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et de Lal, s'engageant, à cette condition de livrer tous les autres, et il lui faisait connaître qu'il expédiait l'ordre aux commandants de Guirdcouh et des autres places du Couhistan d'aller lui rendre hommage. Il espérait, qu'en faveur de ces concessions, Houlagou lui accorderait le délai qu'il avait demandé; au fond il ne cherchait qu'à gagner la saison de l'hiver, qui devait empêcher toutes opérations militaires dans ce pays de montagnes.

Pour toute réponse, Houlagou, qui venait de prendre, en passant, le fort de Schahdiz, au bout de deux jours de siége, fit encore sommer Rokn-ud-din de se rendre à son camp, établi près de Dumavend, lui mandant, que s'il avait besoin de quelques jours pour régler ses affaires, il se fit précéder par son fils. Consterné de ce nouveau message, Rokn-ud-din annonça qu'il allait envoyer son fils, offrit un contingent de trois cents hommes, et consentit à faire démolir ses châteaux, pourvu que son pays ne fût pas envahi; mais, au lieu de son fils, il fit partir, accompagné de plusieurs de ses principaux officiers, un enfant de sept ans, que son père avait eu d'une esclave curde. Houlagou sut la supercherie, dissimula, caressa l'enfant et le renvoya, disant qu'il était

trop jeune. En nême temps il demanda à Rokn-ud-din son second frère Schiranschah. Ce prince le fit partir avec les trois cents. hommes de contingent qu'il avait promis, lorsqu'on lui aurait rendu son fils supposé. Il espérait que Houlagou se contenterait enfin de ces concessions, et n'insisterait pas sur la demande qu'il se rendit en personne auprès de lui; plus tard, l'hiver qui approchait lui aurait fourni un bon prétexte pour ne pas sortir de sa résidence.

Sur ces entrefaites, le vézir de Rokn-uddin, qui était allé porter son ordre au commandant de Guirdcouh, amena cet officier au camp de Houlagou, près de Raï. Alors ce prince renvoya à Rokn-ud-din son frère Schahinschah, qu'il redemandait sans cesse, et lui fit dire que s'il détruisait les fortifications de Meïmoun-diz et venait le trouver, il serait traité honorablement; sinon, Dieu seul savait ce qui en arriverait. Ayant reçu en réponse les mêmes excuses et défaites que précédemment, Houlagou envoya l'ordre à tous les corps de troupes qui environnaient le Roudbar d'y entrer à la fois. Boca - temour et Koga-ilgaï, avec l'aile droite, s'avancèrent du Mazenderan; Négoudar Ogoul et Kitouboca avec l'aile gauche, par la route de Khar

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et de Sémenan; les princes Bolgaï et Toutar, 31 oct. du côté d'Alamout, et Houlagou partit de Yeskélé avec le centre fort de dix mille hom

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mes, par la route de Talécan. Les vivres pour -cette armée devaient être transportés des provinces voisines, et même du Curdustan et de l'Arménie. Toutes les bêtes de somme avaient été mises en réquisition pour ce service. Par l'ordre de Houlagou, les trois cents hommes du contingent que Rokn-ud-din avait livré, furent tués secrètement près de Cazvin.

Houlagou étant arrivé devant Meïmoun-diz, fit le tour de la place pour l'examiner, et tint conseil avec les princes du sang et les généraux, sur la question de savoir s'il fallait en entreprendre tout de suite le siége ou le différer jusqu'à l'année suivante. On était en hiver; les vivres étaient rares; on manquait de fourrages; par ces raisons la plupart des généraux opinèrent qu'il serait préférable de remettre le siége au printemps; mais quelques-uns émirent un avis contraire. Houlagou l'adopta et donna ses ordres en conséquence.

Toutefois, ce prince, voulant encore tenter la voie des négociations, envoya un de ses officiers à Rokn-ud-din pour lui annoncer son arrivée, et lui renouveller sa promesse qu'il ne lui serait fait aucun mal, ni à ses

sujets, s'il voulait éviter le sort des armes; qu'il avait cinq jours pour se rendre, et qu'à l'expiration de ce terme l'assaut serait livré. On répondit du château que Rokn-ud-din était absent et que l'on ne pouvait pas rendre la place sans son ordre. Aussitôt commencerent les dispositions de l'attaque. On coupa des arbres pour en construire des catapultes, qui furent transportées, à force de bras, sur le sommet d'une montagne voisine. Houlagou établit son quartier-général sur la cîme la plus élevée. Les assiégés, de leur côté, firent jouer jusqu'au soir leurs machines à lancer des traits. Le lendemain on avait renouvellé le combat, lorsque Rokn-ud-din fit dire que jusqu'alors il n'avait pas été certain de la présence du prince mongol; qu'on fit cesser les hostilités, et qu'il se rendrait au quartier de Houlagou ce même jour ou le lendemain. Le jour suivant il demanda une capitulation par écrit. Le vézir Atta-ul-Mulk de Djouvéïn, fut chargé de la dresser selon ses désirs. Elle fut envoyée à Rokn-ud-din, qui promit de se rendre le lendemain; mais au moment où son frère voulait sortir de la forteresse, il y eut un tumulte dans la place; on l'empêcha de partir, et ceux qui étaient d'avis de se rendre furent menacés de la mort. Rokn

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ud-din informa Houlagou de cet obstacle à l'exécution de son dessein, et du danger qu'il courait personnellement de la part de ses propres gens qui le menaçaient de le tuer, s'il sortait. En réponse, Houlagou le pria de ne pas exposer sa vie; mais pendant ces pourparlers, on avait dressé les catapultes; et le jour suivant, la place qui n'avait qu'une petite lieue de circuit, fut attaquée de tous les côtés à la fois; le combat dura jusqu'au soir. Entre autres moyens de défense, les assiégés faisaient rouler des quartiers de roche du haut de leurs remparts.

Cette première attaque faite avec vivacité et sur le point d'être renouvellée, la douceur extraordinaire de la température dans une saison où les neiges et les pluies rendaient toujours impraticables les chemins de ce pays de montagnes, firent évanouir l'espoir que Rokn-ud-din avait jusqu'alors entretenu, et il se décida enfin à se rendre. Il envoya d'abord au camp mongol son fils avec ses principaux officiers, et il alla lui-même, le lendemain, se prosterner devant Houlagou. Il était accompagné de ses ministres, du célèbre astronome Nassir-ud-din de Thous, de Movaffik-ed-dévlet et des fils de Reis-ud-dévlet, médecins célèbres, originaires de Hémédan,

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