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à Djalal, prince arménien du pays de Khatchen, appelé aujourd'hui Cara-bagh, qui les présenta à Baïdjou, à la veuve de Tchormagoun et aux autres généraux mongols. Ils demandèrent qu'avant tout, on leur livrât la mère, la femme et la fille de Keï-Khosrou, qui, lors de l'invasion dans le Roum, s'étaient réfugiés en Cilicie. Baïdjou renvoya les ambassadeurs arméniens avec cette réponse et les fit accompagner de ses propres députés. Hethoum fut affligé de la condition qui lui était imposée; mais, cédant à la nécessité, il fit remettre les princesses aux of ficiers de Baïdjou, et lui envoya de nouveaux ambassadeurs. Le chef mongol satisfait, conclut une alliance avec Hethoum, et lui fit remettre un diplôme (Altemga), qui constatait son état de vassal du grand Khan.

L'année suivante, 1245, les Mongols s'emparèrent des contrées situées au nord du lac de Van, et prirent, entre autres villes, Khelatt, qu'ils remirent, d'après l'ordre de l'empereur Ogotaï, à la princesse géorgienne Thamtha, fille d'Ivané, et sœur d'Avak, qui avait été l'épouse du prince Aschraf. Ils occupèrent ensuite Amid, entrèrent dans la Mésopotamie, prirent Roha, Nassibin et beaucoup d'autres villes, que les habitants avaient aban

données à leur approche; mais les chaleurs de l'été firent périr la plupart des chevaux de cette division mongole, qui se vit obligée de se retirer.

La domination mongole s'étendait de plus en plus. Le prince de Moussoul, Bedr-uddin Loulou, manda au prince de Damas, qu'il avait conclu, en son nom, un traité avec les Mongols, en vertu duquel les habitants de la Syrie leur payeraient un impôt, proportionné aux facultés des contribuables; les plus riches, dix dirhems; les gens de la classe moyenne cinq, et les pauvres dirhem. Le contenu de cette lettre fut publié à Damas, et l'on procéda à la levée de l'impôt (1).

un

La même année on reçut à Bagdad, par des pigeons, l'avis que les Mongols étaient entrés à Scheherzour, à huit journées au nord de Bagdad, et avaient saccagé cette ville, dont le seigneur, Mélik-ud-din Mohammed, fils de Sancour, s'était réfugié, dans un château fort (2).

En 1246, les Mongols s'étant avancés jusqu'à

(1) Macrizi, Histoire d'Égypte, Zéhébi, tom. II, (2) Novaïri,

Ya'couba, furent attaqués et mis en fuite par les troupes de Bagdad, que commandait le petit Dévatdar. On leur fit quelques prisonniers (1).

Le noyan Baïdjou ne se croyait pas maître de la Géorgie, tant que la reine Rouzoutan, qui restait enfermée dans la forteresse d'Ousaneth, refusait sa soumission. Ce fut en vain qu'il lui envoya des présents et lui demanda une entrevue pour conclure avec elle un traité d'amitié et d'alliance; Rouzoutan se garda bien de quiter son asyle, et n'accueillit pas mieux une proposition semblable qu'elle reçut de la part de Batou, qui depuis la mort d'Ogotaï, en 1241, était le plus puissant des princes tchinguiziens; seulement elle fit conduire à ce souverain son fils David, comme ôtage, le mettant sous sa protection.

Baïdjou, irrité de la résistance opiniâtre de Rouzoutan, résolut de donner aux Géorgiens un autre chef, qui lui fut soumis. Le dernier roi George Lascha, frère de Rouzoutan, avait laissé un fils naturel, nommé David, que cette reine avait envoyé dans le Roum,

(1) Novaïri.

à l'époque où sa fille y était conduite pour épouser le sultan Keï-Khossrou; il était détenu, depuis dix ans, à Césarée. Baïdjou chargea Vahram, prince arménien de Schamkhor, d'aller chercher David, et lorsqu'il fut arrivé au camp mongol, les princes arméniens le proclamèrent roi et lui prêtèrent serment de fidélité. Vahram, à la tête des troupes arméniennes et géorgiennes, auxquelles se joignit un corps mongol, conduisit David à Metskhitha, ancienne ville patriarcale de la Géorgie, où ce prince fut sacré. On marcha ensuite contre la forteresse d'Ousaneth. Rouzoutan, réduite alors à la dernière extrémité, s'empoisonna et recommanda, en mourant, son fils au Khan Batou.

Il fallait au jeune roi la confirmation du grand Khan. Il partit pour la Mongolie, et assista à l'inauguration de Couyouc, en août 1246. Le fils de Rouzoutan s'y trouvait également; Batou avait fait conduire son protégé au lieu fixé pour l'élection d'un nouveau Khacan. Les sollicitations des deux compétiteurs amenèrent le partage du royaume de Géorgie. Le fils de Lascha eut la Géorgie proprement dite; celui de Rouzoutan, la partie occidentale de ce royaume, comprenant l'Imirethi, la Mingrélie, l'Abkhazie. Les limites des deux

États suivaient les montagnes qui séparent le cours du Cyrus de celui du Phase. Ils reçurent tous deux le titre de roi; mais David, fils de Lascha, eut un droit de suzeraineté sur son cousin (1).

Le roi Hethoum avait envoyé à la cour du nouvel empereur, son frère Sempad, généralissime de ses troupes, pour lui porter son hommage. Sempad obtint la restitution de quelques villes de la Cilicie qui avaient été prises par les sultans de Roum, et à son retour, il alla présenter l'ordre de Couyouc à son lieutenant Baïdjou, qui le fit exécuter.

Quelques années après, on eut à Bagdad 647. une nouvelle alerte. Les Mongols s'étaient 1249-50 avancés jusqu'à Dacouca, et avaient tué le préfet de cette ville, Bilban (2).

Nassir, prince de Damas, reçut de la part du grand Khan des lettres de sûreté. Il les portait à sa ceinture. Des présents magnifiques attestèrent sa reconnaissance.

Une division mongole entra, dans la Mésopotamie, pilla le pays de Diarbekir, et

648.

1250-1.

650.

1252-3.

(1) Mémoires sur l'Arménie, par Mr. St. Martin, t. I, p. 384 et suiv., t. II, p. 292.

(2) Novaïri,

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