Imatges de pàgina
PDF
EPUB

latt était d'ailleurs fort réduite par l'émigration et la famine. Les femmes et les enfants furent traînés en captivité (1). Gourdjiyet, (la géorgienne), épouse du prince Aschraf, se trouvait dans Khelatt, et devint la captive du sultan, qui la même nuit jouit de ses droits. Elle était fille du prince géorgien Ivani, et avait épousé, en premières noces, Avhad, frère d'Aschraf. Deux jeunes frères de ce prince, Ya'coub et Abbas tombèrent également au pouvoir du vainqueur. Le sultan fit réparer les brêches faites aux murailles par ses catapultes, et distribua à ses généraux les terres du canton de Khelatt (2).

Djélal se disposait à attaquer la ville de Manazguerd, lorsque le prince d'Erzen-urRoum, qui, pendant le siége de Khelatt, lui avait fourni, de son pays, des vivres et des fourrages, et par là s'était attiré le ressentiment d'Aschraf, vint l'informer d'une alliance faite contre lui entre ce prince et le sultan de Roum, et lui conseilla de les prévenir en les attaquant avant la jonction de leurs forces. Après la mort de Moazzam, Aschraf

[merged small][ocr errors][merged small]

avait reçu de son frère Kamil, sultan d'Égypte, la principauté de Damas, et lui avait cédé, en échange, ses domaines de Harran, Roha, Suroudj, Rees-aïn, Racca et Djéméléin (1). A la nouvelle de la prise de Khelatt et de la captivité de sa femme, Aschraf accourut auprès de son frère Kamil, qui était à Racca, et fut joint, dans le même temps, par l'ambassadeur du sultan de Roum, chargé de lui proposer une alliance contre Djélal. Aschraf consulta son frère, qui lui conseilla d'accepter; mais Kamil lui-même retourna précipitamment en Égypte, sur l'avis que son fils Salih, qu'il y avait laissé, méditait de le détrôner. Aschraf partit avec sept cents cavaliers pour Harran, d'où il fit demander les contingents des princes d'Alep, de Moussoul et de la Mésopotamie. Lorsque ces troupes furent arrivées, il alla a leur tête joindre le sultan Keï-Coubad (2) à Sivas,

I

(1) Moazzam étant mort le 1er de zoulhadjét 624 (13 nov. 1227), avait eu pour successeur son fils Nassir; mais, en 626, le sultan Kamil s'empara de Damas, donna cette principauté à son frère Aschraf, et céda, en indemnité, au jeune Nassir la principauté de Carac, Schoubec, Goureïn et Balca.

(2) Novaïri.

d'où ils marchèrent ensemble sur Khelatt. Djélal s'était décidé, d'après l'avis du prince d'Erzen-ur-Roum, à s'avancer jusqu'à Khartpert, pour fondre sur la première des deux armées qui se mettrait en mouvement. Aussitôt furent expédiés des Tchaouschs et des Pehluvans ou hérauts d'armes, avec des flêches rouges, qui étaient, chez les Khorazmiens, le signal du ralliement, pour faire revenir plusieurs chefs militaires déjà rentrés dans leurs cantonnements. Djélal alla les attendre à Khartpert; il y tomba malade, et fut en si grand danger, que ses généraux, le croyant sans espoir, se tenaient prêts à partir, dès qu'il aurait expiré, pour aller chacun s'emparer d'une province. Toutefois Djélal se rétablit; mais dans l'intervalle les deux armées ennemies avaient opéré leur jonction. Djélal n'avait que peu de monde; il n'avait pas eu la prévoyance de rappeler les troupes de l'Arran, de l'Azerbaïdjan, de l'Irac et du Mazendéran, depuis peu congédiées. Celles de son vézir étaient devant Manazguerd; un autre corps assiégeait Berkéri (1). Néanmoins il marcha en avant et

(1) Nessaouï.

rencontra l'armée ennemie dans le district d'Erzendjan. Les forces de Keï-Coubad se composaient d'environ vingt mille cavaliers; le prince de Syrie n'en avait que cinq mille; mais c'étaient des troupes d'élite. Djélal fut battu et perdit une grande partie des siens. Au nombre des prisonniers se trouva le prince d'Erzen-ur-Roum, qui avait promis à Djélal de le mettre en possession d'une partie des domaines de Keï-Coubad, et qui maintenant se voyait obligé de livrer à son cousin, sa résidence, ses places fortes, ses trésors (1). Le vainqueur fit trancher la tête aux officiers khorazmiens prisonniers.

Djélal dirigea sa fuite vers Manazguerd, prit avec lui les troupes qui assiégeaient cette place et se porta sur Khelatt, d'où il enleva tout ce qu'on put emporter des richesses et des magasins qui y étaient enfermés; le reste fut brûlé (2). Il emmena les princes Ya'coub et Abbas, ainsi que la Géorgienne (3), et passa dans l'Azerbaïdjan, laissant son vézir avec ses troupes dans le

(1) Ibn-ul-Ethir.
(2) Nessaoui.
(3) Novaïri.

canton de Sekman-Abad, pour observer les mouvements de l'ennemi. Il s'arrêta lui-même près de la ville de Khouï. Ses généraux

[ocr errors]

l'avaient abandonné.

[ocr errors]

Au lieu de voir arriver l'ennemi, le vézir Schéréf-ul-Mulk reçut un message du prince Aschraf, qui ayant pris congé du sultan KeïCoubad, s'était rendu à Khelatt, ville qu'il trouva ruinée et déserte. « Votre maître, lui « mandait-il, est le sultan des Musulmans et << leur rempart contre les Mongols. Nous n'ignorons pas combien la mort de son père a été funeste à l'Islamisme. Nous sa«vons que l'affaiblissement du sultan serait « fatal à la religion; que ses pertes retom<< bent sur tous les Musulmans. Et vous qui « avez une expérience consommée, pourquoi «< ne lui inspireriez-vous pas des sentiments pacifiques? Je garantis au sultan une ami«< tié sincère et de puissants secours, de la « part de Keï-Coubad, et de mon frère, le << roi d'Égypte. >> Cette ouverture, accueillie de Djélal, fut suivie de négociations entre les deux princes qui étaient, l'un à Khouï, l'autre à Khelatt. Ils firent la paix. Le sultan promit, par serment, de ne plus rien entreprendre contre Khelatt; mais il refusa absolument, malgré tous les efforts des né

[ocr errors]
« AnteriorContinua »