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à l'époque où sa fille y était conduite pour épouser le sultan Keï-Khossrou; il était détenu, depuis dix ans, à Césarée. Baïdjou chargea Vahram, prince arménien de Schamkhor, d'aller chercher David, et lorsqu'il fut arrivé au camp mongol, les princes arméniens le proclamèrent roi et lui prêtèrent serment de fidélité. Vahram, à la tête des troupes arméniennes et géorgiennes, auxquelles se joignit un corps mongol, conduisit David à Metskhitha, ancienne ville patriarcale de la Géorgie, où ce prince fut sacré. On marcha ensuite contre la forteresse d'Ousaneth. Rouzoutan, réduite alors à la dernière extrémité, s'empoisonna et recommanda, en mourant, son fils au Khan Batou.

Il fallait au jeune roi la confirmation du grand Khan. Il partit pour la Mongolie, et assista à l'inauguration de Couyouc, en août 1246. Le fils de Rouzoutan s'y trouvait également; Batou avait fait conduire son protégé au lieu fixé pour l'élection d'un nouveau Khacan. Les sollicitations des deux compétiteurs amenèrent le partage du royaume de Géorgie. Le fils de Lascha eut la Géorgie proprement dite; celui de Rouzoutan, la partie occidentale de ce royaume, comprenant l'Imirethi, la Mingrélie, l'Abkhazie. Les limites des deux

États suivaient les montagnes qui séparent le cours du Cyrus de celui du Phase. Ils reçurent tous deux le titre de roi; mais David, fils de Lascha, eut un droit de suzeraineté sur son cousin (1).

Le roi Hethoum avait envoyé à la cour du nouvel empereur, son frère Sempad, généralissime de ses troupes, pour lui porter son hommage. Sempad obtint la restitution de quelques villes de la Cilicie qui avaient été prises par les sultans de Roum, et à son retour, il alla présenter l'ordre de Couyouc à son lieutenant Baïdjou, qui le fit exécuter.

Quelques années après, on eut à Bagdad _647. une nouvelle alerte. Les Mongols s'étaient 1249-50 avancés jusqu'à Dacouca, et avaient tué le préfet de cette ville, Bilban (2).

648.

Nassir, prince de Damas, reçut de la part du grand Khan des lettres de sûreté. Il les 1250-1.

portait à sa ceinture. Des présents magnifiques attestèrent sa reconnaissance.

Une division mongole entra, dans la Mésopotamie, pilla le pays de Diarbekir, et

650.

1252-3.

(1) Mémoires sur l'Arménie, par Mr. St. Martin, t. I, p. 384 et suiv., t. II, p. 292.

(2) Novaïri.

celui de Meyafarkin, s'avança jusqu'à Rees-aïn et Suroudj, et tua dans cette expédition plus de dix mille individus. Une caravane, partie de Harran pour Bagdad, fut attaquée par ces troupes et massacrée. Les Mongols firent un butin considérable; ils prirent entre autres marchandises, six cent charges de sucre et de fil de coton d'Égypte, outre six cents mille dinars. Après cette capture, ils retournèrent à Khelatt (1).

Cette même année, un corps mongol, commandé par le noyan Yassaour, qui avait déjà, huit ans auparavant, menacé Malattiya, s'approcha de cette ville, ravagea ses environs, et tua tous les habitants qu'il trouva sur sa route (2).

A la mort du sultan Ghiath-ud-din KeiKhosrou, les Grands de l'État avaient mis sur le trône, en 1245, son fils aîné Yzz-uddin Keï-Kavous, en lui associant ses deux frères Rokn-ud-din Kelidj-Arslan et Alaï-uddin Keï-Cobad. Les noms de ces trois princes furent gravés sur les monnaies et insérés dans le Khoutbé.

(1) Novaïri.

(2) Bar Hebræus, pag. 516, texte.

Des seigneurs avaient voulu élever au trône Rokn-ud-din. Le grand vézir Schems-ud-din, d'Ispahan, fit périr les partisans de ce prince. Il épousa la mère du sultan Yzz-ud-din, et désirant éloigner Rokn-ud-din, il le fit partir pour la cour de l'empereur Couyouc, avec le tribut et les présents stipulés par le traité de soumission récemment conclu. Dès Dès que Rokn-ud-din fut arrivé à la résidence du grand Khan, l'un des officiers de sa suite, Behaï-ud-din Terdjuman, accusa le vézir d'avoir fait tuer arbitrairement les seigneurs dévoués à ce prince, d'avoir épousé la veuve du dernier souverain, et placé un sultan sur le trône de Roum sans les ordres de l'empereur. Alors le suzerain mongol décrêta la déposition d'Yzz-ud-din Keï-Kavous, l'élévation au trône de Rokn-ud-din, et la nomination de Behaï-ud-din Terdjuman à la charge de grand vézir, en remplacement de Schemsud-din.

Informé de cette ordonnance, celui-ci fit partir pour la cour du grand Khan, Reschidud-din, préfet de Malattiya, avec une forte somme en or et beaucoup de pierreries, dans l'espoir d'obtenir la révocation de l'ordre fatal; mais cet émissaire apprenant, près d'Erzendjan, que Rokn-ud-din et son nouveau

ministre allaient arriver, effrayé de la commission dont il s'était chargé, déposa dans le château fort de Kemasch le trésor qui lui 1249. était confié, et se sauva à Alep. Peu après Behaï-ud-din parut, escorté de deux mille Mongols, et fit proclamer Rokn-ud-din, dont l'absence avait duré trois ans.

Schems-ud-din voulut emmener de Conia le sultan Yzz-ud-din, et le conduire vers la côte maritime; mais il fut arrêté par des seigneurs, qui le livrèrent à son ennemi. Behaïud-din envoya à Conia quelques Mongols, qui le mirent d'abord à la torture, pour lui faire déclarer où étaient ses richesses, et qui lui donnèrent ensuite la mort.

Il fut cependant convenu que le royaume serait partagé entre les deux frères; que le pays à l'ouest de la rivière de Sivas serait laissé à Yzz-ud-din, et le reste appartiendrait à Rokn-ud-din; mais les officiers de ce dernier prince voulaient qu'il règnât seul sur tout le royaume, conformément à l'ordre impérial qu'ils avaient apporté. Les partisans d'Yzz-ud-din, usant alors de perfidie, mandèrent à ceux de son rival que Yzz-ud-din était résigné aux volontés du grand Khan, et proposèrent une entrevue des deux princes à Caïssariyé, où Yzz-ud-din accepterait

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