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ter, et mit le siége devant Irbil; à sa demande Bedr-ud-din Loulou, prince de Moussoul lui envoya quelques troupes. Les assiégés, dans une sortie nocturne, surprirent les Mongols, leur tuèrent beaucoup de monde et brûlèrent leurs catapultes; mais ce succès ne fit que retarder de peu de temps la prise du château d'Irbil, qui fut démoli.

Houlagou était maître de sommes immenses prises dans Bagdad et dans les forts des Ismaïliyens, ou enlevées par les généraux mongols dans le Roum, la Géorgie, l'Arménie, le Courdistan et le Lour. Il fit bâtir un château fort sur une île escarpée, nommée Tala, qui est située au milieu du lac d'Ormia (1) dans l'Azerbaïdjan, où furent déposées ces espèces d'or et d'argent, fondues en balischs (lingots). Il avait envoyé à l'empereur, son frère, une portion des dépouilles de la Perse, avec la relation de ses conquêtes, et l'annonce qu'il allait marcher en Syrie et en Égypte.

(1) Selon le géographe Aboulfeda, on y mit une garnison de mille hommes, dont le chef était changé tous

les ans.

29 redj. 1er août.

Houlagou reçut à Méraga l'hommage du sultan Bedr-ud-din Loulou, qu'il avait mandé (1). Ce prince de Moussoul, âgé alors de quatre-vingts ans, avait été esclave de Nour-ud-din Arslanschah, de la dynastie des Souncars, souverains du Diarbécr, lequel, à sa mort, l'institua tuteur de son fils Mass'oud. Bedr-ud-din gouverna la principauté de Moussoul, pendant le règne de ce prince, qui mourut en 1218, laissant deux fils en bas âge; ils suivirent leur père au tombeau dans l'espace de deux ans; Bedr-ud-din Loulou devint alors souverain de Moussoul, et il règnait depuis trente-neuf ans lorsqu'il se présenta devant Houlagou avec des présents magnifiques. On raconte que prêt à partir de Moussoul pour se rendre au camp du prince mongol, il répondit à des seigneurs de sa résidence qui lui exprimaient les craintes pour sa personne que leur inspirait la férocité de ce tyran: « J'espère l'adoucir, et même le prendre par les oreilles. » Le vieillard fut bien accueilli de son suzerain; lorsqu'il lui eut présenté ses offrandes, il lui dit qu'il avait encore quelque chose qui était destiné pour la

(1) Raschid.

personne même du Khan, et tira des pendants d'oreilles d'or, où étaient enchassées deux grosses perles. Comme Houlagou les admirait, Loulou lui dit: Je souhaiterais que le Khan voulût m'accorder l'honneur de les lui placer; une pareille grâce augmenterait ma considé ration aux yeux des autres rois et de mes sujets. En ayant obtenu la permission, Loulou prit l'une après l'autre les oreilles du prince mongol, et y attacha les pendants; puis il fit entendre, par un regard, aux personnes de sa suite, qu'il avait tenu parole (1). Huit jours après il prit congé de Houlagou, et retourna à Moussoul, où il mourut au bout de quelques mois (2).

Lorsque Houlagou marchait sur Bagdad, l'Atabey Téguélé, souverain du Louristan, fils de Hézar Asb, vint se ranger sous ses drapeaux, et fut placé avec ses troupes, dans le Touman du noyan Kitou-Boca. Houlagou ayant appris que ce prince Lour déplorait le sac de Bagdad et la mort violente du Khalife, lui en voulut de ce sentiment de désapprobation. Averti de sa colère, Téguélé quita,

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sans permission, le camp mongol et se retira dans son pays. Houlagou réprimanda KitouBoca de l'avoir laissé partir, et donna l'ordre à ce général et au noyan Sidac d'aller se saisir de la personne du prince rebelle. Le frère de Téguélé, Schems-ud-din Alb Argoun, lui proposa d'aller de sa part à la cour de Houlagou, pour tâcher de l'appaiser et en obtenir l'ordre à ses troupes de se retirer. L'Atabey agréa cet avis, et son frère partit, après avoir exigé de Téguélé la promesse formelle qu'avant son retour, il ne combattrait pas les Mongols. les Mongols. Alb Argoun les rencontra sur la frontière du Louristan, et malgré toutes les raisons qu'il put alléil fut jeté dans les fers, par l'ordre des deux généraux, qui firent en même temps périr tous les gens de sa suite, et coutinuèrent leur marche. Téguélé craignant d'exposer la vie de son frère s'il combattait les Mongols, prit le parti de se retirer dans la forteresse de Mandjascht. Les généraux mongols lui offrirent une capitulation; il ne voulut pas se fier à leurs promesses; mais Houlagou lui ayant envoyé sa bague, en signe de grace, Téguélé se rendit, et on le conduisit à Tébriz. Il y fut mis en jugement, condamné et exécuté en place publique. Hou

guer,

lagou plaça sur le trône de Lour Schems-uddin Alb Argoun (1).

Le Louristan était divisé en deux principautés, qu'on distinguait par les épithètes de grand et de petit. L'Atabey du petit Lour, Bedr-ud-din Mass'oud, devait aussi le trône à la volonté de Houlagou. Prêt à succéder, par droit de naissance, au dernier prince de ce pays, il trouva un compétiteur plus puissant dans l'un de ses cousins, qui était soutenu par les troupes du Khalife. Il alla implorer la protection de l'empereur Mangou, qui le renvoya en Perse à la suite de Houlagou. Mass'oud assista à la prise de Bagdad, et reçut ensuite l'investiture du petit Lour (2). Houlagou reçut l'hommage de l'Atabey du 7 scha'b. Fars, Sa'd fils d'Abou-bécr, qui vint le complimenter sur la conquête de Bagdad. Dans le même temps arrivèrent à la cour, qui était alors près de Tébriz, les sultans du Roum Rokn-ud-din Kilidj Arslan, et Yzz-uddin Kei Cavouss. On a vu que ce dernier était revenu de Sardes à Conia, et avait fait

9 août.

(1) Tarikh Gouzidé, par Hamd-oullah de Cazvin; bab IV, fassel 11.

(2) Ibid.

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