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24 zoulh. 660.

1261.

leur donnner des habits pour eux et pour leurs femmes. Ils arrivèrent au Caire, sous les ordres de quatre capitaines, qui reçurent 9 nov. des fiefs de commandants de cents cavaliers. Beïbars pourvut libéralement de chevaux, d'étoffes, d'argent, officiers et soldats; tous embrassèrent l'Islamisme, et l'exemple du traitement généreux qu'ils obtinrent en Égypte, engagea dans la suite d'autres troupes de Tatares à y chercher un asile (1).

Beïbars questionna ces étrangers sur leur pays, sur leur souverain, et prit la résolution d'envoyer des ambassadeurs à Bercaï. Il fit choix, pour cette mission, d'un ancien serviteur (djamdar) du sultan Djélal-ud-din Khorazmschah, nommé Seïf-ud-din Keschrik, qui connaissait le pays et la langue, et du jurisconsulte Madjd-ud-din, avec lesquels il fit partir deux des Tatares qui venaient de recevoir l'hospitalité en Égypte. Ces ambassadeurs furent chargés d'une lettre où le sultan donnait à Bercaï l'assurance de ses dispositions amicales, l'excitait à combattre Houlagou, vantait le nombre de ses troupes composées de plusieurs nations, Turcs, Curdes,

(1) Vie de Beibars, par Schafi.

Arabes; faisait mention des princes mahométans et francs qui étaient ses vassaux, et finissait par lui annoncer qu'il était arrivé en Égypte une troupe de Tatares qui se disaient ses sujets, et qu'ils avaient été traités généreusement en considération de leur maître. Beïbars envoyait au Khan la généalogie du Khalife Hakim, qu'il venait de faire inaugurer. 661. Ses ambassadeurs partirent, munis par ses nov.déc. ordres de provisions pour plusieurs mois'; mais 1262. le docteur tomba malade en route et retourna

moharr.

en Egypte (1). L'ambassade fut détenue sur le territoire grec, par l'ordre de l'empereur Michel Paléologue, qui avait à se plaindre de Bercaï, dont les troupes faisaient des incursions dans l'Empire. [Peu de temps auparavant Michel avait fait remettre à Beïbars un acte en langue grecque, par lequel il lui jurait paix et amitié. Le sultan convoqua le patriarche et les évêques, et demanda leur décision canonique à l'égard de celui qui avait violé son serment; ils déclarèrent que le coupable avait par là même abjuré sa religion. Beïbars envoya à l'empereur Michel cette déclaration signée des chefs du clergé; il écrivit

(1) Novaïri.

en même temps à Bercaï, pour le prier de ne plus laisser commettre d'hostilités contre l'empire grec; sur quoi Michel remit en liberté l'ambassadeur égyptien et le traita généreusement (1). Cet ambassadeur traversa la Mer Noire et aborda à Soudac, d'où il gagna Crim, bourg situé à une journée de la côte et habité par des Kiptchacs, des Russes et des Alains. A une journée au-delà de Crim, il entra dans une steppe, où il trouva un chef de dix mille qui commandait sur cette frontière. Il mit vingt jours à traverser la steppe, habitée par des nomades avec leurs troupeaux, et atteignit la résidence de Bercaï, sur la rive du Volga, où l'on voyait beaucoup de bâteaux russes. L'ambassade avait été pourvue gratuitement de vivres pendant son voyage. A son approche de l'Ordou royal, le vézir de Bercaï, Schéréf-uddin El-Furoussi, alla à sa rencontre. Elle fut admise à l'audience de ce prince, après avoir été instruite des cérémonies à observer. On prévint l'ambassadeur qu'il serait introduit du côté gauche du trône, et que lorsqu'il aurait remis ses lettres, il passerait à

(1) Vie de Beibars, par Schafi.

la droite; qu'il devait se mettre sur ses deux genoux; que personne de sa suite n'entrerait dans la tente royale avec sabre, poignard ou toute autre arme; qu'ils les déposeraient à gauche, et ne laisseraient leurs arcs ni bandés, ni serrés dans leurs fourreaux; que les carquois devaient être vides de flèches. On leur dit de prendre bien garde à ne pas toucher du pied le seuil de la tente. On les avertit aussi de ne pas manger de neige, et de ne pas laver leurs vêtemens dans l'en. ceinte de la résidence. A la suite de ces instructions, l'ambassade fut introduite dans une tente qui pouvait contenir cinq cents personnes; elle était recouverte de feutre blanc, et tapissée d'étoffes de soie, ornées de perles et de pierreries. Le Khan, placé sur son trône, avait auprès de lui la première de ses femmes; cinquante à soixante officiers étaient assis sur des tabourets. Bercaï ordonna à son vézir de donner lecture de la lettre du sultan ; lorsquelle fut achevée, on fit passer l'ambassadeur et sa suite de la gauche à la droite du trône. La lettre de Beïbars fut traduite en langue turque par le grand cadhi, et lue aux assistants; il en fut envoyé copie à l'empereur. Bercaï adressa quelques questions à l'envoyé de Beïbars, entre autres sur le Nil, et ne

zoulc.

tarda pas à le congédier, le faisant accompagner de ses ambassadeurs, avec lesquels Seïf-ud-din arriva au Caire, près de deux 662. ans après son départ de cette capitale. sept. L'année précédente, environ six mois après 1264 que le sultan eut fait partir son ambassade, il était arrivé par Constantinople à Alexandrie, deux envoyés de Bercaï, tous deux musulmans; l'un était un officier, nommé Djélal-ud-din El-Cadhi, l'autre, un Scheïkh, Nour-ud-din Ali. Beïbars, qui revenait de Syrie, après s'être emparé de la principauté de Carac, leur donna audience au château de la Montagne (1), en présence de ses généraux et d'une nombreuse assemblée. Il entendit la lecture des lettres du Khan mongol;

(1) Il est souvent fait mention de ce château (Cal❜atul-djébel) dans l'histoire de l'Égypte à cette époque. Il était situé sur une éminence près du Caire, et les sultans y résidaient depuis Saladin, qui en avait jeté les fondements. A sa construction furent employées les pierres d'un grand nombre de petites pyramides qui étaient sur l'île, en face de Missr, lesquelles furent ainsi détruites, comme l'ont été beaucoup d'autres anciens monuments, dont les Mahométans trouvent commode d'enlever les matériaux, lorsqu'ils veulent bâtir. Voyez Macrizi, Description de l'Égypte, tom. III.

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