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domaines royaux dans l'Irac et le Fars, lui mandant : « Puisque vous possédez, en vertu « de vos droits et des suffrages unanimes, le << trône de mon bon père, il me faut un << territoire qui puisse fournir à l'entretien « des troupes que je commande. Si vous m'ac« cordez les provinces qui appartiennent main<< tenant au domaine privé (1), la meilleure intelligence règnera entre nous; si non, ce « but désiré ne sera pas atteint. » — Le sultan répondit: «< Par un effet de notre affection et « de notre sollicitude à son égard, nous lui « confirmons la possession du Khorassan, son << apanage. S'il désire que nous y joignions <«< une autre province, qu'il vienne au Cou« riltaï; après avoir conféré avec lui, nous << ne lui refuserons pas nos faveurs; mais s'il << persiste dans sa désobéissance, nous ferons << marcher contre lui (2).

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Ahmed avait reçu des mains de ses ambassadeurs la réponse du sultan Kélavoun. D’Alatac, où il se rendit vers l'été de l'année 1283, 682. il fit partir pour l'Égypte le scheïkh Abd-ur

(1) La plupart des districts de l'Irac et du Fars appartenaient alors au domaine privé.

(2) Vassaf, 1. c.

rahman, afin de conclure la paix avec cette puissance.

Il avait mandé au prince Coungcourataï de venir le trouver, sous le prétexte d'un Couriltaï. Ce prince se rendit à Alatac, et à son arrivée, il envoya en présent des raretés du Roum au prince Argoun, qui en retour lui fit remettre deux colliers de guépards. L'intime liaison qui s'était formée entre ces deux princes, avait déjà excité les soupçons d'Ahmed; il reçut alors l'avis que Coungcourataï était convenu avec Argoun de se saisir de la personne du sultan, le jour d'un festin, et qu'il avait gagné plusieurs chefs de l'armée. Ce complot lui fut révélé par l'un des conjurés. Le matin du jour fixé pour son exécu27 sch. tion, c'était le 18 janvier 1284, le général

Alinac arrêta Coungcourataï, qui fut mis à mort; on lui cassa l'épine du dos. Ses complices ayant avoué leur projet, dans les tourments de la torture, furent, six jours après, également exécutés. En même temps les chefs des troupes cantonnées dans le Diarbékr reçurent l'ordre d'arrêter les officiers et les intendants d'Argoun, dans la province de Bagdad (1). Les généraux Togatchar, Tchaogour,

(1) Raschid.

Touladaï, Iltchi, Abaï, fils du noyan Sounataï et Djouschi, furent conduits, sous bonne escorte, à Tébriz, et jetés dans les fers; mais le prince Kikhatou, le général Batmadji et quelques autres officiers parvinrent à se sauver dans le Khorassan. Il fut ordonné à l'Atabey du Lour, Youssoufschah, de bien garder les frontières de son pays, et de joindre avec ses troupes l'armée du sultan. Ahmed assemblait des forces imposantes et son vézir était occupé, jour et nuit, aux préparatifs de la campagne qui allait s'ouvrir. Le généralissime Alinac partit le 29 de janvier à la tête de 9 zoulc. l'avant-garde, forte de quinze mille hommes.

De son côté, Argoun informé, au retour de son envoyé, des intentions du sultan, instruit plus tard, par le prince Kikhatou, des poursuites dirigées contre ses agents dans l'Irac, vit qu'il ne lui restait qu'à tenter le sort des armes. Il réunit les troupes stationnées dans le Khorassan et le Mazendéran, et leur distribua l'or et l'argent qu'il avait enlevé des caisses publiques, dans tous les lieux. où il était le maître. Apprenant à Damégan, qu'Alinac était arrivé près de Cazvin, qu'il avait saccagé la province de Raï, ruiné le Seraï de Lar qui était le domaine privé d'Argoun, et qu'il y avait enlevé tous les gens

de ce prince pour les envoyer dans l'Azerbaïdjan, il jura, dans sa colère, qu'il tirerait vengeance de ce général. Il fit marcher son armée en trois corps, se mit à la tête du dernier, et laissa en arrière Schischi-Bakhschi pour garder ses bagages. Il manda au général Nevrouz de venir le joindre en diligence avec son Touman de Caraounass, et s'avança avec un corps de cinq mille hommes. Les deux avant-gardes se rencontrèrent à Khaïl-buzurk, situé à moitié chemin entre Raï et Cazvin. Un espion d'Argoun, qui fut pris et qu'on enivra, fit connaître la force et la position de ses troupes. Alinac marcha à lui sur le 683. champ, et le rencontra, le 4 mai, au-delà de Cazvin, dans la plaine d'Ac-Khodja. Argoun combattit depuis le milieu du jour jusqu'à son déclin, malgré l'infériorité du nombre de ses troupes (1). Son aile gauche fut mise en fuite; mais son aile droite défit et poursuivit la gauche d'Alinac jusque près de Cazvin. Néanmoins Argoun, voyant qu'il ne pouvait pas tenir contre des forces supérieures, se retira avec trois cents cavaliers, par la route de Firouzcouh; il voulait joindre le corps des Caraounass, et revenir à leur tête. Ce

16 safer

(1) Raschid.

1

pendant, vers le coucher du soleil, le bruit ayant couru dans son armée qu'il avait disparu, ses troupes se débandèrent; peu après arriva le corps des Caraounass, qui ne trouvant pas le prince, s'en retourna. Ces guerriers indisciplinés commirent, suivant leur usage, les plus grands excès sur leur route; ils pillèrent Damégan et ses environs. Argoun fut joint, dans sa retraite précipitée, par un officier d'Ahmed, chargé de lui dire qu'il n'avait pas ordonné à Alinac de le combattre, mais seulement de l'engager à se rendre auprès du sultan; Ahmed l'exhortait à déposer les armes, à venir le trouver avec confiance. Argoun voulant gagner du temps, lui députa le noyan Coutlougschah et Lékézi, pour l'assurer de sa soumission (1).

Ahmed, après avoir célébré son mariage avec Toudaï Khatoun, était parti du Mougan, le 26 avril, à la tête de quatre-vingt 8 safer. mille hommes de cavalerie, mongols, musulmans, arméniens et géorgiens. Les deux députés d'Argoun le trouvèrent dans la plaine d'AcKhodja, où l'on venait de se battre. Ils lui rendirent ce message de la part d'Argoun: << Comment oserais-je tirer le sabre contre

(1) Vassaf, 1. c.

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