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Fig. 18.

Sidon, château de saint Louis, d'après une photographie.

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envis, car ils s'étaient jà reniés. E envoyèrent au roi un oliphant, que France 1.

Le soudan de Damas prit sa gem et entra en Egypte. Les amiraus se à li. La bataille du soudan décon qui il assembla, et l'autre batar d'Egypte déconfit l'arrière-bataille c mas. Aussi s'en vint le soudan de Gaza, uavré en la tête et en la main ils se partirent de Gaza, envoyèr d'Egypte leurs messagers et firent pr faillirent de tous nos convenances; en avant que nous n'eûmes ni trêve de Damas ni à ceux de Babilone. quant nous étions le plus de gens n'étions nulle fois plus de quatorze

cette porte et ce pan du mur lui avait coûté; et il me demanda combien je cuidais qu'elle eût coûté, et je estimai que la porte que il avait fait faire lui avait bien coûté cinq cens livres, et le pan du mur trois cens livres. Et il me dit que, si Dieu li aidait, que la porte, que le pan lui avaient bien coûté trente mille livres. Quant le roi eut achevé la forteresse du bourg de Jaffa, il prit conseil que il irait refermer la cité de Sayette, que les Sarrasins avaient abattue.

A Sayette vinrent les nouvelles au roi que sa mère était morte. Si grant deuil en mena que de deux jours on ne put oncques parler à lui. Après ce m'envoya querre par un valet de sa chambre. Quand je vins devant lui en sa chambre, là où il était tout seul, et il me vit et étendit ses bras et me dit : « Ah! Sénéchal, j'ai perdu ma mère. Sire, je ne m'en merveille pas, fis-je, que à mourir avait-elle; mais je me merveille que vous, qui êtes un sage homme, avez mené si grand deuil; car vous savez que le sage dit que mésaise que l'homme ait au cœur ne lui doit paraître au visage; car cil qui le fait, en fait liès ses ennemis et en mésaise ses amis. » Moult de beaux services on fit faire outre-mer, et après il envoya en France un sommier chargé de lettres de prières aux églises, pour ce que ils priassent pour elle.

Madame Marie de Vertus, moult bonne dame et moult sainte femme, me vint dire que la reine menait moult grand deuil, et me pria que j'allasse vers elle pour la réconforter. Et quant je vins là, je trouvai que elle pleurait, et je lui dis que voir dit celui qui que l'on ne doit femme croire : « Car ce était la femme que vous plus haïssiez et vous en portez tel deuil! » Et elle me dit que ce n'était pas pour elle que elle pleurait, mais pour la mésaise que le roi

avait du deuil que il menait, et pour sa fille qui puis fut reine de Navarre, qui était demourée en la garde des hommes.

Les duretés que la reine Blanche fit à la reine Marguerite furent telles, que la reine Blanche ne voulait souffrir à son pouvoir que son fils fût en la compagnie sa femme, si ce n'est que le soir, quant il allait coucher avec elle. Les hostiex là où il plaisait mieux à'demeurer, c'était à Pontoise, entre le roi et la reine, pour ce que la chambre le roi était dessus et la chambre de la reine était dessous. Et avaient ainsi accordé leur besogne, que ils tenaient leur parlement en une vis qui descendait de l'une chambre en l'autre ; et avaient leurs besognes si attirées, que quand les huissiers voyaient venir la reine en la chambre le roi son fils, ils battaient les huis de leurs verges, et le roi s'en venait courant en sa chambre, pour ce que sa mère ne l'y trouvât; et ainsi refesaient les huissiers de la chambre la reine Marguerite quant la reine Blanche y venait, pour ce qu'elle y trouvât la reine Marguerite. Une fois était le roi de côté la reine sa femme, et était en trop grand péril de mort, pour ce qu'elle était blessée d'un enfant qu'elle avoit eu. Là vint la reine Blanche et prit son fils et li dit: « Venezvous-en, vous ne faites rien ici. » Quand la reine Marguerite vit que la mère emmenait le roi, elle s'écria: «< Hélas! vous ne me lairés voir mon seigneur ni morte ni vive. » Et lors elle se pâma, et cuida l'on qu'elle fût morte et le roi qui cuida qu'elle se mourût, retourna, et à grand peine la remit l'on à point.

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Joinville, chargé par le roi d'escorter la reine et de la lui amener à Sayette, l'entoure de soins respectueux.

Le bon chevalier et la reine de France vivent dans une simple et naturelle familiarité. L'ami du roi était en commerce de bons conseils et de petits cadeaux avec la femme de son maître. Les attentions de Joinville pour la reine donnèrent même lieu à une singulière méprise.

Je envoyai à madame la reine quatre camelins. Le chevalier qui les porta les porta entortillés en une toile blanche. Quand la reine le vit entrer en la chambre où elle était, elle s'agenouilla devant lui; et le chevalier s'agenouilla aussi devant elle; et la reine lui dit : « Levez-vous, sire chevalier, vous ne vous devez pas agenouiller, qui portez les reliques. » Mais le chevalier dit : « Dame, ce ne sont pas reliques, mais sont camelins que mon seigneur vous envoie. » Quant la reine ouït ce, et ses damoiselles, si commencèrent à rire; et la reine dit à mon chevalier : « Dites à vostre seigneur que mal jour lui soit donné, quand il m'a fait agenouiller contre ses camelins. >>>

§ 15. LE RETOUR EN FRANCE EST DÉCIDÉ.

Quand le roi se partit de Sayette, le patriarche et les barons du pays vinrent à lui et li dirent en telle manière « Sire, vous avez fermé la cité de Sayette, et celle de Césaire, et le bourg de Jaffa, qui moult est grand profit à la sainte terre; et la cité d'Acre avez moult enforciée des murs et des tours que vous y avez faites. Sire, nous nous sommes regardés entre nous, et nous ne véons que votre demourée puisse tenir de profit au royaume de Jérusalem; pour laquelle chose nous vous loons et conseillons que

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