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chard ne les attendit pas; il marcha le premier châteaux de son fils tomber au pouvoir des seicontre eux; ils se réfugièrent en Basse-Breta- gneurs qu'il avait provoqués. Se sentant trop gne, mirent le jeune Arthur en sûreté dans le faible pour leur résister, if essaya de les diviser château de Brest, et, sous les ordres du comte et y réussit. Mais l'échec que les barons esde Léon et du vicomte de Rohan, ils combat-suyèrent en 1222, à Châteaubriant, n'ébranla tirent si vaillamment les cotereaux du roi d'An- pas la résistance du comte de Léon, et Pierre gleterre, que ce prince essuya une complète finit par reconnaître ses droits. déroute (1197).

On retrouve Guyomarch et son frère Hervé parmi les seigneurs qui se réunirent, après l'assassinat d'Arthur, pour aviser aux affaires de l'Etat (1203-1204) et venger cet odieux attentat. Guillaume le Breton, qui a écrit en vers épiques la vie de Philippe-Auguste, n'y a point oublié ces deux guerriers lorsqu'il célèbre les victoires de son héros sur Henri II. Richard, s'entretenant avec son père des preux qu'ils comptaient dans leur camp, lui raconte en ces termes des traits de la force prodigieuse de Guyomarch dont il avait été témoin, à la cour, sans doute, du comte son père :

On ne sait pas en quelle année mourut Conan. Les enfants qu'il eut d'une sœur d'Alain, comte de Penthièvre, sont: 1° Guyomarch, qui suit; 2o Isabeau, mariée à Alain VI, vicomte de Rohan, qui mourut en 1266.

GUYOMARCH VIII,-dans le cours des expéditions par lesquelles il se formait au métier des armes avant de recueillir l'héritage de son père, prit part à la glorieuse bataille de Bouvines. en 1214, parmi les quarante bannerets bretons qui combattaient dans l'ost de Philippe-Auguste.

Le génie turbulent de Pierre Mauclerc n'avait pas moins agité la France que la Bretagne.

Quid Paganellos (les Paynel) referam geminosque Leones Il avait, à la satisfaction des seigneurs Bre

Britigenas fratres Herveum cum Guidomarho
Quorum presidio generosa Leonia pollet?
Hic nuper coram nobis durissima pugno
Tempora fregit equi mortem que subire coëgit
Ichnomonumque (1) sui patris nihilominus ictu
Solius pugni, prægrandi corpore monstrum
Coram patre suo morti succumbere fecit.

(Liv., vers 245, etc.)

tons, été condamné par saint Louis, pour crime de félonie, à perdre l'administration du duché. Guyomarch entra avec les principaux barons du pays dans le traité que le Roi leur fit offrir pour assurer l'exécution de cet arrêt. Il s'agissait ensuite de constater les anciennes prérogatives Ce seigneur, dont la patience, suivant ce por-sement des infractions et des empiètements du de ces grands vassaux, pour obtenir le redrestrait, n'égalait ni l'intrépidité, ni la vigueur, mourut en 1208, laissant de Margilia, sa fem- coupable. Ce fut l'objet d'enquêtes préparées me, dont la famille n'est pas connue : 1° Conan, pour être soumises à la justice royale, qui les qui suit; 2° Salomon, qui assista aux Etats de prit en considération. Il y est établi que les ba1203 et 1225, à la fondation de la ville de Saint- dernière volonté, de la tutelle de leurs héritiers rons pouvaient disposer naguère, par acte de Aubin-du-Cormier, et qui fut gouverneur, du château de Guarplic en 1234; 3° Hervé, men- mineurs; en un mot, que les dues ne s'arrotionné aux nécrologes de Daoulas et de Lande-geaient alors ni ce droit de tutelle qu'on nomvenec, qui mourut en 1218, au retour de la mait le bail, ni celui d'exiger l'hommage des

hommes de leurs vassaux. Les droits des comTerre-Sainte. tes de Léon sont plus spécialement consignés CONAN dit le BREF ou le COURT, avait as-dans l'enquête faite à Tréguier en 1235. On y sisté avec son père aux Etats tenus à Vannes en 1203. Il fut un des seigneurs qui eurent le plus à souffrir de l'esprit inquiet et avide apporté dans le gouvernement du duché par Pierre Mauclerc, à qui l'influence de Philippe-Auguste avait procuré l'alliance d'Alix, fille de Geoffroi II. Pierre, prétextant des usurpations faites par les comtes de Léon sur les attributions du domaine ducal, fondit sur leurs terres et s'en saisit si complètement qu'ils furent contraints de chercher asile dans les bois, et que leurs hommes de guerre furent réduits à vivre de pillage.

Leurs intérêts n'étaient point isolés; le sentiment d'un danger commun rallia autour de Conan le comte de Goëllo, le vicomte de Rohan et la noblesse de Tréguier. L'attaque d'Amaury de Craon, sénéchal d'Anjou, contre Pierre Mauclerc, survint alors à propos pour les aider à se débarrasser de ce dernier, qui vit plusieurs des

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lit qu'ils étaient en possession du droit de bris sur le littoral de leurs domaines, qui, pour le pays de Tréguier, s'étendait, sous Guyomarch VII, depuis Morlaix jusqu'aux environs de Lannion, et qu'ils avaient la régale dans l'évêché de Léon (4). On y voit que leurs cadets tenaient en juveigneurie, et que Pierre Mauclerc avait brulé les lettres de restitution octroyées à ce dernier comte par la duchesse Constance et son fils Arthur.

Guyomarch VIII assistait, avec Hervé de Léon, sieur de Noyon, à l'entrée solennelle de Jean-le-Roux, comme duc de Bretagne, dans la ville de Rennes, en 1237; il prit la croix en

(1) Un acte inséré aux Preuves de l'Histoire de Bretagne (Pr., t. I. col. 1019), établit qu'il existait pour le pays de abrogée par les coutumes générales du duché, publiées Léon une assise ou coutume particulière. Elle dut être au commencement du siècle suivant. On sait qu'en France la rédaction de ces codes effaça ainsi un très-grand nombre de législations locales.

1238; mais il mourut avant 1239, année du départ des croisés, avec lesquels il devait suivre l'expédition. On ignore le nom de sa femme, dont il ne laissa que Hervé qui suit.

On sait qu'il était mort avant 4281, car Catherine de Laval, dame de Landevran, sa veuve, recevait alors de Jean-le-Roux une rente de 80 livres pour lui tenir lieu des héritages affecHERVÉ IV— vendit, au duc Jean-le-Roux, tés à son douaire. Sa naissance, plutôt que sa la ville, le château et le port de Brest, par fortune, facilita l'établissement d'Anne, sa fille transaction passée à Quimperlé, en 1239, pour unique, qui épousa Prigent, vicomte de Coet

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VICOMTES DE LÉON.

une rente de 50 livres. Les termes de cet arran-men. Ainsi finit cette lignée de nobles barons qui gement, préparé par des contestations, font voir que l'habile et avide suzerain avait commencé avaient tenu l'épée et le sceptre de la Bretagne par mettre un pied dans la place (1). Cette ces- dans ses jours les plus difficiles, qui avaient sion, peu conforme au droit public de la Bre-été le rempart de son indépendance contre les tagne, qui ne permettait pas aux ducs d'acqué-rois francs, ses défenseurs contre les Normands rir de leurs sujets, pouvait, sous d'autres rap-barbares, contre ceux non moins terribles de ports, ne pas l'être à la justice. On vit du la race des Plantagenet, et les plus fidèles soumoins, l'année suivante, le comte de Léon, et tiens des vieux droits et de la nationalité du le vicomte son parent, marcher sur Quimperlé pays. Leur chute, malheureusement indigne de et en brûler le château, pour protester contre si glorieuses destinées, fut un grand pas vers le traité qui lui enlevait la ville de Brest. Cela l'unité de la puissance souveraine, qui acheva n'empêcha pas Hervé d'aliéner au même duc, plus tard de s'élever sur les ruines des maisons en 1254, ses droits dans la succession d'Isa- de Penthièvre et d'Avaugour. beau de Léon, sœur de son père. L'histoire ne parle plus d'Hervé IV, qui mou- HERVÉ I,-fils puîné de Guyomarch VI, comte rut en 1264, laissant de Marguerite, dont on de Léon, reçut, comme on l'a vu, dans la sucignore le nom de famille: 1° IIervé V, son succession de son père, vers 1179, par un partage cesseur; 2o Alain, qui vivait en 1277; 3° Anne, plus avantageux que celui que lui assignaient mariée à Roland de Dinan, seigneur de Mon-les lois du pays, les fiefs de Landerneau, Coëttafilan; 4° N... de Léon, qui épousa successi- meur-Daoudour, Pensez, en Léon, avec ceux vement Guillaume de Plouer et Hamon Chenu. de Plogastel-Daoulas, Crozon, en Cornouaille, HERVÉ V, dernier comte de Léon, qui et Bourgneuf, au pays de Poher. trouvait les domaines de sa famille démembrés Il fut mêlé aux divers événements dans lespar la politique d'un prince décidé à abaisser quels l'histoire mentionne le nom de Guyotout ce qui pouvait lui porter ombrage, devint march VII, comte de Léon, son frère, parut au une proie facile pour cet ennemi caché. Sous ce Parlement de Vannes en 1203, et fut le bienchef prodigue et sans dignité, la grandeur de faiteur de l'abbaye de Daoulas, fondée par son la maison de Léon, déja ébranlée, allait s'af-père. Il assistait en 1206 à l'inauguration du faisser par un rapide et effrayant déclin. Ce fut en vain que Riou de Pénanros, sénéchal du comté, essaya d'en rétablir les affaires, en rachetant des terres aliénées. En moins de douze ans, Hervé eut aliéné pièce à pièce son comté à Jean-le-Roux, et sa ruine était complète. Pour juger de l'état auquel Hervé-le-Dissipateur était réduit en 1277, il suffira de lire l'acte suivant, lequel constate qu'il ne lui restait plus rien, Mort en 1208, il laissa de Marguerite, fille pas même le titre de son ancienne seigneurie: d'Alain III, vicomte de Rohan, 1° Hervé, qui «A tous ceux qui orront et verront ces présen- suit; 2° Guyomarch, seigneur de la Grande-Pa»tes lettres, Hervé jadis viscomte de Léon....lue; 3° Salomon, qui eut son partage au pays >> sachent tous que comme noble homme notre de Poher; 4° Alain, sieur de Pensez; 5° Cons>> chier seigneur J. duc de Bretaigne nous eut tance, mariée à Payen de Malestroit. >> donné un bon d'estrier pour mener o nous >> outremer, nous avons le dit d'estrier vendu è >> en avons receu le pris et nous tenons pour >> bien paièz do dit destrier.... et do dit cheval » quitons le dit duc. »

(1) Si l'on en croit Albert Le Grand, dès le xi' siècle, les ducs de Bretagne auraient disposé de la ville de Brest, puisque, en 1065, Conan II en aurait accru l'enceinte et fortifié le château. Mais cette assertion n'est guère conciliable avec l'indépendance et les droits de souveraineté dont les barons jouissaient dans leurs domaines, ni avec le traité qui vient d'être mentionné.

chef de saint Mathieu, apôtre, à l'abbaye de ce nom, et s'honore, dans un titre de ce monastère; de l'avantage d'avoir pu vénérer ces reliques avant les autres seigneurs de sa maison: « Ego Herveus de Leonia, qui primus dominorum Leonensium... receptioni et venerationi sacro-sancti capitis B. Mathei, apostoli interfui. » (D. Morice, Pr., t. Ier, col. 807.)

à

HERVÉ II, dont le nom figure sur la liste des guerriers bretons qui combattirent en 1214 Bouvines, prit la croix en 1218 avec Morvan, vicomte du Faou, dont il avait épousé la sœur. Ce dernier étant mort à Acre, en Palestine, dans la même année, Hervé, empressé de recueillir son héritage, partit aussitôt pour retourner en Bretagne, malgré la défense du patriarche de Constantinople, avec une flotte qui ramenait en France seize mille hommes. Assaillie par la tempête en vue de Brindes, cette flotte perdit

sept vaisseaux, sur l'un desquels Hervé trouva
la mort.

On suppose que ce seigneur avait été précédemment marié, et que c'est par cette alliance que le fief de Guémené-Theboë, domaine con-j sidérable aux environs d'Hennebon, entra dans sa famille; on ne connaît de ses enfants que Hervé qui suit.

HERVE III- se réunit aux comtes de Léon, ses cousins, pour se défendre contre Pierre Mauclerc, qui attaquait par toutes les voies les anciens droits de leurs seigneuries. Il assista au couronnement du duc Jean-le-Roux, en 1237, et il prit la part la plus active à la guerre entreprise contre ce prince en 1240, guerre qui commença par la prise et l'incendie de son château de Quimperlé, et qui durait encore lorsque Hervé mourut en 1241.

Il avait épousé la fille de Hugues, seigneur de Châteauneuf-en-Thimerais, dans le Perche, près Chartres, dont la famille devait tenir à la maison de Dreux. Il en eut Hervé, qui lui succéda, et Alain, dont le fils, appelé François, épousa l'héritière de Kermavan ou Carman.

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de Noyon-sur-Andelle, qui succéda à son père LEO gonnet, Saint-Mathieu et Daoulas; fondateur, en 1304, fut bienfaiteur des abbayes de Lanen 1336, de l'hôpital de Landerneau, qu'il dota de dîmes sur la paroisse de Ploudaniel, et d'un droit de chauffage sur la forêt de Plou-avas, autrement Guipavas. Son nom est encore cité apprenons, par exemple, qu'il était fondé à prédans d'autres transactions par lesquelles nous lever un droit sur les navires entrant à Camaret, et qu'il possédait les sécheries de poisson établies à Poulgoazec, près Audierne, et à Pentyr, près Crozon.

Décédé en 1337, il laissa de Jeanne de Montmorency, dame de Frémerville: 1° Hervé, qui suit; 20 Errard de Léon, seigneur de Frémerville, cité dans les guerres de la succession de ces à Olivier, vicomte de Rohan, et, en seBretagne; 3° Jeanne, mariée en premières nocondes, à Jean, sire de Derval; 4° Mahaut, qui, en 1348, était femme de Hervé, sieur du Pont-Labbé; 5° Amice, partagée par son frère en 1338, mariée ensuite: 1° En 1343, à Olivier, sire de Tinténiac; 2o à Guillaume, sire du Chastelier.

faut pas confondre avec un autre sire de Léon HERVÉ VII. Ce vicomte de Léon, qu'il ne du même prénom, long-temps attaché à la cour de Jean de Montfort, embrassa avec sa famille

HERVÉ IV,- seigneur de Châteauneuf, donnait des inquiétudes à Jean-le-Roux, qui crut devoir se prémunir contre ses entreprises en gagnant une partie de ses vassaux. La guerre cependant éclata en 1258 entre le duc et ses barons. Jean eut l'habileté de se ménager la dé-le parti de Charles de Blois. fection de plusieurs d'entre eux, ce qui lui liİl combattit sous la bannière de ce prince aux vra les autres, qui furent défaits à Château-siéges de Rennes, Saint-Aubin-du-Cormier et briant. Hervé fut obligé de souscrire une obli- Hennebon, en 1341 et 1342. Après la prise de gation de 10,000 livres, monnaie de Bretagne.teau de la paroisse de Trégarantec, que la tradipour se rédimer des confiscations que le vain- tion locale place au lieu de Porz-Seach, il y fut Carhaix par Charles, s'étant retiré dans un châqueur fit alors prononcer contre lui. On trouve divers actes au nom de ce seigneur, pris avec Errard, son frère, Olivier, son cousin, notamment un accord avec le duc Jean-le-Roux et d'autres chevaliers, par Gauthier de Mauny et d'autres chevaliers, par Gauthier de Mauny pour la construction de la halle de Plouay Olivier de Clisson, de la défense de Vannes, il et Tanguy du Chastel. Chargé, plus tard, avec bourg situé près Hennebon et dépendant du fief de Guémené-Theboë, où ce prince avait eut à soutenir les efforts d'une nombreuse araussi des droits qu'il tenait de la fille de Geof-mée commandée par Robert d'Artois; mais une froi, seigneur de Hennebon. On ignore l'époque précise de sa mort. Il avait eu de Mahaut de Poissy, dame de Noyon - sur - Andelle 4° Hervé, qui suit; 2o Guillaume, évêque de Léon; 3° Anne, mariée à Guillaume, seigneur de la Roche-Moysan.

escalade, habilement protégée par une ruse de guerre, livra la place à l'ennemi. Heureux de s'être échappés, les deux capitaines profitèrent de leur liberté pour réparer cet échec. Ils levèjoignit à eux, et, malgré la résistance de Robert rent des troupes, le maréchal de Beaumanoir se HERVÉ V - succéda à son père. L'histoire barrières et les portes, et reprirent cette cité. d'Artois, qui fut blessé à mort, ils forcèrent les garde le silence sur ce seigneur, qui mourut en De nouvelles fatigues leur étaient réservées. 1304. Il avait épousé Jeanne, fille d'Alain VI. Vannes fut bientôt attaqué par Edouard, roi vicomte de Rohan, dont il laissa sept enfants: d'Angleterre. Ce prince, déconcerté par l'échec 4° Hervé, qui suit; 2° Guy, évêque de Léon en qu'il y rencontra, laissa les soins du siége à ses 1342; 3° Raoul, dit de Langueon; 40 Olivier, lieutenants. Dans un des combats livrés sous sieur de Caudan, dont le nom est cité dans les les murs, il arriva que les assiégés s'avancèrent guerres de Charles de Blois contre Jean de Mont- trop loin, et que les assiégeants cherchèrent à fort; 5o Guillaume, tige des seigneurs de Hac- pénétrer par les barrières. Elles furent fermées queville; 6° Amice, mariée à Bernard, sire de si brusquement, que le vicomte et Clisson resla Roche-Bernard; 7° Isabeau, femme de Guil-tèrent en dehors et furent pris par les Anglais, laume de Harcourt, sieur de Saucoye. fermé dans la place. En 1344, le vicomte obtint tandis que le comte de Stampfort se trouva ren

HERVÉ VÍ, vicomte de Léon et seigneur

T. II.

sa liberté, pour une somme de 10,000 écus d'or, | mes, le lion emblématique de cette illustre maià la prière du comte de Derby. Chargé, en retour- son; parmi celles qui n'existent plus, on peut nant en France, de dénoncer à Philippe de Va- mentionner les seigneurs du Faou, ceux de lois la reprise des hostilités, il s'acquitta de Pont-Labbé, du Juch et de Nevet. A. D. B. cette commission et reprenait le chemin de la Bretagne, lorsqu'il mourut à Angers dans la même année (1).

Marié 10 à Marguerite de Retz; 2° à Marguerite d'Avaugour, fille de Henri IV, comte de Goëllo, tante propre de Jeanne, dite la Boîteuse, il laissa pour enfants: 4° Hervé, qui suit; 2o Jeanne, mariée vers 1349 à Jean Ier, vicomte de Rohan, auquel elle apporta les biens de sa maison; 3o Catherine, mariée: 1° à Henri de Plédran, et 2o à Guillaume de Hacqueville, son parent; 4o Marie, qui épousa : 1° Jean, sire de Guergorlai, et 2o Jean Mallet, seigneur de Graville, maréchal de France.

LÉON DE SAINT-JEAN (JEAN MACÉ, connu en religion sous le nom DE ), — né à Rennes, le 9 juillet 1600, appartenait à une des premières familles de cette ville. Dès sa plus tendre enfance, qu'il passa chez ses parents, il donna des preuves d'un bon naturel et d'une piété précoce. Il n'avait encore que seize ans quand il entra, comme novice, dans l'institut des carmes de l'Etroite-Observance, et, un an après, le 25 décembre 1617, il y prononça ses vœux. Après avoir terminé ses études de théologie, il s'appliqua avec tant d'ardeur et de succès à se perfectionner dans les sciences et les lettres, qu'il excita un étonnement général, et qu'on ne savait ce qu'on devait le plus admirer, de la maturité et de la rectitude de son esprit, ou de l'universalité de ses connaissances. La lecture journalière des Saintes-Ecritures élevait tellement son âme, que sa manière de vivre atteignit à une perfection jugée digne, par ses supérieurs, d'être indiquée comme règle à suivre. Sa réputation croissant de jour en jour, il prêcha, quoiqu'il La vicomté de Léon, érigée en principauté en ne fût pas encore revêtu de la prétrise, soit dans 1572, a passé en 1643, par le mariage de Mar-l'intérieur de son couvent, soit dans les églises guerite, duchesse de Rohan, avec Henri Chabot, seigneur de Sainte-Aulaye, à la maison de Rohan-Chabot, où les plus prochains héritiers au titre de duc de Rohan continuent de porter celui de Prince de Léon.

HERVÉ VIII, — le dernier des vicomtes de Léon, de la lignée des comtes de Léon, resta, comme son père, fidèle à la cause de Charles de Blois. Il fut l'un des ôtages dans le traité des landes d'Evran, passé en 1363 et demeuré sans effet. Il décéda la même année, sans postérité, à l'abbaye de Prières, laissant des legs à divers établissements religieux. C'est ainsi que ses biens passèrent à Alain VIII, vicomte de Rohan,

héritier de sa sœur aînée.

travail.

de Rennes, où, par son éloquence et la pureté de ses doctrines, il se concilia l'admiration des membres du clergé et du Parlement. Il remplit successivement toutes les fonctions de son ordre, excepté celles de général. Nommé prieur Cette branche a fourni plusieurs rameaux. d'Angers, du couvent du Très-Saint-Sacrement Nous avons cité les seigneurs de Pensez; leurs de Paris, vulgairement appelé les Billettes, il armes, brisées en juveigneurie, sont entrées, acheta cette dernière maison, au nom et avec par une alliance du XIIIe siècle, dans le blason le produit des cotisations des couvents de toute des Kerret; les seigneurs de Hacqueville, en la province de Touraine. Il éprouva de grandes France, dont l'un fut chambellan du roi Charles difficultés dans la négociation de cette affaire, VI. Les seigneurs de Caraman et ceux de Lan- qui fut pour lui un sujet d'inquiétudes et de fagueouez sont rattachés à la même origine par tigues jusqu'à son entière conclusion. Mais des traditions que nous avons suivies dans ce soutenu par le crédit et l'intérêt de plusieurs personnages puissants, il parvint à la terminer en 1633. Il fut nommé provincial de Touraine dans l'assemblée provinciale qui se tint à Orléans en 1635, sous la présidence de Bernard le chapitre provincial qui fut présidé, au mode Sainte-Madelaine, et réélu, en 1644, dans thieu Pinault. La même année, il fut nommé nastère de Saint-Joseph-de-Chalain, par Maprovincial de la Terre-Sainte, et visiteur apostolique du royaume de France. Enfin, dans le chapitre général tenu à Rome en 1660, il fut élevé aux fonctions de premier assistant du général. Il prêcha très-souvent devant les rois Louis XIII et Louis XIV. Les sermons qu'il prononça devant ce dernier prince, pendant l'Avent de 1652 et le Carême de 1653, nous ont été conservés. Il vécut dans l'intimité du cardinal de Richelieu, qu'il assista même dans ses

On reconnaissait les sires de Penhoet de Léon comme sortis des comtes de Léon; le même honneur a été revendiqué par ou pour d'autres familles, qui portaient, en général, dans les ar

(1) Hervé VII tenait une cour fastueuse et donnait des fêtes splendides dans son château de la Roche. On en trouve la description dans des lettres de 1336 citées par M. de Kerdanet (2 livraison, p. 349, Lycée armoricain, 1823). Il avait, comme ses prédécesseurs, des pages, des gardes et un connétable qui présidait à la garde du château, et un fauconnier. Ces deux dernières charges étaient héréditaires dans une famille dont une branche puinée subsiste en Bretagne : c'est la famille de la Roche, qui tire évidemment son nom du lieu où s'exerçaient ces L'office de la fauconnerie était annexé à la terre de Guerbileau, en Commana, dont un sieur de la Roche épousa l'héritière.

offices.

derniers moments. Son caractère facile, sa pro- | l'an 1294, où la ville de Ptolémaïs fut assiédigieuse fécondité, sa rare éloquence, sa pro- gée et prise par les Sarrasins, qui y tuèrent plus fonde connaissance des langues latine, grec-de trente mille chrétiens, le monastère du que, italienne et française, ainsi que des let-Mont-Carmel fut réduit en cendres, les relitres divines et humaines, lui procurèrent l'ami- gieux massacrés, et leur ordre entièrement tié des papes Innocent X et Alexandre VII, et chassé de la Palestine; mais, plus tard, le P. des cardinaux François et Antoine Barberini. Prosper du Saint-Esprit, carme espagnol, ayant Il fut très-recherché d'un grand nombre de été envoyé, comme missionnaire, en Perse, et princes de l'Eglise, de personnages distingués nommé prieur d'Ispahan, revint à Rome après de la cour de France, de savants du XVIIe siècle avoir terminé les affaires de sa mission. Enet d'hommes recommandables par leur piété. Il voyé une seconde fois en Orient, il entreprit, mourut au couvent des Billettes de Paris, le avec la permission de ses supérieurs, la recon30 décembre 1671. Voici en quels termes un destruction du monastère du Mont-Carmel, et, ses biographes (le P. de Villiers, Biblioth. car- en 1633, il obtint, à force de présents, du prince melitaná), résume le jugement qu'il porte de qui gouvernait alors la Montagne, l'autorisace savant religieux : « In sæculo quasi stella tion, pour les Carmes, d'y séjourner, moyen» surrexit matutina, in Carmelo tanquam sol in nant une redevance annuelle de deux cents » diebus æstatis præluxit, in aulâ quasi vas écus. Ces religieux s'y sont maintenus depuis, » auri solidum, ornatum omni lapide præetioso nonobstant les diverses persécutions qu'ils ont >> emicuit, omnibus tum corporis tum animæ essuyees de temps en temps. L'ouvrage du P. » dotibus insignitus, et suis omnibus intrà mo- Léon retrace ces vicissitudes. IV. Encyclope> nasterii septa prætiosus sodalibus. » Ce la- diæ præmissum, seu sapientiæ universalis deliborieux et savant religieux a laissé une grande neatio, adumbrans generalis eloquentiæ atrium, quantité d'ouvrages remarquables, non seu- templum, sacrarium; quibus præmittitur de lement par la diversité des matières, mais virtutis, scientiarum, et eloquentiæ corrupteplus encore par la vigueur et l'élégance du lis, deque earum restauratione accurata disstyle, aussi bien que par l'étendue des connais-quisitio. Parisiis, 1635, in-4°, grand papier. V. sances qu'ils attestent I. Vita venerabilis Prædigmata triplicia eloquentiæ. Parisiis, 1635. Joannis Soreth, ordinis Carmelitarum genera- VI. Varia præambula ad provinciæ Turonensis lis, transcripta ex vetustissimo codice manu- et observantia Rhedonensis constitutiones. Pascripto R. P. fratris Walterii de Terra-Nova. risiis, 1636-4639, in-4°. VII. Rhetoricorum RayParis, 1625, in-4°. Cette vie est placée en tête mundi Lullii nova evulgatio. VIII. Disciplina d'un ouvrage du P. Soreth, ayant pour titre : prudentiæ. IX. Palatium philosophiæ. X. PoeExpositio parænetica in regulam Carmelita- tici lusus: ubi magnorum aliquot virorum elorum Rhedonensium, etc. Le P. Léon déclare (p. 2), gia. Ces quatre ouvrages parurent à Paris, en qu'il a conservé le fond du manuscrit dont il 1637. XI. Historia Carmelitarum provinciæ est l'éditeur, et que les changements qu'il y a Turonensis. Parisiis, 1640, in-4°. XII. Epistola apportés se réduisent à quelques corrections de supplex cum ode Eucharistica ad Urbanum VIII style et à une meilleure disposition des matiè- Pontif. Max. Parisiis, 4637. XIII. Economia res. II. Typus, seu pictura vestis religiosa, qua veræ religionis christianæ, catholicæ, mysticæ, distincte repræsentatur et antiquorum, tam in sermone naturali, morali et politico adornata. nova quam in veteri lege monachorum multiplex Parisiis, 1644, in-4°. Il y a des exemplaires qui habitus; et polissimæ rationes ob quas Carme- ont pour titre: Religio christiana, catholicolitæ pullo seu grisao-nigro colore nativo in mystica, physice, ethice, politice demonstrata. vestibus utuntur. Parisiis, 1625, in-4°. On ne sau- L'auteur joignit à son texte une démonstrarait s'imaginer quelle érudition le P. Léon, tion intitulée: Economie de la vraie Religion malgré sa jeunesse, a déployée dans cet écrit. chrétienne, catholique, dévote, démontrée par Il ne fallait rien moins qu'une patience claus- un raisonnement naturel, moral et politique. trale pour se livrer à de si arides recherches, XIV. Delineatio observantia Carmelitarum qui, de nos jours, seraient regardées comme Rhedonensis, in provincia Turonensi : in qua puériles. Saint Chrysostôme, Zozyme, Scaliger. carmelitica historia compendium, Turonensis aucune autorité n'est négligée par lui pour ar- provinciæ status, conventuum fundationes et river à la démonstration de cette vérité, que la instaurationes designantur. Parisiis, 1646, incouleur gris-noir, vulgairement appelée cou-4°. Louis de Sainte-Thérèse (livre Ier des Annaleur de minime, fut adoptée de tous temps par les des Carmes déchaussés de France) et le P. les Carmes; que la peau de brebis, dont se cou- Lelong (Bibl. hist.) font une mention honoravrait le prophète Elie, auquel ces religieux fai- ble de cette histoire. XV. Studium sapientiæ saient remonter leur institution, était de cou-universalis, 3 vol. in-fo. Le premier volume leur châtain ou de minime, etc. Les apôtres, saint Jérôme et une foule d'autres écrivains sacrés sont, en outre, invoqués par le P. Léon. III. Carmelus restitutus. Parisiis, 1634, in-4°. En

qui parut à Paris, en 1657, traite des sciences profanes, et a pour titre : Contextus scientiæ humanæ. Le second et le troisième, comprenant les sciences divines, parurent à Lyon, en

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