que nous ne croirons riale que quelques écrivains ont été conduits à à Roch Le Baillif, médecin de la maison de Rolui donner le titre de royaume. Sa juridiction han, lorsqu'il nous dit, dans son Petit Traité était telle (cent douze paroisses) que le vicomte de l'Antiquité et de la Singularité de la BretaJean II crut nécessaire, en 1479, d'y créer cinq gne-Armorique (Rennes, 1578, in-4°), « que la nouveaux siéges, à Pontivy, Baud, Loudéac,» maison de Rohan descendait d'Armoreus, fils Corlay et Gouarec. Alliés plusieurs fois aux» d'Enée, et père d'un nommé Ruhan ou Rorois de France et aux plus illustres maisons du » han, lequel surpassa Armoreus en astrologie, royaume, les Rohan se divisaient en plusieurs » en toute doctrine. » Adoptant pour base les branches 4° les vicomtes de Rohan, formant

(1) Si l'on veut bien se rappeler que la seule généalo.

nous avons pourtant restreint à ceux des personnages des cinq premières branches, qui ont une importance historique. Quant aux autres, si nous nous sommes abstenus d'en parler, c'est parce qu'ils n'offrent pas le même inté rêt, ou parce que nous en avons deja parlé. (Voy, Gié et

la branche aînée, éteinte, comme nous le ver-gie des diverses branches de la maison de Rohan avait rons, en 1540; 2° la branche de Guémené, sor-fourni à D. Morice la matière de deux volumes in folios ("). tie du treizième degré de la branche ainée, et on comprendra l'étendue obligee du présent article, que encore subsistant aujourd'hui; 3° la branche de Gie, en Carentan, issue du quatorzième degré de la branche de Guémené, dans la personne du maréchal de Gié (voy. ce nom), et qui prit fin, en 4559, à la mort de François de Rohan, son Montauban.) petit-fils; 4o la branche des Rohan-Soubise, sor-Leclere, 1788, in-80) mentionne, sous le no 7,402, une Généalogie tie au vingtième degré de la branche de Gué- de la maison de Rohan, par Julien Hervé, in-fol. manusc.

(*) Le Catalogue de la Bibliothèque du prince de Soubise (Paris,

seuls titres probants que cette maison soit fondée à invoquer, nous lui donnerons donc pour souche :

I. Vicomtes de Rohan.

la conduite du siége de la Roche-sur-Yon. Il termina sa longue carrière militaire par la guerre de Flandre, en 1382, et mourut au mois de février 1396. Il avait épousé, en premières noces, Jeanne, fille et unique héritière d'Hervé VII de I ALAIN, fils d'Eudon Ier, comte du Por- Léon, et de Marguerite d'Avaugour. Il en eut hoët. (Voy. ce nom). Il obtint en partage, en deux fils, dont l'aîné, Alain VIII, est men4403, une partie du Porhoët, et son père fit bà-tionné ci-après. De son second mariage avec tir, l'année suivante, le château de Rohan, dont le nom devint celui de la postérité d'Alain. Ce dernier, qui prenait encore le titre de vicomte du Porhoët en 1118 et 1127. dans une donation au prieuré de Saint-Martin du château de Josselin, et dans des actes concernant l'abbaye de Redon, se qualifiait de vicomte de Rohan dans une charte de 1128. De son mariage avec Villana, il eut deux fils.

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Jeanne de Navarre, il n'eut qu'un fils, Charles, tige des princes de Guémené. ( Voy. ci-après

VIII. ALAIN VIII - fit ses premières armes sous Duguesclin et Clisson; prit part à la guerre de Flandre, en 1383; concourut au siége de Saint-Brieuc, en 1394, et s'opposa, en 1402, à ce que le duc de Bourgogne eût la garde du duché et des enfants de Jean IV. Lorsqu'en 1420. les Penthièvre s'emparèrent traîtreusement de Jean V, la duchesse nomma Alain son lieutenant-général, avec les sires de Rieux et de Châteaubriant sous lui, pour commander les troupes qu'elle avait levées. Le duc ayant recouvré la liberté, Alain reçut en récompense de ses services les terres des seigneurs de la vicomté de Rohan qui avaient embrassé le parti des Pentbièvre ou refusé de prendre les armes en faveur du captif. Le roi de France le nomma, en 1426, un de ses chambellans. Il mourut le 25 juillet 1429, ne laissant qu'un fils, Alain IX. de son mariage avec Béatrix de Clisson, fille du connétable.

IX. ALAIN IX, prit parti avec son père contre les Penthièvre, en 1420; ratifia, le 9 septembre 1427, le traité conclu entre Jean V et les Anglais; fut un des ôtages de ce prince lors de son entrevue avec le sire de La Trémouille, à Chantocé, en 1431; concourut à la prise de Fougères, en 1449; fut nommé, deux ans plus tard, l'un des exécuteurs testamentaires de François II, et assista, le 25 mai de la même année, aux États de Vannes, où Pierre II, en attendant qu'il eùt prononcé définitivement entre lui et le comte de Laval, qui prétendaient réciproquement à la préséance, décida qu'ils prendraient alternativement, et de deux jours l'un, la première place à sa gauche pendant les tenues d'États. Il s'opposa, en 1452, à la descente des Anglais à Crozon, fut lieutenantgénéral de Bretagne pendant l'absence que fit

VI. ALAIN VII, arrière-petit-fils du précédent, fit alliance, en 1341, avec Charles de Blois contre Jean de Montfort, assista, l'année suivante, au siége de Hennebon, à la reddition d'Auray, et fut tué, le 44 août 1352, à la ba-François II, à son avénement, pour aller rendre taille de Mauron.

hommage à Charles VIII, et mourut le 20 mars 1462. après avoir fait son testament, où il ordonna de l'inhumer à l'abbaye de Bonrepos, sépulture de ses ancêtres.

VII. JEAN Ier, fils aîné du précédent et de Jeanne de Rostrenen, assista, comme son père, à la bataille de Mauron; défendit Rennes, en 1357, contre Jean IV et le duc de Lancastre; X. JEAN II, fils du précédent et de Marfut un des otages de Charles de Blois pour ga-guerite de Lorraine, né le 16 novembre 1452, rantie du traité d'Evran, et signa, en 1365, n'avait pas atteint sa troisième année.lorsque son celui de Guérande. En 1370, il eut une part mariage fut arrêté, de l'agrément des États de brillante à la défaite des Anglais près de Saint-Vannes, le 10 février 1455, avec Marie de Bre-. Mathieu. (Biog. bret., t. Ier, p. 364). Deux ans plus tard, il concourut, avec Clisson, à la prise de Saint-Jean-d'Angély, d'Angoulême, de Taillebourg et de Saintes, et Duguesclin lui confia

tagne, fille cadette de François Ier. Ce mariage aurait été accompli, a-t-on dit, le 10 février 4461. Nous croyons qu'il fut simplement ratifié, car Jean II, d'ailleurs trop jeune alors, resta

sous la tutelle de Jean de Lorraine, duc d'Har- l'occasion du meurtre de Kérardreux, nous ne court et de Tanguy du Châtel. jusque vers pouvons apprécier le degré de culpabilité du vi4468, époque où son mariage dut effectivement comte; mais il est permis de croire qu'elle dut s'accomplir. Un fils, nommé François, étant être réelle, puisque sa captivité dura du mois de né de cette union, le 10 juin 1469, le duc, qui décembre 1479 au mois de février 4484. D. Mon'avait point encore d'enfants, voyant déjà rice, qui ne cite aucun acte, ayant reconnu son dans le jeune vicomte et son fils des héritiers innocence, dit néanmoins que cette innocence de sa couronne, et soupçonnant d'ailleurs les ne calma pas entièrement l'esprit ombrageux deux tuteurs de Jean II d'entretenir en lui des du duc, et que le vicomte, irrité de la surveilidées ambitieuses, les remplaça par les sires de lance dont il était l'objet, craignant même pour Quintin et de Pont-Labbé, révoqua les officiers sa liberté, se retira en France et de là à la cour du vicomte, en nomma d'autres, et exigea de du duc de Lorraine, qui ménagea entre lui et tous ses vassaux le serment de fidélité. D'Har- François II ie rapprochement sanctionné par les court et Tanguy du Châtel s'étant retirés près lettres de ce dernier du 7 septembre 4484. Le de Louis XI, ce prince saisit avec empresse-vicomte avait acheté cher son pardon. Il lui avait ment l'occasion de s'attacher Jean II. Secondé fallu renoncer à toutes ses prétentions éventuelpar ses anciens luteurs, il l'attira à sa cour, les à la couronne de Bretagne, en reconnaissous prétexte de lui faire rendre hommage pour sant les deux filles de François pour héritières sa terre de la Garnache. Toutefois, quelque du duché, et s'engager, sur le corps de Jésusséduisant que fût l'accueil fait au fugitif, à qui Christ, la vraie Croix et les reliques, à défenle roi avait assigné une forte pension et promis dre leurs droits contre quiconque voudrait y la main d'une de ses filles pour son fils, comme porter atteinte. Un seul moyen lui restait de le duc de Bretagne retenait la vicomtesse pour faire monter sa maison sur le trône de BretaJui répondre de la fidélité de son mari, ce gne, c'était d'obtenir que ses deux fils, Frandernier ne put supporter long-temps d'en être çois et Jean, épousassent les deux filles du due. séparé. Il la fit redemander, et n'ayant pu l'ob- Représentant l'exécution de ce projet comme tenir, quoiqu'un bref du pape eùt invite le duc un moyen d'assurer la tranquillité publique et à l'envoyer en France, il se décida à revenir de prévenir toute commotion ultérieure, il le en Bretagne. communiqua au maréchal de Rieux, alors à la Il vivait dans ses terres, uniquement occupé tête des seigneurs coalisés contre Landais. Le en apparence du soin de faire décider la ques-maréchal, pour gagner le vicomte au parti des tion de préséance, toujours pendante entre lui rebelles, lui jura qu'il ne ferait ni paix ni trève et le comte de Laval, lorsque son caractère vio- avec le duc tant qu'il n'aurait pas souscrit aux lent lui suscita une méchante affaire. Il avait mariages projetés. Rohan, comptant sur le sucenfermé une de ses sœurs dans une tour du chà-cès de la coalition, attira à lui tous ceux qu'il teau de Josselin, et ne la laissait communiquer put séduire. De ce nombre furent les habitants avec personne. La captive réussit à faire par-de Lannion et de Tréguier; mais il ne réussit venir à un gentilhomme, René de Kérardreux, pas aussi bien auprès de ceux de Guingamp. En une lettre où elle le priait de venir lui parler à vain les menaça't-il de faire subir à leur ville une fenêtre de la tour. Soit compassion, soit le sort le plus rigoureux, s'ils ne la livraient amour, Kérardreux vint au rendez-vous; mais, aux seigneurs coalisés. Lorsqu'il fut résolu que à peine arrivé, il fut attaqué à l'improviste par des troupes françaises seconderaient les opéraquelques seigneurs qui se trouvaient alors autions des rebelles en pénétrant en Basse-Bretachâteau. Il se défendit bravement; mais, acca- gne, Rohan fut désigné pour les commander; blé par le nombre, il fut tué, et son corps laissé mais ce projet n'eut pas de suite. Le maréchal dans les fossés. Les faits accusant hautement s'étant décidé à faire sa soumission au duc, fit le vicomte, Landais le fit arrêter, ainsi que trois comprendre Rohan et son fils aîné dans l'amde ses domestiques qui furent conduits au Bouf-nistie. Il fut permis au vicomte d'aller se dégafai, et, pendant près de deux années, il fit étroi- ger de sa parole envers la France, mais à contement garder l'église des Carmes de Nantes,dition d'être de retour dans deux mois, sous où cinq des assassins avaient trouvé un asile. peine de séquestre de toutes ses forteresses. Son Après l'arrestation du vicomte, François II cassa fils Jean fut retenu comme ôtage de sa fidélité (30 mars 1480) toutes les donations et ventes à exécuter ces conditions, que la vicomtesse qu'il avait faites auparavant. et qui avaient tel- s'engagea en outre à observer en ce qui la conlement réduit ses biens qu'ils étaient insuffi- cernait. sants pour acquitter ses dettes et entretenir convenablement la vicomtesse et ses enfants. Les lettres de rémission délivrées à Gallien Geffroy, Tristan de Kerguenzengor, domestiques du vicomte et au bâtard de Saint-Gilles, l'un des seigneurs réfugiés dans l'église des Carmes, étant la seule pièce connue de la procédure faite à

Comme on le pense bien, la soumission de Jean II n'était qu'apparente. Aussi, lors des conférences qui amenèrent le traité du Verger, se mit-il sur les rangs pour disputer la succession aux deux princesses. Il crut qu'appuyé par le roi de France, il atteindrait son but à la faveur de la clause du traité portant que le duc

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