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Carramois est évidemment ici une faute du copiste, qui a pris l'R de rois pour troisième jambage d'une M. Lebault a nommé Alain et Olivier de Keranrais, et aucun de ceux qui ont parlé du combat des Trente n'a hésité à suivre cette leçon. Il n'est donc pas besoin de s'arrêter à en prouver l'authenticité.

Le commencement du combat ne fut pas favorable aux Bretons, et le poète l'avoue:

Les Bretons ont du pis, ne vous mentiray mie
Car deux sy en sont mors et trespassés de vie,
Et trois sont prisonniers.....

Bamborough se croit déjà vainqueur, propose à Beaumanoir de se rendre, et ajoute qu'il ne l'occira point, mais qu'il fera de lui un présent à sa mie. Cette manière de gaber son capitaine enflamma de colère Alain de Keranrais:

Alain de Carramois si l'a bien entendu;

Et lui dit: Glout, Trichierre, quest-ce que penses-tu,
Penses-tu à y voir hom' de telle vertu :"

Le mien corps te deffie au jourd'huy, de par fu;
Maintenant le ferray de mon glayve esmoulu.
Alain de Carramois loust à présent feru
Par devant de sa lance dont le fer fu agu,
Que parniy le visage, sy que chacun la veu
Jusques en la cervele lui a le fer embatu,

Il estendit son glaive si que Bombourc est cheu.
Il sailli sur les piès et cuida joindre a lu;
Messire Guiffroy de Bouez si la bien congneu;
Et le fiert d'une lance si qu'il la aconcheu
Et Bomcboure chay mort a la terre abatu.

DEUC DE), -frère de La Chalotais, dont il se montra, en toute circonstance, l'adversaire obstiné, naquit à Rennes vers la fin du règne de Louis XIV, et fut pourvu, au Parlement de Rennes, d'un office de conseiller, qui fut liquidé à 48,000 livres en 1734. Il est mort le 17 décembre 1786, laissant les ouvrages suivants, dans lesquels la faiblesse de la poésie n'est nullement rachetée par l'intérêt des situations I. Philippe de Macédoine, tragédie en cinq actes et en vers. Berlin, 1752, in-12. Ibid., 1754, in-12. II. Les Lusitains, ou les Révolutions de Portugal, tragédie par Sixte ***. Berlin, 1753, in-8°. III. Télémaque à Tyr, tragédie en cinq actes et en vers. Berlin, 1752, in-12. L'auteur avait envoyé cette pièce à Voltaire, en le priant de lui dire ce qu'il en pensait. Sur le dernier feuillet, on lisait Fin de la tragédie. Voltaire effaça l'n du mot fin, et renvoya la pièce.

Kéranroy est encore auteur d'une diatribe amère, injuste, et en prose incorrecte, dont le manuscrit autographe et inédit, daté de 1770, existe à la bibliothèque de Rennes, no 90 des manuscrits, sous ce titre Critique des principes de M. Duparc-Poullain. La préface commence ainsi : « L'intitulé du livre de M. Du» parc-Poullain ne répond pas à ce qu'il écrit.

»

Ce trait prouve qu'Alain de Kerahrais prit la On pourait plus justement l'intituler la Jurispart la plus honorable à la bataille, en renver-» confus ne fait que compiller des arrests sans prudence sans principes. Cet auteur obscur et sant mortellement blessé le chef des Anglais;» en dire le vray motif. Il faut donc, que Geoffroy du Bouez acheva. Il n'est point pour co»mancer la critique de son ouvrage, établir des parlé dans la suite du poème de l'oncle d'Oli>> principes. >> P. L...t. vier, et son nom ne se retrouve pas dans la monstre ou revue de Jean de Beaumanoir, du KERBRIAND (JEAN), surnommé Hu22 juin 1351, trois mois après le combat, ni guelin, que l'on croit né à Lannion, et qui fut dans celle du 30 août de la même année, ou associé d'Anglebert de Marnef, imprimait à l'on voit figurer Alain de Keranrais et plusieurs Paris au commencement du xvIe siècle. Nous de ses compagnons, à la rencontre de Mi-Voie, ne connaissons que deux ouvrages sortis de ses tels que Geffroy-du-Bois, chevalier; Louis presses; ce sont: I. Decretum aureum Gratiani Gouyon, Le Fontenois (de Fontenay), Tristan cum canonibus pœnitentialibus et vita ejusdem de Pestivien, écuyers; et parmi les archers, un Gratiani. Parisiis, 1517 et 1533, in-8° goth. Jehan de Keranroye. Enfin, dans une monstre II. Decretalis epistole supremi ortodoxe ecclede la compagnie de Hue de Ker-Autret, à Pa- sie principis Gregorii noz: ab infinitis mendis ris, le 20 novembre 1356, on trouve Bizien de nunc de novo expurgate. Parisiis, 1531, in-8° Keranrez, écuyer porte-targe du capitaine. goth. M. Cornillet, de Lamballe, si connu par (Voy. Dom Morice, Pr., I, 1469, 1472, 1501) ses infatigables et consciencieuses recherches Cette famille de Ker-an-rais ou Ker-an-roye sur l'histoire de Bretagne, a bien voulu nous était, comme nous l'a appris Guy Leborgne, adresser une note de laquelle il résulte que originaire de la paroisse de Plouaret, où son Kerbriand travailla, en outre, à la rédaction et manoir existe encore. M. Pol de Courcy, dans à l'impression d'un Missel à l'usage des relison Nobiliaire de Bretagne, dit qu'un Keran-gieux de l'ordre de Citeaux, enrichi de plusieurs rais se croisa en 1248, et que la branche aînée règles et constitutions. se fondit, en 1432, dans la maison de Montauban, d'où Keranrais a passé, en 1466, aux Rohan - Guéme:é. Le même auteur nous appreud que les Keranrais avaient pour devise: Raiz pe bar, en français: Ras ou comble.

P. L...t.

-

de

KERC'HOZ ou KERHOZ (Jean), Pleubian, aussi nommé Maître Jean de Tréquier, ou de la Vieuville, en latin Villa Senis ces deux derniers mots ne sont que la traduction française ou latine du nom breton Kerhoz), enseigna la grammaire à saint Yves, et l'acKÉRANROY ( Félix-Sixte-Marie CARA-compagna à Paris, lorsqu'il alla y faire son

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avec honneur jusqu'en 1649, époque où il s'en démit en faveur de son fils Jonathas.

Un grand nombre de membres de cette famille ont servi dans la marine. Nous citerons plus particulièrement quatre frères qui se sont distingués dans le xviie siècle.

KERGARIOU (JONATHAS DE), dit l'Audacieux, entré dans la marine, comme garde, le 1er avril 1748, était enseigne de vaisseau depuis le 23 mai 1754, lorsque, commandant la Sardoine, de 12 canons, il prit à l'abordage, le 1er janvier 1759, les bâtiments anglais la Marguerite et l'Amazone, de 24. Fait lieutenant de vaisseau, le 15 janvier 1762, il embarqua en cette qualité, le 28 mars 1765, sur la frégate la Licorne, faisant partie de l'escadre qui alla bombarder Larrache, sous les ordres de Duchaf fault. Le 26 juin, dans la soirée, de Kergariou tenta, à la tête des chaloupes de l'escadre, de brûler les bâtiments qui se trouvaient dans le port de Larrache. Le lendemain, il renouvela port l'attaque; mais la chaloupe qu'il montait échoua dans le port et perdit cinq officiers, du nombre desquels fut Kergariou, sept officiers mariniers et vingt-six matelots ou soldats. P. L...t.

KERGARIOU, -ancienne et noble famille de Bretagne, dont les ancêtres sont cités, dès les temps les plus reculés, pour leurs services militaires et les emplois honorables qu'ils ont occupés. Sans s'arrêter à la Charte d'Odon, de 4057, publiée, il y a quelques années, d'après une copie collationnée signée Chérin, et où figure un Guillaume de Kergariou, chevalier; sans s'arrêter non plus aux montres les plus anciennes où les Kergariou ont comparu, cette famille peut justifier de son antique noblesse par des preuves authentiques parmi lesquelles nous citerons les suivantes : Charte du xiie siècle, de Philippe, évêque de Rennes, avec sceau, contenant un don fait à l'Eglise de Rennes par Alain de Kaerkariou, avec le consentement d'Yvon son père, d'Olive sa mère, et de Guillaume son frère, chevalier. -1249. Procuration don- KERGARIOU-ROSCONNET (le chevalier née par Guillaume de Kaerkariou et deux au- PIERRE-JOSEPH, appelé le Marquis de), — né le tres chevaliers bretons, pour le nolis d'un bâti- 1er juin 1736, au château de Coatilliou, paroisse ment destiné à les transporter de l'ile de Chy- de Ploubezre, entra comme garde dans la mapre à Damiette, scellée de l'écu dudit Guillau-rine, le 4 juillet 1754. Il était lieutenant de vaisme (salle des Croisades, au palais de Versailles). seau depuis le 18 août 1767, et chevalier de - 26 avril 1368. R. de Kergariou, chevalier, Saint-Louis depuis le 8 juillet 1774, lorsqu'il donne, par serment, sa garantie au roi de Fran- fut appelé, le 26 novembre 1778, au commance que messire de Lacouët, chevalier de Bre-dement de la Sensible, frégate de 26 canons. taingne, ne s'armera pas contre ledit roi de France.-3 septembre 1442. François, duc de Bretagne, nomme capitaine de Morlaix son féal et bien aimé chevalier Philippe de Kergariou. -1503. Jean de Kergariou servait le roi Louis XII, et était de la compagnie d'ordonnances de M. le maréchal de Gie. Il rendit de grands services à François Ier, qui les a reconnus par des lettres-patentes de 1524.-1584. Alexandre de Kergaríou, gouverneur de la ville et du château de Morlaix.-1596. Jonathas de Kergariou rendit des services signalés au roi Henri IV, dont il commandait les troupes dans le quartier de Lannion. Le roi, sachant combien il était utile à son service, déclara que s'il tombait entre les mains de l'ennemi, il serait délivré et sa rançon payée.-4647 Kergariou de Kergrist fut connu de son temps dans la province comme l'un des gentilshommes les plus zélés pour la conservation de ses priviléges et des plus affectionnés au service du roi. Après avoir d'abord suivi le parti des armes, avoir assisté au siége de La Rochelle et parfaitement réussi en plusieurs autres occasions, il quitta l'épée pour la robe, à l'âge de quarante-cinq ans, et fut pourvu, en 1638, de la charge de sénéchal de Morlaix, qu'il exerça

Cette frégate s'était séparée, le 22 janvier 1779, de l'armée du comte de Grasse, dont elle faisait partie, et elle cherchait à rentrer dans les Caps, quand le súrlendemain, à la pointe du jour, elle eut connaissance d'un bâtiment ennemi, Le capitaine de Kergariou, présumant que c'était un corsaire, fit courir sur lui. Ce bâtiment l'attendit d'abord; mais, après avoir reconnu la frégate française, il prit chasse. Voyant ensuite qu'il ne marchait pas assez vite pour s'échapper, il cargua ses voiles et se prépara au combat, que de Kergariou commença à huit heures et demie, et qui dura deux heures bord à bord. Les deux bâtiments se dégréèrent réciproquement, et le combat fut interrompu. Mais. sur les onze heures, la frégate française le recommença avec plus de vivacité, et l'ennemi fut forcé d'amener. Ce navire était le corsaire la Marquise-de-Gramby, de 18 canons. Fait capitaine de vaisseau, le 13 mars suivant, de Kergariou devint capitaine de la compagnie des gardes du pavillon, le 7 décembre 1783, chef de division, le 16 décembre 1786, et chevalier de Cincinnatus, en 1789. Ayant émigré en 1791, il fut tué à l'affaire de Quibéron, le 16 juillet 1795.

T. II.

P. L...t.

2.

KERGARIOU-LOCMARIA (THIBAUD ou prise, car l'arrivée du vaisseau et de la secon THEOBALD-RENÉ, comte de), né, le 17 sep-frégate anglaise obligea M. Morel d'Escures tembre 1739, au château de Coatilliou, entra prendre chasse. Thomas Graves, capitaine comme garde dans la marine, le 5 septembre la Magicienne, adressa, plus tard, au com 1755, et fut embarqué, dans le mois de novem- de Kergariou, pour lui témoigner le cas qu bre suivant, sur le vaisseau l'Aigle, commandé faisait de sa bravoure, deux gravures repr par M. de Saint-Alouarn, et faisant partie de sentant, l'une le commencement, l'autre la fi l'escadre destinée pour Saint- Domingue, sous de ce combat. les ordres de M. Périer. Toute cette campagne La Sybille avait à peine réparé les avarice remplit l'année 1756. Fait enseigne de vaisseau qu'elle avait essuyées dans le combat du 2 jar le 17 avril 1757, il fut immédiatement chargé vier lorsqu'elle fut assaillie, le 6 du même mois du commandement des batteries des côtes. De par un coup de vent qui la démâta de tous se 1758 à 1770, qu'il fut fait lieutenant de vais-mâts, et l'obligea de jeter douze de ses canons seau, il ne cessa d'être à la mer, et, dans cet à la mer. Réduite à cet état de détresse, elle na intervalle, il fut chargé de diverses missions viguait sous une voile de fortune quand, le 22 qui auraient dû lui faire obtenir un plus prompt le capitaine de Kergariou, alors remis de sa avancement. En 1774, il commanda la frégate blessure, aperçut plusieurs voiles anglaises au le Serin, sur laquelle il prit plusieurs navires nombre desquelles étaient la corvette le Husanglais qui avaient violé les traités sur le com- sard et le vaisseau de 60 le Centurion. Le Hus merce des nègres. Son journal de cette campagne contenait des détails exacts et circonstanciés sur des mouillages peu fréquentés de SaintDomingue, et était accompagné de plans fidèles de l'anse de Laceul, près du Cap, du môle Saint-Nicolas, des Gouaves et de la baie Ferret, dans File à Vache, baie où il existait un fort, dont il croyait la destruction aussi indispensable que l'établissement du port des Gouaves, sans lequel le môle ne pouvait, selon lui, exister en temps de guerre.

Capitaine de vaisseau depuis le 13 mars 1779, il commandait, au mois de septembre 1780, la frégate de 32 la Junon, avec laquelle il s'empara, auprès de la Trinité, de la corvette anglaise la Rover, de 20 canons, qui ne lui opposa qu'une faible résistance.

sard se porta sur la Sybille qui, toute désemparée qu'elle était, eut ainsi à le combattre. Combattre n'est pas précisément le mot, car la corvette ne tira qu'une bordée; mais elle porta au dessous de la flottaison, et noya dans un instant toutes les poudres de la Sybille. Les pompes ne franchissant plus, la frégate française fut forcée de jeter à la mer douze nouveaux canons. Pendant qu'on faisait cette opération, la corvette revint à la charge, en compagnie du Centurion qui, de son côté, làcha deux bordées à la Sybille, et la contraignit ainsi d'amener son pavillon.

On a prétendu, sur la foi des rapports anglais, que le capitaine de Kergariou, aussitôt qu'il vit le Hussard, avait hissé un pavillon anglais audessus du sien, afin de se faire passer pour une Commandant ensuite la frégate de 32 la Sy-prise, et qu'il n'avait arboré son propre pavilbille, il était parti de Saint-Domingue, depuis lon qu'après avoir reconnu l'inutilité de sa rule 27 décembre 1782, avec le brick le Railleur, se. Voici ce qui se passa. Le capitaine français, escortant un convoi de seize voiles,, destiné probablement pour se soustraire à l'attaque des pour l'Amérique septentrionale, lorsque, le vaisseaux qu'il apercevait, et dont il ne pou2 janvier 1783, se trouvant en dehors des dé-vait discerner la force, avait placé son pavillon bouquements, il aperçut, à huit heures du ma- au dessous du pavillon anglais. Lorsque le Hustin, trois bâtiments qui lui donnaient chasse. Lorsqu'il fut assez près pour reconnaître qu'il avait affaire à un vaisseau, l'Endymion, de 50 canons, et à deux fregates de 32, l'Emerald et la Magicienne, il fit signal au convoi de continuer sa route avec le tailleur. A deux heures, jugeant que la Magicienne était suffisamment distancée des deux autres batiments anglais, il porta sur elle et engagea le combat bord à bord. Le feu fut très-vif et très-meurtrier de part et d'autre. La Magicienne avait dejà perdu son måt d'artimon, lorsqu'une volée, tirée à mitraille, porta tout entière sur le gaillard de la Sybille, tua onze hommes et renversa le capitaine Kergariou, que l'on crut mort pendant quelques moments. M. Morel d'Escures, son second, prit le commandement et continua de combattre avec la même vigueur. La Magicienne fut rasée comme un ponton, mais non

sard fut assez près, le capitaine de Kergariou le hêla, et ne recevant pas de réponse, il abaissa le pavillon anglais et ouvrit le feu. Il avait, en outre, fait attacher dans les haubans de la Sybille un yacht anglais qui, engagé dans ce moment, ne put être enlevé, et c'est vraisemblablement de ce yacht que le capitaine du Hussard a voulu parler, lorsqu'il a prétendu que le capitaine français avait combattu sous pavillon anglais. Cependant le yacht, qui n'est pas d'ailleurs un pavillon de nation, pouvait d'autant moins, dans cette circonstance, être considéré comme tel, qu'il ne flottait pas à la corne. Quoi qu'il en soit, sir Thomas Russel, capitaine du Hussard, prétendit que Kergariou, en faisant le signal de détresse, et en laissant le Hussard approcher sans précaution et recevoir une bordée, avait employe un stratagème condamné par le droit international maritime. (Vatel, Sur la Loi

dans les canots, et le capitaine de Kergariou se vit dans l'obligation d'abandonner sa frégate échouée et sabordée.

des Nations, liv. III, chap. X, p 69, art. Stratagème.) A son retour en France, Kergariou, que Russel avait traité avec une excessive rigueur, pour ne pas dire avec ignominie, si l'on s'en rap- Commandant, en 1780, la frégate de 32 la porte au récit de l'Annual biography and obi- Belle--Poule, il croisait de conserve avec la frétuary for the year 1820, présenta les faits gate l'Aimable et la corvette le Rossignol, à sous un tout autre aspect; et les dépositions quatre lieues sud-sud-ouest du Croisic, quand faites le 14 avril de la même année (1783) au il fit rencontre, le 16 juillet, du vaisseau angreffe de l'amirauté de Tréguier, par l'état-ma-glais de 64 le Nonsuch, capitaine James Waljor et l'équipage de la Sybille, dépositions qui lace (le même qui commandait la division anexistent en original aux archives du ministère glaise à l'affaire de Cancale). La Belle-Poule, de la marine, vinrent confirmer sa propre décla- après avoir fait signal à ses deux conserves ration. L'examen de cette affaire, ordonné par de prendre chasse, fit vent arrière, allure qui le ministre de la marine, démontra la fausseté lui était la plus avantageuse. En vain elle jeta des allégations du capitaine du Hussard, et une à la mer tout ce qui pouvait alléger son poids dépêche de ce ministre au comte de Vergennes, et augmenter sa marche. Le Nonsuch l'atteiportant la date du 14 septembre suivant, cons- gnit vers les onze heures trente minutes du tata la loyale conduite de Kergariou, qui s'était matin. Quand on fut à portée de pistolet, le rendu au Centurion, et non au Hussard, mais capitaine de Kergariou ordonna de se tenir prêt dont Russell revendiquait la capture, parce que, à envoyer la bordée de la batterie et des gailsupérieur en grade au commandant du Centu- lards aussitôt qu'on verrait le Nonsuch lancer rion, il avait fait amariner la prise. sur babord. Cet ordre fut exécuté avec tant de succès, que les trois bordées de la Belle-Poule, dirigées avec une extrême promptitude, dégréèrent le vaisseau anglais de ses manœuvres hautes, et l'obligèrent de culer un instant. Ce léger avantage fut de courte durée. Le vaisseau s'étant rapproché se trouva par le travers de la Belle-Poule, bord à bord, et la désempara tellement qu'elle ne put manoeuvrer. La prenant ensuite par le bossoir de babord, il l'écrasa de son feu pendant un quart-d'heure. Le combat se soutenait d'une manière qui tenait du prodige de la part de la Belle-Poule, ardente à continuer la célébrité de son nom, et son capitaine se portait partout, entretenant l'exaltation de son équipage, lorsqu'il fut mortellement blessé. Il voulait mourir sur le gaillard de sa frégate, mais on crut devoir le transporter au poste du chirurgien, où il expira un moment après. La lutte continua quelque temps encore avec acharnement; mais M. de la Motte-Tabourel, second de la frégate, fut obligé d'ameP.L...t.

Le comte de Kergariou, qui était chevalier de Saint-Louis depuis le 24 décembre 1775, fut admis, le 16 août 1784, dans l'ordre de Cincinnatus. Lorsqu'il émigra, au commencement de la Révolution, il avait fait neuf campagnes en Amérique, trois voyages au-delà du cap de Bonne-Espérance, et s'était trouvé dans cinq escacadres et trois combats où il avait reçu d'effroyables blessures. Fait prisonnier à la descente de Quibéron, il donna à ses compagnons d'infortune l'exemple d'une fin vraiment chrétienne. Récitant lui-même l'Office des morts aux prisonniers, il sut leur inspirer le courage dont il était animé, et qui ne se démentit pas lorsqu'il marcha à la mort.

P. L...t.

KERGARIOU-COATLÈS (RAYMOND - MARIE, chevalier DE), né au château de Coatilliou, le 14 août 1742, entré comme garde dans la marine le 11 décembre 1755, enseigne de vaisseau en 4763, lieutenant le 1er octobre 1773, chevalier de Saint-Louis en 1776, et lieutenant-ner son pavillon. colonel d'artillerie le 4 avril 1780, commandait, en 1779, la frégate de 26 la Danaé, faisant partie de l'expédition qui sortit de Saint-Malo, au mois d'avril, pour tenter un coup-de-main sur Jersey. Le 13 mai suivant, la Danaé et plusieurs autres bâtiments de moindre force, chassés par une division de sept bâtiments anglais, se réfugièrent dans la baie de Cancale, ou le capitaine de Kergariou espérait que les batteries de la côte le protégeraient contre des forces si supérieures. Il y fut suivi par les ennemis, qui l'approchèrent vers midi 30 minutes, à demi-portée de canon. Quoiqu il pût à peine se défendre, l'espoir d'être secouru lui fit essuyer pendant quelque temps le feu d'un vaisseau de 50 canons et de trois frégates; mais après une courte défense, l'équipage, réduit à lui seul, et comptant dix hommes tués et vingt blessés, se précipita

KERGARIOU DU COSQUER (FRANÇOISLOUIS DE) - fils de messire Charles Kergariou et de dame Yvonne du Châtel, seigneur et dame du Cosquer, né le 13 juin 1725, à PlounevezMoëdec ( arrondissement de Lannion), était chevalier de Saint-Louis et maréchal-de-camp en retraite, lorsqu'eurent lieu, à Quimper, où il demeurait, les élections des membres de l'administration départementale du Finistère. Elu président, lors de l'installation, le 1er août 1790, il concourut à la préparation et à l'exécution de tous les actes de cette assemblée. La division du territoire, l'établissement du nouveau système financier, l'assiette et la répartition des impôts, l'organisation administrative, religieuse et politique du département, tels furent les principaux travaux auxquels il prit

Chambre des députés. Dans l'accomplissement de ces deux mandats successifs, il fit preuve de droiture et de capacité, soit comme orateur, soit comme membre actif de diverses commissions, principalement dans la discussion des lois de douanes ou de finances et de celles qui

part, et dans l'accomplissement desquels il sut des Côtes-du-Nord, dont les habitants le choisiallier une sage fermeté au respect de la loi, dont rent, à deux reprises, pour les représenter à la il tempéra bien souvent la rigueur. Kergariou présidait encore l'administration départementale, lorsqu'à l'occasion des journées des 31 mai, 1er et 2 juin, elle prit une série de mesures pour protester contre les violences de la majorité conventionnelle. Incarcéré et traduit devant le tribunal révolutionnaire de Brest, comme fédé-intéressaient notre industrie linière. Elevé en raliste, il fut condamné et exécuté le 3 prairial an II (22 mai 1794), avec vingt-cinq de ses collègues, au nombre desquels étaient Leprédour, Morvan, etc. (Voy. ces noms.) P. L...t.

1826 à la dignité de pair de France, il montra au Luxembourg un caractère modéré et indépendant. Démissionnaire par refus de serment en 1830, il se retira dans son château de la Grandville, où il se consacra exclusivement à KERGARIOU DE LA GRANDVILLE (Jo- l'étude des moyens de relier le passé au préSEPH-FRANÇOIS RENÉ-MARIE-PIERRE, comte DE), sent et à l'avenir. Ainsi envisagé, le travail fut -né à Lannion, le 25 février 1779, se destina pour lui, non seulement une distraction, mais d'abord à l'École polytechnique. Venu à Paris un devoir qu'il accomplit avec d'autant plus de après le 13 vendémiaire, il y suivit des cours persévérance, qu'il avait encore la conscience d'économie politique, de physique et de chimie. d'être utile à son pays par ses recherches et par Quelques années se passèrent pourtant sans le noble et judicieux emploi qu'il faisait de sa qu'il se décidat pour aucune carrière. Membre, grande fortune. C'est à ses encouragements en 1808, d'une députation envoyée à Napoléon qu'on doit la création de la Société archéologipar le collége électoral des Côtes-du-Nord, il que des Côtes-du-Nord, dont il fut nommé préfut nommé chambellan, et demanda, dans son sident d'honneur. Il avait amassé des trésors enthousiasme impérialiste, à faire la campagne scientifiques que son urbanité se plaisait à renqui allait s'ouvrir : « Pas cette fois, lui répondre accessibles à tous les hommes studieux. dit Napoléon; cela ferait des jaloux. » Rentré Des documents historiques d'un haut intérêt, dans sa famille, il s'y prépara à la vie publique une vaste et curieuse bibliothèque, riche en rapar de fortes et solides études en économie politique et en histoire. Nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 30 juin 1811, et sous-préfet du Havre le 14 juillet suivant, il fut élevé, le 26 décembre de la même année, aux fonctions de préfet d'Indre-et-Loire. Il débutait à peine dans la direction des affaires de ce département qu'une disette dont il fut affligé lui fournit maintes occasions de déployer une sollicitude active et éclairée dont le pays a conservé le souvenir. Deux ans après survint la chute du gouvernement dont Kergariou avait recherché et embrassé le service avec tant d'ardeur; s'il ne concourut pas à la provoquer par ses actes, on peut croire, du moins, qu'il l'appela de ses vœux ou qu'il l'accepta sans trop de regrets, à en juger par l'empressement qu'il mit à se rallier à la Restauration. Nommé, au mois d'octobre 1814, KERGOET (Antoine de ), auteur d'une officier de la Légion d'Honneur et préfet du réfutation de Saumaise, sur Tertullien, article Bas-Rhin, Kergariou se démit de ses fonctions Pallium. Voici à quelle occasion. Le P. Petau et se retira à Versailles pendant les Cent-Jours. avait publié des livres de controverse contre Appelé, le 2 août 1815, à la préfecture de la Saumaise: Kergoët s'en mêla en sous-ordre, Seine-Inférieure, il trouva moyen, malgré les et composa contre le célèbre écrivain son libelle exigences de la politique, de donner une impul- intitulé: Antonii Kercoetii aremorici animadsion active et féconde à la recherche et à la res-versorum liber ad Claudii Salmasii notas, in tauration des monuments historiques de ce dé- Tertullianum, de Pallio. Rennes, chez Yves partement les vitraux de la sainte chapelle de Halec, 1622, petit in-8°. Champigny, l'abbaye de Saint-Georges-de-Bo- Ce livre est curieux. La préface est d'une cherville, et le cirque de Lillebonne, qu'il fit bénignité équivoque et traîtresse : Vale, mi déblayer, fixèrent particulièrement son atten- Salmasi, et me ama, lui dit-il, après l'avoir tion. Lorsqu'il quitta la Seine-Inférieure, avec accablé de grossières injures, telles que celles le titre de conseiller d'Etat, les regrets de ses de téméraire, arrogant, ignare, plein de pus et administrés le suivirent dans le département de venin. (Sic.) Après tout, il veut bien décla

retés bibliographiques nationales, et une col-
fection de monnaies gauloises, l'une des plus
complètes de France, avaient fait du château
de la Grandville une sorte de sanctuaire de la
science, où l'obligeance et les lumières du
propriétaire permettaient à qui voulait de pui-
ser. C'est là qu'il est mort le 15 juin 1849.
Les détails qui précèdent sont extraits de l'E-
loge de M. le comte de Kergariou, ancien pair de
France, etc., prononcé dans la séance publique du
congrès de l'Association bretonne, à Morlaix,
le 10 octobre 1850, par M. Ath. Saullay de l'Ais-
tre, président de la Sociéte archéologique et his-
torique des Côtes-du-Nord, chevalier de la Lé-
gion-d'Honneur. Saint-Brieuc, L. Prudhomme,
1851, in-8° de 44 pages.
P. L...t.

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