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la mort de l'empereur Mangou, de suivre le parti d'Aric-Bouga, parce que ses domaines se trouvaient dans le pays occupé par ce prince, et il s'était battu contre l'empereur Coubilaï. Appelé en Perse par Abaca, il mourut en deça du Djihoun, laissant deux fils Tchousgat et Kinkschou. Abaca donna en apanage à Coutouï Khatoun le district de Mayafarkin, à une autre veuve de Houlagou, nommée Oldjaï Khatoun, une partie du Diar-Bekr et du Djeziré, et d'autres domaines aux enfants que Houlagou avait eus de plusieurs concubines.

Les deux années suivantes ne furent signalées par aucun événement important dans l'Empire. Abaca, menacé du côté de l'orient, ne fit rien pour arrêter les entreprises du sultan d'Égypte. Après la levée du siége de Biret, et la mort de Houlagou, Beïbars, plus tranquile du côté de l'Euphrate, avait tourné ses armes contre les Croisés, et leur avait pris, dans les années 1265 et 1266, les villes de Césarée, Arssouf, Safad, Yafa, Schakif, les châteaux de Mélouhat, Hifa, Djéleba, Arca, Caliat. Ces conquêtes furent bientôt suivies d'une invasion en Cilicie (1). Le sultan

(1) Novaïri.

664.

8 août

1266.

somma le roi Hethoum de lui payer un tribut, d'ouvrir les communications avec la Syrie, et de permettre l'exportation des grains de son pays. N'ayant pas reçu une réponse satisfaisante du roi arménien, qui était retenu par la crainte des Mongols (1), il envoya 5 zoulc. contre la Cilicie un corps d'armée commandé par Al-Manssour prince de Hamat, et sous lui, par les généraux Yzz-ud-din Aïgan et Seïfud-din Calavoun (2). Hethoum alla lui-même demander du secours au commandant des troupes mongoles dans le Roum, qui déclara ne pouvoir lui en donner sans l'ordre exprès d'Abaca. Hethoum envoya un de ses officiers à la cour du Khan, et attendit son retour; dans l'intervalle, les Égyptiens entrèrent en Cilicie. Tandis que le prince Levon, auquel son père avait laissé le commandement de l'armée, gardait le défilé d'Iskendérounat, sur le bord de la mer, les Égyptiens franchirent les montagnes qui le dominaient, où l'on ne craignait point qu'ils pussent passer, depuis que le roi avait fait construire des tours sur leurs sommets, et attaquèrent Lévon, août

(1) Bar Hebræus, p. 544.

(2) Novaïri.

près du fort de Séround. Les Arméniens essuyèrent une défaite; Levon fut pris; son frère Toros et un de ses oncles périrent dans le combat; un autre oncle, le connétable, se sauva par la fuite, mais laissa ses fils entre les mains des Musulmans. L'armée arménienne, dans laquelle on comptait douze princes, fut entièrement dispersée.

Les vainqueurs atteignirent le lendemain Tel-Hamdoun, tuant, faisant des captifs, et brûlant tout sur leur passage. Ils traversèrent la rivière Djihan, et s'emparèrent du château d'A'moudin, situé sur une haute montagne, lequel appartenait aux Templiers; il s'y trouvait deux mille deux cent individus; les hommes furent tués, les femmes et les enfants, réduits en captivité, et l'on mit le feu au château, qui contenait des magasins considérables. Une division de l'armée fut ensuite détachée vers Siss, capitale du royaume de Cilicie, qui fut saccagée et incendiée. Le prince de Hamat resta près des ruines de cette ville, tandis que le général Aïgan se dirigeait vers la frontière du Roum, et que le général Calavoun détruisait Ayas, Massissa, Adana. Après avoir mis à feu et à sang, pendant vingt jours, une grande partie de la Cilicie, les Égyptiens se retirèrent avec leur

butin, un grand nombre de captifs des deux sexes, et une si grande quantité de bétail, que dans leur camp un boeuf se vendait deux drachmes, et ne trouvait pas d'acheteurs. Ils avaient évacué le pays lorsque le roi Hethoum arriva avec des troupes mongoles et Roumiennes, qui ne firent qu'achever par leurs réquisitions la ruine de ce petit royaume (1).

Hethoum, après avoir sollicité Abaga de l'aider à tirer vengeance des Égyptiens, perdant tout espoir de secours de la part du Khan mongol, qui était obligé de faire face à d'autres ennemis, fut réduit à implorer la paix de Beïbars. Il envoya successivement plusieurs ambassadeurs à la cour du sultan, pour lui demander la liberté de son fils. Ce prince exigea, entre autres conditions, que le roi d'Arménie lui rendit plusieurs châteaux que les Mongols avaient pris aux Égyptiens et cédés à ce roi, auquel ils avaient précédemment appartenu, et qu'il obtînt du Khan mongol la liberté du général Schems-ud-din Soncor El-Aschcar (2), son ancien camarade, que

Novaïri.

(1) Vie de Beibars, par Schafi. Hebræus, p. 544. — Haïton, Hist. or., ch. 33.

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(2) Soncor, veut dire en turc faucon, et El-Aschcar signifie en arabe le roux.

ramaz.

665.

Houlagou avait trouvé emprisonné dans la citadelle d'Alep, et fait conduire en Perse. Le roi promit de solliciter son élargissement; en effet, au bout de quelque temps, il annonça à Beïbars le succès de ses démarches: ;; avis qui fut bientôt confirmé par des lettres de Soncor au sultan; mais Hethoum faisait des difficultés pour rendre l'une des places en question. Alor Beïbars lui écrivit d'Antioche : « Si vous ne voulez pas faire ce sacrifice pour « votre fils et successeur, nous serons tout «< aussi durs envers notre ami, entre lequel et <«< nous il n'existe aucune parenté; mais ce << sera de votre part que viendra la rupture. « Nous suivrons de près notre lettre. Faites « de Soncor ce que vous voudrez. » Hethoum finit par consentir à tout. Il s'engagea par la convention d'une trève qui fut signée à Antioche, en juin 1267, de restituer les places de Bihessna, Derbessac, Merzéban, Ra❜nan, Er-Roub, Sikh-ul-hadid, et de mettre en liberté l'émir Soncor le roux De son côté, le sultan promettait au roi de lui rendre son fils et son neveu, ainsi que leurs serviteurs captifs. Le roi dut donner des ôtages pour la remise des places fortes. Lorsque le prince Lévon, détenu dans le château de la montagne au Caire, eut été remis à son père à

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