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et du maréchal de Noailles; on faisait le siége des villes en ouvrant la tranchée au milieu des éclats de bombe et des obus; partout où était Gouvion-Saint-Cyr il accomplissait son devoir; c'était un homme au caractère antique, taillé sur le modèle de Dessolles; cherchant à gagner noblement son bâton de maréchal, parce qu'il le méritait comme un des plus habiles généraux de division. Gouvion-Saint-Cyr bloquait Gironne avec une ténacité d'autant plus remarquable qu'il était délaissé sans moyens et comme perdu dans cette campagne de la Péninsule où les plus admirables actions restaient ignorées, car l'empereur ne les réchauffait pas de son regard. Suchet se déployait dans le royaume de Valence au milieu de ses belles campagnes, pour se mettre en communication avec l'Andalousie et soutenir Madrid par la Manche aux plaines immenses jusqu'à la Sierra-Morena. Le maréchal Soult secondait Mortier contre les Espagnols réunis à Puente-del-Arsobispo. A l'aide de ces grandes forces réunies, les routes furent dégagées, les armées en communication les unes avec les autres, et l'on put opérer sur de très-larges bases dans la Péninsule.

Lorsque tant de colonnes la parcourent et la sillonnent comme des dragons de feu, l'Espagne subirat-elle le joug odieux que Napoléon veut lui imposer? N'a-t-elle plus de ressources dans son énergie? Faut

il

que les toreadors ne jouent plus avec les cornes du taureau, que les filles de Cordoue et de Grenade suspendent leurs guitares aux saules qui couvrent les tombes de leurs amants? Les juntes seront-elles

muettes et la vigueur des Espagnols épuisée? Que sont devenus les braves guérillas de Mina, de Sanchez, de Merino, de el Cosinero, el Medico, el Pastor, el Capucino et de ce vigoureux l'Empecinado (l'implacable) qui a laissé mémoire dans tous les chants de l'Espagne ? L'empereur des Français, au panache sanglant, va-t-il venir de son camp de l'Autriche pour détruire ce qui reste de la nationalité espagnole ? Les cathédrales de la Manche, de la Navarre, de Cadix ou de Grenade, qui ont carillonné de joie en apprenant qu'à Essling l'Antechrist a été vaincu, vont-elles maintenant porter le deuil à la fatale nouvelle que ce démon incarné a vaincu à Wagram et signé l'armistice de Znaïm?

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L'empereur à Schoenbrunn. Travaux du génie. général Bertrand. - L'armée dans l'île de Lobau.

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nurie du soldat.-Situation des Autrichiens. — Déploiement de la campagne. L'armée d'Italie. Combat de

Raab.

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L'armée de Dalmatie. Marmont.

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- Préparatifs pour le passage du Danube. La nuit du 4 au 5 juilPosition de l'archiduc Charles. - Manoeuvre par éventail.-Première journée de Wagram.- Résultat indécis. Bataille du 6.-L'archiduc attaque en se déployant. Napoléon se concentre.— La colonne d'artillerie et de la garde impériale. Masséna. Bernadotte et les

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Saxons. Le centre de Macdonald. Chances de la bataille. Caractère in certain des deux journées de Wagram:- Pertes énormes. Récompenses. -Les maréchaux. Les princes. Causes diplomatiques de la retraite de l'archiduc en Bohême. Suite des mouvements de Napoléon. Dissension entre les archiducs. Influence de faiblesse de l'archiduc Charles et du prince de Lichtenstein. - Armistice de Znaïm.

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Dans les salles immenses du palais de Schoenbrünn là où se voient encore les portraits des vieux ducs d'Autriche couverts de leurs armures, et de la grande

BATAILLE DE WAGRAM. ARMISTICE DE ZNAÏM. 233 Marie-Thérèse entourée de ses magnats, Napoléon travaillait avec cette activité laborieuse qui préparait les vastes conceptions de son génie; comme il avait pris sur lui toute la responsabilité de la concentration hardie de l'armée dans l'ile de Lobau, il sentait la nécessité impérieuse de la sauver d'un désastre; car il jouait ici sa vie, son existence d'empereur, sa réputation de capitaine. Ce caractère de bronze laissait à peine apercevoir ses émotions vives et profondes, et il en avait pourtant; son activité ne tenait compte de rien; ses nuits étaient sans sommeil, ses journées se passaient sur les belles cartes géographiquess de Müller, suivant du doigt tous les mouvements, toutes les moindres chances de chaque marche militaire, marquant avec des épingles d'or les plus légers accidents de terrain; sa correspondance embrassait les divers corps qui avaient pour centre commun Vienne et le Danube. Berthier était auprès de lui avec les aides de camp; jamais il ne s'était montré plus affable et plus empressé envers l'armée; il avait tant besoin de ses services! et il n'ignorait pas les murmures de quelques-uns des corps qui frémissaient sous sa main. Pouvait-il compter sur les Saxons, les Bavarois? Tous ces Allemands ne lui échapperaient-ils pas par une défection soudaine, au souvenir de la patrie commune? Nul ne sait ce qu'il eut à souffrir dans ce palais de Schoenbrünn; seul il sut être ferme à côté de si graves circonstances. A cette époque, il croyait encore à sa fortune (1).

(1) Comparez sur tous ces événements l'ouvrage remarquable du

La pensée de Napoléon pour une nouvelle bataille reposait principalement sur les miracles de l'arme du génie. Le Danube, ce grand fleuve qui enlace de ses mille bras l'Allemagne méridionale, devait être étudié jusqu'à ses derniers replis; le serpent avec ses écailles verdoyantes, qui glisse à travers les prairies, les montagnes, les sombres forêts, était examiné à la loupe par l'empereur. Une bataille ne pouvait se donner que sur la rive gauche du fleuve; on avait eu l'exemple récent des pertes que pouvait éprouver l'armée par suite de la rupture des ponts et d'un passage tenté de face. On dut se consacrer à la construction solide de ces ponts; un bataillon de marins, des compagnies d'équipages étaient venus de Cherbourg et de Brest au Danube; l'arsenal de Vienne avait mille ressources en bois de construction, en fer, en acier, et le géné ́ral Bertrand acquit une véritable renommée dans ces ouvrages de l'arme du génie qui devaient lier la rive droite à l'île de Lobau et plus tard à la rive gauche; il fallait éviter les désastres d'Essling; ces ponts furent des chefs-d'œuvre, on aurait dit qu'ils avaient été jetés sur une rivière tranquille par des ingénieurs au milieu d'un peuple sans guerre; on ne s'explique même pas comment l'archiduc Charles put paisiblement laisser de si grands travaux, batteries, chantiers, retranchements, s'opérer sans prendre luimême l'initiative contre l'armée de Napoléon; en

général Pelet et les notes impartiales dans les Mémoires du général Savary.

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