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sur ce dernier article lui fournirent les moyens | tiquaire les ouvrages suivants: I. Notice sur de mettre en saillie les points de rapprochement un ancien portrait de Bertrand Du Guesclin. qui existaient entre lui et M. Ursin. Quelques Rennes, Mile Jausions (s. d.), in-4°. Cette nomots de ces observations où, par allusion aux tice contient quelques particularités sur le héros connaissances des anciens en physique, il at- breton, et sur ses campagnes. On y voit, à côté tribuait aux prêtres toscans le pouvoir de faire du portrait déjà donné par Mesnard, la vue du tomber la foudre à leur gré, inspirèrent à un château de Broons, berceau de Du Guesclin, adversaire bien prononcé de ses opinions, le et celle du château de Guarplic, ancienne procaustique abbé Mahé (voy. ce nom), une cri- priété de la famille, tirée d'un manuscrit gétique à laquelle Penhouet répondit, en s'étayant néalogique appartenant à M. le marquis de Chade plusieurs passages des poètes latins et des teaugiron. II. De l'Ophiolâtrie, ou culte du serdoutes de Poinsinet de Sivry (trad. de Pline, pent, appliquée aux monuments des arts de la liv. II), que l'électricité aurait pu être connue Grèce et de Rome, Mémoire adressé à la Société des anciens. académique de Nantes. (Extrait des annales de Le Lycée était devenu pour Penhoüet une cette Société.) Nantes, Me Busseuil; Sebire, arène où il devait engager de fréquents com-in-8° de 88 p. III. Examen d'un monument qui se bats. Sous le titre d'Antiquités bretonnes, d'-voit gravé dans « l'Antiquité expliquée de Montperçu sur les anciens Vénètes, considérés d'ori- faucon, et explication nouvelle de ce monument, gine phénicienne, et de Développement de l'O-au moyen de l'ophiolatrie. (Extrait du même pinion émise sur le mot MARE-CONCLUSUM (de recueil.) Ces deux Mémoires sont les mêmes César), il soutint. dans les t. VII, VIII et IX de ce recueil, une discussion animée contre MM. Athénas et Ed. Richen.

que ceux qu'on lit dans les Annales de la Société académique de Nantes, p. 245-306 de 1832, et 17-23 de 1833. Le premier, dont le titre a Lorsque parut l'Histoire de Bretagne, de d'ailleurs été modifié, à reçu quelques dévelopM. Daru, afin de dissiper les doutes qu'une pements lors du tirage séparé qui en a été fait. note de cette histoire aurait pu jeter sur l'au- Penhoüet était un ophiolâtre renforcé. Déjà, thenticité du manuscrit conservé à la biblio-dans son Mémoire de 1826, sur les pierres de thèque impériale, sous le n° 7596, Penhoüet Carnac, il avait essayé d'établir que l'ensemble déduisit, dans sa Notice sur la Romande de la de ces pierres présente un monument unique et bataille des Trente (9e volume du Lycée), les homogène, résulat d'un culte dont les doctrines raisons qui avaient déterminé plusieurs paléo- se rattachent aux connaissances des anciens en graphes distingués, notamment M. Van-Praët, astronomie; et, appliquant ce système aux files å dater ce manuscrit de la fin du XIV siècle de pierres de Carnac. il y voyait un symbole ou du commencement du xve. Cette opinion, du culte du Soleil figuré par le serpent. Cette que lui avait suggérée à lui-même la vue de ce idée, que lui-même ne se dissimulait pas demanuscrit, alors qu'il le consultait, en 1843, voir d'abord paraître étrange, lui avait été inavec M. de Fréminville, avait été partagée par spirée par l'existence, en Angleterre, de pierres ce dernier, et exprimée par lui dans la préface disposées à peu près de la même manière, et dont il a fait précéder ce récit, en le publiant offrant la figure d'un serpent. Les critiques sous ce titre Le Combat des Trente, poème du qu'essuya son système le conduisirent à des XIVe siècle, transcrit sur le manuscrit original études persévérantes, attestées par sa lettre du conservé à la Bibliothèque du roi, et accompa-2 août 1832, que nous avons intégralement regné de notes historiques, etc. Brest. Lefournier produite dans nos Essais de Biographie mariet Dépériers, 1849, in-8°. time, p. 62-63, et de laquelle il résulte qu'a

Tout en s'occupant plus particulièrement de fin de démontrer que le monument de Carnac ses recherches archéologiques, Penhoüet avait était un Dracontium, ou temple consacre au recueilli une foule de renseignements sur l'his-serpent, il avait composé un Mémoire traitant : toire des faits dont les localités par lui explorées 1° de l'origine de l'adoration du serpent; 2o de sa avaient été le théâtre. Voulant populariser ses propagation dans l'ancien monde, à l'aide des récits, il publia, sous une forme pittoresque, colonies ophites; 3° de l'érection des temples ses Esquisses sur les monuments de la Bretagne, ou Collection de vues de châteaux historiques, abbayes et monuments anciens, dessinés sur les lieux, avec notices formant texte pour chaque ville. Rennes, Marteville. 1830, grand in-4°. Au moment de cette publication, la politique absorbait tous les esprits. De là son peu de succès, et l'obligation pour Penhoüet de ne pas la continuer, à moins de porter de graves atteintes à sa fortune, déjà fortement réduite par l'abus de confiance dont il avait été victime en 1822. Nous connaissons encore de ce laborieux an

nommés Dracontia; 4° du rapprochement de ces temples avec ce que l'on voit à Carnac; 5° de l'extension de ce rapprochement aux dolmens ou autels druidiques; 6° des avantages que ses explications devaient répandre sur l'histoire ancienne de la Bretagne.

Penhouët avait manifesté, dans sa lettre du 2 août, le projet de s'occuper de nouveau de la Vénus de Quinipily. Il avait déjà donné un commencement d'exécution à ce projet dans deux Mé moires adressés, en 1830 et 1831, à l'Académie des inscriptions; il y revint dans sa brochure

sur Deux inscriptions romaines découvertes en Bretagne, l'une en 1814, et l'autre en 1834, avec notes additionnelles aux articles insérés dans la Gazette de Bretagne, comprenant les deux inscriptions. Rennes, Mme de Caila, 1835, in-8° (pl.). Expliquant ce qu'il avait entendu dire précédemment, il contesta avoir prétendu que ce bloc de granit, grossièrement taillé sous la forme d'une femme, fût l'oeuvre des Egyptiens en Armorique, et déclara avoir voulu se borner à dire qu'il lui paraissait imité de l'ancien style égyptien, ce qui l'avait engagé à classer cette divinité dans la foule de celles qui sont dérivées d'Isis. Puis, après être convenu qu'il avait pu donner trop d'extension à ses idées, il ajoutait : « Pour ceux-là qui savent les difficultés d'expliquer un sujet d'antiquités > sans analogues, je leur ferai observer, avec > Montfaucon, qu'il arrive souvent que la suite > oblige à corriger les premières idées. »

de Rennes, et relatif à des objets d'antiquités trouvés dans l'Ile-aux-Moines.

Parmiles travaux inédits laissés par Penhoüet, nous citerons I. Observations faites en 1820 sur le littoral du Morbihan, pour en déduire les changements survenus à la côte par suite des mouvements de la mer, depuis l'époque où la flotte de Jules César combattit celle des Venètes, avec deux cartes, dont une a été gravée. II. Un Ouvrage sur les Antiquités de Rennes, et un Voyage de Rennes à Redon, par le bateau à vapeur qui avait été établi sur la Vilaine. C'est une légère esquisse des sites variés que présentent les bords de cette rivière. Le premier de ces travaux est dans les archives de la Société académique de Nantes, et les deux derniers en la possession du fils aîné de leur auteur.

A tous ces travaux, publiés ou composés en France, il convient d'ajouter un voyage que Penhoüet avait publié, en forme de lettres, pendant son émigration, sous ce titre : Tour (a) trough part of south Wales, by a pedestri an traveller. London, Thom. Bailly, 4795, in-8°. Cet ouvrage, qui attestait une parfaite connaissance de la langue anglaise, fut bien accueilli en Angleterre, et devint l'origine des rapports agréables que son auteur n'a cessé d'entretenir depuis avec les savants de ce pays, qui faisaient un grand cas de sa personne et de ses écrits.

Penhoüet avait soumis à la Société des antiquaires de France un Examen nouveau du combat naval qui eut lieu entre les Romains et les Armoricains, en l'an 56 avant l'ère chrétienne; et, le 19 novembre 1823, il lui avait écrit une Lettre sur les monuments armoricains. Comme dernier hommage, il lui adressa les trois Mémoires manuscrits suivants, dont il n'est pas resté de trace dans ses papiers: 1° du dieu Hu en Armorique; 2° recherches sur l'origine du nom de Gall; 3° de la position géographique Penhoüet est mort à Rennes, le 25 avril 1839. des Celtes, à l'époque de la conquête de la Gaule Il était chevalier de Saint-Louis, de la Légionpar Jules César. Nous ne connaissons ces Mé- d'Honneur, membre de l'Académie celtique moires que par l'analyse qu'en a faite M. A. de (depuis la Société royale des Antiquaires de la Villegille, p. nj-XIV de son rapport à la Socié- France), de la Société des Antiquaires de Lonté des antiquaires de France (Mémoires, t. XIX); dres, de l'Institut historique, de la Société des analyse de laquelle il résulte que, dans le pre- Sciences et Arts de Rennes, enfin, de la Société mier de ces Mémoires, Penhoüet se proposait académique de Nantes. Une notice, très-somde prouver que le mot Hu, mal interprété par maire, qui lui a été consacrée dans les Annales D. Lepelletier, désignait un génie diabolique, de cette dernière Société (t. X, p. 284-286). renqui apportait de grands obstacles à l'établisse- ferme, dans les termes suivants, une appréciation ment du christianisme, comme à sa victoire sur exacte de son caractère: « M. de Penhoüet, y le druidisme, et que ce dieu Hu n'étant autre» est-il dit, était aussi fortement attaché au que l'Hésus des Phéniciens, son culte aurait été » culte catholique qu'à la royauté des Bourimporté en Armorique par les premières colonies bons, et ses convictions à ce sujet étaient asiatiques venues dans les Gaules; que le mot » pleines et complètes; cependant, il était imGall ou Gaël, qu'il considérait comme terme» possible d'unir à la fois une plus forte concollectif, servant à désigner des nations en-» viction et une plus large tolérance. Fidèle à tières, bien que distinctes entre elles, était, à ses croyances. il s'y montrait inébranlable, ses yeux, synonyme d'étrangers, et s'appliquait» sans jamais s'étonner que d'autres ne les paraux diverses populations sorties de l'Asie pour» tageassent pas. On conçoit que cette tolése fixer en Europe; qu'enfin, l'auteur, invo-» rance ne pouvait provenir que d'une extrême quant dans le troisième Mémoire les témoi-» bonté de coeur; et, en effet, cette bonté faisait gnages de Strabon, Polybe, etc., et s'appuyant» aimer M. de Penhoüet de tous ceux qui avaient sur des étymologies, dont quelques-unes peu-» des relations avec lui, d'autant que la simvent être contestées, s'attachait à prouver que, plicité de ses mœurs était extrême. Ses oudu temps de César, l'Armorique faisait partie de la Belgique et de la Gaule celtique.

»

Les Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, t. IV, p. 253-257, contiennent un Rapport de M. Lèchandé d'Anisy sur un» Mémoire présenté par M. le colonel de Penhoüet,

vrages mêmes ne portaient de ses titres que

>> ceux qu'il avait obtenus comme savant; aussi tenait-il à celui de membre de la Société des Antiquaires. et il le méritait, en effet, par ses nombreuses et constantes recherches. » Nous complèterons ce fidèle portrait en disant

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P. L. .t.

que, comme chef, Penhoüet fut aimé de ses | C'était un riche apanage. Toutefois, mécontent subordonnés, unanimes à reconnaître, sous une de ce que son frère aîné s'était réservé la prosévérité apparente, l'homme juste et loyal; et priété des grandes villes qui s'y trouvaient comque, comme savant, si ses opinions furent par-prises, et le droit de souveraineté sur la totafois contestables, néanmoins il mérita bien de lité de ces fiefs, Eudes prit les armes. Soutenu son pays, en frayant le premier, de nos jours, par Hamon, vicomte de Dinan, il s'empara de et au préjudice de ses propres intérêts, la car- Dol et de Saint-Malo. Alain, pour arrêter les rière si heureusement exploitée ensuite de l'ar-entreprises des rebelles, marcha sur Dinan, aschéologie armoricaine. siégea le vicomte dans son château de Lehon; puis, appelé ailleurs, il laissa la conduite du PENTHIEVRE (comtes DE), - Le comté de siége à deux de ses partisans, le vicomte de Penthièvre, apanage des puinés de Bretagne. Léon et l'évêque de Rennes. Eudes, de son côté, qui s'armaient d'hermines ou de Bretagne, à accourut au secours des assiégés; mais, rela bordure de gueules, se formait de plusieurs poussé, il se replia sur Guingamp, alors au fiefs distincts qu'on a souvent confondus. C'é- pouvoir de seigneurs à lui dévoués, et s'y prétait celui de Lamballe ou Penthièvre propre-para à délivrer son allié. Les hostilités allaient ment dit, et ceux de Goëllo, Lannion, Tréguier, recommencer, quand fut signée une paix méMoncontour, Jugon, Guingamp, la Roche-Su- nagée par l'évêque de Rennes et le duc de Norhard et Minibriac. Le Penthièvre comprenait mandie (1).

le pays circonscrit par une ligne qui, partant

A la mort d'Alain, en 4040, Eudes forma le de Saint-Cast, passerait par Plancoët, Jugon, projet de se rendre maître de toute la Bretagne. Dolo, Langourla, Plémet, Plouguenast, Colli-Pour y réussir, il enleva et séquestra son neveu née, Plémy, Allineuc, Lanfains, Plédran, Yf- Conan II. Nous avons vu (t. I, p. 433), qu'après finiac, Hillion et Pléneuf. Les autres fiefs, dont avoir étroitement gardé le jeune prince pendant nous donnons les noms plus haut, étaient dési-sept ans, il fut contraint par les seigneurs bregnés sous la dénomination de membres de Pen-tons de renoncer à ses prétentions. Son ambition thièvre; c'étaient des châtellenies primitive-tion cherchait à se satisfaire dans le même temps ment indépendantes, et qui, peu à peu, par en Bretagne et en Normandie. Voulant profiter conquête ou par alliance, étaient venues s'in-des obstacles que Guillaume-le-Conquérant corporer à la seigneurie de Lamballe (1). Après éprouvait à recueillir l'héritage de son père la mort de Geoffroi [er (Biographie bretonne, Robert-le-Diable, Eudes y prétendit du chef de t. I, p. 774-775), ses deux fils Alain V et Eudes sa mère. Battu à Mortemer et à Humbrières. vécurent en bonne intelligence tant qu'exista il se mit à ravager les Marches normandes, où leur mère Havoise; mais quand elle mourut, ses incursions causèrent une frayeur assez en 4034, le partage qu'ils se firent de la suc-grande et assez prolongée pour que les moines cession de leur père devint entre eux une cause de guerre.

EUDES, frère cadet d'Alain V, et tige de la maison de Penthièvre, était Breton par son père et Normand par sa mère, sœur de Richard I, duc de Normandie. La Chronique de Saint-Brieuc a résumé son caractère en quelques mots: Eudo, vir callidus, subtilis et in armis benè doctus. Le partage dont nous venons de parler lui avait assigné la Domnonée, c'est-à-dire la plus grande partie des diocèses de Tréguier, Saint-Brieuc, Dol et Saint-Malo.

(1) Ces délimitations nous sont fournies par un travail étendu et approfondi que notre érudit collaborateur, M. Anat. de Barthélemy, a publié dans une série d'articles du journal la Bretagne, de Saint-Brieuc, du 21 septembre au 2 novembre 1850, sous le titre de Fragments historiques sur les seigneurs du Goëllo et du Penthièvre. L'auteur a si fidèlement coordonné, en les rectifiant parfois, les détails épars dans D. Lobineau, D. Morice, le P. Du Paz, le P. Anselme, La Chesnaye des Bois, les Annales briochines de Ruffelet, etc. etc., qu'il a rendu notre tâche facile. Les nombreux emprunts que nous avons faits à ce travail nous imposaient le devoir et le plaisir de reconnaître ici les services qu'il nous a rendus dans la rédaction de cette notice, qui, bien souvent, en est, ou la reproduction ou le résumé approprié aux exigences de notre cadre.

du Mont-Saint-Michel fissent fondre, tout exprès, une grosse cloche, qui était mise en branle bitants des environs, ou les avertir de se metà son approche, pour appeler aux armes les ha

tre en sûreté.

Fait prisonnier, en 1057, par Conan II, il ne recouvra la liberté que cinq ans plus tard, après avoir renoncé à ses prétentions d'agrandissement, mais non au titre de comte des Bretons, que ses descendants conservèrent jusqu'au XIIIe siècle. Il cessa depuis de se mêler des affaires de Bretagne, mourut le 7 janvier 1079. et fut enterré dans la cathédrale de SaintBrieuc, où on lui fit de magnifiques funérailles. De son mariage avec Agnès, fille d'Alain Canhiart, comte de Cornouaille, et de Judith, fille de Judicaël, comte de Nantes. il eut cinq fils et deux filles. Ces cinq fils seront l'objet de mentions particulières, comme Brient, l'un des

(1) Les recherches récentes de M. de Barthélemy, publiees dans ses Mélanges historiques et archéologiques sur la Bretagne, Saint-Brieuc, 1853, le portent à proposer de modifier cette partie du récit de nos anciens chroni queurs et annalistes. Suivant lui, Alain et Eudes n'auraient pas eu de partage à faire, et par conséquent n'auraient pas eu à lutter ensemble à ce sujet. Tous les détails relatifs à ces guerres se rattacheraient à celles que le premier comte de Penthièvre fit à son neveu Conan.

deux bâtards qu'il eut d'une femme ou de fem-Jean-de-la-Grille, fonda l'abbaye de Bégar, et, mes dont le nom ne nous est pas connu.

l'année suivante, celle de Sainte-Croix, près de la première pierre de cette dernière, à laquelle Guingamp. Il fit poser par son jeune fils Henri il donna des terres s'étendant depuis Pordic en Goëllo jusqu'à Moncontour en Penthièvre.

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GEOFFROI Ier (surnommé Boterel ou Grannon). - fils aîné d'Eudes et d'Agnès de Cornouaille, qui prenait le titre de comte, à Lamballe, du vivant de son père, lui succéda en 1079. Lors de la captivité d'Eudes, il avait fait d'inutiles efforts pour le délivrer. S'étant ligué, en 1074, avec son père et Geoffroi, comte de Rennes, contre Hoël,» comte de Nantes, il fut assiégé par ce dernier » dans Dol, et dut sa délivrance au secours du roi de France. Après la mort de son père, il renouvela ses attaques contre Conan, qui l'obligea à se refugier de nouveau à Dol. Il fut assassiné, le 24 août 1093, dans cette ville, où il était assiégé par Alain Fergent, à la suite de démêlés existant entre lui et ce prince depuis trois ans. Geoffroi s'était acquis la réputation de pieux par ses libéralités envers l'Eglise. En 1083, étant à Dol, il avait autorisé Bernard, abbé de Marmoutiers, à prendre, à Lamballe, tous les biens nécessaires pour doter le prieuré

de Saint-Martin.

D'une femme, dont le nom n'est pas indiqué, Geoffroi eut un seul fils, nommé Conan, qui accompagna Alain Fergent en Palestine. En 1096, il était au siége de Nicée. Guillaume de Tyr le cite au nombre des chevaliers qui montèrent à l'assaut de Jérusalem, à la suite de Godefroi de Bouillon. Mais cette mention doit être erronée; car, d'après Raoul de Caen, Conan aurait été tué l'année précédente dans la bataille livrée, le 28 juin 1097, sous les murs d'Antioche, au général persan Kerboga, bataille où il commandait une partie du deuxième corps de l'armée chrétienne. Emporté par sa valeur, il se serait précipité lui deuxième, au milieu des ennemis. Long-temps après, Raoul de Caen vit sur le bord d'un chemin qui traversait le champ de bataille une tombe surmontée d'une croix que ses compagnons d'armes lui avaient élevée. Il ne laissa aucune postérité.

«Etienne, dit M. Anat. de Barthélemy, » frappa monnaie à Guingamp, à son propre nom, en qualité de comte des Bretons. Son frère paraît avoir imité les monnaies de leur tent un type confus dans lequel quelques arpère Eudes. Les monnaies d'Etienne présen>> chéologues ont cru retrouver les rudiments > d'un profil humain. Il est probable que ce type n'est qu'une dégénérescence des anciens monogrammes des Eudon et des Conan. >> terré dans l'abbaye de Bégar. De son mariage Etienne mourut en 4436 ou 1137, et fut enavec Havoise de Guingamp, il avait eu six fils et deux filles. Trois de ces fils Geoffroi Botherel II, Henri Ier et Alain-le-Noir II, seront plus loin l'objet de mentions distinctes.

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ALAIN-LE-ROUx,- troisième fils d'Eudes et d'Agnès de Cornouaille, n'apparaît dans l'histoire qu'en 4065, époque où il offrit son épée à Guillaume de Normandie pour l'aider à conquérir l'Angleterre. Débarqué avec un corps nombreux de Bretons, il se distingua dans plusieurs batailles, particulièrement à celle d'Hastings, en 1066. En récompense de ses services, la reine Mathilde lui fit obtenir les fiefs d'Edwin, comte de Mercie, dans l'évêché d'Yorck. Là, dans un lieu nommé Gilling, il construisit une forteresse à laquelle il donna le nom de Richemond, et qui devait mettre ses domaines à l'abri des attaques des Danois et des Anglais. L'un des principaux barons de la cour du roi Guillaume, il fut chargé par lui, en 1086, d'assiéger le château de Sainte-Suzanne, où s'était retiré Herbert, comte du Mans. Il mourut pendant cette expédition, qui dura quatre ans, au moment où il allait épouser la fille de Malcolm, roi d'Ecosse, et fut enterré à Edmondsburg.

ETIENNE,second fils d'Eudes et d'Agnès de Cornouaille, réunit, après la mort de ses ALAIN-LE-NOIR Ier,- quatrième fils d'Eudes frères, tous les domaines des comtes bretons; et d'Agnès de Cornouaille, comte de Richeet, par son mariage avec Havoise de Guingamp, mond, après son frère Alain-le-Roux, suivant il y ajouta le pays de Guingamp, les fiefs de quelques chroniqueurs, prit part, ainsi que lui Lanvollon, de Goëllo, de Châtelaudren et d'A- et Brient, à la conquête de l'Angleterre. Comme vaugour, qui appartenaient aux anciens sei-il mourut sans postérité, ses fiefs retournèrent gneur de Guingamp. Il fit des donations à Sainte-à son frère Etienne. Croix de Guingamp et approuva celles que les DERRIEN, cinquième fils d'Eudes et d'Aseigneurs de Dinan firent, vers 1408, à l'abbaye gnès de Cornouaille, fut la tige des seigneurs de Marmoutiers. En 1123, année où son fils Geof- de la Roche-Derrien. Il éleva au dessus de Tréfroi lui déclara une guerre qui dura trois ans, et guier, sur la rivière du Jaudy, un château ause termina par la perte de la seigneurie de Lam- quel il donna son nom. La chatellenie de la balle, que le rebelle contraignit son père à lui Roche-Derrien, entrée dans la maison de Clisabandonner, Etienne donna l'abbaye de Saint-son, par le mariage de Plaison, fille naturelle Melaine à l'église de Saint-Sauveur de Guin- de Conan, sire de la Roche-Derrien, avec Oligamp, en fondant des anniversaires pour le re- vier Ir de Clisson, puis confisquée par Pierre pos des àmes de ses parents. En 1130, Etienne, Mauclerc, après sa victoire de Châteaubriant, avec le concours de saint Bernard et de saint fut donnée, en 1317, à Cui de Bretagne, par

son frère, et en 1356 à Duguesclin, après que | voyant sans enfants, donna, en 1205, en préJean de Montfort eut levé le siége de Rennes. sence du roi Philippe-Auguste, tous ses doBRIENT, bâtard de Fudes, accompagna maines à son cousin Alain, seigneur du Goello. HENRI Ier, · frère du précédent et seigneur du Goëllo depuis 1136, en fut dépossédé, vers 1460, par son neveu Conan IV. contre qui il avait pris les armes, et ne dut le recouvrer qu'à la paix de Montmirail, conclue en 4166 entre les roís de France et d'Angleterre, ou même à la mort de Conan, en 4474.

ses frères Alain-le-Roux et Alain-le-Noir à la conquête de l'Angleterre. Il marcha, avec Guillaume Gualdé, contre Edwin et Morcar, qui. soutenus par Dirmet, roi d'Irlande, avaient abordé à Exeter avec soixante-six navires, pour venger leur père Harold. Brient les battit dans deux combats livrés le même jour, en 1069 ou 1070, et la mêlée fut tellement chaude que, si En 1480, il témoigna au pape Alexandre III l'on en croit Guillaume de Jumièges et Thomas son repentir du scandale qu'il avait causé en Walsingham, sans la nuit, pas un Anglais n'au- chassant de l'abbaye de Sainte-Croix de Guinrait survécu. Peu après, Brient soumit la Cor- gamp le prieur Moïse, qui lui avait adressé des nouaille. Fidèle à la reine Mathilde, il se joi- représentations sur ce qu'il vivait en concubignit, en 1139, aux barons qui cherchaient à nage avec la fille d'un gentilhomme du pays de relever le parti de cette princesse, à Bristol. Des Tréguier, et, pour réparer ses torts, il fit digénéalogistes ont supposé que Brient épousa verses donations. De son mariage avec Mahault, Ynnoguen ou Ynnoguent de Chasteau-Brient, fille de Jean Ier, comte de Vendôme, et de Beret qu'il fut l'auteur de cette célèbre maison. the du Puy du Fou, qu'il avait épousée en 1154, M. Anat. de Barthelémy ne partage ni cette opi-il laissa quatre fils: Alain, dont nous parlerons nion ni celle du P. Du Paz, qui veut que cette plus loin; Gelin ou Gestin, tige des vicomtes même maison ait possédé le fief de Pordic. de Coëtmen-Tonquedec (voy. Coëtmen ); CoComme M. Bizeul (t. Ier, p. 306), il croit qu'on nan, tige des seigneurs de Pordic, et Etienne, a confondu le fils d'Eudes avec un homonyme, mentionné seulement dans quelques chartes. fils d'un Thiêrn et d'une Ynnoguen, mert avant 4062, qui avait donné Saint-Sauveur de Béré à l'abbaye de Redon, et qui eut un fils du nom de Geoffroi. (Voy. Baluze, Miscell. 233, et D. Morice, Pr., I, 417.)

ALAIN-LE-NOIR II, - frère des précédents. frères, pour le partage de la succession de leur A la suite des guerres qu'il eut avec ses deux père, guerres qui semblent s'être prolongées jusques vers 1138, il obtint le comté de Richemond. GEOFFROI BOTEREL II,-second fils d'Etienne pour lequel il rendit hommage au roi d'Angle(Eudes l'aîné mourut avant son père), fit à ce terre l'année suivante. Partisan d'Etienne de prince, dès 1122, une guerre qui lui assura la Boulogne, compétiteur de la reine Mathilde, il possession du pays de Lamballe, et probablement fut chargé par ce prince, en 1141, de défendre de tout le Penthièvre. Après la mort d'Etienne, Henri, fils du roi d'Ecosse, contre Ranulf de ses trois fils se disputèrent de nouveau sa suc- Chester. Le comte de Richemond, après s'être cession. Geoffroi conserva ce qu'il avait obtenu emparé de Hotun et de Ripun, pilla les trésors par les armes; Henri eut le Goëllo, et Alain le conservés dans le château de Godelinck. Juscomté de Richemond avec une partie du pays que-là, il avait assez fidèlement suivi le parti du de Guingamp. roi d'Angleterre; mais, lors du combat livré Geoffroi, passé en Angleterre, probablement par Rauulf à Etienne, près de Lincoln, il se repour y rejoindre son oncle Brient, qui com-tira du champ de bataille dès le commencement mandait le château de Wallingford pour la reine de l'action. Cette désertion ne lui fut d'aucun Mathilde, embrassa la cause de cette princesse, profit; car Ranulf, qui, avant d'en venir aux qu'il accompagna quand elle partit de Norman-mains, avait adressé à ses soldats une harangue die pour retourner à Winchester. Il était encore où il avait qualifié Alain « d'homme méprisable, à ses côtés lorsque, trahie par la fortune, elle fut réduite, en 1147, à fuir nuitamment d'Oxford. Revenu en Bretagne, il y mourut en 4148. Il avait fondé ou contribué à fonder, en 1137. l'abbaye de Saint-Aubin-des-Bois, de l'ordre de Citeaux.

» souillé de tous les crimes, » l'attira dans une entrevue, l'obligea à restituer les trésors de Godelinck et lui infligea le supplice qu'il avait fait subir aux évêques de Salisbury et d'Hely. celui d'une diète sévère et prolongée, dans une prison où il fut enchaîné comme une bête fauve.

Il ne laissa qu'un fils nommé Rivallon, sei- Etienne et Alain ayant recouvré la liberté en gneur de Guingamp et de Penthièvre, connu 1142, ce dernier s'attacha de nouveau, mais seulement par la confirmation qu'il fit de la pour peu de temps, à la fortune du roi. Toufondation de Saint-Aubin, et par une charte si- jours prêt à vendre son épée au plus offrant, il gnée à Moncontour, en 1152, pour confirmer s'associa à Guillaume, chancelier d'Ecosse et les libéralités faites par son aieul Etienne à partisan de Mathilde, lequel voulait se faire reSaint-Melaine, au sujet des églises de Guin-connaître évêque de Durham. Richemond margamp. Son fils aîné Etienne mourut lépreux en cha à la tête d'une nombreuse armée contre 1164, et son autre fils, Geoffroi, Boterel III, se Guillaume, le véritable évêque, l'obligea à se

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