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punir de mort le Reiss ou maire de la ville. Après avoir affermi, par ces promptes mesures, son autorité récente, il épousa Méliké, femme d'Euzbec. Pour légitimer ce mariage, on prouva qu'Euzbec avait juré qu'il répudierait sa femme s'il faisait mourir un de ses esclaves, et qu'il l'avait fait tuer; en conséquence, d'après la loi mahométane, le divorce fut légalement prononcé. Pendant son séjour à Tébriz, le sultan envoya des troupes qui s'emparèrent de Gandja, d'où Euzbec se sauva, pour se réfugier dans le château fort d'Alandja, situé près de la ville de Nakhtchovan.

622.

Djélal retourna en Géorgie. Les Géorgiens zoulh. avaient mis sur pied une seconde armée, où déc. se trouvaient des troupes auxiliaires de plu- 1220. sieurs peuples voisins, Alans, Lesgues, Kiptchakes et autres. Le sultan la mit en déroute, et lui tua beaucoup de monde. Après cette victoire il marcha sur Tiflis, qu'il prit de 8 rabi 1. vive force, secondé par les habitants musulmans de cette ville; on y fit main-basse sur tous les Géorgiens, hormis ceux qui se déclarèrent mahométans en prononçant la profession de foi. Les femmes et les enfants devinrent la proie des vainqueurs et la ville fut livrée au pillage.

Djélal avait vengé les maux causés aux

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623

9 mars 1226.

musulmans par les Géorgiens dans leurs invasions des années précédentes; ses troupes s'étaient enrichies des dépouilles d'une nation chrétienne, avaient égorgé un grand nombre d'infidèles, et traînaient en captivité leurs femmes et leurs enfants. Il quita la Géorgie dévastée et prit la route de Khelatt (1). Cette ville appartenait au prince éyoubite Aschraf, seigneur de Harran et de Roha. Son frère Moazzam, prince de Damas, qui avait à se défendre et contre Aschraf et contre son aîné Kamil, sultan d'Égypte (2), avait envoyé un de ses officiers à Djélal, pendant son séjour à Tiflis, pour l'engager à faire une diversion en sa faveur, en attaquant Khelatt. Moazzam montrait une grande admiration, pour les qualités brillantes du sultan khorazmien; il se faisait honneur de porter une robe, de monter un cheval que ce prince lui avait envoyés, et dans ses banquets nocturnes, il ne jurait que par la tête de Djélal-ud-din (3).

(1) Nessaouï.

(2) Ces trois princes étaient fils du sultan Adil, frère de Saladin, qui en 596 (1200), sept ans après la mort de ce conquérant, monta sur le trône d'Égypte et le transmit à sa postérité.

(3) Novaïri.

Il ne fallait pas beaucoup d'instances pour
déterminer les Khorazmiens à attaquer une
ville dont la prise devait leur offrir un riche
butin; mais à peine arrivé sous les murs de
Khelatt, Djélal reçut l'avis que Borac Hadjib,
gouverneur du Kerman, encouragé par l'éloi
gnement du sultan, avait pris des mesures
pour se soustraire à son autorité; qu'il avait
même envoyé des émissaires aux Tartares
pour
les avertir de l'accroissement des forces
de Djélal-ud-din. Ce prince abandonne incon-
tinent son entreprise sur Khelatt, et part pour
le Kerman. Instruit de sa marche, Borac
Hadjib se retire dans une forteresse, et lui
fait porter ses soumissions. Djélal-ud-din les
reçut à Ispahan. Il lui eut été difficile de
prendre la place où Borac s'était mis en sû-
reté; il lui envoya une robe d'honneur et le
confirma dans son gouvernement.

Sur ces entrefaites, le sultan reçut de son
vézir Schéréf-ul-Mulk, une dépêche de Tiflis
avec la nouvelle d'hostilités commises par
des troupes d'Aschraf contre un corps kho-
razmien, qu'elles avaient battu. En effet les
troupes restées
en Géorgie, manquant de
vivres, avaient fait une incursion dans le
pays d'Erzen-ur-Roum, y avaient enlevé une
grande quantité de bétail, et même beau-

djom. 2.

juin.

ramaz.

sept.

schew.

oct.

coup de femmes; au retour de cette expédition, passant à une petite distance de Khelatt, elles furent attaquées par le commandant de cette place pour Mélik-Aschraf, qui leur prit tout leur butin. Le vézir, alarmé de ce fait d'armes, sollicitait vivement son maître de revenir en Géorgie.

Djélal retourna à Tiflis, qu'il ne tarda pas à quiter pour assiéger la ville d'Ani, où le connétable Ivané s'était enfermé avec ce qui restait de généraux géorgiens. Il investit cette place, et fit assiéger en même temps celle de Carss qui était aussi trèsforte. Peu après il retourna à Tiflis, et fit une expédition dans le pays d'Abkhaze. Cette course du sultan n'était qu'un stratagême; il voulait inspirer, par son éloignement, une fausse sécurité à la garnison de Khelatt. Il ne resta que dix jours dans le pays d'Abkhaze, et revint si promptement qu'il eut surpris cette ville, si son commandant n'eut été averti de sa marche, deux jours avant son arrivée, par des lettres de ses affidés parmi les personnes de 623 la suite de Djélal-ud-din. Le jour même 5 nov. de son arrivée devant cette place il l'attaqua 1226. avec vigueur; le lendemain il livra un setroupes pénétrèrent dans

13 z. k.

cond assaut; ses

les faubourgs, et les pillèrent, mais durent les évacuer. Le sultan leur accorda quelques jours de repos et renouvella l'attaque; il trouva une résistance si vigoureuse qu'il renonça à son entreprise. Les habitants se battaient en désespérés, connaissant la férocité des Khorazmiens et les barbaries qu'ils commettaient en tous lieux (1). D'ailleurs Aschraf était allé à Damas faire ses soumissions à son frère Moazzam, et avait obtenu, par ses instances, que Moazzam envoyât prier Djélal-ud-din de lever le siége de Khelatt (2). Toutefois Djélal-ud-din resta devant cette ville jusqu'à ce que le froid et la neige l'eussent forcé à décamper. Sa présence était nécessaire 23 z. h. dans l'Azerbaïdjan, investie par une horde de Turcmans, nommés Ivaniyens, qui pillaient les habitants et dépouillaient les caravanes. Faisant une marche rapide, il les atteignit à l'improviste et leur coupa la retraite vers leurs montagnes inaccessibles. Ces Turcmans furent entourés et passés au fil de l'épée. Leurs familles et leur riche butin tombèrent au pou

15 déc.

(1) Ibn-ul-Ethir.

(2) Novaïri.

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