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CHEZ FRANTIN, IMPRIMEUR DU ROI
ET DE L'ACADÉMIE.

M. DCCC XVII.

Lib.com. nighoff 121428 16253

ACADÉMIE

DES SCIENCES, ARTS ET BELLESLETTRES,

DE DIJON.

SÉANCE PUBLIQUE TENUE LE

30 AVRIL 1817.

L'ASSEMBLE ASSEMBLÉE étoit nombreuse et composée des personnes les plus distinguées par leur rang, leurs fonctions et leurs talens. Un grand nombre de Dames rendoient encore cette réunion plus brillante.

M. Berthot, président, ouvre la séance, et dit :

C

MESSIEURS,

Lorsque l'Académie, dans cette séance solennelle, vient vous rendre compte de ses travaux, si elle n'a pas la satisfaction de vous annoncer d'importantes découvertes, elle a du moins l'espérance de vous prouver qu'elle ne s'est point écartée des princi

pes qui doivent faire la règle de sa conduite. Méprisant ces succès éphémères, fruits d'une curiosité avide, qui veut tout expliquer, elle n'oublie point que l'observation et l'expérience sont les seuls moyens d'étudier et d'interroger la nature; elle ne la suppose point soumise à des lois créées par l'imagination, et n'invente pas des systêmes qui pourroient peut-être séduire un instant mais qui rentreroient bientôt dans la classe des illusions, lorsqu'ils auroient la raison pour juge.

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D'un autre côté, Messieurs, si l'Académie sait admirer le magnifique ensemble des connoissances humaines, elle ne se dissimule pas combien les diverses parties de ce vaste tableau laissent encore à désirer; elle est loin de penser que l'homme, bien que capable de surmonter les difficultés de la science, ne puisse rien rencontrer qui soit au-dessus de son intelligence; elle réprouve et condamne l'orgueil de celui qui prétend que la sphère, dans laquelle il peut se mouvoir n'a point de bornes.

Cette honorable sévérité, qui nous défend d'adopter tout ce qui, dans les sciences physiques, ne seroit pas solidement établi sur des faits, qui nous prescrit de ne rien risquer,

dans les sciences morales, qui ne soit conséquence nécessaire des vérités éternelles qui les constituent, peut nous exposer à nous présenter quelquefois les mains presque vides; mais elle n'en méritera pas moins l'approbation de cette assemblée, composée d'hommes trop instruits et trop vertueux, pour ne pas préférer un petit nombre d'idées justes et utiles, à des productions variées et brillantes, mais qui devroient leur existence à des écarts de l'esprit ou du cœur.

D'ailleurs, Messieurs, lorsque les sciences et les arts sont assez perfectionnés, pour fournir non-seulement aux besoins, mais encore aux agrémens de la vie; lorsque l'homme a pour se guider ce flambeau divin qui ne s'éteindra jamais, malgré le souffle impér tueux de la perversité; ce qui reste de plus important à faire, n'est peut-être pas de découvrir des vérités nouvelles, mais bien de conserver celles qui sont connues, et de combattre l'erreur qui chercheroit à les

renverser.

Un des principaux moyens d'atteindre ce but étant de diriger l'attention sur les faits antérieurement établis, et d'exciter les sentimens généreux et élevés qui, en disposant aux douces impressions du bien, le font

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