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15 moh. 22 janv.

Sincor restèrent avec douze mille hommes sur

le champ de bataille; il en périt un grand nombre dans l'eau et dans les marais. Le Dévatdar rentra dans Bagdad avec une poignée de gens. Alors seulement il fut ordonné de réparer à la hâte les murs et les tours de cette cité; on en barricada les rues, et tout le monde fut requis de prendre les armes

Le mardi suivant, les trois généraux mongols se logèrent dans le faubourg de Bagdad, sur la rive occidentale du Tigre. Le noyan Kitou-boca s'était avancé jusqu'à Néhassiyét et Sarsar; et Houlagou avait, dès le 18 janvier, posé son camp à l'est de Bagdad. Après avoir investi cette vaste cité (2) les Mongols l'entourèrent, sur les deux rives du fleuve, d'un rempart de terre, dont le fossé était du côté de la ville; ouvrage qui fut achevé en vingt-quatre heures. (3) Des briques qu'ils trouvèrent dans les environs, ils formèrent des monticules, où ils placèrent leurs machines à lancer des pierres et des pots de

- Vassaf.

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(1) Raschid. Bar Hebræi, Chron., p. 527, texte. Selon ce dernier auteur, ces deux jours de com

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naphte (1). Houlagou était posté au centre vis-à-vis de la porte A'djémi; le Noyan Ilga devant la porte de Kelvadhi; Couli, Bolga, Toutar, Schiramoun et Ourouctou en face de celle de Souc-Soltan; sur la rive occidentale, Boca-timour était au midi, du côté de la citadelle, Baïdjou et Sougoundjac étaient à l'ouest (2). Le mardi, 30 de janvier, com- 22 moh. mença l'attaque sur tous les points; les catapultes firent une large brêche à la tour A'djémi, la plus basse de celles qui flanquaient la muraille (3).

Alors Mosta'ssim envoya au camp mongol son vézir, un de ses favoris nommé Ben Darnouss, et Makiko, patriarche des chrétiens nestoriens, avec des présents, mandant à Houlagou qu'il satisfesait à sa demande, en lui envoyant son vézir, et qu'il espérait que ce prince voudrait, de son côté, tenir sa promesse. Celui-ci répondit qu'il avait proposé des conditions à Hémédan, que main

(1) Vassaf.

(2) Raschid,

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(3) Fi Adab-is-Soltaniyét, fo 304, v°. L'auteur du Djihan Numa, qui décrit la ville de Bagdad sous la domination othomane, rapporte, pag. 458, ceinte de 163 tours.

qu'elle était

tenant qu'il était aux portes de Bagdad, il lui fallait, outre le vézir, Soleïman-schah et le Dévatdar. Le jour suivant, le vézir, le Sahib Divan, ou ministre de l'intérieur, et une députation composée des principaux habitants, se rendirent au quartier de Houlagou, qui ne voulut pas les recevoir.

L'attaque recommença et continua pendant six jours consécutifs. Six écrits dans lesquels Houlagou promettait la vie sauve aux Cadhis, aux docteurs de la loi, Scheikhs, Alévis, et à quiconque ne porterait pas les armes, furent lancés, avec des flèches, dans différents quartiers de la ville. Il n'y avait pas, aux environs de Bagdad, de pierres pour les catapultes; on en transporta de Djébel-hamrin et de Djéloula, lieux distans, au nord, de trois ou quatre journées. On coupait les palmiers pour en faire des projectiles.

25 moh. Le vendredi 1er février, la tour A'djémi

fut détruite; le 5, les Mongols escaladèrent la partie du mur contigue à cette tour et en chassèrent les assiégés. Houlagou fit des reproches aux petits-fils de Djoutchi, postés devant la tour Souc-Soltan, de ce qu'ils étaient moins avancés; ces princes montèrent à l'assaut, et dans la nuit, toute la partie du mur, à l'est de la ville, fut au pouvoir des Mongols.

Les assiégeants avaient pourvu à ce que personne ne pût s'échaper de la ville par le fleuve. Des remparts de terre, des batteries de catapultes, des bateaux armés fermaient le Tigre au-dessus et au-dessous de Bagdad. Boca-timour était posté, avec dix mille homsur la route de Modaïn. Le Dévatdar, qui tenta de se sauver, en descendant le fleuve, fut assailli, au-delà du bourg des Aigles, d'une grêle de pierres, de traits et de pots de naphte, et obligé de rentrer dans Bagdad, après avoir vu prendre trois de ses bateaux, dont tout le monde fut tué.

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qu'il ne lui restait

Le Khalife vit alors qu'à subir la loi des Mongols. Il envoya deux de ses officiers à Houlagou avec quelques présents. Il ne lui en offrait pas beaucoup de crainte que ce prince ne crût qu'il avait peur, et n'en devint plus exigeant; mais celui-ci refusa de les recevoir.

Le mardi, 5 février, le fils puiné du Kha- 29 moh. life, Abd-our-Rahman, accompagné du SahibDivan et d'une foule de seigneurs, se rendit avec de riches présents au quartier de Houlagou, qui ne voulut pas leur donner audience; le lendemain, le fils aîné du Khalife se présenta accompagné du vézir, et n'eut pas plus de succès.

1er saf.

Le jour suivant, Houlagou renvoya Ibnul-Djouzi et Ibn Darnouss (1) avec l'ordre de lui amener Soleïman-schah et le Dévatdar, ajoutant que pour le Khalife, il n'avait qu'à venir ou non; il ordonna que jusqu'à ce que ces deux généraux fussent sortis de la ville, ses troupes restassent postées sur le mur. Les deux généraux ayant obéi, furent renvoyés dans la ville, pour en faire sortir avec eux tous les individus qui leur appartenaient. On devait, disait-on, les faire partir pour la Syrie. Dans l'espoir de se sauver, beaucoup de militaires et de gens du peuple sortirent de la ville à leur suite. Tous ces individus furent

(1) Abd-oul-Gani Ibn-Darnouss, de porte-faix était devenu concierge de l'une des tours du palais khalifal, sous le règne de Mostanssir, et il servait son fils, dont il sut gagner les bonnes graces. Parvenu au trône, Mosta'ssim le nomma chef des concierges; plus tard, il en fit son chambellan, l'admit dans son intimité, et lui accorda toute sa confiance. Aussi, lorsque Ibn-Darnouss entrait chez Ibn Alcamiyi, ce ministre se levait et les personnes présentes se retiraient, le supposant chargé de quelque message de la part du Khalife. Le vézir lui communiquait toutes les affaires, et lui faisait une pension, afin qu'Ibn-Darnouss le protégeât auprès du maître. (Fi Adab-is-Soltaniyet, re partic, fo 32 vo).

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