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20 juil.

1273.

tions que les habitans de la ville de Kinouc faisaient éprouver aux marchands et aux voyageurs mahométans. Ne recevant point satisfaction, il passa la frontière et arriva 3 moh. 672. inopinément devant Kinouc. Les habitants se réfugièrent dans la citadelle, qui fut bientôt prise; les hommes furent égorgés; les femmes, réduites en captivité (1). Les troupes syriennes parurent ensuite devant Sis; mais voyant que cette capitale ne serait pas une conquête facile, elles se dirigèrent sur la ville de Tarse, la prirent, et la saccagèrent; puis elles firent leur retraite, chargées de butin. Le roi Léon III, qui règnait depuis quatre ans, et avait mis tous ses soins à réparer les maux que la dernière invasion des Égyptiens avait causés à son pays, à relever de leurs ruines les cités et les monastères détruits par les troupes musulmanes, suspectant la fidélité de ses grands vassaux, s'était retiré dans les montagnes. Son pays était à peine évacué, qu'il apprit la marche d'un corps égyptien encore plus nombreux. Alors il exhorta ses sujets à combattre, du moins pour le soutien de la foi, et marchant

(1) Novaïri.

à l'ennemi, tandis qu'une partie de ses troupes engageait le combat, il se porta avec l'autre sur les derrières des Égyptiens, qui furent mis en déroute (1).

Lorsque ses troupes ravageaient la PetiteArménie, Beïbars averti de mouvements militaires dans les provinces d'Abaca, fit à la 26 moh. hâte des préparatifs de défense. Étant parti 672. du Caire avec les officiers de sa maison, 1273. et apprenant à Ascalon, qu'Abaca, après

12 août

un séjour à Bagdad, s'était dirigé, en chassant, vers le Zab, il expédia l'ordre en Égypte de faire marcher des troupes. Quatre mille hommes partirent sous les ordres du général Taïbars. Comme les nouvelles de la Perse devenaient de plus en plus alarmantes, le sultan ordonna que toute l'armée égyptienne, y compris les troupes arabes, se mît en marche, sous le commandement du général Bilbeg; il decrêta en outre une levée en masse; quiconque possédait un cheval, devait remplir l'obligation sacrée de marcher contre les infidèles. Le sultan arriva à Da17 saf. mas le 2 de septembre; mais l'ennemi ne

(1) Chamisch, t. II, p. 259. Cet historien place ces événements à l'année 1275.

mars

1274.

parut point et cet armement devint inutile. schaban. Quelques mois après, le chef des Bédouins de Syrie, Schéref-ud-din Yssa, fils de Mohna, fit par l'ordre du sultan une incursion dans l'Irac Aréb, et s'avança jusqu'à Anbar, où il eut une rencontre avec des troupes mongoles (1).

Dans le même temps Beïbars accueillit à sa cour un seigneur fugitif du pays d'Abaca, qui, par ses avis secrets, lui avait rendu des services; c'était le mélik Schems-ud-din Bahadour, prince de Semisatt, fils de mélik Feredj, grand échanson du sultan Djelal-uddin Khorazm-schah, qui, après la mort de ce prince, avait pris possession du château fort de Kirat, et de six autres dans le canton de Nakhtchouvan, et qui ayant ensuite passé dans le Roum, y avait reçu en apanage la ville d'Acseraï. Depuis un an Schemsud-din entretenait une correspondance secrète avec le souverain d'Égypte, dont il avait gagné les bonnes grâces, en lui donnant des avis exacts de ce qui se passait dans les États mongols. Il avait aussi secondé Beïbars dans une trame que ce prince avait ourdie pour

(1) Novaïri.

perdre l'un des principaux chefs du clergé chrétien en Perse, dont les Mahometans avaient à se plaindre. Le sultan écrivit à ce prélat que, connaissant son amitié, il favorisait, en sa considération, ses sujets chrétiens, que celui-ci devait regarder comme son troupeau; que le sultan avait reçu les informations secrètes qu'il lui avait fait passer sur les Mongols; que la grâce qu'il avait demandée pour un tel, le sultan l'avait accordée. Cette lettre contenait encore d'autres choses de pure invention, et finissait par informer le prélat que Beïbars lui avait envoyé le baume et les reliques qu'il lui avait demandés, entre autres, un morceau de la croix du Christ; qu'il avait dirigé ces objets sur Rahbet, et fait connaître au commandant de cette place le signe convenu; le prélat n'avait qu'à y envoyer quelqu'un de confiance pour les recevoir. Le sultan adressa cette lettre au commandant d'El-Biret avec l'ordre de l'expédier, par un Arménien, à cet ecclésiastique, et d'en prévenir le mélik Schems-ud-din Bahadour, en lui donnant le signalement de cet émissaire. En effet, Bahadour le fit arrêter et conduire à la résidence d'Abaca, qui, ayant pris connaissance de la lettre, ordonna la

mort du prélat chrétien. Bahadour avait rendu beaucoup d'autres services de ce genre à Beïbars. A la fin on découvrit sa trahison; il fut saisi, et mené à l'Ordou. Ses gens prirent la fuite et atteignirent le territoire du sultan, qui pourvut généreusement à leur entretien; ils étaient plus de mille. Bahadour lui même trouva au bout de quelque temps le moyen de s'évader, gagna la Syrie et reçut des fiefs en Égypte (1).

Le catholique des Nestoriens s'était vu obligé, en 1268, de quitter Bagdad, à la suite d'une émeute. Ce patriarche, nomme Denha,

(1) Novaïri. Selon cet auteur, ce fut le catholique des chrétiens (c'est-à-dire le patriarche des Nestoriens), siégeant à Bagdad, dans l'ancien palais des Khalifes, dont le sultan d'Égypte causa la mort par ses machinations; mais c'est une erreur. A cette époque le catholique ne résidait plus à Bagdad, et aucun catholique ne périt par l'ordre d'Abaca. Au rapport de Bar Hebræus (p. 546), ce prince fit mettre à mort, dans l'année 1268, l'évêque de Djéziret, Hanan Yeschoua. « On ne le tua pas, ditil, avec le sabre, mais pendant qu'il dormait on lui << fracassa le crâne avec une grosse pierre, et sa tête fut exposée à la porte de la ville. Il s'était attiré cette triste <«< fin par son intervention dans des affaires temporelles; il aspirait au pouvoir souverain. Il est accusé en outre d'actes honteux. »

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