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I

bus arabes. Kamil, sultan d'Égypte, dont les domaines au-delà de l'Euphrate étaient également menacés, marcha du Caire à la tête de son armée. De Damas il se dirigea vers l'Euphrate; dans la traversée du désert, entre Selemiat et ce fleuve, quoique ses troupes, qui étaient nombreuses, eussent pris des chemins différents, il périt de soif beaucoup d'hommes et de chevaux. Ayant appris à Harran que les Mongols avaient évacué Khelatt, le sultan d'Égypte alla mettre le siége devant Amid. La conquête de cette place, qui appartenait au prince Mass'oud, petit-fils d'Ortok, était le but réel de son expédition. Il était accompagné de son frère Aschraf, qui lui avait donné le conseil de l'entreprendre, de tous les princes eyoubites et du sultan du Roum. Le siége ne dura que cinq jours; Mass'oud, prince faible et voluptueux remit sa capitale au sultan Kamil, qui la donna en 18 oct. apanage à son fils Salih, et Mass'oud reçut quelques terres en Égypte, où il alla s'établir. Maître de la ville d'Amid, Kamil fit attaquer safer. la place de Hissn-Keïfa, qui capitula également, et ce fut le terme de son expédition (1).

er moh.

630.

1232.

nov.

(1) Novaïri. Macrizi, Histoire d'Égypte, tom. Ier.

Les troupes mongoles, sous les ordres de Tchormagoun, et après sa mort, de Baïdjou, continuèrent pendant une vingtaine d'années, à piller, ravager, dévaster les contrées situées à l'occident de la Perse. Elles firent une seconde incursion dans le pays d'Erbil, et s'avancèrent jusqu'au Tigre; puis elles prirent la ville d'Erbil; elles y firent un grand butin et brûlèrent beaucoup de maisons; mais elles ne purent pas s'emparer de la citadelle, où s'étaient enfermés les habitants, qui se défendirent avec courage, et dont il périt un grand nombre par la disette d'eau. Au bout de quarante jours, les Mongols se retirèrent, après avoir reçu une forte somme en or (1).

Ils ravagèrent ensuite la lisière septentrionale de l'Irac Aréb, jusqu'à Zenk-Abad et Sermenraï, qu'ils saccagèrent. Le Khaliphe Mostanssir mit Bagdad en état de défense; voulant faire un appel à tous les habitants capables de porter les armes, il adressa cette question au corps des Oulémas : « Lequel est << l'acte le plus méritoire, du pélérinage de

633.

1235-6.

634.

1236-7.

635.

1237-8.

Bar

(1) Raschid, chapitre des souverains contemporains de la régente Tourakina et de l'empereur Gouyouc. Hebræus, pag. 497.

redj. 635.

la

<< la Mecque, ou de la guerre contre les in<< fidèles? » La réponse unanime fut que c'était guerre sainte. Elle fut prêchée dans Bagdad. Les hommes de loi, les seigneurs, le peuple s'exercèrent au maniement des armes. Le Khaliphe avait l'intention de marcher en personne; on l'en dissuada. Ses troupes rencontrèrent l'ennemi à Djébel Hamrin, sur la rive du Tigre, au nord de Tacrit, le mirent en déroute, en tuèrent un grand nombre et délivrèrent les captifs qu'il avait faits à Erbil et à Dacouca. Peu après un corps de quinze mille Mongols entra sur le territoire de Bagdad, et s'avança jusqu'à Dja'feriyé; mais il se retira, à l'approche de l'armée khaliphale, composée d'Arabes et de Turcs (1).

Cette même année, sur la nouvelle qu'une armée tatare de dix à quinze mille hommes 1238. était rentrée dans l'Irac Aréb, et s'était avan

mars

cée jusqu'à Khanekin, bourg situé à quelques lieues au midi de Holvan, le Khaliphe fit marcher contre eux un corps de sept mille cavaliers, sous les ordres du général Djémalud-din Beïlik. Les Mongols employèrent avec succès leur stratagême ordinaire; ils prirent

(1) Raschid. Chapitre des souverains contemporains de l'empereur Mangou.

la fuite et attirèrent leurs ennemis dans une embuscade; ils les passèrent presque tous au fil de l'épée. Le général Beilik disparut (1).

Au nord, les Mongols avaient pris, en 1235, Gandja, dans l'Arran, livré cette ville aux flammes et passé ses habitants au fil de l'épée. L'année suivante, les troupes de Tchormagoun, quitant la plaine de Mougan, envahirent à la fois l'Albanie, la Géorgie et la Grande-Arménie, dont presque toutes les villes furent saccagées. Les princes et le peuple se réfugièrent dans les montagnes. La reine Rouzoutan choisit pour asyle la forteresse inexpugnable d'Ousaneth, dans les montagnes de l'Iméréthi.

En 1238, Tchormagoun conquit le pays situé entre l'Aras et le Kour, sur plusieurs princes arméniens, feudataires du trône de Géorgie, dont la plupart étaient de la famille d'Ivané, connétable de ce royaume. L'un de ses généraux (2), Ghadaghan, prit

(1) Novaïri. Bar Hebræus, pag. 499.

(2) Selon l'historien arménien Tchamtchéan, Tchormagoun avait sous lui deux chefs principaux Penal noyan et Moular noyan, et quinze autres d'un grade moins élevé: Ghadaghan, Tchaghata, Toughata, Sonitha, Djola, Asouthou, Batchou, Thoutou, Khouthon, Arslan, Okotha, Khola, Khourhoumdji, Khounan et Cara bouga.

636.

1239.

Kedapagou et Varsanaschod. Un autre, Moular, s'empara de Schamkhar et de toutes les forteresses des environs. Djola, frère de Tchormagoun, prit le fort de Khatchen, dont le seigneur, Djalal, neveu d'Ivané, se réfugia dans le fort de Khohk, près de Kandzassar. Sommé de se rendre, il prêta serment de fidélité au souverain mongol, s'obligeant au tribut et au service militaire. Tchagata assiégea et prit la ville de Lorhi, qui appartenait au prince d'Ani, Schahinschah, fils de Zacaria, et neveu d'Ivané, lequel parvint à se sauver. Les Mongols pénétrèrent ensuite en Géorgie, où ils prirent Tmanisé, Schamschouildé, Tiflis et d'autres villes. Toughata assiégea dans la forteresse de Gaïen Avak, fils d'Ivané, qui se rendit. L'année suivante, Vahram, prince de Schamkhar, qui, lors de la prise de cette ville, s'était enfui dans les montagnes, et Eligoum Orpélian, se soumirent également (1). Tchormagoun, suivi des princes Vahram et Avak, marcha sur la ville d'Ani, l'ancienne capitale de l'Arménie. Il la fit sommer; on déclara au parlementaire

(1) Extraits de l'Histoire d'Arménie de Tchamtchéan, publiés par Mr. J. Klaproth, dans le Nous. Journ. asiat., tom. XII, pag. 200 et suiv.

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