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8 dj.-2 vembre 1275, par une division mongole, 674. sous les ordres du noyan Abataï, et battue par huit catapultes; mais bientôt le manque de vivres, une neige abondante et un froid rigoureux qui fit périr beaucoup de chevaux, forcèrent les assiégeants de se retirer, et le sultan qui était déjà parti de Damas avec ses troupes, auxquelles il avait distribué des largesses de ses propres mains, reprit la route de cette ville, d'où il retourna en Égypte (1).

Après la levée du siége de Biret, un corps de Turcmans, renforcé par mille Égyptiens, se porta sur la Cilicie. Il fut attaqué près de Mar'asch par des troupes arméniennes que commandait le connétable Simbat, oncle du roi Léon. Cette action, qui eut lieu dans le mois de mars 1276, coûta la vie à Simbat, à quatorze seigneurs et à trois cents Arméniens. Cependant les Turcs, quoique victorieux, se retirèrent (2).

Des troubles qui venaient de s'élever dans le Roum, entraînèrent de nouvelles hostilités entre les Mongols et les Égyptiens. Les deux sultans Seldjoukides, Yzz-ud-din et Rokn-ud

(1) Novaïri.

(2) Bar Hebræus, p. 553.

scha'ban

660.

din, qui s'étaient partagé, en 1257, le royaume de Roum, restèrent unis, tant que vécut leur vézir commun Schems-ud-din Mahmoud, homme sage et conciliant. Après sa mort, les deux sultans ayant chacun pris un ministre, celui de Rokn-ud-din, nommé Mo'yin-ud-din Soleïman, plus connu sous le titre persan de Sahib-Pervané ou garde des sceaux, forma le projet de rendre son maître souverain de tout le royaume, et sut gagner, par des présents, le noyan Alindjac, lieutenant de Houlagou dans le Roum, qui avait établi sa résidence sur le territoire de Roknud-din. A l'instigation du Pervané, le noyan manda à son souverain que le sultan Yzz-uddin s'entendait avec le sultan d'Égypte et se disposait secrètement à lever l'étendard de la révolte (1). En effet Yzz-ud-din avait envoyé, en juin 1262, des ambassadeurs à Beïbars, avec une lettre où il lui annonçait qu'il lui cédait la moitié de son pays; elle était accompagnée de plusieurs blanc-seings, dont le sultan d'Égypte était invité à faire usage pour conférer des fiefs dans le Roum à qui il lui plairait. Beïbars expédia l'ordre de faire mar

(1) Tarikh Monédjim-Baschi.

cher des troupes de Damas et d'Alep au secours d'Yzz-ud-din, et fit dresser plusieurs diplomes d'investiture de fiefs dans le Roum; mais il reçut, peu après, une seconde lettre du sultan, avec l'avis que sur la nouvelle de son alliance avec l'Égypte, ses ennemis s'étaient retirés, et qu'il allait assiéger Conia, occupée par les troupes de son frère (1). Houlagou donna l'ordre de le faire périr. Yzz-ud-din qui, se méfiant de la perfidie du ministre de son frère, se tenait sur ses gardes, sut qu'on cherchait à lui nuire, et partit avec de riches présents pour la cour de Houlagou. Ses ennemis, dès qu'ils le surent en route, postèrent des troupes sur son passage pour l'arrêter. Yzz-ud-din envoya des ambassadeurs à son frère qui les fit emprisonner; alors il prit le parti de se réfugier, par mer, à Constantinople (2). Il fut bien accueilli de Michel Paléologue, qui venait de reprendre cette capitale, dont les Francs avaient été maîtres pendant cinquante-sept ans. L'empereur grec redoutait trop la puissance des Mongols, pour vouloir donner à Houlagou le moindre sujet de mécontentement. Il méditait,

(1) Novaïri. (2) Tarikh Monedjim-Baschi.

au contraire, de s'assurer sa protection par une alliance de famille. Il lui fit conduire l'une de ses filles naturelles, qui apprit en route la mort de Houlagou (1); mais Abaca, comme on l'a vu, la mit au nombre de ses femmes, et consentit à faire un traité d'alliance avec l'empereur grec. Alors Yzz-ud-din, qui avait langui à Constantinople dans une longue attente, perdit l'espoir de se voir rétablir sur le trône du Roum par l'assistance de l'empereur. Michel Paléologue devant s'absenter de Constantinople, avait jugé à propos de reléguer le sultan à Énos, petite ville maritime, et de l'y faire secrêtement surveiller, craignant qu'il ne sortit de l'empire. Peu après, en 1265, une armée composée de troupes du Khan

(1) « Ce n'est point par la crainte de nos armes, ni << par l'emploi de nos forces, dit ici l'historien Pachy<< meres; que nous cherchons à réprimer la férocité des « Tartares, si funeste aux Chrétiens, et ils savent que « nous n'y avons aucune confiance; mais c'est en solli<< citant leurs bonnes grâces, ou, pour nous exprimer « sans détour, en les honorant par des complaisances ser« viles et par des liens de parenté, en les enrichissant << par des présents qu'on leur envoye sans cesse, et auxquels est employé ce que nous possédons de plus

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mongol Bercaï, et de Bulgares ses vassaux, franchit le mont Hamus, ravagea les provinces septentrionales de l'Empire, pénètra jusqu'à Énos et délivra Yzz-ud-din (1). Ce prince partit pour la cour de Bercaï; mais il apprit, en Crimée, la mort du Khan qu'il regardait comme son libérateur. Mangou-temour, qui lui succéda, donna au sultan un apanage en Crimée. Yzz-ud-din s'y fixa et y mourut en 1279. Son frère Rokn-ud-din, devenu seul maître du Roum, ne règna que de nom; le Pervané s'était emparé de toute l'autorité. Ce ministre s'apercevant que son maître supportait impatiemment la nullité à laquelle il se voyait réduit, résolut sa perte. Il prodigua les présents aux généraux mongols, et manda à la cour que Rokn-ud-din avait l'intention de se révolter. Autorisé, sur ce rapport, à s'en défaire, il le fit étrangler avec une corde d'arc, dans un banquet auquel il avait invité le sultan avec les généraux mongols. Son fils Ghiath-ud-din, âgé seulement de quatre ans,

666.

1267-8.

(1) Pachymeres.

Niceph. Grégoras, ap. Stritter, Tataricor. cap. IV, § 27-35. Énos est sur la côte méridionale de la Roumilie, à cinquante lieues à l'ouest de Constantinople.

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