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la mort, de hautes existences, et a condamne au néant les habitants de cette résidence, ter

« nouveau, par ordre du sultan (d'Égypte), et qu'on appelle aujourd'hui Cazani (feuillet 305). »

Cependant, la plupart des historiens paraissent convaincus de la trahison du vézir. « Ibn Alcamiyi, dit Vassaf,

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qui croyait obtenir le gouvernement de Bagdad, fut trompé dans son attente. Ce fut Ibn A'mran, qui reçut « ce poste, et Ibn Alcamiyi lui fut adjoint. Ce dernier se répentit alors de son indigne conduite, profondément «< humilié, lui qui n'obéissait pas au Khalife, d'être su« bordonné à l'adjoint du préfet de Ya'couba. »

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Voici ce que dit un historien postérieur, Ez-Zéhébi : « L'armée que Mostanssir avait mise sur un pied respec« table, fut réduite sous le règne de Mosta'ssim, par le conseil du vézir Ibn ul-Alcamiyi, le rafizi, qui travail<«< lait à détruire la monarchie des Abbassides, pour pla« cer sur le trône khalifal un Alide. Dans cette vue il entretenait, par lettres et par émissaires, des relations « secrètes avec les Tatars, et le Khalife ne se doutait << de rien; il ne prenait pas même connaissance des af<< faires. >>

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Selon le même auteur, lorsque le vézir Ibn Alcamiyi alla négocier la paix au camp de Houlagou, il obtint d'abord pour lui-même des conditions favorables. A son retour, il đit au Khalife que Houlagou désirait donner sa fille en mariage au fils aîné de Mosta'ssim, et laisser le Khalife sur le trône, comme il avait laissé sur son trône le sultan de Roum; puis il lui conseiila de se soumettre à la puis

Ininant ainsi la prière: O mon Dieu, assiste nous dans nos calamités, dont l'Islamisme et

sance des Mongols, de même que ses ancêtres s'étaient soumis aux sultans Seldjoucides; que Houlagou ferait alors retirer son armée, et que le sang musulman serait épargné. Trompé par ces promesses, le Khalife se rendit au camp de Houlagou, qui le fit loger sous une tente. IbnAlcamiyi retournant à Bagdad, invita les seigneurs et les docteurs de la loi, de sortir de la ville pour assister à la cérémonie du mariage du fils du Khalife avec la fille de Houlagou; ils sortirent en foule et furent tous passés au fil de l'épée. Ensuite le Khalife fut foulé aux pieds jusqu'à la mort. Les Tatars entrèrent dans Bagdad; à chaque noyan avait été assignée l'occupation d'un quartier de la ville; le carnage dura trente-quatre jours (selon Vassaf, quarante), et le nombre des morts s'éleva à huit cent mille. Ce même récit se trouve mot pour mot dans l'histoire d'Ibn Tagri-birdi, 3° partie; et avec quelques variantes dans celle de Mirkhond; il confirme celui de Joinville cité plus haut. Il est très-vraisemblable, malgré le silence de l'historiographe Raschid, que le Khalife fut trompé par des promesses dont la violation ne coutait rien à la foi mongole; mais le témoignage de Raschid est décisif quant au temps que dura le sac de Bagdad, puisqu'il rapporte, jour par jour, les événements de cette époque.

Le jugement de l'historien Ibn Tagri-birdi sur le vézir Ibn Alcamiyi est conforme à celui de Zéhébi : « Le vézir « Ibn Alcamiyi étant de la secte des Rafizis, méditait la « ruine de la maison Abbasside et la translation du Kha

ses enfants n'ont jamais éprouvé de pareilles; mais nous sommes à Dieu, et nous retournerons à Dieu (1).

Maître de Bagdad, Houlagou proposa cette question aux docteurs de la loi: Lequel est préférable d'un souverain mécréant, mais juste, ou d'un souverain musulman, mais injuste? Les Oulémas, assemblés par son ordre dans le collège de Mostanssir, pour donner leur fethva sur cette question, s'abstenaient

«lifat aux Alides. Le Khalife Mostanssir avait augmenté << son armée, jusqu'au nombre de cent mille hommes. << Ibn Alcamiyi secrètement d'intelligence avec les Tatars, « conseilla à Mosta'ssim, prince inepte et avare, de ré<< duire son armée pour augmenter son trésor, et lui représenta, qu'en conservant la paix avec les Tatars, il « n'aurait pas besoin d'aussi grandes forces militaires. Lorsque Houlagou, déterminé par les instigations d'Ibn

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« Alcamiyi, eut pris la résolution de marcher sur Bagdad, il manda à Loulou, prince de Moussoul, de préparer « des vivres et des instruments de siége; ce prince écri<< vit secrètement au Khalife pour l'en prévenir; mais << comme le vézir Ibn Alcamiyi exerçait un pouvoir absolu, <«< il ne laissait arriver au Khalife ni les lettres de Loulou, « ni d'autres; en sorte que le Khalife ignorait les nou<< velles et les avis qu'on lui donnait. Le vézir lisait les «<lettres et y répondait ce qu'il voulait; ce fut ainsi « que les affaires des Tatars prospérèrent.

(1) Ibn Tagri birdi, 3o partie.

»

de répondre, lorsque Razi-ud-din Ali, fils de Tavouss, docteur très-considéré, voyant leur hésitation, prit le papier et y traça ces mots: L'infidèle qui est juste, doit étre préféré au musulman injuste. Alors tous suivirent son exemple (1).

Pendant le siége de Bagdad, des Alides habitants de la ville de Hallé, avaient adressé à Houlagou une lettre, dans laquelle ils se disaient savoir, par une tradition de leurs ancêtres, les douze Imams et le Khalife Ali, que Houlagou devait se rendre maître de l'Irac-Areb, et de la personne du souverain de ce pays, et lui annoncaient qu'ils se soumettaient à lui de plein gré. (2). Houlagou leur envoya deux gouverneurs, et chargea Boca-timour, frère d'Oldjaï- khatoun, d'aller s'assurer de la soumission des villes de Hallé, Coufah et Vassitt. A son approche, les habitants de Hallé jetèrent un pont sur l'Euphrate, `allèrent à sa rencontre, et célébrèrent son arrivée par des réjouissances. Il quita cette ville très-satisfait, et se présenta, sept jours après, devant Vassitt, qui, lui ayant fermé

IO saf.

16 fév.

(1) Fil Adab is-Soltaniyet, 1o partie, feuillet 13, vo. (2) Vassaf.

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ses portes, fut prise d'assaut, et saccagée; il y périt quatre mille personnes. De là il passa dans le Khouzistan, où il soumit la ville de Toster, ainsi que Bassora et toute cette contrée.

A la prière de son premier ministre Seïf-uddin Bitikdji, Houlagou posta un détachement de cent Mongols près du tombeau d'Aly, pour protéger ce lieu et ses habitants.

Le vendredi 8 mars, Houlagou leva son. camp près du village de Vacaf, et arriva, au bout de cinq semaines, près de Hémédan, où étaient restés ses Ogrouks; c'est ainsi que les Mongols appellaient le camp où ils laissaient leurs familles et leurs gros bagages, en partant pour une expédition.

Avant de marcher sur Bagdad, Houlagou avait chargé le noyan Oroctou d'aller s'emparer de la place très-forte d'Irbil. Ce général reçut dans son camp la soumission de Tadjud-din, fils de Solaya, commandant de cette forteresse, et lui déclara que lorsqu'elle lui aurait été remise, il croirait à sa sincérité. Tadj-ud-din s'en retourna pour la livrer; mais les Curdes qui en formaient la garnison, refusèrent, malgré toutes ses instances, de l'y laisser rentrer. Oroctou envoya ce commandant au camp de Houlagou, qui le fit exécu

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