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voir du vainqueur, qui après cette expédition se rendit à Tébriz.

Les Khorazmiens ayant évacué Tiflis pour prendre des quartiers d'hiver, les garnisons géorgiennes de Carss, d'Ani et d'autres places fortes se réunirent et marchèrent à Tiflis, où elles firent main-basse sur les Musulmans qui l'habitaient; puis ne croyant pas pouvoir défendre la ville contre Djélal-ud-din, ils la brûlèrent.

Les Ismaïliyens venaient d'assassiner l'un des généraux du sultan, qui avait reçu en fief la ville et le territoire de Gandja. Pour venger ce meurtre, Djélal-ud-din entra dans le pays de ces dangereux sectaires, et le mit à feu et à sang.

Apprenant alors qu'un corps de troupes mongoles s'était avancé jusqu'à Damégan, il marcha à sa rencontre, le battit et le poursuivit, pendant plusieurs jours, l'épée dans les reins.

Tandis que Djélal était occupé de ce côté, le chambellan Houssam-ud-din Ali, commanschab, dant de Khelatt pour Aschraf entra dans l'Ajuill. zerbaïdjan. Il était appelé par les habitants de cette province, rebutés du caractère bizarre de Djélal-un-din, épuisés par la rapacité de ses troupes. La femme même du sultan,

l'ancienne épouse d'Euzbec, qui était habituée à dominer sous le règne de ce prince inepte, mécontente des procédés du sultan et regrettant le passé, fut la première à inviter, de concert avec les habitants de Khouï, le général Houssam-ud-din à venir prendre possession de l'Azerbaïdjan. Il occupa les villes de Khouï, de Merend, de Nakhtchouvan, ainsi que plusieurs forts, et retourna à Khelatt, accompagné de la femme de Djélal-ud-din (1).

Le sultan était obligé de faire face à un ennemi plus dangereux. Les Mongols se montraient en force sur la frontière de l'Irac. Pour les observer, il avait détaché vers Raï et Damégan un corps de quatre mille hommes de cavalerie. Poussées par les Mongols, ces troupes se retirèrent sur Ispahan, où Djélalud-din avait établi son quartier-général. Elles furent suivies par l'ennemi, qui vint poser son camp à la distance d'une journée à l'est de cette ville (2). L'armée mongole était composée de cinq divisions, commandées par les généraux Tadji, Bacou, Assatogan, Taïmaz et Taïnal (3). Les astrologues ayant conseillé au

(1) Ibn-ul-Ethir.

(2) Nessaouï. (3) Raschid.

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sultan de ne pas livrer bataille avant le quatrième jour, il se montra docile à leur avis. Ce prince montrait une assurance propre à inspirer du courage à ses sujets. A la première nouvelle de l'approche des Mongols, ses généraux alarmés s'étant rendu à son palais, il les reçut debout dans la cour et les entretint long-temps d'objets étrangers à cette invasion, pour leur faire voir qu'elle ne lui causait nulle inquiétude; ensuite il les fit asseoir, et tint conseil avec eux sur l'ordre de bataille. Avant de les congédier, il leur fit jurer qu'ils ne tourneraient pas le dos à l'ennemi, qu'ils ne préféreraient pas la vie à une mort glorieuse; il prèta le même serment, et fixa le jour du combat. Les deux premiers magistrats d'Ispahan, le Cadi et le Reïs, reçurent l'ordre de passer en revue les habitants armés.

Cependant les Mongols, voyant que Djélalud-din ne sortait pas de la ville, crurent qu'il n'osait pas se montrer en rase campagne, et se disposèrent à mettre le siége devant Ispahan. Pour se procurer des vivres, ils détachèrent deux mille cavaliers vers les monts du pays de Lour. Le sultan les fit suivre par trois mille hommes, qui, s'étant saisi des défilés, leur coupèrent la re

traite, et ramenèrent quatre cents prisonniers. Djélal fit livrer une partie de ces captifs à la populace, qui les massacra dans les rues d'Ispahan; il trancha la tête aux autres, de sa propre main, dans la cour de son palais; leurs cadavres furent livrés aux chiens et aux vautours.

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Le jour fixé pour le combat, Djélal, tandis _625. qu'il rangeait son armée, fut tout à coup abandonné par Ghiath, qui, le cœur ulcéré d'une mortification que son frère venait de lui faire subir, saisit ce moment pour le quiter avec ses troupes, entraînant aussi la défection d'un corps qui était sous les ordres du général Djihan Pehluvan Iltchi. Le sultan ne parut pas faire attention à leur départ, et même lorsqu'il eut vu les Mongols rangés en bataille, suivant leur tactique, par divisions, sur plusieurs lignes, il crut ses troupes plus que suffisantes pour vaincre un pareil ennemi, et ordonna aux milices d'Ispahan de rentrer dans la ville. Les deux ailes de l'armée du sultan étaient éloignées l'une de l'autre. Vers le soir son aile droite chargea la gauche de l'ennemi, l'enfonça et la poursuivit jusqu'à Caschan. Le soleil était près de son déclin; Djélal, content du succès de cette journée, se re

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posait au bord d'un ravin sur le champ de bataille, lorsque Ilan Bougou, l'un de ses officiers, l'aborda et lui dit d'un ton animé: « Nous avons long-temps demandé au ciel << une journée comme celle-ci pour assouvir << notre vengeance sur ces réprouvés, et <«< lorsqu'il nous l'accorde, nous ne profitons « pas de ses bienfaits. L'ennemi se retirera, << dans la nuit, l'espace de deux journées de <«< chemin, et nous nous répentirons trop tard << de l'avoir laissé échapper. N'achèverons « nous pas notre victoire ? » Frappé de ces paroles, le sultan remonte à cheval; mais il avait à peine franchi le ravin, qu'un corps d'élite mongol, masqué par une hauteur, se précipite sur l'aile gauche et la culbute sur le centre. Les généraux de l'aile gauche, fidèles à leur serment, périrent les armes à la main, trois seuls exceptés. Le sultan restait au centre, qui était en désordre, environné de toutes parts et n'ayant plus auprès de lui que quatorze de ses gardes. Il tua de sa main son porte- étendard qui fuyait, et se fit jour à travers l'ennemi. Les fuyards du centre et de l'aile gauche se dispersèrent; les uns se réfugièrent dans le Fars; les autres, dans le Kerman; une partie, dans l'Azerbaïdjan. Ceux qui avaient

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