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sa soumission à Houlagon. Les deux frères rivaux arrivèrent au camp de ce prince, à cinq jours d'intervalle, et y scellèrent leur reconciliation. Kei Cavous ne se présentait pas sans inquiétude à la cour du prince mongol, qu'il savait irrité de sa résistance à Baïdjou. Il imagina de l'appaiser par un trait de courtisan. Lorsqu'il fut admis à se prosterner devant Houlagou, il lui offrit une botte magnifique, où son portrait était peint sur la semelle et dit, en baisant la terre: J'espère que le monarque voudra honorer de son auguste pied la tête de son serviteur. Cet acte d'humilité et l'intercession de Docouzkhatoun, lui firent obtenir sa grace (1). Houlagou confirma le partage du Roum entre les deux frères. Ils Ils l'accompagnèrent jusqu'en Mésopotamie, où ils prirent congé de ce prince qui marchait sur la Syrie (2), et s'en retournèrent avec de riches présents, qui provenaient du butin fait à Bagdad (3).

L'astronome Nassir-ud-din avait obtenu de Houlagou l'ordre de faire bâtir un observa

(1) Raschid.

(2) Bar Hebræi Chron., pag. 532.
(3) Tarikh Monedjim-Baschi, tom. II.

toire dans le lieu qu'il jugerait le plus convenable. Il avait exposé à ce prince que, pour bien prédire les événements, et tirer les horoscopes, il était nécessaire d'avoir de bonnes tables astronomiques, où fut exactement indiquée, jour par jour, la position du soleil, de la lune et des cinq planètes. Il lui expliqua que ces astres avaient un mouvement de précession, revêlé par les tables faites à différentes époques, ce qui exigeait de nouvelles observations au bout d'un certain temps; mais que pour dresser de nouvelles tables, il fallait continuer ces observations pendant trente ans, puisque Saturne n'achevait pas sa révolution avant ce terme. Houlagou demanda s'il ne serait pas possible de dresser ces tables en moins de temps, par exemple, en douze ans. L'astronome répondit qu'il tâcherait, si le ciel lui accordait de vivre, d'achever son travail dans cet espace, en consultant et comparant les tables antérieures, dont les plus anciennes étaient celles d'Enerdjess, dressées,

il y avait un peu plus de quatorze cents ans; puis celles de Ptolomée, qui leur sont postérieures de deux cent soixante-quinze ans; on avait aussi les observations faites à Bagdad, sous le règne du Khalife Méémoun, celles de Tébani en Syrie, enfin celles de Ha

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ses portes, fut prise d'assaut, et saccagée; il y périt quatre mille personnes. De là il passa dans le Khouzistan, où il soumit la ville de Toster, ainsi que Bassora et toute cette contrée.

A la prière de son premier ministre Seïf-uddin Bitikdji, Houlagou posta un détachement de cent Mongols près du tombeau d'Aly, pour protéger ce lieu et ses habitants.

Le vendredi 8 mars, Houlagou leva son. camp près du village de Vacaf, et arriva, au bout de cinq semaines, près de Hémédan, où étaient restés ses Ogrouks; c'est ainsi que les Mongols appellaient le camp où ils laissaient leurs familles et leurs gros bagages, en partant pour une expédition.

Avant de marcher sur Bagdad, Houlagou avait chargé le noyan Oroctou d'aller s'emparer de la place très-forte d'Irbil. Ce général reçut dans son camp la soumission de Tadjud-din, fils de Solaya, commandant de cette forteresse, et lui déclara que lorsqu'elle lui aurait été remise, il croirait à sa sincérité. Tadj-ud-din s'en retourna pour la livrer; mais les Curdes qui en formaient la garnison, refusèrent, malgré toutes ses instances, de l'y laisser rentrer. Oroctou envoya ce commandant au camp de Houlagou, qui le fit exécu

ter, et mit le siége devant Irbil; à sa demande Bedr-ud-din Loulou, prince de Moussoul lui envoya quelques troupes. Les assiégés, dans une sortie nocturne, surprirent les Mongols, leur tuèrent beaucoup de monde et brûlèrent leurs catapultes; mais ce succès ne fit que retarder de peu de temps la prise du château d'Irbil, qui fut démoli.

Houlagou était maître de sommes immenses prises dans Bagdad et dans les forts des Ismaïliyens, ou enlevées par les généraux mongols dans le Roum, la Géorgie, l'Arménie, le Courdistan et le Lour. Il fit bâtir un château fort sur une île escarpée, nommée Tala, qui est située au milieu du lac d'Ormia (1) dans l'Azerbaïdjan, où furent déposées ces espèces d'or et d'argent, fondues en balischs (lingots). Il avait envoyé à l'empereur, son frère, une portion des dépouilles de la Perse, avec la relation de ses conquêtes, et l'annonce qu'il allait marcher en Syrie et en Égypte.

(1) Selon le géographe Aboulfeda, on y mit une garnison de mille hommes, dont le chef était changé tous

les ans.

kémi et d'Ibn-ul-A'lém, en Égypte, faites il y avait deux cent cinquante ans; c'étaient les plus récentes (1). Nassir-ud-din fit choix d'une éminence au nord de la ville de Méraga, où l'on jetta, en 1259, les fondements d'un observatoire, qui ne fut achevé que sous le règne suivant. Le trésor fournit aux frais de cette construction. Houlagou, à la demande de Nassir-ud-din, lui adjoignit dans ses travaux, quatre astronomes célèbres; il fit venir de Damas, Moueyed-ud-din Ben Ourzy; de Cazvin, Nedjm-ud-din Katib; de Moussoul, Fakhr-ud-din, natif de Méraga; de Tiflis, Fakhr-ud-din, natif d'Akhlatt. L'observatoire fut muni de sphères armillaires et d'astrolabes. Une ouverture pratiquée dans la coupole de ce bâtiment, permettait aux rayons du soleil d'indiquer sur le plancher la hauteur du méridien et les heures du jour. On y voyait un globe terrestre d'une exécution parfaite, avec la division des pays en sept climats. D'après les observations faites en ce lieu, furent dres

(1) C'est Nassir-ud-din lui-même qui rend compte de ces détails, dans la préface de ses tables astronomiques Ez Zidj-ul-Ilkhani, dont il existe des copies dans plusieurs bibliothèques d'Europe.

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