Oeuvres complètes de George Sand: Autour de la table

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Levy, 1876
 

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Passatges populars

Pàgina 29 - Le monde est sombre, ô Dieu! l'immuable harmonie Se compose des pleurs aussi bien que des chants; L'homme n'est qu'un atome en cette ombre infinie, • Nuit où montent les bons, où tombent les méchants. Je...
Pàgina 306 - ... et mes pieds m'emporter Depuis, j'ai noué mes bras autour du buste des centaures et du corps des héros, et du tronc des chênes; mes mains ont tenté les rochers, les eaux, les plantes innombrables et les plus subtiles impressions de l'air, car je les élève dans les nuits aveugles et calmes pour qu'elles surprennent les souffles et en tirent des signes pour augurer mon chemin; mes pieds, voyez, ô Mélampe ! comme ils sont usés ! Et cependant, tout glacé que je suis dans ces extrémités...
Pàgina 315 - J'irai, je goûterai les plantes du rivage, Et peut-être en mon sein tombera le breuvage Qui change en dieux des mers les mortels engloutis. Non, je transporterai mon chaume des montagnes Sur la pente du sable, aux bords pleins de fraîcheur; Là, je verrai...
Pàgina 296 - ... semble qu'il ne faudrait que la toucher du doigt le plus léger pour que mon existence se dissipât. La présence du bonheur me trouble, et je souffre même d'un certain froid que je ressens ; mais je n'ai pas fait deux pas au dehors que l'agitation me prend, un regret infini, une ivresse de souvenir, des récapitulations qui exaltent tout le passé et qui sont plus riches que la présence même du bonheur; enfin ce qui est, à ce qu'il semble, une loi de ma nature, toutes choses mieux ressenties...
Pàgina 295 - J'ai le cœur si plein, l'imagination si inquiète, qu'il faut que je cherche quelque consolation à tout •cela en m'abandonnant avec vous. Je déborde de larmes, moi qui souffre si singulièrement des larmes des autres. Un trouble mêlé de douleurs et de charmes s'est emparé de toute mon âme. L'avenir plein de ténèbres où je vais entrer, le présent qui me comble de biens et de maux, mon étrange cœur, d'incroyables combats, des épanchements d'affection à entraîner avec soi l'âme et...
Pàgina 317 - ... je reconnus leurs fêtes, Je marchai , je goûtai le charme des troupeaux ; Et sur le haut des monts comme au sein des retraites, Les dieux, qui m'attiraient dans leurs faveurs secrètes, Dans des pièges divins prenaient mes sens nouveaux. Dans les réduits secrets que le gazon recèle , Un ver, du jour éteint recueillant les débris, Lorsque tout s'obscurcit , devient une étincelle, Et plein des traits perdus de la flamme éternelle, Goûte encor le soleil dans l'ombre des abris.
Pàgina 308 - Je me délassais souvent de mes journées dans le lit des fleuves. \Une moitié de moi-même, cachée dans les eaux, s'agitait pour les surmonter, tandis que l'autre s'élevait tranquille et que je portais mes bras oisifs bien au-dessus des flots.
Pàgina 305 - C'est qu'il est répandu parmi nous qu'il faut soustraire et envelopper les premiers temps de l'existence, comme des jours remplis par les dieux. Mon accroissement eut son cours presque entier dans les ombres où j'étais né.
Pàgina 296 - ... tout ce qui peut rendre éperdue une faible créature me remplit et m'environne. Vraiment je ne sais pas en quoi j'éclaterais s'il survenait en ce moment une musique comme celle de la Pastorale. Dieu me ferait peutêtre la grâce de laisser s'en aller de toutes parts tout ce qui compose ma vie. Il ya pour moi tel moment où il me semble qu'il ne faudrait que la toucher du doigt le plus léger pour que mon existence se dissipât.
Pàgina 316 - Comme un fruit suspendu dans l'ombre du feuillage, Mon destin s'est formé dans l'épaisseur des bois. J'ai grandi, recouvert d'une chaleur sauvage, Et le vent qui rompait le tissu de l'ombrage Me découvrit le ciel pour la première fois. Les faveurs de nos dieux m'ont louché dès l'enfance; Mes plus jeunes regards ont aimé les forêts, Et mes plus jeunes pas ont suivi le silence Qui m'entraînait bien loin dans l'ombre et les secrets.

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