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25 fév.

la Petite-Arménie, soit dans les possessions des Européens (1). Les murs d'Alep furent renversés; ses mosquées démolies, ses jardins dévastés. La citadelle assiégée se rendit un 11rab. 1 mois après la ville (2). Dans l'un des assauts livrés à ce fort, plusieurs officiers mongols avaient été blessés au visage. Houlagou les loua de leur bravoure, et leur dit que le sang qui teint le visage et la barbe embellit les guerriers, comme le fard embellit les femmes. Les vainqueurs firent un immense butin dans la citadelle, et y trouvèrent beaucoup d'artisans, qu'ils retinrent prisonniers (3). Le prince Moazzam y tomba en leurs mains; il fut épargné en considération de son grand âge, et ce descendant de Saladin mourut au bout de quelques jours de captivité. Les Mongols y prirent aussi plusieurs enfants du prince Nassir avec leurs mères. Ils trouvèrent dans les prisons de la citadelle, qu'ils démolirent, neuf

(1) Novaïri.

Macrizi. Selon Ibn Tagri-birdi, la ville se rendit par capitulation; mais Houlagou, violant sa promesse, la mit à feu et à sang.

(2) Selon Haïton, la citadelle, qui était située au milieu de la ville, se défendit pendant onze jours, et fut prise par des galleries souterraines. Hist. or., ch. 28. (3) Raschid.

officiers des Mameloucs Bahriyés, de ceux qui avaient été livrés à Nassir par le prince de Carac; les principaux étaient Soncor el-Aschcar, Seïf-uddin Tenguiz, Seïf-ud-din Beramac, Bedr-ud-din Begmisch, Latchin, El-Djamdar et Kidgadi (1).

(1) Novaïri. Bar Hebræus, auteur de l'Histoire des Dynastics en syriaque et en arabe, était alors métropolitain jacobite d'Alep; mais il ne s'y trouvait pas lors du siége de cette ville; il en était parti pour aller rendre ses hommages à Houlagou, qui était en marche, et il avait été retenu dans le château fort de Nedjem, sur la rive de l'Euphrate. Il déplore, en rapportant la catastrophe d'Alep, que sa détention eut privé les Fidèles, dans le désastre de cette ville, de la présence de leur chef. Beaucoup de Chrétiens s'étaient réfugiés dans l'Église grecque; les Tatares y entrèrent, tuèrent les uns, et emmenèrent les autres en captivité. « Enfin, ajoute Bar Hebræus, un prêtre arménien, frère du Catholique Mar « Constantin, délivra tous ceux qu'il put trouver encore en vie, et les réunit dans notre église.» Chron. syr. p. 533. «Haolou, dit Haïton (Hist. or., chap. 29), fit présent

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« au roi d'Arménie d'une grande partie des dépouilles qui avaient été prises dans la ville d'Alep, et lui donna << plusieurs terres de celles qu'il avait conquises; en <« sorte que le roi d'Arménie reçut plusieurs châteaux « voisins de son royaume, qu'il fit fortifier à son grẻ. « Après cela Haolou lui envoya des présents par le prince d'Antioche, et lui rendit les terres qui étaient de sa

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dépendance, et qu'il avait reprises sur les Sarasins,

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A l'arrivée de Houlagou en Syrie, le prince eyoubite de Hamat, Manssour Mohammed, avait quitté sa capitale, et passé à Damas, laissant le commandement de Hamat à l'eunuque Moureschid, qui partit pour le rejoindre, après la catastrophe d'Alep. Les notables de Hamat allèrent présenter les clefs de cette ville à Houlagou devant Alep, et lui demandèrent sûreté pour les habitants de la principauté, le priant de leur envoyer un préfet. Houlagou y consentit et leur donna un persan nommé Khousrewschah (1).

Le prince Nassir était encore dans son camp, près de Berzé, lorsqu'il apprit le sac d'Alep. Ses généraux lui conseillèrent de se retirer à

Gaza, et d'appeler à son secours le sultan 14 saf. Couttouz. Il partit avec Manssour, prince de 29 janv. Hamat, et le peu de monde qui était resté auprès de lui (2), laissant Damas sans défenseurs. Par son ordre les principaux habitants et les militaires, tous ceux qui pouvaient émigrer, partirent précipitamment pour l'Égypte, quelques-uns, après avoir vendu leurs propriétés à vil prix. Alors un chameau se

(1) Novaïri. Messalik-ul-Abssar.

(2) Novaïri.

louait jusqu'à sept cent dragmes d'argent (1). Nassir s'arrêta quelque temps à Nablous. Après son départ de cette ville pour Gaza, deux officiers qu'il y avait laissés avec des troupes furent surpris par les Mongols et tués. L'approche de l'ennemi le détermina à se retirer jusqu'à El-A'risch, d'où il envoya le cadhi Borhan-ud-din au Caire, pour presser le sultan Couttouz de venir à son secours.

Après son départ de Damas, l'émir Zeïnud-din Soleiman, fils d'Ali, plus connu sous le nom de Zein-ul-Hafizzi, avait fermé les portes de la ville, assemblé les notables, et décidé avec eux de livrer Damas aux Mongols, pour épargner le sang de sa population, de la remettre à Fakhr-ud-din El-Merdégaï, fils du prince d'Erzen-ur-Roum, et à Schérif Ali, qui avaient été envoyés par Houlagou à Nassir, dans son camp de Berzé. En conséquence, une députation composée des principaux citoyens, partit avec de riches présents et les clefs de la ville, pour le camp mongol devant Alep. Houlagou fit revêtir d'une robe d'honneur de drap d'or le cadhi Mohayi-eddin, fils d'Ez-Zéki, chef de cette députation,

(1) Macrizi.

19 saf. et le nomma grand-juge de Syrie. Ce ma3 fév. gistrat revint aussitôt à Damas, convoqua les docteurs de la loi et les notables, parut dans cette assemblée revêtu de sa robe d'honneur, et donna lecture du diplôme de sa nomination. Il communiqua ensuite un édit, par lequel Houlagou assurait la vie sauve aux habitants de Damas. Malgré cette promesse, la frayeur et la consternation étaient générales.

Houlagou envoya à Damas deux commandants, l'un mongol, l'autre persan, qui avaient l'ordre de suivre les conseils de Zeïn-ul-Ha16 rb.-1 fizzi, et de bien traiter les habitants. Peu de mars. temps après, arriva le général Kitou-boga avec

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un corps de troupes mongoles. La ville envoya à sa rencontre une députation de scheïkhs et de notables, qui portaient des drapeaux et des Corans. Le nouveau gouverneur fit proclamer l'édit de sûreté. Il devait faire respecter les personnes et les propriétés (1).

Les Chrétiens de Damas, lorsqu'ils virent la ville occupée par les troupes mongoles, produisirent une ordonnance de Houlagou, qui leur accordait sa protection, et s'en prévalurent pour braver leurs oppresseurs. Les

(1) Novaïri. Macrizi. Messalik-ul-Abssar. - Vassaf.

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