Imatges de pàgina
PDF
EPUB

Cette même année, les Égyptiens interceptèrent une lettre de Houlagou au prince Moguith, qui paraissait une réponse de laquelle ou pouvait induire que le prince de Carac avait appelé les Mongols à la conquête de la Syrie et de l'Égypte; Houlagou lui promettait de lui donner en fief la Syrie jusqu'à Gazza. Beïbars partit précipitamment du Caire pour Gazza, où il invita le prince de Carac de venir le trouver, en lui prodiguant des témoignages d'amitié. Il alla à sa rencontre, et dès que Moguith fut arrivé dans son camp il le fit arrêter et conduire au Caire où il fut mis à mort. L'arrestation faite, Beïbars avait convoqué le grand Cadhi de Damas, les princes ses feudataires, les généraux et autres personnages notables, ainsi que les ambassadeurs des Francs, et avait produit des lettres adressées à Moguith par Houlagou, dont il leur fit donner lecture, en leur déclarant que telle était la cause de l'arrestation de ce prince. Il alla ensuite prendre possession de Carac et retourna au Caire (1).

Après sa victoire, l'armée de Bercaï ne fit plus de mouvements hostiles. Houlagou

27 dj.-1 661.

8 avr.

1263.

(1) Novaïri.

662. put se livrer, pendant l'année 1264, à son goût pour les bâtisses. Il fit élever un palais à Alatac, plusieurs temples d'idoles à Khoï; et pressa les travaux de l'observatoire de Méraga. Il était entouré de savants qu'il aimait à entendre converser; mais il donnait la préférence aux alchimistes, qui avaient su le séduire, et dont les expériences lui coutèrent des sommes très-considérables. Il s'occupa cette année de l'administration de ses domaines, qui s'étendaient depuis le Djihoun jusqu'à la frontière de Syrie, et jusqu'au territoire de Byzance. Il donna à son fils aîné Abaca le gouvernement de l'Irac, du Mazendéran et du Khorassan jusqu'au Djihoun; à son troisième fils Yschmout l'Arran et l'Azerbaïdjan; au général Toudan, le Diar-bekr et le Diar-rabi'at jusqu'à l'Euphrate; à Mo'yinud-din Pervané, le Roum; à melik Sadr-uddin, la province de Tébriz; à Tourcan Khatoun, le Kerman; à l'émir Ikiatou, le Fars. Il avait fait mourir son vézir Seïf-ud-din Bitikdji, au commencement de l'année précédente, lorsqu'il était en marche de Schamakhi sur Derbend; il le remplaça par Schems-uddin Mohammed, de Djouveïn, qui fut placé à la tête de l'administration du royaume, et le frère de ce premier ministre, Alaï-ud-din

[ocr errors]

A'tta Melik, reçut le gouvernement de Bagdad (1).

Cette même année, Houlagou condamna à mort Zeïn-ud-din Abou'l Moueyyed Soleïman, fils d'Amir el-A'carbani, plus connu sous le nom d'El-Hafizzi, qu'il avait adopté de son ancien maître le prince Hafizz. Il était accusé d'avoir détourné à son profit une partie des contributions qu'il avait été chargé de lever dans la province de Damas. Houlagou lui reprocha son infidélité, lui disant qu'il le trahissait comme il avait trahi le prince Nassir, et avant lui, le prince Hafizz et plus anciennement le prince de Ba'lbek, ses précédents maîtres. Le même arrêt de mort frappa tous les membres de sa famille, ses frères, ses fils, ses proches et ses clients, au nombre de cinquante individus, dont deux seuls parvinrent à se sauver: un de ses fils et un de ses neveux (2).

Des troubles qui s'étaient élevés dans le Fars, attirèrent à cette époque l'attention de Houlagou. Les princes de ce pays s'étaient soumis à la puissance mongole, dès son origine. Après la mort de l'Atabey Sa'd, en 1231,

[blocks in formation]

A

son fils et successeur Abou-bekr avait envoyé son frère Téhemten, avec de riches présents, à la cour d'Ogotaï, pour lui porter son acte d'hommage, et l'empereur mongol avait accordé à Abou-bekr un diplome d'investiture, avec le titre de Coutlouc-khan. Par sa prompte soumission, le Fars avait été préservé de toute hostilité de la part des Mongols. Son souverain payait tous les ans à la cour du Caan la somme de trente mille dinars d'or, tribut peu considérable relativement aux revenus du pays; il y joignait des présents, qu'il chargeait l'un des princes de sa famille de conduire à la résidence du grand Khan. A l'arrivée de Houlagou dans la Transoxiane, l'Atabey Abou-bekr lui envoya, pour le complimenter et lui porter de riches offrandes, son neveu Seldjoukschah, qui fut admis à l'audience du prince mongol sur le bord du Djihoun, et en reçut un bon accueil. Abou-bekr étant mort en 1260, après un règne de trente ans, eut pour successeur son fils Sa'd, qui ne vécut que douze jours après son avénement au trône, laissant un fils en bas âge sous la tutèle de sa mère Turcan Khatoun. Cet enfant, nommé Mohammed, mourut en 1262, et l'un de ses oncles, Mohammedschah, fils de Salgarschah, et petit

fils de Sa'd fils de Zengui, monta sur le trône du Fars. Il avait commandé le contingent que ce pays fournit à Houlagou pour son expédition contre Bagdad. Valeureux, mais cruel et dissolu, sa tyrannie excita des plaintes. Appelé au camp de Houlagou, qui feignait de vouloir délibérer avec lui sur les affaires du Fars, il différait sous divers prétextes, lorsque Turcan Khatoun, qu'il avait épousée, mécontente de ses déportements et surtout de sa conduite envers elle, le fit arrêter comme il passait par son Harém, et conduire à la cour de Houlagou, en mandant à ce prince que Mohammedschah n'était pas digne de régner.

[ocr errors]

Cette princesse ayant été approuvée par Houlagou, envoya chercher le frère de Mohammedschah, enfermé dans la citadelle d'Istakhar, et le mit sur le trône. Seldjoukschah, ainsi nommé par ce qu'il était issu des Seldjoukides par sa mère, jugea prudent d'épouser Turcan Khatoun. Ce prince, d'un caractère fougueux, ayant un soir la tête échauffée par le vin, éprouva un accès de fureur en pensant à des rapports qu'on lui avait faits sur Turcan Khatoun, et ordonna à un eunuque d'aller lui couper la tête; il fut obéi. Lorsque le nègre vint lui présen

« AnteriorContinua »