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leurs ennemis, et firent main basse sur la garnison. Le Scheikh alla, pour la seconde fois, implorer l'assistance du Khorazm Schah. Tagasch vint en personne assiéger Arslan-Kuschad, avec ses troupes unies aux habitants. de Cazvin. Après deux mois de résistance, les Ismaïliyens demandèrent à capituler, et obtinrent la liberté de se retirer. Ils annoncèrent qu'ils évacueraient le château en deux divisions; que si on laissait passer la première, sans lui faire aucun mal, la seconde suivrait; si non, elle continuerait à se défendre. En conséquence ils descendirent, rendirent leurs hommages au sultan et s'éloignèrent. On attendait le départ de la seconde division; elle ne paraissait point. On s'aperçut enfin que toute la garnison était sortie à la fois. Le château fut rasé par l'ordre du sultan (1). Mais les Ismaïliyens ne manquèrent pas de se venger du Scheikh qui leur avait attiré cet échec. Il était allé en pélerinage à la Mecque; à son retour il 1205. visitait la Syrie; il fut assassiné un vendre

(1) Zacaria de Cazvin, Kitab Assar-ul-bilad, vé Akhbarul-y'bad, Iclim 4, article Arsslan-Kuschad.

di, dans la mosquée de Damas, au milieu de la foule, après la prière publique (1).

A la mort de Mohammed, son fils et successeur Djélal-ud-din Hassan professa la foi orthodoxe, fit notifier sa conversion au Khalife Abbasside, au sultan Mohammed Khorazm Schah, aux gouverneurs de l'Irac, et contraignit ses sujets à rentrer dans le giron de l'Islamisme. Sa mère ayant entrepris le pélerinage de la Mecque, fut accueillie avec distinction à Bagdad, et le Khalife ordonna même que la troupe des pèlerins qui marchait sous l'escorte et le drapeau de Djélal-ud-din, précédât, dans la marche vers la Mecque, les pélerins réunis sous les étendards des autres princes mahométans; disposition qui, comme on l'a dit, blessa la fierté du sultan Mohammed Khorazm Schah, et fut l'un des griefs qu'il allégua, en prenant les armes contre le Khalife Nassir.

Quelque temps après lui avoir donné ces marques de distinction, le pontife musulman pria le chef Ismaïliyen de lui envoyer quelques sicaires, et les chargea d'aller assassiner

1210.

1212.

(1) Ibid. article Keschmer, village du district de Nischabour.

1221.

l'Émir de la Mecque; mais les dévoués se méprirent, et poignardèrent le frère de la victime qui leur avait été désignée.

Suivant l'opinion des Ismaïliyens, Djélalud-din aurait écrit à Tchinguiz-khan, pour lui offrir sa soumission, avant même que le prince mongol, qui s'avançait pour attaquer l'empire Khorazmien, eut atteint le Sihoun. Il est toutefois certain que Djélalud-din fut le premier souverain mahométan qni envoya, par ses ambassadeurs, sa prestation d'hommage à Tchinguiz-khan, lorsque ce conquérant eut passé le Djihoun.

A la mort de Djélal-ud-din, qui eut pour successeur, son fils, Alaï-ed-din Mohammed, âgé de neuf ans, toutes les mesures prises, sous son règne, pour rétablir la foi orthodoxe parmi les Ismaïliyens, furent abandonnées. Ceux que la crainte des châtiments avait fait rentrer ostensiblement dans le sein de l'Islamisme, n'étant plus contenus par la sévérité de Djélal-ud-din, en négligèrent les pratiques, et il se forma un parti redoutable, qui, animé de l'esprit de persécution, contraignit ceux qui restaient attachés à la religion mahométane, de ne plus se livrer que secrètement à l'exercice de leur culte. Alaï-ed-din ne reçut aucune éducation; car

l'Imam, réputé infaillible à tout âge, devait être religieusement obéi. Quoiqu'il fit, on ne pouvait le reprendre; on n'osait pas même lui donner d'avis (1).

Dans l'enfance d'Alaï-ed-din Mohammed, la cour d'Alamout eut des démêlés sérieux avec le sultan Djélal-ud-din. Ce prince, à son retour de l'Inde, avait donné le gouvernement du Khorassan au général Orkhan. Comme le lieutenant de ce gouvernenr mettait à feu et à sang les districts du pays Ismaïliyen limitrophes de sa province, tels que le Noun, le Caïn ou le Couhistan, un envoyé d'Alaï-ed-din arriva à la cour du sultan, pendant son séjour à Khouï, pour se plaindre de ces actes d'hostilités. Le sultan ordonna à son vézir Schéréf-ul-Mulk de faire venir chez lui Orkhan et l'envoyé d'Alamout, et d'appaiser le différend. Orkhan, ayant entendu le discours de l'envoyé, qui faisait des menaces, tira de ses bottes et de sa ceinture plusieurs poignards qu'il jeta devant lui,

Ta

(1) Djouvéini, tom. II. Mirkhond, tom. IV. rikh Monédjim Baschi, tom. II. Tévarikh Al SeldA'mad-ud-din d'Ispahan, Histoire des vézirs des Sultans Seldjoucides. Nigaristan de Gaffari.

jouc.

disant: « Voici nos poignards, et nous avons « des sabres encore plus affilés et plus poin« tus, ce que vous n'avez pas. » L'envoyé s'en retourna, sans avoir pu rien obtenir; mais peu après Orkhan fut assailli, près de Gandja, par trois Bathiniens qui le tuèrent; ces assassins entrèrent dans la ville, tenant à la main leurs poignards sanglants, et criant Vive Alaï-ed-din; ils pénétrèrent jusque dans l'hôtel du Divan, pour y poignarder Schéréf-ulMulk, qu'ils ne trouvèrent pas; ce vézir était alors au palais du sultan; ils blessèrent un de ses concierges; puis ils sortirent, poussant leur cri d'armes, et célébrant l'action qu'ils venaient de faire. Mais ils furent lapidés par les habitants du haut des toits, et rendirent l'ame en disant: Nous sommes les victimes de notre seigneur Alaï-ed-din.

Un second envoyé d'Alamout, nommé Bedrud-din Ahmed, se rendait auprès du sultan Djélal-ud-din, lorsqu'il apprit, à Baïlecan, ce qui venait de, se passer à Gandja. Il ne sut s'il devait continuer son voyage ou rebrousser chemin; mais Schéréf-ul-Mulk, auquel il écrivit l'embarras où il se trouvait, l'invita à venir, par l'effet de la peur que lui avait laissée l'entrée des sicaires dans son hôtel pour le poignarder. Il voulait faire

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