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« les ennemis de la foi chrétienne. Vous dé«< sirez à la fin de ces lettres, que nous ajou«tions foi à tout ce que ces envoyés nous <«< diront de votre part. Eh bien, ils nous « ont rapporté une chose très agréable; c'est « que vous, et votre oncle Coubilaï, le grand << Caan, vous souhaitez que l'Église romaine << vous envoye quelques personnes capables << de vous instruire, vous, vos fils, et vos « peuples, dans la religion chrétienne. » Ici Nicolas exprime toute la joie que lui font éprouver ces heureuses dispositions, et annonce au Khan, qu'à la demande de ses envoyés, le pape défunt avait désigné des missionnaires qui devaient se rendre dans le pays d'Abaca, mais que sa mort fit suspendre leur départ. « Devenus, ajoute-t-il, quoique << nous en soyons indignes, le vicaire de J.-C. «et de St. Pierre, nous nous empressons « d'accomplir un devoir sacré, en travaillant << à votre salut, ainsi qu'à celui du Caan, « de vos fils et de vos peuples. C'est pourquoi << nous vous envoyons les frères...(sus nom« més) pour donner le baptême à ceux d'entre << vous qui ne l'ont pas encore reçu, ou auxquels il n'a pas été administré selon la règle << établie. Nous leur avons, en outre, ordonné « de se rendre, si vous le jugez convenable,

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<< auprès du Caan, pour le même objet. » Le Pape prie Abaca de les bien accueillir, d'ajouter foi à tout ce qu'ils lui diront de sa part sur le baptême, les dogmes et les devoirs de la religion; de les envoyer à la cour du Caan avec une bonne escorte, et de les défrayer dans ce voyage. Il lui recommande enfin les Chrétiens, sujets du Khan, ou étrangers dans ses États (1).

Par des lettres patentes, portant la même date que sa réponse à Abaca, le souverain pontife confère aux cinq franciscains des pouvoirs très-étendus. Il les autorise à prêcher la parole de Dieu dans les pays soumis aux Tartares, à baptiser Abaca, ses fils, ses sujets, ou tous autres qui voudraient se convertir à l'unité de la foi chrétienne; d'absoudre, dans ces régions, les excommuniés qui reviendraient à l'obéissance du siége apostolique; de confesser et prescrire des pénitences; d'absoudre les meurtriers de clercs et de religieux, s'ils donnent une satisfaction convenable aux églises, monastères, et personnes lésées par leurs crimes; à fonder de nouvelles églises dans des lieux qui n'appartiennent en

(1) Raynaldus, t. III, p. 453.

core à aucun diocèse, et les confier à des hommes de mérite; à permettre aux nouveaux convertis de conserver celles de leurs femmes avec lesquelles ils n'ont point de parenté à des degrés qui, selon la loi divine, font prohiber le mariage; à connaître des causes matrimoniales qui seraient portées devant eux; à célébrer, même là où il n'existe ni église, ni oratoire, la messe et les autres offices divins; à bénir les cimetières, donner des indulgences, changer les voeux, bénir les habits sacerdotaux, les autels, etc., dans les lieux où il n'y a point d'évêque catholique; à faire enfin, soit collectivement, soit individuellement, tout ce qui peut contribuer à la gloire du nom de Dieu, et à la propagation de la sainte foi (1).

(1) Lucas Waddingus, Annal. Minorum, t. V, p. 40.

CHAPITRE IV.

TAGOUDAR OGOUL OU SULTAN AHMED.

Élection de Tagoudar. -Son inauguration.

- Adoption

du nom d'Ahmed et du titre de sultan. Profession

de mahométisme.

Madjd-ul-mulk.

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Comparution d'Alaï-ud-din et de Condamnation et mort de ce der

Du scheikh Abd-our-rahman.

Rigueurs

de Tagoudar envers les Chrétiens. Ses négociations avec le sultan d'Égypte.

Ambassade en

Égypte. Lettre d'Ahmed à Kélavoun,

de Kélavoun.

Réponse

Après la mort d'Abaca, les Khatounes, les princes du sang et les généraux présents à Méraga, s'assemblèrent pour rendre les derniers devoirs au monarque défunt, et déliberer sur le choix de son successeur. Le prince Argoun, qui avait été mandé par son père, reçut en route la nouvelle de sa mort, et se rendit à Méraga, où les Khatounes et lui présentèrent la coupe,

les princes du

sang

suivant l'usage. Le général Boucaï, dévoué à ce jeune prince, ordonna aux officiers de la maison d'Abaca de faire leur service auprès d'Argoun. Bientôt Tagoudar, frère d'Abaca (1), arriva de Géorgie. Après les cérémonies funèbres, l'assemblée se rendit à Tchogatou.

Il se forma trois partis : les princes Adjaï, Coungcourataï, Houladjou, tous trois fils de Houlagou, les princes Tchouschkab et Kinkschou, fils de Tchoumoucour et petits-fils de Houlagou, avec les généraux Schingtour, Sougoundjac, Areb, Caraboucaï, voulaient élire Tagoudar. Les généraux Boucaï, Ourouk, Acboucaï (2), et d'autres officiers de la maison d'Abaca tenaient pour son fils Argoun. OldjaïKhatoun, qui avait été la femme de Houlagou, et puis celle d'Abaca, était à la tête d'un troisième parti en faveur de MangouTimour; mais ce prince étant mort sur ces entrefaites, elle se rangea, de même que Coutouï Khatoun, du côté d'Argoun (3). C'était toutefois, d'après le Yassa, l'aîné de la famille qui devait succéder au trône, et Ahmed

(1) Tagoudar était le septième fils de Houlagou. (2) Boucaï, Bouga, Boga, signifie en turc, taureau; Caraboucaï, taureau noir; Acboucaï, taureau blanc. (3) Raschid.

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