Imatges de pàgina
PDF
EPUB

Mongols occupèrent Alep, en novembre 1260; ils marchèrent sur Hamat, d'où le prince Al-Manssour Mohammed et l'émir Hossam-ud

din se retirèrent vers Himss. Les Mongols parurent devant cette ville, le vendredi, 10 décembre, au nombre de six mille. Aschraf Moussa, prince de Himss, Manssour, prince de Hamat, et l'émir Hossam-ud-din sortirent ce même jour à leur rencontre, avec quatorze cents cavaliers, auxquels se joignit un chef arabe, nommé Zamil Ibn Ali, à la tête d'un corps de troupes de sa nation. Les Mongols furent mis en fuite et poursuivis; ils perdirent dans la déroute beaucoup de monde en tués et prisonniers. Baïdera se retira par la route de Hamat et de Famiyé sur Alep (1). Dans cette dernière ville s'étaient réfugiés les habitants des districts circonvoisins. Le général mongol Gueuga-ilga fit sor

[ocr errors]

(1) Novaïri. Macrizi. ul-Abssar.

[ocr errors]
[merged small][ocr errors][merged small]

Ez-Zéhébi. Selon le Messalik-ul-Abssar,

[ocr errors]

les Mongols étaient au nombre de treize mille, et les Musulmans n'avaient pas mille cavaliers. Selon Macrizi et Ez-Zéhébi, il y avait d'un côté six mille Mongols, de l'autre quatorze cent Musulmans, « et ce qu'il y a de plus étonnant, ajoute ce dernier, c'est que les Musulmans n'eurent qu'un homme de tué. »

tir d'Alep toute la population, et proclamer que les Alépins se séparassent des autres habitants, et que ceux de chaque ville, de chaque village se réunissent séparemment. On ne savait pas dans quelle intention cet ordre était donné; les autres Syriens pensaient que les Alépins seraient épargnés; ceuxci croyaient, au contraire, que les étrangers auraient la vie sauve. Selon leur opinion à cet égard, des individus de l'une de ces deux classes passaient dans l'autre. Les Tatares emmenèrent les étrangers à Babili et leur coupèrent la tête, les considérant comme ennemis puisqu'ils s'étaient enfuis de leurs habitations à leur approche; ainsi périrent des habitants d'Alep qui s'étaient rangés parmi eux, croyant se sauver, et dans le nombre plusieurs parents du prince Nassir. Les Alépins conservèrent la vie parce qu'ils n'avaient pas quitté leur ville et furent renvoyés à Alep, où il n'était resté que les infirmes et des individus qui avaient pensé que le plus prudent était d'y demeurer caché. Les Mongols cernèrent la ville, ne permettant à personne d'y entrer, ni d'en sortir; mais, sur l'avis que des troupes égyptiennes marchaient contre eux, ils s'en éloignèrent au commencement d'avril. Après leur départ, Alep, dé

pourvue d'une force armée, fut livrée aux excès des gens du peuple, qui y tuèrent et pillèrent à leur volonté. Ces brigands prirent la fuite à l'approche du général égyptien, qui mit le comble aux maux des habitants, en leur imposant une contribution de seize cent mille drachmes, qui fut levée avec la dernière rigueur (1).

A la mort de Bedr-ud-din Loulou, son fils Salih Rokn-ud-din Ismaïl avait été investi, par Houlagou, de la principauté de Moussoul. Salih reçut, en 1261, une lettre de son frère Sa'ïd, qui lui conseillait de se mettre sous la protection du sultan d'Égypte, lui promettant, au nom de Beïbars, que ce souverain, après avoir vaincu les Tatares, agrandirait ses États vers l'Orient. Le prince de Moussoul s'aperçut, un jour, que cette missive lui avait été dérobée par l'un de ses officiers, qui avait pris la fuite. Craignant d'être dénoncé à Houlagou, il ne se crut plus en sûreté dans Moussoul, et partit pour l'Égypte avec son fils Alaï-ul-Mulk, dans le mois de mai de cette année (2). Le sultan le reçut

(1) Bar Hebræus, p. 537.

(2) Ibid., p. 538.

au Caire avec beaucoup d'honneurs, ainsi que son frère Modjahid (1), prince de Djéziret. Il donna aux trois fils de Bedr-ud-din Loulou des diplomes d'investiture de leurs États héréditaires; à Salih, Moussoul, Nassibin, Acarschouss, Dara et les châteaux El Amadiyet; à Modjahid, le Djéziret; à Mozaffer, Sindjar. Beïbars était autorisé à cet acte de suzeraineté par le nouveau Khalife qu'il venait de reconnaître (2).

Un prince de la maison Abbasside, l'émir Aboul-Cassim Ahmed, fils du khalife Dhahir et oncle de l'infortuné Mosta'ssim, qui, sous le règne de ce dernier pontife, vivait, ainsi que les autres princes abbassides, dans un état de réclusion à Bagdad, était parvenu à se sauver, après la prise de cette capitale, et s'était retiré auprès du chef des Bédouins de l'Irac, parmi lesquels il resta jusqu'à l'année 1261, qu'il se rendit à Damas, accompagné d'une cinquantaine d'Arabes de la tribu Khafadjé. Beïbars, informé de l'arrivée en cette ville d'un personnage qui se disait de la maison abbasside, ordonna à son gouver

(1) El mélik El-Modjahid Seif-ud-din Ishac.

[blocks in formation]
[blocks in formation]

neur de le traiter avec la plus grande distinction, et de le faire conduire en Égypte.

Aboul Cassim Ahmed fit son entrée au Caire le 19 juin. Le sultan était allé à sa rencontre avec un cortége de chefs militaires, de Cadhis, d'Oulémas, et d'une foule d'habitants des deux villes, le Caire et Misser, suivis par les docteurs de la loi judaïque, tenant en mains la Bible, et par les prêtres chrétiens, portant l'Évangile. Quatre jours après furent convoqués, dans une salle du palais, les docteurs de la loi, les Sofis, les chefs militaires, les fonctionnaires civils, et les plus notables parmi les négociants et les autres classes de la nation. Ahmed était assis sur un trône; le sultan, sur un siége ordinaire. On interrogea publiquement, au sujet d'Ahmed, les Arabes qui l'avaient accompagné, ainsi que l'eunuque Mokhtar, de Bagdad. Ils déclarèrent qu'il était l'Imam Ahmed, fils de Dhahir, fils de Nassir, et l'on prit acte de cette attestation. On donna ensuite lecture de sa généalogie. Il se leva pour en certifier lui-même la vérité. On dressa un procès-verbal de ces formalités. La naissance d'Ahmed ainsi constatée, le grand-juge Tadj-ud-din lui prêta le serment de fidélité; puis le sultan lui promit foi et hommage, à condition

« AnteriorContinua »