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« l'autre lorsqu'il regarde si la flèche est droite » (1).

Sur les monnaies de Houlagou qui nous ont été conservées, son nom est précédé de celui de son suzerain; elles portent cette inscription en arabe: Le très-grand Caan; le grand Houlagou Ilkhan. Ses successeurs ne prirent sur leurs monnaies que la qualification de gouverneurs (Darouga) du Caan (2).

On trouve dans la collection d'Odoric Raynald une lettre d'un pontife romain à Houlagou, sans nom ni date, mais que cet auteur attribue à Alexandre IV et place à l'année 1260. Le pape exprime au prince mongol la joie qu'il a ressentie en apprenant d'un certain Jean, hongrois, qui se disait avoir mission de le lui annoncer, que Houlagou était disposé à embrasser la foi catholique, et désirait que le pape chargeât quelqu'un qui en fut digne du soin de l'instruire, et de lui administrer le baptême. « O quelle joie, con<< tinue le pontife, se répand dans notre ame,

«

<< quand nous considérons combien votre pré

(1) Novaïri.

(2) Fræhn, Recensio nummor. Muham. Acad. imp. Sc. petrop. p. 635.

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<< sence serait agréable à votre créateur et rédempteur, qui se livra, pour le salut du « genre humain, au supplice de la croix, <«< si vous vous présentiez devant lui, au ter« rible jour du jugement, avec la marque <«< du baptême et les autres insignes du chris<< tianisme, non-seulement vous, mais aussi « vos sujets, qui suivraient, sans doute, voa tre exemple; ce qui ajouterait à vos mé→ << rites, et augmenterait votre récompense « éternelle. Environné de cette multitude, « arrachée au gosier de l'ennemi, comme « vous attendriez avec bien plus de sécurité « ce jugement si terrible! Considerez, ô mon « fils! considerez combien est passagère l'exis << tence dans ce monde; avec quelle vitesse, << avec quelle facilité se dissout le corps hu« main; et si vous avez pris une semblable « résolution, exécutez la le plus promptement possible. Voyez quel accroissement recevrait << votre puissance, pour subjuguer les États «< sarazins, si le bras de la milice chrétienne << vous assistait ouvertement et fortement, « comme il le peut avec la grâce de Dieu; << si, soutenu par la puissance divine, sous « le bouclier de la chrétienté, vous étiez for<«<tifié par l'aide des Chrétiens. Certes, en dirigeant vos actions selon les enseignements

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<< de la foi catholique, vous affermiriez vo<< tre puissance temporelle et vous parvien<< driez indubitablement à la gloire éternelle. « Au reste, comme le susdit Jean ne nous « a pas produit des preuves suffisantes de vo<< tre résolution, nous adressons nos lettres à « notre vénérable frère, le patriarche de Jé«rusalem, en l'invitant de s'informer des in<< tentions de Votre Sérénité à cet égard, et << de nous écrire ce qu'il en aura appris; c'est << pourquoi, nous vous prions de confier à · << ce patriarche le secret de votre volonté, << afin que recevant de lui la certitude de ce << qui nous a été annoncé, nous avisions, avec << la promptitude convenable, à tout ce qui « pourra être utile (1). »

(1) Odor. Raynaldus, t. III, p. 63.

LIVRE V.

CHAPITRE PREMIER.

АВАСА.

Avénement au trône d'Abaca.

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lieutenants dans les provinces.

princesse grecque.

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Nomination de ses

Son mariage avec une

Invasion de Nogaï par le Der

Sa défaite. Mort de Bercaï.

Arrivée de

Mongolie d'une partie de la famille de Houlagou. Conquêtes de Beïbars sur les Croisés. Invasion des Égyptiens en Cilicie. - Paix entre Hethoum et Beïbars.

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Guerre entre Borac et Caïdou. Paix. Couriltaï.

Préparatifs de Borac pour envahir le Khorassan. Ambassade de Mass'oud Bey. Ambassadeurs de

Borac. Défection et arrestation du prince Nigoudar. Passage du Djihoun par Borac. — Défection de Kiptchac Ogoul. Conquête d'une partie du Khorassan. Stratagême d'Abaca et défaite de Borac. Retraite et fin de Borac.

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Dès que Houlagou eut expiré, un courier fut expédié à son fils aîné Abaca, qui passait

19 dj-1.

l'hiver dans le Mazendéran, et selon l'usage établi, l'on ferma toutes les routes qui partaient de la résidence royale, en sorte que les voyageurs furent obligés de s'arrêter. Le prince Yschmout, troisième fils de Houlagou, arriva, sept jours après la mort de son père, de la frontière du Derbend où il commandait, et sonda les dispositions des généraux à son égard; mais, n'en concevant aucune espérance, il repartit, au bout de deux jours, pour son gouvernement.

Abaca arriva, le 9 mars, à l'Ordou de Tchogatou. Les princes du sang et les généraux étaient allés à sa rencontre. Le noyan Ilga, maréchal des Ordous, l'un des premiers généraux, lui offrit les mets et le vin funèbres; ensuite il l'entretint en particulier des affaires publiques et des derniers moments de son père.

Après avoir rendu les derniers devoirs aux mânes du souverain défunt, les Khatounes, les princes du sang et les généraux s'assemblèrent pour lui donner un successeur. Les principaux chefs militaires étaient les noyans Ilga, Sougoundjac, Sounataï, Abataï, Témagou, Singtour et Argoun Aca. Singtour, qui avait reçu les dernières volontés de Houlagou, et Sougoundjac, attestèrent qu'il avait désigné pour son successeur son fils aîné Abaca. Ce

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