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zoulc.

655.

été fixé, à une petite distance à l'ouest de Bagdad, pour former l'aile droite de l'armée de siége, avec un second corps, sous les ordres de Boca-timour, du noyan Sougoundjac, et des princes Bolga, Toutar et Couli, petitsfils de Djoutchi, qui commandaient le contingent de cette branche tchinguizienne. Le noyan Kitou-boca et le général Coudoussoun s'avancaient, avec l'aile gauche, de leurs cantonnements sur la frontière du Louristan. Houlagou, laissant sa famille et ses gros bagages (ogrouks) près de Hémédan, sous la garde du noyan Catak, prit, avec le centre, la route de Kermanschahan et de Holvan. Il avait auprès de 1257. lui les généraux Gueuka-ilga, Oroctou et Argoun Aca, le Bitikdji Caracaï, le premier ministre Seif-ud-din, le Khodja Nassir-ud-din, Sahib Saïb et Alaï-ud-din A'tta Mulk, avec les princes, seigneurs et intendants de la Perse (1). L'Atabey du Fars, Abou Becr, fils de Sa'd, qui, après la conquête du pays des Ismaïliyens, lui avait envoyé son fils Sa'd pour le complimenter, lui fit conduire alors son contingent de troupes, par son neveu Mohammedschah (2). Houlagou fit partir d'Essed-Abad

(1) Raschid.

(2) Mirkhond, tom. IV. Dynastie des Salgarides.

mi-nov.

une ambassade pour inviter le Khalife de se rendre à son camp. Le Khalife déclina cette demande, mais proposa de payer un tribut annuel si Houlagou voulait se retirer. Ce prince répondit qu'étant si près, il ne pouvait pas s'en retourner, sans avoir eu le plaisir de voir le Khalife.

Houlagou entra dans le pays montagneux des Curdes, s'arrêta près de la ville de Kermanschahan, qu'il fit saccager, et manda à son camp, posé près de Thak-Kessra, les princes de l'aile droite, ainsi que Baïdjou, Sougoundjac et Sounataï. Ces généraux amenèrent deux officiers turcs, faits prisonniers aux avantpostes des troupes khalifales, lesquels passèrent au service du prince mongol, et furent placés à l'avant-garde. On remarque qu'avant de quiter le quartier royal pour retourner à leurs corps, les généraux de l'aile droite exposérent au feu des omoplates de mouton, pour chercher à découvrir dans leurs fissures, l'issue des événements qui se préparaient.

Un turc kiptchac, du nom de Cara Sincor, commandait les avant-postes de l'armée khalifale. Un autre turc khorazmien, nommé Soultandjouc, qui servait dans l'avant-garde mongole, lui écrivit, que par l'intérêt qu'il prenait à un officier de sa nation, il l'enga

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geait vivement, s'il voulait pourvoir à son salut, de passer au service des Mongols, ajoutant. qu'après avoir long-temps erré de part et d'autre, il s'était décidé à prendre ce parti et qu'il s'en trouvait fort bien. Cara Sincour lui répondit: «< Comment les Mongols osent-ils << attaquer la maison Abbasside, inébranlable depuis cinq siècles, qui a vu passer tant d'empires comme celui de Tchinguiz-khan, «<< que le moindre vent peut renverser; et «< comment peux tu m'inviter à quiter un << service pour l'autre? Après avoir conquis « les forts des Ismaïliyens, Houlagou aurait << dû s'en retourner en Orient. Le Khalife est <«< irrité de sa marche sur ce pays; toutefois << si ton maître a du repentir et ramène ses << troupes à Hamadan, je supplierai le Dévat<< dar d'implorer pour lui la clémence du « Khalife; peut-être ce monarque daignera-t-il «<lui accorder le pardon et la paix. » Cette lettre fut envoyée à Houlagou qui en rit.

Avant de continuer sa marche, il envoya encore une ambassade au Khalife pour le presser de lui donner la meilleure preuve de. sa soumission, en se rendant auprès de lui, et l'inviter de lui envoyer à l'avance, le vézir, Soleïman-schah et le Dévatdar, avec lesquels il désirait conférer. I atteignit ensuite 9 zoulh.

18 déc.

la rive du Holvan, où il s'arrêta treize jours. Sur ces entrefaites le noyan Kitou-boca s'était emparé d'une grande partie du Louristan.

Lorsque les généraux Baïdjou, Boca-timour et Sougoundjac eurent passé le Tigre (1) à Tacrit, les habitants des districts du Dodjaïl ou Petit Tigre, d'El Ishaki, du canal Mélik et du canal Yssa, coururent se réfugier dans Bagdad. La frayeur était si grande que hommes et femmes se jetaient dans l'eau pour gagner les barques, et que les bateliers qui avaient passé ces fugitifs d'une rive du Tigre à l'autre, prenaient pour leur salaire, soit des bracelets d'or, soit une robe tissue d'or, ou bien un certain nombre de dinars. (2). Eïbeg le petit Dévatdar et le général Fethud-din Ibn Corer, qui avaient posé leur camp entre Ya'couba et Badjséri, sur la route de Holvan, apprenant la marche de cette division mongole à l'ouest du Tigre, passèrent le fleuve, et attaquèrent près d'Anbar, son avant9 moh. 656. garde, commandée par Sougoundjac. Les Mon16 janv. gols se replièrent jusqu'à Beschériyé près du Petit Tigre, où étaient leurs forces principa

1258.

(1) Raschid.

(2) Kitab fi Adab-is-Soltaniyet, f. 303, vo.

les. Feth-ud-din, vieillard expérimenté, ne voulait pas s'engager à leur poursuite; mais Eïbeg, qui croyait pouvoir les détruire avant qu'ils fussent soutenus, entraîna son collègue en lui reprochant de manquer de zèle pour le service du maître. Arrivés près de Dodjeïl (1), les Mongols firent volte face; dans ce second combat, qui dura jusqu'à la nuit, on rapporte que Feth-ud-din montait une mule, qu'il avait fait entraver. Les deux corps ennemis campèrent en présence; pendant la nuit, les Mongols rompirent des digues, et submergèrent la plaine derrière l'armée du Khalife, qui fut attaquée le lendeman, jeudi et anéantie. Les généraux Ben Corer et Cara

10 moh.

17 janv.

(1) Le Petit Tigre (Dodjeïl) était, selon le Djihan Numa (pag. 460), un canal creusé du temps des Khalifes Abbassides, pour réunir les eaux du Tigre à celles de l'Euphrate. Sur sa rive, à deux lieues de distance du Tigre, était situé le gros bourg de Dodjeïl, entouré d'un grand nombre de villages. Après la chûte du trône khaliphal, le canal se dessécha; car son entretien exigeait des frais considérables. Le géographe Yacout nous apprend que ce canal sortait du Tigre vis-à-vis de Cadessiyét; mais il n'indique pas le point où il aboutissait. Les canaux d'Issa et de Mélik joignent aussi le Tigre à l'Euphrate, mais au midi de Bagdad.

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