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tie regagna ses foyers pas la route du Derbend; l'autre, plus nombreuse, sous les ordres de deux généraux, nommés Negoudar et Ongoudjia, passa par le Khorassan poursuivie par des troupes de Houlagou et alla s'emparer du pays de Ghazna et d'autres con2 schew. trées limitrophes de l'Inde.

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Houlagou partit d'Alatac (1), à la tête d'une armée qu'il avait assemblée de toutes les provinces de la Perse. Son avant-garde, commandée par le noyan Schiramoun, fils de Tchormagoun, fut complètement battue près de Schamakhi; mais peu de jours après le noyan Abataï répara cette défaite, par une 15 nov. victoire qu'il remporta à une lieue de Schir21 nov. van. Houlagou se mit en marche de Scha

(1) Alatac était la résidence d'été de Houlagou, et fut celle de plusieurs de ses successeurs. Il est souvent fait mention de ce lieu dans l'histoire de la dynastie Ilkhanienne. Raschid nous apprend que Houlagou étant parti de Tébriz, pour son expédition en Syrie, et se dirigeant. sur Akhlatt, passa par les prairies d'Alatac dont il fut charmé. Selon le Djihan-Numa, l'Alatag est la chaîne de montagnes où le Mourad-tchaï, c'est-à-dire, l'Euphrate, prend sa source. Elle est, par conséquent, à une vingtaine de lieues au nord du lac Van, et non loin du mont Ararat. Ala-tag veut dire, en turc, mont bigarré.

makhi pour profiter de cet avantage. Il chassa 8 déc. l'ennemi du Derbend et le battit au nord de cette ville. Nogaï prit la fuite, et fut pour- 16 déc. suivi par un gros corps de troupes, qui s'empara, au-delà du Térek, de son camp abandonné, où il trouva une multitude de femmes, d'enfants et de bétail. L'armée de Houlagou s'arrêta dans ce camp et s'y livra, pendant trois jours, à l'ivresse et à la débauche; mais tout à coup Nogaï revient; les troupes de Houlagou sont surprises et battues près du Térek; les fuyards veulent passer le fleuve sur la glace, qui se rompt sous leurs pieds, et il en périt un grand nombre.

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Houlagou revint à Tébriz, l'esprit abattu 11 dj.-2 de cet échec. Il donna ses ordres pour la mise sur pied d'une nouvelle armée (1) et se vengea de sa défaite sur les marchands du pays de Bercaï, qui se trouvaient à Tébriz; il les fit tous mettre à mort et confisqua leurs propriétés. Usant de réprésailles Bercaï fit également tuer les marchands, sujets de Houlagou, qui étaient dans ses États. A son tour, Houlagou fit périr une partie des habitants de Bokhara. Cette ville

(1) Raschid.

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commençait à se repeupler; d'après un dénombrement qui venait d'y être fait par un commissaire de la cour impériale, elle avait seize mille habitants, dont cinq mille appartenaient au souverain de la branche de Batou, trois mille à la princesse Siourcoucteni, -mère de Houlagou, et le reste à l'empereur. Les cinq mille vassaux de Batou furent, par l'ordre de Houlagou, chassés dans la plaine; les hommes tués, leurs biens pillés, leurs femmes et leurs enfans réduits en captivité (1).

L'année suivante, le bruit s'étant répandu que Nogaï allait faire une nouvelle invasion par le Derbend, tandis que Houlagou s'occupait de préparatifs de guerre, Djélal-uddin, fils du petit Dévatdar, comblé de ses bienfaits, et qu'il croyait son sujet le plus fidèle, abusa indignement de sa confiance. Il lui dit qu'il était resté, dans la province de Bagdad, plusieurs milliers de Turcs kiptchacs qui, connaissant le genre de guerre de leurs compatriotes, pourraient lui être utiles dans la prochaine campagne, s'il voulait les placer à l'avant-garde de son armée. Houlagou le chargea d'aller organiser

(1) Vassaf, tom. I.

ce corps et le munit de pouvoirs qui l'autorisaient à se faire livrer l'argent, les armes et les provisions qui lui seraient nécessaires, défendant que qui que ce fùt intervint dans sa commission. Après avoir rassemblé ces anciennes milices turques, Djélal-ud-din leur annonça qu'on voulait les envoyer à la guerre pour les sacrifier: « Vous me con<«< naissez, leur dit-il, vous savez que je suis « votre compatriote et camarade; je ne vous << laisserai pas livrer à la mort, et si vous << voulez me suivre, nous nous affranchirons « du joug mongol. >> Ces militaires y consentent; il leur donne des armes et de l'argent, tirés des magasins et des caisses de Bagdad, dit au commandant de la ville, qu'avant de prendre la route du Schirvan, il allait faire une incursion sur le territoire des Arabes Khafadjés, avec lesquels on était alors en guerre, afin d'y enlever des vivres pour la marche; passe l'Euphrate, et entre en Syrie à la tête de ces Turcs, qui emmenaient leurs familles et leurs bagages (1).

Les grands préparatifs militaires de Houlagou, lorsqu'il était menacé, deux ans au

(1) Raschid.

paravant, des armes de Bercaï

faisant craindre une seconde invasion des Mongols en Syrie, le sultan Beïbars avait envoyé plusieurs corps de cavalerie en éclaireurs vers la frontière de Perse, et recevant des avis successifs des mouvements de l'ennemi, il ordonna aux habitants de Damas de passer avec leurs familles en Égypte, pour s'y mettre en sûreté, et laisser à ses troupes une plus grande abondance de vivres. Il écrivit, en même temps, au gouverneur d'Alep de faire mettre le feu aux prairies sur la route d'Amid; les fourrages furent brûlés dans l'espace de dix journées de marche. Ensuite Beïbars fut informé qu'un détachement envoyé en reconnaissance, avait rencontré une troupe de Tatares qui venaient se réfugier sur son territoire; que c'étaient des militaires, sujets de Bercaï, faisant partie du contingent fourni par ce Khan mongol à Houlagou, lesquels à la veille d'une guerre entre ces deux princes, avaient reçu de leur souverain l'ordre de revenir dans leur patrie, et si le passage leur était fermé, de se jeter sur le territoire égyptien; ils étaient au nombre d'environ deux cents cavaliers. Le sultan recommanda à ses lieutenants en Syrie de les bien traiter, de leur fournir des vivres, de

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